Citations sur Une famille au secret : Le président, Anne et Mazarine (14)
— Tu sais, nous sommes avec toi. C’est affreux ce qui arrive à François, nous ne comprenons pas ce qui se passe. Il a toujours notre confiance, mais…
— Stop… Au revoir, Pierre. Je n’ai plus rien à vous dire Si vous lui faites confiance, il n’y a pas de mais…
Au-delà de la lourde porte verte de son lycée, les choses commencent à se compliquer un peu. Mazarine doit conjuguer les tourments de l’adolescence avec une équation à plusieurs inconnues qui semble difficile à résoudre. Comment se trouver soi-même quand, dans l’état civil, on n’existe qu’à moitié ? Comment affirmer sa différence quand au fond on rêve d’être comme les autres ? Comment se mesurer à un père lorsqu’il est le premier des Français, vous étouffe d’amour, et pourtant vous cache comme une faute ?
Notre vie commune a pris un autre sens, plus solidement ancré à la famille. Lorsque l’on est foncièrement attaché l’un à l’autre et que l’on désire profondément rester ensemble, vivre des amours séparées n’est pas inconcevable.
Pour Danielle, et quoi qu’elle en dise, l’annonce de la naissance de Mazarine est un choc terrible. Comme souvent, l’épouse soigne sa plaie en se murant dans le silence, livrant ses indignations à sa sœur, Christine, et à ce cahier d’écolière qui ne la quitte jamais.
Un mari ne doit jamais se permettre une seule parole hostile contre sa
femme, en présence d’un tiers. (BALZAC)
Une société qui n’écouterait pas sa jeunesse et qui ne lui préparerait pas sa place préparerait mal son avenir.
On ne voit dans les bustes et les statues des grands hommes qu’un art de commande de la IIIe République naissante, bon pour les places publiques et les salons haussmanniens.
Sa vie privée est imperméable aux indiscrétions. Sa passion des statues, elle, tient de l’obsession communicative. Anne est une pasionaria. De celles que le petit milieu des conservateurs connaît bien, qui possèdent la dévotion du service public, ne s’octroient qu’une semaine de vacances par an – et encore, avec des catalogues ou une thèse à la main. Après le très sélectif concours des conservateurs des musées nationaux en 1970, elle est devenue une spécialiste de la sculpture du XIXe siècle – plus particulièrement de sa seconde moitié. Dans les salles, elle est chez elle, volubile, virevoltant autour des sculptures qu’elle commente, telle une institutrice prosélyte
L’argent qui tue, qui achète, qui ruine, qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes.
Cette plume virevoltante aime le mauvais goût, l’argent facile, trouve de la jouissance à envenimer les blessures avec sa plume. Il s’emporte souvent sans lucidité, postillonne, vocifère, comme possédé. L’insulte est « un genre essentiellement poétique ».