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EAN : 9782848655796
252 pages
Sarbacane (21/11/2012)
4.03/5   1613 notes
Résumé :
Au lycée, on trouve Charlie bizarre. Trop sensible, pas « raccord ». Aux yeux de son professeur de Lettres, qui lui fait découvrir les classiques américains, c’est sans doute un prodige ; les jeunes de son âge, eux, le voient comme un « freak ». Lui se contente de rester en marge des choses. Jusqu’au jour où deux seniors, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. La musique, le sexe, les fêtes : il va bien falloir que Charlie « s’implique». Une fois entré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (325) Voir plus Ajouter une critique
4,03

sur 1613 notes
Le monde de Charlie reprend les bons vieux poncifs sur les adolescents, spécialement ceux qui ont des problèmes d'intégrations dans leur lycée. On pourrait donc craindre que le roman ne nous ressorte tous les clichés éculés sur comment survire à cette époque. Si le roman n'évite pas ces chausse-trapes, il les intègre dans une intrigue plutôt réussie qui ménage tout au long des révélations permettant de garder une fraîcheur certaine à l'histoire et aux personnages. "Le monde Charlie" est un portrait touchant et émouvant de la jeunesse américaine. Sans tomber dans les préjugés et la facilité de faire un genre de teen-book, il devient un roman intimiste, ce qui amène plus d'intensité à l'histoire. Bien-sûr, tous les sujets passent comme l'homosexualité, les premières fois, l'avenir universitaire et grâce à de bons personnages, on se laisse emporter par ce roman, d'une sincérité vraie.

Une histoire qui peut paraître simple, mais terriblement touchante. Cet être timide, sans ami, rejeté de ses camarades, s'apprête à "naître", à se découvrir lorsqu'il a la chance de rencontrer deux élèves de terminal. Cette histoire, pleine de poésie et d'amour, nous transporte et nous fait vibrer. Tout comme Charlie, on (re)découvre le monde. On revit à travers ses yeux purs et avides de connaissance. Mais derrière ce récit se cachent des situations bien plus graves, un monde qui se renverse. Les problèmes soulevés nous atteignent jusqu'au plus profond de notre être : l'importance de l'amitié, la puissance de l'amour, la nécessité de communication, les ravages du regard d'autrui ... Tant d'énigmes qui nous poussent à nous remettre en question. Les personnages, brillants et authentiques, nous accompagne à merveille pour un voyage initiatique à travers un tout nouveau regard, une vision neuve. On rit, on pleure, on ressent de la colère, de la compassion...

Un scénario intelligent donc, où chaque phrase résonne de sa subtilité, de sa nécessité et de son identité. Trois jeunes - trois gamins même - font revenir les lecteurs à l'âge de leurs adolescences insouciantes, et leurs jette à la figure toute la problématique d'être différent ou solitaire. "A quel moment devenons-nous un adulte ?..." Au moment où on s'accepte, où on se connait et on se comprend... Voilà ce que raconte le roman, le chemin douloureux vers l'acceptation de soi... Charlie, Sam et Patrick sont drôles et touchants, n'en font jamais trop ou pas assez. Ils sont vrais. « They are infinite ! » A chaque chapitre, on arrive à se mettre dans la peau de ces personnes délurées et je pense que chaque adulte se reconnaîtra dans ces personnages, dans ces crises existentielles et cette souffrance latente... le Monde de Charlie m'aura confirmé une chose : On n'est jamais autant seul que sans ses amis. Car comme l'a dit Oscar Wilde : « Les amis sont les anges qui nous soulèvent quand nos ailes ne savent plus comment voler... »

Véritable ode à la vie et au bonheur, le monde de Charlie est une morale vivante, une claque émotionnelle qui fait à la fois mal mais aussi tellement du bien. Il nous apporte la vive certitude que la vie n'est pas fatale et vaut la peine d'être vécue, à fond. Sans être un chef d'oeuvre, ce roman mérite assurément d'être lu !
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Charlie écrit des lettres à une personne dont on ne connait pas le nom. C'est pour nous l'occasion de vivre une année dans un collège américain vue à travers le prisme d'un jeune homme hypersensible. Amitiés, relations amoureuses, découverte de la sexualité, premières beuveries,… sont tout naturellement au rendez-vous. Charlie est difficile à décrire, il est étrange, d'une sincérité débordante et ses réactions peuvent être imprévisibles. Patrick et Sam, deux étudiants, vont se rapprocher de lui et par là, lui faire découvrir une foule de choses et éclater sa bulle de solitude. Ce sera une période charnière pour ce groupe d'amis, remplie d'événements qui vont les révéler à eux-mêmes.
C'est écrit avec une justesse rare et beaucoup de sensibilité. C'est réaliste, jamais édulcoré ni enjolivé. C'est tout en nuances et magnifique. Un vrai coup de coeur.
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Chose absolument étrange, j'ai d'abord vu le film avant de m'attaquer au roman. Oui, je sais c'est totalement choquant de ma part, surtout en ce moment… Trêve de plaisanterie. J'avais apprécié le film que j'avais trouvé très juste et le choix des jeunes acteurs était parfait. J'étais donc assez curieuse de découvrir le roman de Stephen Chbosky.

Le roman est tout d'abord original dans sa construction. Charlie écrit des lettres à une personne qui lui est quasiment inconnue et cela pendant une année entière. Il n'y a pas de récit à proprement parlé, du moins pas comme on en a l'habitude, seulement des lettres. Et j'ai trouvé cette idée juste parfaite. Cela correspondait tout à fait à Charlie, et il y avait aussi pour le coup une certaine liberté dans l'histoire, plus d'authenticité aussi.

On entre donc dans la vie de ce jeune adolescent, un peu perturbé, intelligent et observateur, naïf dans le sens où il n'appréhende pas tout à fait certaines choses de la vie comme un adolescent de quinze ans. A de nombreux moments, on alterne avec ce sentiment d'avoir en face de nous un enfant piégé dans le corps d'un adolescent. Charlie est différent, et cela le rend encore plus attachant. On a l'impression qu'il l'a toujours été d'ailleurs, même si le traumatisme qu'il a vécu enfant, et dont on ne connaît pas trop le détail, semble y être aussi pour quelque chose. Pour ma part, ce n'est pas seulement de voir évoluer Charlie qui m'a intéressée, mais aussi cette recherche de vérité pour passer à un stade de guérison. Et encore une fois, le récit est vraiment très bien fait à ce niveau-là.

L'évolution de Charlie est progressive. Elle est en grande partie dû aux différentes rencontres qu'il fait. Des rencontres bouleversantes. Il y a bien sûr Sam et Patrick, des camarades de classe qui sortent de l'ordinaire, mais aussi Bill son professeur de littérature. Commençons par Bill. Il est le genre de professeur que l'on aimerait rencontrer une fois dans sa vie scolaire. Un professeur qui vous remarque, qui voit votre potentiel, qui vous encourage, qui vous fait aimer ce qu'il enseigne. Sa relation avec Charlie est adorable dans le sens où on comprend ce que chercher à faire Bill, alors que Charlie ne le perçoit pas vraiment. La seule chose que j'ai un peu regretter c'est qu'on n'est pas eu le cheminement ou l'explication du choix des lectures de Bill pour Charlie, ou du moins pas assez à mon goût. Sam et Patrick, comme dans le film d'ailleurs, ont été pour moi les deux autres personnages principaux du roman. Ces frères et soeurs de divorce sont un bonheur. Malgré leurs souffrances, ils sont un rayon de soleil pour le lecteur et pour Charlie. Des personnes comme eux devraient exister par millions.

L'auteur ne nous décrit pourtant pas un monde rose et scintillant. Dès le départ, et même si en fin de compte, le roman n'est pas triste du tout, différents sujets douloureux sont abordés sans réel tabou : suicide, exclusion, homosexualité, drogue/alcool, viol, divorce, dépression, grossesse non désirée, parent violent… Et à côté de cela, il y a cette balance de petits moments à chérir : amitié, amour, découverte, exploration, moments de folies, sourires, embrassades… Si bien que même dans les moments « sombres » du roman, on parvient toujours à garder espoir. Il y a de nombreux messages positifs et c'est tout ce qui fait la différence.

Un roman d'apprentissage original que j'ai vraiment apprécié. Je me laisserai d'ailleurs bien tenter par d'autres oeuvres de Stephen Chbosky.
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Wow !
C'est prodigieux ce genre de livre ! Écrit par un adolescent (après qu'il a un peu grandi) d'une extrême réserve autant qu'il est d'une extrême sensibilité. Une histoire sur l'authenticité des sentiments à une époque où tout n'est que célébration artificielle des apparences. Cette histoire produit sur moi une résonance comme peu l'ont fait jusqu'à présent.

Dans ce roman raconté sous forme de lettres, le héros (Charlie) décrit sa vie avec le vocabulaire d'un adolescent, avec un humour espiègle et une acuité dans la suggestion tels que l'on ne peut que se sentir réchauffé par l'atmosphère très réaliste de ce livre où la tendresse côtoie l'effroi, les grands élans du coeur, le sentiment d'infini, les angoisses existentielles inhérentes à l'adolescence, le grand bouillonnement des sensations et des émotions.

J'ai été totalement happé par cette magnifique histoire plus encore que par le film qui m'a fait découvrir le livre. Stephen Chbosky l'a écrit à partir d'éléments de sa propre vie et ça se sent. Tout y est cohérent et respire la vérité. Seuls les pleurs m'ont semblé un peu trop abondants mais ça n'était pas suffisant pour gâter le récit. Toutes les angoisses et les comportements de l'adolescence y sont dépeints : solitude ; humeur totalement versatile ; délaissement des amitiés antérieures ; création de nouveaux liens ; perte des êtres chers ; tragédies familiales ; les ados qui gambergent jusqu'à en avoir le vertige ; quête de l'identité ; appartenance à un groupe ; naissance d'élans intérieurs aussi puissants qu'angoissants ; sincérité et mensonge ; sentiment d'être inadapté et complètement paumé ; volonté d'être en phase avec le monde mais en même temps ne rien comprendre au pourquoi des actes des autres ; les drogues, etc. Tout ce qui tiraille, aiguillonne et déchire l'âme durant cette période de profonds bouleversements.

Ce livre m'a rappelé tout ça, comme une clef ouvre une serrure restée longtemps scellée. C'est le genre de livre dont j'ai tout autant envie de connaître la fin que je veux prolonger l'état dans lequel sa lecture me plonge : il me fait me sentir hors du temps et cela doit sûrement faire que je me sens infini.

Combien de fois cela arrive-t-il dans une vie de se sentir autant en osmose, de rayonner ainsi d'ondes aussi puissantes et si tendrement contagieuses ? My goodness !

Et cette histoire, véritable choeur polyphonique, est si bien équilibrée que je trouve qu'il en ressort une harmonie universelle.

Avancer dans un univers flou et engourdissant, en avoir peur et pourtant trouver ça doux comme de l'ouate, grisant, et de jouir ensemble de cet état intermédiaire où les fous rires sont si faciles, les peines abyssales, les joies extatiques, où tous les sentiments et les sensations sont à fleur de peau et où l'on se sent littéralement infini. Pour Charlie, ce n'est plus un problème de se sentir gauche quand il sent que les autres autour de lui le sont aussi et qu'ils en rient tous ensemble et sombrent dans un engourdissement collectif doux et chaud, une dimension planante dont on pense qu'elle peut durer éternellement parce qu'on se sent infini.

Un ouvrage à mettre entre les mains de ceux qui inclinent à la misanthropie.

Et pour finir, je veux moi aussi proclamer : « I feel infinite ! »

Mille mercis Stephen Chbosky !
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Roman d'apprentissage, roman de l'exclusion et de l'amitié, roman épistolaire, roman artistique bourré de références aux livres, à la musique ou au Rocky Horror Picture Show, roman de la solitude et de la dépression, roman de l'alcool, de la drogue et de la fête, roman de toutes les initiations, le monde de Charlie est vaste et riche ! Un peu comme si le Demian de Hermann Hesse se retrouvait dans un lycée américain d'aujourd'hui...

Vaguement autiste ou juste extrêmement introverti, Charlie représente les problèmes que nous avons rencontrés à l'adolescence, ou rencontrons encore, mais poussés à l'extrême. Si les thèmes font partie des classiques du genre, leur traitement est remarquable, nous faisant nous reconnaitre dans les difficultés et bonheurs de Charlie, et nous mettant même par moments dans sa peau.

Seul bémol, la fin m'a déçue, comme s'il fallait toujours qu'il y ait une cause extérieure et tangible au mal-être. Mais l'ensemble reste assez enthousiasmant, pour les plus jeunes comme à mon sens pour les adultes un peu fragiles ou mal dans leur peau.

Challenge PAL
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critiques presse (1)
LeFigaro
09 janvier 2013
Sur la partition rebattue de Connais toi toi-même, l'auteur Stephen Chbosky boucle un roman très juste sur la difficulté de s'affirmer lorsqu'on est adolescent.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (164) Voir plus Ajouter une citation
Du coup, je me dis que c'est pour des tas de raisons différentes qu'on est comme on est. Et qu'on les connaîtra jamais toutes, ces raisons. Mais même si on ne peut pas choisir d'où on vient, à partir de là, on peut quand même choisir où on veut aller. On peut faire des choses. Et essayer de se sentir bien quand on les fait. Je crois que si un jour j'ai des enfants, et qu'ils se sentent mal, je leur dirai pas qu'il y a des gens qui meurent de faim en Chine ou d'autres trucs du même genre - ça changerait rien au fait qu'ils se sentent mal. Et même s'il y a des gens qui sont plus à plaindre que toi, ça ne change pas grand chose au fait que tu te sentes mal ou pas. C'est comme ce que ma soeur a dit, un jour que j'étais à l’hôpital depuis déjà un bon bout de temps. Elle a dit qu'aller à la fac, ça l’inquiétait vraiment, mais que vu la période difficile que je traversais, elle se sentait vraiment débile d'être comme ça. Alors que moi, je vois pas pourquoi elle se sentait débile. Moi aussi, à sa place, j'aurais été inquiet. Et très franchement, je crois pas que ce soit pire pour moi que pour elle. C'est peut être une bonne chose de relativiser, mais des fois, je me dis que l'essentiel, c'est d'être vraiment là. Comme à dit Sam. Parce que c'est normal de ressentir des trucs. Et d'y faire face en restant sois même.
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Un jour, sur une feuille de papier jaune aux lignes vertes
Il a écrit un poème
Et il l'a appelé "Chops"
Parce que c'était le nom de son chien
Et que c'était de ça que ça parlait
Et son professeur lui a mis A
Et l'a félicité
Et sa mère l'a accroché sur la porte de la cuisine
Et l'a lu à ses tantes
Cette année là, le Père Tracy a emmené tous les enfants au zoo
Et il les a laissés chanter dans le bus
Et sa petite soeur est née
Chauve, avec de minuscules ongles aux orteils
Et son père et sa mère s'embrassaient beaucoup
Et la fille qui habitait à côté lui a envoyé
Une carte de la Saint-Valentin avec une rangée de coeurs
Et il a du demander à son père ce que les coeurs voulaient dire
Et son père le bordait tous les soirs dans son lit
Il était toujours là pour le faire
Un jour, sur une feuille de papier blanc aux lignes bleues
Il a écrit un poème
Et il l'a appelé "Automne"
Parce que c'était le nom de la saison
Et que c'était de ça que ça parlait
Et son professeur lui a mis A
Et lui a demandé d'écrire plus lisiblement
Et sa mère ne l'a pas accroché sur la porte de la cuisine
A cause de la nouvelle peinture
Et les gamins lui ont dit
Que le Père Tracy fumait des cigares
Et laissait les mégots sur les bancs de l'église
Et que parfois ils brûlaient et laissaient des marques
Cette année-là, sa soeur a eu des lunettes
Avec des verres épais et une monture noire
Et la fille qui habitait à côté a ri
Quand il l'a invitée à aller voir le Père Noël
Et les autres gamins lui ont expliqué pourquoi
Son père et sa mère s'embrassaient beaucoup
Et son père ne le bordait jamais le soir dans son lit
Et quand il pleurait pour qu'il le fasse
Son père se mettait en colère
Un jour, sur une feuille arrachée à son cahier
Il a écrit un poème
Et il l'a appelé "Innocence: une question"
Parce que c'était la question qu'il se posait sur sa copine
Et que c'était de ça que ça parlait
Et son professeur lui a mis A
Et l'a regardé fixement, d'un drôle d'air
Et sa mère ne l'a jamais accroché sur la porte de la cuisine
Parce qu'il ne lui a jamais montré
Cette année-là, le Père Tracy est mortEt lui, il a oublié comment se terminait
Le Credo des Apôtres
Et il a surpris sa soeur
En train de se faire un type sur la véranda
Et son père et sa mère ne s'embrassaient jamais
Et ne se parlaient plus
Et la fille qui habitait à côté
Se maquillait trop
Ca le faisait tousser quand il l'embrassait
Mais il l'embrassait quand même
Parce que c'est ce qui se fait
Et à trois heures du matin il se bordait lui-même dans son lit
Pendant que son père ronflait fort
C'est pour ça qu'au verso d'un sac en papier kraft
Il a essayé un autre poème
Et il l'a appelé "Absolument rien"
Parce que c'était vraiment de ça que ça parlait
Et il s'est mis un A
Et il a tracé une putain d'entaille sur chaque poignet
Et il l'a accroché à la porte de la salle de bains
Parce que cette fois il n'était pas sûr
De pouvoir atteindre la cuisine"
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"Du coup, je me dis que c'est pour des tas de raisons différentes qu'on est comme on est. Et qu'on les connaîtra jamais toutes, ces raisons. Mais même si on ne peut pas choisir d'où on vient, à partir de là, on peut quand même choisir où on veut aller. On peut faire des choses. Et essayez de se sentir bien quand on les fait. Je crois que si un jour j'ai des enfants, et qu'ils se sentent mal, je leur dirai pas qu'il y a des gens qui meurent de faim en Chine ou d'autres trucs du même genre - ça changerait rien au fait qu'ils se sentent mal. Et même s'il y a des gens qui sont plus à plaindre que toi, ça ne change pas grand chose au fait que tu te sentes mal ou pas. C'est comme ce que ma soeur a dit, un jour que j'étais à l’hôpital depuis déjà un bon bout de temps. Elle a dit qu'aller à la fac, ça l’inquiétait vraiment, mais que vu la période difficile que je traversais, elle se sentait vraiment débile d'être comme ça. Alors que moi, je vois pas pourquoi elle se sentait débile. Moi aussi, à sa place, j'aurais été inquiet. Et très franchement, je crois pas que ce soit pire pour moi que pour elle. C'est peut être une bonne chose de relativiser, mais des fois, je me dis que l'essentiel, c'est d'être vraiment là. Comme à dit Sam. Parce que c'est normal de ressentir des trucs. Et d'y faire face en restant sois même. "
Commenter  J’apprécie          110
Patrick s'est mis à conduire super vite, et juste avant d'arriver au tunnel, Sam s'est mise debout et le vent a fait des vagues énormes avec sa robes. Quand on est entrés dans le tunnel, tous les sons ont été avalés d'un seul coup par le vide et remplacés par la chanson dans l'autoradio. Une belle chanson qui s'appelle Landslide. Quand on est sortis du tunnel, Sam a lancé un cri super marrant, et voilà. On était en centre-ville. Les lumières des immeubles et tout ce qui fait qu'on se pose des questions. Sam s'est assise et s'est mise à rire. Patrick s'est mis à rire. Et je me suis mis à rire.

Et à cet instant-là, je te jure, on était éternels.
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Once on a yellow piece of paper with green lines
he wrote a poem
And he called it "Chops"
because that was the name of his dog
And that's what it was all about
And his teacher gave him an A
and a gold star
And his mother hung it on the kitchen door
and read it to his aunts
That was the year Father Tracy
took all the kids to the zoo
And he let them sing on the bus
And his little sister was born
with tiny nails and no hair
And his mother and father kissed a lot
And the girl around the corner sent him a
Valentine signed with a row of X's
and he had to ask his father what the X's meant
And his father always tucked him in bed at night
And was always there to do it

Once on a piece of white paper with blue lines
he wrote a poem
He called it "Autumn"
because that was the name of the season
And that's what it was all about
And his teacher gave him an A
and asked him to write more clearly
And his mother never hung it on the kitchen door
because of the new paint
And the kids told him
that Father Tracy smoked cigars
And left butts on the pews
And sometimes they would burn holes
That was the year his sister got glasses
with thick lenses and black frames
And the girl around the corner laughed
when he asked her to go see Santa Claus
And the kids told him why
his mother and father kissed a lot
And his father never tucked him in bed at night
And his father got mad
when he cried for him to do it

Once on a paper torn from his notebook
he wrote a poem
And he called it "Innocence : A Question"
because that was the question about his girl
And that's what it was all about
And his professor gave him an A
and a strange steady look
And his mother never hung it on the kitchen door
because he never showed her
That was the year that Father Tracy died
And he forgot how the end
of the Apostle's Creed went
And he caught his sister
making out on the back porch
And his mother and father never kissed
or even talked
And the girl around the corner
wore too much make up
That made him cough when he kissed her
but he kissed her anyway
because it was the thing to do
And at three A.M. he tucked himself into bed
his father snoring soundly

That's why on the back of a brown paper bag
he tried another poem
And he called it "Absolutely Nothing"
Because that's what it was really all about
And he gave himself an A
and a slash on each damned wrist
And he hung it on the bathroom door
because this time he didn't think
he could reach the kitchen.
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