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EAN : 9782748395112
84 pages
Mon Petit Editeur (01/01/1900)
4/5   2 notes
Résumé :
Vienne, un soir d'avril 1938. Alors que les Nazis viennent d'envahir la ville et d'imposer un sévère couvre-feu, Elsa Fridenberg, la célèbre Directrice de l'Académie des beaux-arts, attend en secret une vieille amie qui doit échapper aux rafles. Piégée par la Gestapo, Fridenberg semble perdue... jusqu'au moment où un mystérieux balayeur veut lui venir en aide.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Contactée par l'auteur, j'ai eu l'occasion de pouvoir lire le texte de cette pièce de théâtre qu'il convient de ne pas rater. En effet, j'ai vraiment pris du plaisir. Celle-ci est admirable. Tout d'abord par le sujet : traiter à tout ce qui touche de près ou de loin au personnage d'Hitler est difficile et délicat. Et là, c'est original, fait avec finesse. On est happé par le scénario. Ensuite, cette pièce est riche. Il arrive souvent que les dramaturges, et notamment les dramaturges modernes, contemporains, confondent dialogues et pauvreté. C'est bien là tout l'enjeu et toute la difficulté du théâtre. Ici les dialogues sont travaillés avec soin et cela se ressent. L'oralité passe bien sans pour autant avoir un aspect négligé. On s'imagine très bien le jeu des acteurs sur scène.

Associer Histoire (avec un grand H), polar et théâtre n'est pas chose facile. Benoît Chazal a du talent, c'est un fait indéniable.

Si ce genre de pièce vous intéresse, n'hésitez pas à aller sur le site de sa Compagnie : "Les Redoutables" (www.lesredoutables.com) ou sur sa page chez son éditeur (http://www.monpetitediteur.com/librairie/livre.php?isbn=9782748395112).
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
FRIDENBERG – Qu’est-ce que vous faites ici ?

LE BALAYEUR – On m’a demandé de terminer tout le troisième étage avant de partir, j’ai pris un peu de retard. Veuillez m’excuser…

FRIDENBERG – Vous savez que dehors c’est le couvre-feu ? Comment allez-vous faire pour rentrer chez vous ?

LE BALAYEUR – …

FRIDENBERG – Ce n’est pas grave. Vous avez de la chance d’avoir en face de vous une âme charitable. Je vais appeler la Kommandantur et les avertir de l’incident. Restez ici.

LE BALAYEUR – Pendant ce temps… Je peux terminer ?

FRIDENBERG – Pardon ?

LE BALAYEUR – Je peux… ?

FRIDENBERG – Faites donc, oui.

LE BALAYEUR – Merci.

(Fridenberg prend le téléphone et compose un numéro.)

FRIDENBERG – Bonsoir, Elsa Fridenberg, de l’Académie des beaux-arts. J’ai un balayeur qui a dépassé ses horaires. Il devrait être chez lui mais il a fait un peu trop de zèle, si vous voyez ce que je veux dire… Il se retrouve coincé à l’Académie. Très bien. Je lui dirai. Je vous remercie. Et… Officier ? Je peux savoir ce qu’il se passe dehors ? Les SS ? Ah. Je vois. Merci. Bonne soirée.

LE BALAYEUR – Alors ?

FRIDENBERG – Vous pouvez rentrer chez vous. Si on vous arrête, vous n’aurez qu’à dire que la Kommandantur du Ier arrondissement vous a délivré une autorisation spéciale. Essayez tout de même d’être discret. Les SS sont nerveux ce soir.

LE BALAYEUR – Je vous remercie, Madame la Directrice.

FRIDENBERG – Ce n’est rien. Allez-vous-en maintenant. Et sortez par la porte principale, je vous prie. (Il va pour sortir mais s’arrête devant La Ronde de nuit.) Quelque chose ne va pas ?

LE BALAYEUR – Saisissant… La Ronde de nuit. Une reproduction, bien évidemment. L’original a une dimension colossale. Ajoutez-y l’effet produit par le clair-obscur, et le spectacle de ce tableau est vraiment saisissant.

FRIDENBERG – Monsieur…

LE BALAYEUR – C’était une commande, n’est-ce pas ? Si mes souvenirs sont bons, une commande destinée à être accrochée au quartier général de la garde municipale de Rotterdam. On a fait appel à Rembrandt parce qu’il était habitué aux peintures de groupe. Vermeer, non, lui il n’aimait pas ça, le nombre, il préférait la tranquille intimité d’une maison, le silence appliqué d’une ménagère… On peut dire qu’il méritait bien son surnom de « peintre du silence ».

FRIDENBERG – Quelle érudition impressionnante…

LE BALAYEUR – Pour un balayeur ?

FRIDENBERG – Je vous conseille de vous en aller. Je ne serai pas aussi patiente que la Kommandantur.

LE BALAYEUR – Pardonnez-moi, c’est toujours le même problème. Je balaye, mon attention se fixe sur un tableau et je ne démords pas. Je pourrais passer des heures à le contempler. C’est pour ça que je suis toujours en retard. (Apercevant le cadre retourné sur la chaise.) Ce cadre là-bas, pourquoi est-il retourné ? Il faut que je le range.
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