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Geneviève Naudin (Traducteur)
EAN : 9782070337378
416 pages
Gallimard (24/04/2008)
3.29/5   14 notes
Résumé :
Saint-Botolphs est un vieux bourg au fond d'un estuaire. Peuplée de loups de mer et de vieilles dames excentriques, la petite ville a connu ses jours de gloire au temps des grands voiliers avant de glisser dans la somnolence du déclin. Léandre Wapshot, dont le journal intime constitue une grande partie du roman, tourmenté par son épouse et l'étonnante et tyrannique tante Honora, assiste à la dislocation de son univers. Il voit ses deux fils, Moïse et Coverly, les de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
The Wapshot Chronicle
Traduction : Geneviève Naudin

Attention : amateurs d'action rythmée, s'abstenir ! "Les Wapshot", dont les héros ressemblent beaucoup, d'après ce que j'ai cru lire dans la biographie de leur auteur, à la famille dont celui-ci était issue, peut se définir comme une espèce de longue flânerie littéraire avec, pour trame, la grandeur et la décadence d'une génération.

De-ci, de-là, une touche d'humour grinçant ou grivois vient relever un peu la sauce mais c'est plutôt rare. le plus souvent, Cheever s'en tient à une ironie voilée et douce, un peu nostalgique, qui évoque le parler monocorde d'un comédien jouant "à blanc."

Ce qui donne au lecteur une très étrange impression de recul et même, dans certains cas, la sensation de ne pas être directement concerné. On a, en effet, bien du mal à s'accrocher aux personnages et, lorsqu'on y parvient, quelque chose se passe qui hop ! vous fait perdre toute prise sur le caractère choisi et vous réexpédie à terre, avec comme seules possibilités, ou bien l'abandon instantané des "Wapshot", ou bien une nouvelle tentative pour déterminer clairement ce que ce texte réfractaire peut bien avoir dans son ventre de papier et d'encre.

Le style comporte de très belles images poétiques et rappelle un fleuve. Non pas le fleuve tonitruant, excessif, exténuant et pourtant tonifiant, roulant sa rocaille et ses alluvions, du grand Thomas Wolfe, mais un fleuve au débit singulièrement indolent, qui se resserre par endroits, stagne, fait mine de vouloir se mettre en crûe et puis en revient à une course sage et vaguement narquoise vers le mot de la fin.

Au centre, une génération de Wapshot : Léandre, le père, dépend financièrement de sa cousine Honora - le personnage le plus excentrique, sans aucune contestation possible - et, après ses échecs professionnels, occupe ses loisirs à assurer le service du ferry-boat de St Botolphs (dont, bien entendu, Honora est la seule propriétaire) ; Sarah, son épouse, une femme raffinée, altruiste et qui n'a plus aucune illusion sur son mari ; enfin, leurs deux fils, Moïse, très viril et à qui tout sourit (ou presque) et Coverly, le plus introverti (le plus proche aussi de John Cheever) qui, lui, connaîtra plus de difficultés pour s'affirmer.

Des gens banals, somme toute, qui réfrènent l'originalité susceptible de dormir en eux pour tenter désespérément d'atteindre ... Quoi, au fait ? Eh ! bien, cette chose ou cet état mystérieux, on le sent, il affleure de temps à autre au gré du fleuve mais, au moment où l'on se dit, triomphant : "Ca y est : je vais savoir !", il vous échappe, comme un poisson retournant à son élément naturel ou comme l'un des héros de John Cheever regagnant son petit nuage de personnage littéraire - et exclusivement littéraire.

Mais peut-être Cheever n'était-il pas si doué que ça pour le roman ? Après tout, ce sont ses nouvelles qui ont fait sa réputation. Je songe donc à renouveler l'expérience un de ces jours mais, cette fois-ci, avec un recueil d'histoires courtes. ;o)
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Comme “observatrice en promenade”, j'ai suivi les descriptions de Cheever des rues de Saint-Botolphs, petit port de Nouvelle-Angleterre, au gré du char de la fête annuelle du 4 juillet. J'ai découvert ses habitants, le voisinage de la famille Wapshot, et puis la famille Wapshot. Je n'ai pu m'insinuer vraiment dans la vie des personnages et de leur environnement, comme s'il s'agissait d'un tableau. Ne pouvant les “saisir”, ni pénétrer leur âme, je n'ai pu que contempler cette famille truculente comme un paysage.

Des événements ont commencé à se profiler lorsque les deux fils, Coverly et Moïse, ont dû prendre leur envol, l'un pour New York, l'autre pour Washington, mais quelque chose d'eux se donnait peu à voir ou à percevoir, là encore.

Ces instantanés de vie, loin de St-Botolphs sont interrompus par le journal de Léandre, leur père, donnant des nouvelles des événements de sa vie quotidienne avec sa femme Sarah et sa redoutable tante Honora. le journal prend beaucoup de place dans le livre, mais soyons patients car ce livre est une longue attente.

Coverly et Moïse, les deux fils de Léandre deviennent intéressants, du moins se dévoilent-ils, à peu près à la moitié du roman. C'est là que j'ai fait réellement connaissance avec eux et avec leurs nouvelles conquêtes, connu leurs émois, leurs difficultés, complications, obstacles, personnes à endurer... Plus loin encore, j'ai trouvé les personnages touchants par leur fragilité, impliqués maintenant dans le roman, et moins distanciés, la glace étant enfin rompue... un peu tardivement.
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La quatrième de couverture de "Les Wapshot" décrit ce roman comme une chronique de la vie provinciale américaine et c'est exact. Mais le plus étrange pour moi est que l'histoire se déroule dans les années 60 car, à le lire, j'ai eu l'impression de lire la vie d'une famille au début du XXème siècle, un peu comme s'il s'agissait de la suite de "The American" de Henry James.
Je dois avouer ma déception tant les personnages ainsi que l'ambiance de la petite ville où ils vivent comme celle de New-York ou de Washington me sont apparus invraisemblables, manquant d'épaisseur et très peu représentatifs de ce qu'est la province américaine ou les grandes villes. J'ai vécu de longues années là-bas et je n'ai rien reconnu.
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En dehors du chapitre 32, pas grand-chose à retenir de cette fresque familiale plutôt inconsistante et décousue, vieillie, parsemée de clichés sur les femmes.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Vous arrivez, comme le fit Moïse, à neuf heures du soir à Washington, dans une ville que vous ne connaissez pas. Vous attendez, valise à la main, que ce soit votre tour de descendre du train, puis vous longez le quai jusqu'à la salle d'attente. Là vous posez votre valise et vous allongez le cou en vous demandant ce que l'architecte a bien pu avoir en tête. Il y a des dieux, au-dessus de vous, dans une lumière diffuse, et le sol où vous marchez a sans doute été foulé par des présidents et par des rois. Vous sortez de cette lumière crépusculaire guidé par la foule et le bruit d'une fontaine et vous émergez dans la nuit. Vous posez de nouveau votre valise et vous regardez autour de vous, bouche bée. A votre gauche se dresse le Capitole, inondé de lumière. Vous l'avez si souvent vu sur des médailles ou sur des cartes postales qu'il vous semble gravé dans votre mémoire; seulement, cette fois-ci, il y a une différence. C'est le vrai.
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Richard Ford - Transfuge magazine .Entretien avec l'écrivain américain Richard Ford pour le magazine Transfuge à l'occasion de la parution de son roman: L'Etat des lieux (L'Olivier, 2008). Il n'écrit ni des récits d'aventures ni des romans d'espionnage. Richar Ford préfère nous raconter des histoires quotidiennes: celles qui se déroulent derrière les fenêtres closes des pavillons de banlieus aisées, aux Etats-Unis. Avec le talent d'un Raymond Carver ou d'un John Cheever, il nous d'écrit le désespoir Tranquille des classes moyennes.
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