Le Prophète, la sainteté et leurs fruits

Le Prophète (s) a dit : « Je jure par Celui dont la vie de Muhammad est entre les mains, si je voulais, je vous jurerais que ceux que Dieu aime le plus parmi tous Ses serviteurs sont ceux qui aiment Dieu à travers les créatures et aiment les créatures à travers Dieu, et qui parcourent la terre afin d’aider les serviteurs de Dieu à parvenir à s’aimer à cause de Lui et en Lui. » Le serviteur véridique dans son amour de Dieu, tel que le hadith l’a dit, qui persévère dans cette attitude en cherchant à se rapprocher de Lui par la mise en pratique d’œuvres surérogatoires, en plus des préceptes recommandés, et qui suit le Prophète (s) ou tout être mettant en pratique toutes Ses injonctions, finira, avec l’aide de cet initiateur, par parvenir à Dieu.

Et Dieu dit dans un hadith qudsî : « Mon serviteur ne cessera d’essayer de se rapprocher de Moi par des dévotions surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime. Et quand Je l’aime, Je le deviens. »

Selon une autre version, on ajoute : « Je deviens l’oreille avec laquelle il entend, l’œil avec lequel il regarde, la main avec laquelle il œuvre, les pieds avec lesquels il marche.

S’il Me demande, Je l’exauce, s’il Me demande protection, Je la lui accorde. Et Je n’ai jamais hésité dans l’exécution de Mes décisions si ce n’est lorsque je dois prendre l’esprit de Mon serviteur croyant, car il ne veut pas mourir et Je ne veux pas lui faire de la peine alors que Mes décrets sont exécutoires. »

A partir du moment où le serviteur est solidement établi dans son amour, tout en étant assidue dans la pratique des œuvres surérogatoires (comme dans les canoniques), Dieu l’élève à la station décrite par le hadith ci-dessus. De même, Dieu lui fera bénéficier des bienfaits décrits par le hadith nabawî dans lequel le Prophète (s) dit : « Mourez avant de mourir. »

Quiconque arrive à la station décrite par le hadith qudsî aura de par Dieu cette première mort qui signifie s’effacer, s’annihiler dans Dieu, de sorte que c’est Dieu Seul qui substitue, lui demeurant par la Forme Divine, c’est-à-dire dans la vie éternelle.

Parce que Dieu a un Être et une Forme, quiconque s’ouvre à la contemplation de cet Être meurt, demeurant avec Sa Forme.

La connaissance de la forme divine est assujettie à la connaissance de l’existence de la Réalité Muhamadienne. Fasse Dieu que nous la connaissions et la vivions.

Celui qui s’efface, s’annihile dans l’Être de Dieu, demeure dans Sa Forme et assemble tout dans les aspects pour s’unir dans l’Un, aura également à s’élever dans la Présence des Noms et à se parfaire dans les conséquences des actions qui ne sont qu’œuvres de Dieu. Contempler les actions et les comprendre comme émanant de Dieu et retournant à Lui est le signe de la complétude, de la perfection. Or c’est la quête suprême. (pp. 89-91)