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EAN : 9782359735772
352 pages
Ravet-Anceau (22/08/2016)
3.8/5   10 notes
Résumé :
Agitation sur les berges de la Tamise où un sac poubelle renfermant les restes d'un corps démembré a été retrouvé. Dépêché sur place par Scotland Yard, l'élégant inspecteur Shelley rencontre avec surprise sa nouvelle équipière : la Française Marie Altbauer, consultante stagiaire en martyrologie. Après un échange volcanique, l'enquête débute. Le médecin légiste est formel, la victime a été disséquée vivante. La coupe est précise voire professionnelle. Selon Altbauer,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Grand bien me fait de partir à la découverte d'auteurs moins connus du grand public, parce que je fais de sacrément belles découvertes! Je m'étais promis de rester polie dans ma chronique, parce que zut alors, il y a un certain savoir-être anglais à respecter dans sa chronique quand on vient de terminer un livre qui se déroule au pays de Sa Majesté, mais je n'ai qu'une seule expression en tête pour vous donner envie de lire la suite de la chronique et surtout de découvrir ce livre, c'est : « Putain mais quel livre! »
Cette fois, c'est à Londres que je vous emmène découvrir Jacks, de Benoît Chavaneau, paru aux éditions Ravet-Anceau en septembre 2016.
 
L'histoire
Londres, de nos jours, première partie : un corps est retrouvé démembré dans un sac poubelle sur les bords de la Tamise, en plein coeur de la ville. Sur place, l'inspecteur Shelley rencontre Marie Altbauer, une jeune française étudiante en martyrologie. L'ambiance est électrique, l'inspecteur Shelley est à lui seul la parfaite caricature du vieux flic anglais blasé de tout, rigide comme une tige de bambou et peu enclin à offrir un accueil cordial à Marie. Rapidement, d'autres corps sont retrouvés, toujours en plusieurs morceaux, toujours en plein coeur de la ville. Rares sont les indices laissés sur place, aucun témoin ne se manifeste et l'enquête semble aboutir à une impasse. Les médias commencent à mettre leur nez dans l'affaire, le légiste aboutit à chaque fois à la même conclusion, les victimes ont été démembrées… Vivantes!
Londres, de nos jours, deuxième partie : alors qu'on ne s'y attend pas, clap de fin pour la première partie. Nous faisons alors la connaissance de Rachel Porter, flic célibataire et maman d'une jeune ado. Rachel est appelée sur les lieux d'un crime dans les Stables, le célèbre marché londonien situé en plein coeur du quartier très rock de Camden Town. La jeune femme est une punk dans la plus pure tradition, s'adonnant régulièrement à la prostitution pour boucler des fins de mois difficiles. Elle est retrouvée égorgée, les viscères à l'air, et a été poignardée de 39 coups de couteau. L'enquête piétine, toujours aucun suspect alors que les meurtres se multiplient suivant le même mode opératoire, avec le même degré de violence et de bestialité, dans le même quartier branché de la capitale anglaise.
Les meurtres ne sont pas sans rappeler ceux d'un célèbre assassin, l'ombre de Jack l'Eventreur plane au-dessus de la capitale anglaise.

Un thriller culturellement riche
Quand j'ai lu la biographie de l'auteur Benoît Chavaneau et que j'ai vu qu'il était enseignant en littérature, je me suis dit « soit ça passe, soit ça casse« . Sans m'étaler sur ma petite personne, j'ai suivi des études supérieures littéraires, j'en suis sortie profondément écoeurée, moi l'amoureuse des belles Lettres, écoeurée par cet espèce d'élitisme, par ces enseignants obtus capables de juger des genres comme le polar et le thriller comme des sous-genres, et dans le même sens de dénigrer leurs lecteurs en les traitant comme des sous-lecteurs incapables d'apprécier la profondeur de la littérature.
Ici, l'écriture et la mise en forme priment sur le contenu. On n'est pas dans le vulgaire meurtre barbare sanguinolent qui en met plein la vue; il y a une profondeur des mots, des expressions, il y a un important travail sur l'écriture en tant qu'art, en tant qu'esthétique, les phrases et les tournures sont travaillées, elles sont riches en vocabulaire sans pour autant avoir l'impression de lire un ouvrage inabordable accessible uniquement aux personnes les plus cultivées. Il y a une alternance de narration romanesque (qui constitue la majorité du livre), avec de très courts extraits de journaux, ou avec des passages écrits à la manière d'une pièce de théâtre. C'est un peu déroutant au départ, le temps que notre cerveau trouve sa gymnastique, mais cela en fait un livre riche, dense, d'autant plus que les références historiques sont nombreuses. On le lit peut-être un peu moins vite qu'un autre thriller car il faut que notre esprit emmagasine toutes ces informations. Encore une fois, pas de panique amis lecteurs ! tout ceci est fait de manière subtile, sans que vous n'ayez l'impression d'assister à un cours d'histoire.
Le thème de la torture est largement abordé, surtout dans la première partie grâce au personnage de Marie. On apprend que la torture est hautement symbolique, et qu'on ne torture pas de la même manière la prostituée du coin de la rue comme on torture un voleur ou une personne qui représente une institution. le travail de recherche est très important et j'ai juste envie de dire que ça fait du bien d'avoir un auteur qui ne repose pas le succès de son livre uniquement sur l'histoire qu'il a en tête, aussi complexe soit-elle.

Question de style
La lecture est également agréable grâce à la personnalité des personnages. Mis à part Shelley qui est un personnage assez dédaigneux et peu attachant, j'ai trouvé que les deux personnages féminins, Marie la martyrologue et Rachel l'inspectrice, apportaient une bouffée d'air frais au récit assez noir, grâce à leur pugnacité et à leur humour en toute circonstance.
Le rythme de l'histoire est nerveux, ne laissant que peu de répit aux lecteurs face aux très nombreux meurtres qui jalonnent les quelques 350 pages du livre. Certains crimes sont décrits de manière assez explicite ce qui n'est pas pour me déplaire, lectrice barbare que je suis! Je n'aime pas moi qu'on me cache des choses, pour préserver mon âme sensible. Quand je lis un thriller, je veux tout voir, je veux assister aux meurtres, aux autopsies, je veux des détails, du croustillant, de dégoûtant même! Que les âmes sensibles se rassurent, on est loin du roman gore qui vous fera vomir, et l'extrait que je vous poste en photo n'est pas la norme de ce livre, on n'a pas ce genre de scènes à toutes les pages et si vous êtes un temps soit peu fragile, vous pouvez sauter quelques lignes pour éviter les détails sanglants.
 
Jack The Ripper
L'histoire de Jack l'Eventreur est un peu le fil rouge du livre. Je craignais un peu de retrouver un livre comme celui de Patricia Cornwell que j'ai lu plus jeune et qui est cité à de nombreuses reprises dans le livre, cherchant à résoudre le mystère qui entoure l'identité du célèbre assassin.
Des extraits fictifs du journal de l'assassin nous sont dévoilés, et nous permettent de comprendre le lien entre cette série de meurtres qui a eu lieu fin du 19è siècle, aux meurtres qui se sont produits à notre époque.

Le mot de la fin
Avec Jacks, on est dans la belle littérature, et l'auteur nous prouve qu'il est possible de faire d'un thriller un livre d'une grande qualité littéraire. On reste néanmoins sur un vrai thriller, respectant tous les codes du genre : enquête policière, traque, meurtres, rebondissements, focale sur les enquêteurs…
Je remercie chaleureusement Benoît Chavaneau de m'avoir proposé la lecture de son livre, malgré les craintes qu'il ressentait à l'idée de mon jugement impitoyable = )
Je recommande chaudement ce qui s'apparente à un gros coup de coeur !
Lien : https://anaisseriallectrice...
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Lorsque dans la préface vous tombez sur un message rempli de promesses fait par l'auteur, je ne sais pas pour vous, mais moi, je suis accrochée de suite et je paie pour voir (le message de la préface est à la fin de ma chronique)

Comme au poker, une fois l'argent posé sur la table, le joueur adverse m'a dévoilé son jeu et durant la partie, j'ai eu l'impression de voir de l'esbroufe et pas un beau jeu.

La main était riche de cartes fortes, mais mal utilisées.

Dans certains cas, je pars en cuisine avec mon bouquin tant il est intéressant mais là, durant une partie de ma lecture, j'ai pensé à ma lessive qui tournait, à la liste des courses, à regarder si la lessive n'était pas sèche au fil (entre temps, je l'ai mis sécher), à vérifier que ce n'était pas l'heure du repas du chat…

Soyons généreuse et commençons pas les bons côtés… On y apprend des tas de choses sur les techniques de tortures (Ida, reste avec nous) dans l'Histoire et certains m'ont fait crisper les orteils (le nerf dentaire) tant c'était affreux… Niveau martyrologie, il y a de quoi meubler les futurs repas en famille, le jour où l'on pourra réunir des grandes tables.

Problème ? La manière dont tout ce savoir est amené est maladroite et énervante puisqu'on dirait que la stagiaire à Scotland Yard, Socket (Marie Altbauer de son vrai nom) nous la joue à la Hermione Granger ou Lisa Simpson, avec moins de grâce qu'elles. Socket est énervante, mal calibrée en tant que personnage et son duo avec l'inspecteur Shelley, une espèce de dandy mal embouché, marche très mal.

On est loin des duos atypiques de Linley/Havers qui marchait si bien dans les romans d'Elizabeth George, malgré leurs différences de classe. Ici, c'est loupé sur toute la ligne, de plus, le Shelley pique une crise de nerf à un moment donné pour une connerie et c'est lui qui aurait mérité un blâme. Nous saurons ensuite le pourquoi du comment, mais en plus d'être un peu glauque, ça me semble surfait.

Et puis, on a un autre récit, celui de l'inspectrice Rachel Porter, sans que l'on sache ce qu'il advient, à ce moment-là de notre Socket et du chieur Shelley, qui bossent pourtant à Scotland Yard et qui ont croisé Rachel dans la partie avant.

Avec Rachel, ça a passé un peu mieux, même si je n'ai jamais vibré pour la plume de l'auteur, malgré ses feintes à deux balles, qui m'ont exaspérées (alors que dans d'autres récits, comme les "Chroniques de St Mary's", ça passe sans soucis).

Un récit que j'ai apprécié, c'est celui attribué au Jack The Ripper de 1888. En effet, la théorie est plausible, cela aurait pu se dérouler de la sorte et cela expliquerait les différences entre les assassinats des prostituées. Leur reproduction de nos jours est sans doute plus rocambolesque et beaucoup trop longue, ce qui donne des creux dans le rythme de l'histoire.

Arrivée à la fin, lorsque l'on fait la somme de tous les récits (celui non loin du parc Kruger, en début de roman, celui de Soket et Shelley et le dernier vécu par Rachel), on a enfin l'explication de tous ces crimes, les mobiles…

Ouf, il était temps de tirer un trait sur tout cela, même si je reste avec des questions sans réponses, notamment quant au pourquoi de Janus, son rôle exact, son degré d'implication, tout cela est un peu flou. En poussant son cerveau dans les tours, on se doute, mais sans qu'on ait une certitude.

Il y avait du bon, dans ce roman, mais à force de vouloir y faire entrer trop de choses, en brossant des personnages un peu par-dessus la jambe, sans les approfondir, sans leur donner une épaisseur, en les faisant agir comme des idiots sans cerveau ou des imbéciles dédaigneux, en faisant d'eux des caricatures, il n'y aucun attachement avec eux, zéro empathie et on lit le roman d'un oeil distrait, avec le cerveau qui gambade ailleurs.

Dommage, il y avait des bons ingrédients qui auraient mérité une cuisine plus précise, plus respectueuse des produits, avec une cuisson à une température différente pour ne pas dénaturer les quelques aliments nobles qui se trouvaient sur la table.

Si on a un morceau de foie gras, on ne le traite pas de la même manière qu'un Big Mac de chez MacDo, sinon, cette petite perle se retrouvera gâchée sous une sauce épaisse, écoeurante et qui n'a pas de goût.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Une première partie avec l'inspecteur Shelley (stéréotype de base de Sherlock Holmes qui n'aime pas la technologie...) et Socket "Marie Altbauer" (consultante en martyrologie, qui nous perd souvent dans ses explications), sur les bords de la Tamise des restes humains sont retrouvés dans des sacs poubelles. Commence une enquête avec ces deux personnages atypiques sur les traces d'un démanbreur. Une certaine rivalité est mise en avant entre l'inspecteur et Socket. Et là bam !!! Sans prévenir l'auteur met un clap de fin à cette première partie. Je me demande bien, mais pourquoi????



La seconde partie nous allons suivre Rachel Porter alias Mystic Rachel pour son tempérament de feu, son côté maniaque et son franc parlé. Elle enquête sur une série de meurtre concernant toutes des femmes. Elles sont retrouvées, éventrées, égorgées, mais quelque chose ne colle pas pour Rachel, il y a beaucoup de points communs, mais dans un autre sens, elle seule entrevoit des différences.



L'auteur a fait énormément de recherches sur le mythe Jack l'éventreur. J'ai adoré découvrir ce roman qui nous surprend de page en page. le style de la plume est magnifique, des descriptions qui arrivent à nous faire voyager, puis dans le même temps nous mettre la nausée. L'auteur sait jongler avec les mots et nos nerfs.

Nous retrouvons une richesse historique, moi qui adore le style de la littérature anglaise, j'ai été séduite. Nous retrouvons la finesse de nos chers anglais.

Il y a aussi quelques touches d'humour, ce qui donne un peu de légèreté au roman qui peut paraître par moment tellement oppressant. Avec ces instants, on reprend notre souffle et on peut repartir dans les limbes de Londres. 



C'est un roman qu'il faut prendre le temps de lire, car il y a foules d'indices, de personnages, de faits historiques, donc j'ai pris mon temps pour bien enregistrer chaque élément. Rien n'est dit au hasard, rien n'est mis de côté pour rien, car tout va finir par se réunir pour faire un final grandiose.



Si encore des personnes arrivent à me dire que le thriller n'est pas de la littérature, je vais lui dire de lire Jacks.

Jacks est un vrai thriller comme j'aime, avec du style, des frissons, des énigmes à la Sherlock Holmes, de la recherche historique, du glauque et aussi de la grande finesse.

Article complet sur le blog
Lien : http://les-mots-de-gaiange.o..
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En écrivant « Jacks », qui aurait pu s'appeler Jack mais je ne vous dirai pas pourquoi (sourire) , j'avais l'ambition de travailler à ma manière sur cette figure imposée du « patinage artistique littéraire en matière de roman noir »: Je voulais produire un roman sur Jack L'éventreur puis l'accompagner d'une partie documentaire personnelle.

Des centaines de romans et autant d'essais ont été écrits sur le plus mythique des tueurs en série ( il en sort trois par an rien qu'en anglais depuis les années 70) , j'en ai lu beaucoup, j'en ai annoté quelques uns, avec cette sensation de lire souvent la même chose comme si ces centaines de ripperophiles avaient tous cherché leurs clefs sous le même réverbère, alors que l'essentiel se trouvait ailleurs. Beaucoup ont prétendu démasquer Jack , pour ce faire ils ont découpé au ciseau les pièces du puzzle pour les faire entrer absolument là où ils voulaient qu'elles rentrent! Alors elles sont plus ou moins rentrées. L'exemple le plus fameux de cette manie est celui de Patricia Cornwell.

Mais ce faisant, on n' a jamais cherché dans les nombreuses zones d'ombres qui environnent encore l'Éventreur: Quel est son mode opératoire? Pourquoi ce passage – de crime en crime – d'un schéma organisé à un schéma désorganisé? de quelle façon l'assassin se déplaçait-il dans cette jungle dangereuse qu'était le Whitechapel de 1888 ( la plupart des ruelles étant trop étroites pour des calèches) ? de quelle manière procédait-il pour prélever des organes dans le noir le plus complet et souvent sous la pluie?

Pendant presque trois ans , l'ex-professeur à L'Insee a fouillé de manière curieuse et méticuleuse enrichissant d'autant le travail du romancier . Et dieu sait que j'en ai fait des découvertes sitôt que je suis retourné aux sources et aux archives d'époque!

« Jacks » est le fruit de cette recherche passionnante et passionnée. Ce n'est pas un roman historique, d'autres auteurs bien plus compétents que moi l'ont déjà fait. C'est un vrai thriller avec ses personnages parfois fictifs, parfois réels, avec une intrigue originale et beaucoup de suspense. Et tout cela en mettant très haut les exigences en matière de style.Car seul compte votre plaisir.

Jacks est un roman original au terme duquel j'aimerais que vous vous disiez : » oui! ça a dû se passer comme ça, nécessairement. »

Benoît CHAVANEAU
Lien : http://benoit-chavaneau.fr/
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Agitation sur les berges de la Tamise où un sac poubelle renfermant les restes d’un corps démembré a été retrouvé. Dépêché sur place par Scotland Yard, l’élégant inspecteur Shelley rencontre avec surprise sa nouvelle équipière : la Française Marie Altbauer, consultante stagiaire en martyrologie. Après un échange volcanique, l’enquête débute. Le médecin légiste est formel, la victime a été disséquée vivante. La coupe est précise voire professionnelle. Selon Altbauer, ce geste vise à l’humiliation ultime du supplicié. Peu après, un deuxième puzzle humain est déniché près du Millenium de Londres. La tuerie fait planer le spectre de Jack l’Éventreur au-dessus de la capitale anglaise. Il est temps pour la spécialiste d’établir le profil de bourreau. Et de l’empêcher de recommencer.

***

En écrivant « Jacks », qui aurait pu s’appeler Jack mais je ne vous dirai pas pourquoi (sourire) , j’avais l’ambition de travailler à ma manière sur cette figure imposée du « patinage artistique littéraire en matière de roman noir »: Je voulais produire un roman sur Jack L’éventreur puis l’accompagner d’une partie documentaire personnelle.

Des centaines de romans et autant d’essais ont été écrits sur le plus mythique des tueurs en série ( il en sort trois par an rien qu’en anglais depuis les années 70) , j’en ai lu beaucoup, j’en ai annoté quelques uns, avec cette sensation de lire souvent la même chose comme si ces centaines de ripperophiles avaient tous cherché leurs clefs sous le même réverbère, alors que l’essentiel se trouvait ailleurs. Beaucoup ont prétendu démasquer Jack , pour ce faire ils ont découpé au ciseau les pièces du puzzle pour les faire entrer absolument là où ils voulaient qu’elles rentrent! Alors elles sont plus ou moins rentrées. L’exemple le plus fameux de cette manie est celui de Patricia Cornwell.

Mais ce faisant, on n’ a jamais cherché dans les nombreuses zones d’ombres qui environnent encore l’Éventreur: Quel est son mode opératoire? Pourquoi ce passage – de crime en crime – d’un schéma organisé à un schéma désorganisé? De quelle façon l’assassin se déplaçait-il dans cette jungle dangereuse qu’était le Whitechapel de 1888 ( la plupart des ruelles étant trop étroites pour des calèches) ? De quelle manière procédait-il pour prélever des organes dans le noir le plus complet et souvent sous la pluie?

Pendant presque trois ans , l’ex-professeur à L’Insee a fouillé de manière curieuse et méticuleuse enrichissant d’autant le travail du romancier . Et dieu sait que j’en ai fait des découvertes sitôt que je suis retourné aux sources et aux archives d’époque!

« Jacks » est le fruit de cette recherche passionnante et passionnée. Ce n’est pas un roman historique, d’autres auteurs bien plus compétents que moi l’ont déjà fait. C’est un vrai thriller avec ses personnages parfois fictifs, parfois réels, avec une intrigue originale et beaucoup de suspense. Et tout cela en mettant très haut les exigences en matière de style.Car seul compte votre plaisir.

Jacks est un roman original au terme duquel j’aimerais que vous vous disiez : » oui! ça a dû se passer comme ça, nécessairement. »

Benoît CHAVANEAU
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– Shelley est un peu vieux jeu mais c’est un bon policier, vous savez ? Simplement, le dernier cadavre qu’il a rencontré doit être celui d’une bouteille de Château Margaux 1945 chez le duc de Windsor. Jusqu’à présent, on faisait surtout appel à lui quand il y avait des petits soucis dans le grand monde. Quand le fils du duc de Warwick a été accusé d’avoir violé une petite femme de chambre, Shelley a été parfait en prouvant que, bien qu’elle dormît – et sans doute sous l’emprise de l’alcool –, la demoiselle était indubitablement consentante. Quand une célèbre présentatrice de télévision, Nigella Lawson, a été accusée de détourner des fonds de la société de son ex-mari, vous savez le célèbre publicitaire Charles Saatchi, c’est Shelley qui a réussi à dénouer un paquet de nœuds et c’est encore lui qui a enquêté sur la disparition du plus petit nénuphar du monde. Mais faire appel à Shelley pour enquêter sur un corps démembré, jeté sur une berge de la Tamise, c’est une jolie marque d’humour, je dirais, de la part du chef superintendant Forsythe. C’est comme si vous demandiez à la reine de vous commenter un match de boxe. Au demeurant, si l’on peut reprocher beaucoup de choses à Shelley, ce ne sera ni la précision ni la procrastination.
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Le bourreau n'est jamais en face de vous, disait l'un de ses professeurs, pas plus que le monstre de l'enfance ne se cache sous le lit, en fait il est en vous, et il attend le moment où vous serez le plus fragile pour vous soumettre à la question.

Jacks. Benoit Chavaneau
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– Comme vous le savez tous, je ne suis pas profileuse ni psychologue. Moi, mon domaine c’est les supplices, et tous les moyens de donner la mort.
– Il doit s’amuser votre chéri ! lança un autre homme goguenard.
C’était un autre classique quand elle parlait de ses études.
– Je l’espère. Mais le sadomasochisme ne fait pas partie de ma vie amoureuse. Si tant est que j’en ai une.
– Bon, alors, c’est qui ce tueur ? relança le premier policier, un gros rouquin assez nerveux qui se dandinait sur sa chaise.
– Charles ou Elizabeth.
– Pardon ?
– Charles ou Elizabeth… C’est plus facile pour moi de vous donner le nom du troisième royal baby.
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Sans jamais lâcher la main, il examina la jeune femme de la tête aux pieds.
– Hum… Consultante en quoi ?
– En martyrologie, monsieur.
– En quoi ?
Il lâcha la main, brutal.
– En martyrologie, monsieur. C’est l’étude des supplices et de la torture, aussi bien physique que mentale.
– La mar-ty-ro-lo-gie…, épela-t-il en soupirant. Décidément, de nos jours, on étudie n’importe quoi… Je me demande ce que je vais bien pouvoir faire d’une consultante en mar-ty-ro-lo-gie… (S’il le répète encore une fois, se dit Socket, je lui envoie mon sac à main dans le chapeau melon.) Et vous vous appelez vraiment Socket ?
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