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EAN : 9782845900257
85 pages
Arfuyen (06/06/2003)
4.05/5   11 notes
Résumé :
« Comme vous le savez, m’écrit Francois Cheng, j’ai publié jadis un livre de poésie intitulé 36 poèmes d’amour chez Unes. Cette édition a définitivement cessé d’exister, et mon recueil est totalement épuisé, mais très recherché. Il est grand temps de lui donner une nouvelle vie. J’ai ajouté une vingtaine de nouveaux poèmes aux anciens. »
« Un seul regard reprend tous les regards / Un seul mot libère tous les échos / Un seul geste rompt l’unique fièvre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Comment expliquer qu'un mince recueil de poésie, un jour, vous interpelle ?
Qu'en l'ouvrant au hasard et en lisant quelques lignes deci delà, vos yeux accrochent des mots, qu'une musique nait doucement dans votre tête, que ces mots rencontrent un souvenir sensible, évoquent un vécu ou un rêve, qu'ils s'insinuent en vous et vous charment, vous entraînent loin, ailleurs.
C'est cela une rencontre poétique et bien plus aussi. Ça ne s'explique pas totalement, comme une rencontre amoureuse finalement.

À la question anodine posée par un proche intrigué par mon regard vague :
" Où es-tu ? ", j'ai répondu rêveusement mais sans hésitation : " le long d'un amour ! ".
N'est ce pas une fabuleuse aventure ?
Vagabonder au hasard des pages le long d'une méditation poétique sur l'amour éternel, simple, évidente mêlant infini et finitude humaine, dicible et indicible, parsemée de visages, de voix, de mains, d'yeux, de regards.
Saisir le murmure de l'amour, quête tout autant humaine que spirituelle pour François Cheng.
Puis, réaliser en refermant le recueil que son vocabulaire simple, son expression limpide servent ici avantageusement la pensée du poète et favorisent l'émergence d'un ressenti personnel du lecteur.

" Aimer c'est être en avant de soi
Aimer c'est dire " Tu ne mourras pas ! "

J'ajoute juste qu'une note biographique en fin d'ouvrage nous apprend que François Cheng, chinois d'origine, est arrivé en 1949 à Paris à l'âge de 20 ans, ne connaissant personne et pas un mot de français. Quel parcours donc pour obtenir la naturalisation française en 1971 et être élu à l'Académie française en 2002, et quelle richesse manifeste dans cette double culture.
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Que c'est bon de savoir que quelqu'un vous veut du bien. Non non, je ne parle pas de François Cheng mais de la personne qui m'a offert "Le long d'un amour". Quand quelqu'un vous offre un Cheng c'est qu'il vous veut du bien, alors mille mercis.

Pour tout vous dire, François Cheng, je ne connaissais que de nom ou à travers quelques billets ou citations lus ici. Deux ou trois bouquins de lui présents chez moi auxquels je ne me suis jamais intéressé au grand regret d'une bretonne qui a bien médité cinq fois sur mon désintérêt.
Méditer, c'est peut être ça qui m'a toujours fait reculer. C'est que le spirituel et moi on s'est certainement croisés un jour mais on ne s'est pas reconnus. Des rendez vous manqués, des aprioris, des mauvais souvenirs de bouddhistes (surtout une, genre miss tic…) qui vendaient de la tolérance sans avoir un seul échantillon sur eux, bref de basique convaincu (oui en un seul mot) je suis devenu en plus un basique par réaction, par opposition tout en respectant les croyances des uns et des autres bien sur.

Pas simple d'exprimer mon ressenti après cette lecture, ou plutôt après ces lectures. J'ai mis du temps à lire, un texte ou deux de temps en temps à laisser infuser juste pour voir si un écho même lointain me revenait. Pas forcément bon signe quand on sait que je serais plutôt gourmand quand il s'agit de ressenti, que j'en voudrais toujours plus quitte à recommencer le bouquin à peine terminé, pour ne pas quitter un certain état de grâce quand j'ai été touché. Là, j'avoue avoir souvent attendu en vain alors j'ai relu, plusieurs fois et certains textes m'ont chuchoté deux trois trucs. Que m'ont-ils dit? Aucune idée, c'était dit beaucoup trop bas, juste un ressenti sans explication comme parfois en poésie. Une belle sensation.
Malheureusement, la plupart des textes m'ont laissé dehors. le tao, le mystique et tous leurs produits dérivés font évoluer beaucoup de monde vers un chemin auquel j'aspire aussi mais mes balises se manifestent différemment.
Ce n'était peut être pas encore le moment pour moi d'aborder ces messages sous la forme poétique.
Ce n'était peut être pas non plus le bon moment tout court puisque je viens d'abandonner un bouquin pour la première fois depuis que je suis ici.
Pour ce qui est de la poésie, les amateurs y trouveront chaussure à leur pied au détour d'une page ou d'une autre même si parfois l'écriture semble s'éloigner de l'aventure pour aller vers la facilité. J'avoue que cette impression est peut être due à mon "basic instinct", pas toujours facile d'être objectif.

"Le long d'un amour", je le relirai, un jour, plus tard, parce qu'un cadeau comme celui là est un signe. Il ne me reste plus qu'à apprendre ce langage.
Encore mille mercis.
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Je ne savais pas que le pudique et secret Francois Cheng avait publié en 1997" 36 poèmes d'amour", recueil épuisé et remanié ici, en 2003.

" Si le veut ton souffle
nous serons chant
Racines mêlées
branches enlacées
Toutes voix unique voie (...)"

Je cite cet extrait parce qu'à lui seul, il symbolise l'ensemble de cette oeuvre, où l'amour se fond dans la nature, l'infini, l'élan spirituel. Tout à fait à l'image de l'univers de ce poète. Les mots " désir ", " fièvre "apparaissent certes mais le sentiment amoureux est vu de facon éthérée, à travers le visage, la voix, le regard de l'être aimé :

" Pourquoi donc ce visage
Pourquoi cette voix
Pourquoi ce singulier
Sans qui pourtant
la vie ne serait pas"

de nombreux textes ont résonné en moi mais il m'a manqué peut-être un peu plus d'incarnation, de sensualité, d'ardeur. Je comprends bien sûr que le ressenti du poète s'accorde à l'âme, à une dimension métaphysique qui lui sont propres.

le titre m'a paru très beau, comme un fil de soie s'étirant indéfiniment, un fil reliant deux âmes qui se sont trouvées. A découvrir.







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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Un seul regard reprend tous les regards
Un seul mot libère tous les échos
Un seul geste rompt l'unique fièvre
Un seul geste rouvre toutes les veines

Nul sang n'est perdu nulle chair vaine
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Ne plus te chercher
ni en toi
ni en moi
Abandonné
Au battement solidaire
entre deux abîmes
La vie promise
La vie donnée
Au plus obscur de l'heure
du lieu
Au plus insu
de soi
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Un visage
Traversé
Par hasard
Désormais
unique

Un visage
Reconnu
Entre tous
Désormais
unique

L’univers
Répondant
À un nom
Prend visage
et sens

Où tu es
Ou n’es pas
Tout n’est plus
Que présence
absence
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Ce sera par un jour d'automne
Avant que le froid ne revienne
Nous franchirons toutes les haies
Et traverserons la ville
Avant que sur la plaine brûlée
Ne se ferment les logis humains
Nous irons à deux vers l'ouvert
Ouverts à ceux qui comme nous
Rient et pleurent, comme nous portés
Par le souffle qui ici nous lie
Souffle aussi ardent qu'un rayon
Que le soir ne résorbe point
Qui parmi tant d'ailes trouant le ciel
De feuilles ensanglantant le sol
Sera seul à tout prendre encore
Seul à prendre de court la mort.
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Lorsque nous nous parlons
Le rêve est à portée
Lorsque nous nous taisons
Le rêve demeure intact

Apprenons à recueillir
Tout instant qui advient :
Sente gorgée de soleil
Grisée de lune, clairière...

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Question philosophique : notre obstination à nous détourner de l'essentiel peut-elle être la véritable cause de tous nos problèmes ? Réponse poétique : Allez, osons parler de l'essentiel, c'est-à-dire de la mort, mais qui n'est jamais que l'autre nom de la vie. C'est un poète qui le dit.
« Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie » de François Cheng c'est à lire chez Albin Michel.
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