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Critique de nadejda


Belle rencontre que nous fait partager François Cheng dans ce court texte, d'autant plus belle qu'elle surgit sans qu'il s'y attende. Il partait pour l'Italie, en cet été 1961, poussé par des amis, avec simplement l'envie de s'évader, d'oublier un peu exil et solitude qui lui pèsent et le font vivre en plein désarroi.
En découvrant Assise il s'exclame en lui-même : “Ah, c'est là le lieu, mon lieu ! C'est là que mon exil va prendre fin !”

« La vue de ce haut lieu réveilla en moi la réminiscence de la tradition du feng shui, la géomancie chinoise : un site exceptionnel est censé avoir le pouvoir de propulser l'homme vers le règne supérieur de l'esprit. Et je vis combien le site d'Assise qui se déployait devant mes yeux était marqué d'un signe faste. »

Ce haut lieu est aussi celui qui vit naître François d'Assise dont François Cheng choisira le prénom lors de sa naturalisation en 1971, symbole d'une seconde naissance, naissance intérieure survenue lors de cette rencontre avec un lieu et un homme, « le poverello », qu'il choisit d'appeler « le grand vivant » et qu'il rejoint en toute humilité en offrant ce texte lumineux.
« L'humilité ne signifie nullement je ne sais quel abaissement ou servitude. Reliée à l'humus, donc aux racines vitales, elle est la force même. »
François Cheng réunit alors les deux pôles de sa vie en fusionnant tradition taoïste et simplicité et dépouillement franciscains. C'est au coeur de cette union que son exil intérieur prend fin.

« Seul ici à contempler tout l'environnement, je ne puis m'empêcher de repenser à cette tradition chinoise ancienne évoquée plus haut, tradition établie par des lettrés, qui consistait à rendre visite, de temps à autre, à un ermite. »
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