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Critique de JacobBenayoune


André Chénier n'est plus un poète réel qui a vécu au XVIII ème siècle, c'est un mythe; le mythe consacré par les romantiques (surtout Vigny). Ce recueil contient les deux tiers de son oeuvre poétique (connue). Les poèmes y sont divisés en quatre grandes parties (Poèmes, Élégies, Odes et Iambes). On constate ainsi la variété de l'oeuvre de ce poète de la beauté (beauté des rythmes, des vers, des sentiments...). Des poèmes épiques d'inspiration mythologique vers ces poèmes vindicatifs (les iambes) qui annoncent "Les Châtiments" de V. Hugo, en passant par les élégies (mythologiques) et les magnifiques odes qui regroupent ses poèmes les plus connus et étudiés. Les beaux poèmes et les poèmes forts il y en a plusieurs. D'abord cette ode à la jeune captive (trop jeune pour mourir) qui est l'une des pièces les plus touchantes et attendrissantes par la beauté de ses tableaux métaphoriques :

Je ne suis qu'au printemps, je veux voir la moisson;
Et comme le soleil, de saison en saison,
Je veux achever mon année.
Brillante sur ma tige et l'honneur du jardin,
Je n'ai vu luire encor que les feux du matin:
Je veux achever ma journée.

Ensuite, il y a les élégies (sans titre) qui gardent ce ton émotionnel; avec des élégies destinées à la maîtresse rebelle. Aussi, on peut noter les longs poèmes dont "L'Aveugle" qui sont de très beaux poèmes où la mythologie est employée harmonieusement :

Dieu dont l'arc est d'argent, dieu de Claros, écoute ;
O Sminthée-Apollon, je périrai sans doute,
Si tu ne sers de guide à cet aveugle errant.

Enfin, il y a ces âpres Iambes avec leur rythme singulier:

Contre les noirs Pithons et les Hydres fangeuses,
Le feu, le fer, arment mes mains ;
Extirper sans pitié ces bêtes vénéneuses,
C'est donner la vie aux humains.
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