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EAN : 9782330066529
256 pages
Actes Sud (17/08/2016)
  Existe en édition audio
3.5/5   397 notes
Résumé :
Le parolier et chanteur de Zebda s'idéalisait en poète de la racaille, mais au printemps 1981 il doit concilier ses origines maghrébines et son vécu toulousain, ses révoltes d'adolescent et sa volonté de réussir son baccalauréat.
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Critiques, Analyses et Avis (109) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 397 notes
A croire que c'est une mode, les chanteurs qui franchissent le mur du son pour tomber dans les lettres : Bob et son Nobel, Gaël et son petit pays, Magyd et son bac en cité...

Dans les quartiers Nord toulousains, ceux-là même de funeste mémoire qui ont vu naître un certain Merah, il n'est pas habituel que l'on traîne sur un banc avec un livre entre les mains. Et ça n'est pas une affaire de météo.
Magyd tente néanmoins l'expérience, au risque de récolter la panoplie d'insultes qui vont avec, de pédé à tarlouze en passant par des références à sa mère. Il faut dire que sa passion des mots est suffisamment forte pour tenter malgré tout ce contre-pied identitaire.
Enfin, "identitaire" est un bien grand mot dans ces quartiers d'errance, où les jeunes sont écartelés entre deux cultures si voisines et si distinctes à la fois. C'est ce dont souffre ouvertement Magyd, partagé entre la cité où les copains ne dépassent généralement pas la cinquième, et le lycée où les copains fantasment la pauvreté en jouant dans des groupes de rock déglingués.
Magyd construit malgré tout sa petite réputation de scribouilleur amateur de mots.
« -C'est sympa ce que t'écris.
Oh l'incroyable adjectif qui veut dire à la fois c'est nul et c'est bien. Maudit adjectif passe-partout qui permet le compliment sans affoler son destinataire, qui vous débarrasse d'une position inconfortable en proposant un pouf qui vous engloutit, qui flatte sans vous proposer les nues et qui n'est ni désobligeant ni porteur de louanges. »
La voie de la culture est donc celle qui fera entrevoir à Magyd autre chose que l'univers de la cité. Il y développera un réseau associatif de soutien scolaire et d'atelier théâtre, tout en passant le bac, chose que sa mère ne manque pas de lui rappeler...

le récit autobiographique du chanteur des Zebda m'a attrapé par le col pour me traîner sur le terrain des souvenirs. Je m'y suis revu, dans ces quartiers à forte mixité culturelle où j'ai moi-même passé mon enfance, malgré mes origines largement gauloises. C'est sûrement un de ses points forts à mon avis, cette authenticité qui s'en dégage, et qui lui donne des airs de roman historique des 80's. Plaisir accentué par la façon si particulière qu'a Magyd Cherfi de triturer les mots et les expressions, au risque parfois de perdre en fluidité dans la narration.

Bref, un bon moment de lecture, bien plus que « sympa ».
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Magyd Cherfi, connu pour son appartenance au groupe Zebda ( non, je ne remplis pas une fiche de renseignements pour les RG...), dont il est une voix et la plume, a toujours eu l'expression écrite facile et son bouquin - Ma part de Gaulois - est là pour le prouver.
Français d'origine algérienne, il a grandi dans les quartiers nord de Toulouse... comme un certain Mohamed Merah, dont il condamne la monstruosité criminelle... mais qu'il "comprend" ( se référer à ses interviews ).
Comme lui, il est venu, dit-il des bas-fonds et a dû subir ce qu'il appelle "la névrose identitaire", celle qui nuance identité et identification, rend instable et bancal l'équilibre entre deux appartenances.
Magyd Cherfi affirme, lui, avoir trouvé sa part de Gaulois, et sans renier son arabité, être aujourd'hui un "schizophrène cool".
1980/1981, nous sommes à la fin du septennat de Giscard D'Estaing et au tout début de la victoire de l'Union de la gauche, incarnée par François Mitterrand.
Dans les quartiers nord de Toulouse, la victoire du premier secrétaire du Parti Socialiste n'est pas vécue par la communauté d'origine maghrébine comme un espoir mais comme une menace. Certains envisagent déjà le retour au pays.
Car ces enfants de l'indépendance algérienne se souviennent de Mitterrand comme le ministre de l'Intérieur qui, de 1954 à 1957 refusa toutes les grâces pour les membre du FLN condamnés à la peine capitale, et tous furent guillotinés.
Qu'il veuille aujourd'hui abolir la peine de mort ne les convainc pas.
Cette dichotomie n'est que l'un des multiples exemples qui hantent la vie de ces quartiers et celle de Magyd Cherfi qui en est "l'écrivain public".
Fils d'une famille nombreuse dans laquelle on parle le Kabyle, cet amoureux De Balzac, de Flaubert, De Maupassant est victime d'une révolution copernicienne.
La république cherche, sans affection et sans tendresse particulière à l'intégrer; sa mère a érigé l'obtention du baccalauréat de son fils en totem sacré et absolu, mais le reste du quartier, à l'exception de ses deux potes Momo et Samir, le rejette comme un traître à sa communauté, un rebeu vendu aux blancs.
Étrange paradoxe en apparence que ces enfants qui se disent orphelins d'un pays qui, lui, de son côté, prétend tout faire pour les adopter.
Magyd est un pont, un pont qui doute, un pont entre sa cité où il donne avec ses amis filles garçons, des cours de soutien scolaire, a créé un atelier théâtral... ce qui ne fait pas l'unanimité, surtout parmi les tenants de la domination patriarcale : les pères et les frères des filles dont ils craignent l'émancipation de ces dernières par l'exemple et le savoir... ce qui lui vaut déboires, insultes, menaces, et passages à l'acte... et un pont avec les Français "100% pur beurre hexagonal", avec lesquels il peut partager ses goûts pour la langue et les chanteurs à textes, Ferré, Brassens, Higelin... et la musique.
Ces quelques mois qui le séparent du bachot, dont il va être le premier rebeu à en être diplômé ( Cherfi a confessé qu'il avait appris qu'il y en avait eu un au moins avant lui... mais reconnaissons qu'il y a quarante ans, ce n'était pas monnaie courante dans les "cités") servent de fil conducteur à cette immersion aux vertus sociologiques, anthropologiques et éminemment humaines dans ces quartiers, dont beaucoup d'entre nous ignorions tout ou presque à cette époque.
Les questions touchant à la langue, la force du patriarcat, le ou les gaps culturels, les rapports je-t'aime-moi-non-plus avec le pays d'accueil, la religion ( pas encore prégnante), la délinquance ( quasiment rien à voir avec ce que nous vivons aujourd'hui ), cette névrose identitaire qui les écartèle sans cesse sans leur offrir d'autre réponse que celle d'une hémiplégie à vie, toutes ces questions étaient déjà là et sur le point de péter à la face d'un pays qui a opté pour la politique des trois petits singes, confondant sagesse et abandon, ghettoisant pour mieux se protéger.
On connaît la suite de que l'on a appelé un peu plus tard " les banlieues ".
Il y a des passages très réussis dans cet excellent ouvrage : Momo qui tente le concours d'entrée au conservatoire d'art dramatique de Toulouse, le mouton sacrifié pour fêter le bac de Magyd, Bija "massacrée" par son père et son frère parce que surprise à lire - Vingt-quatre heures de la vie d'une femme - de Stefan Zweig...
Immersion réussie ; ça sent le vécu même si le livre est romancé.
Sa force réside aussi dans la qualité entraînante de ses dialogues et dans la gouaille de son écriture où l'on retrouve les influences de Gary et de Boudard.
C'est touchant, drôle, authentique.
Un livre auquel les libraires ont bien fait d'attribuer le prix du Parisien Magazine.
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En 1981, les sondages donnent Mitterrand vainqueur de l'élection présidentielle et dans les quartiers Nord de Toulouse, on tremble. Pour les émigrés algériens, il est avant tout l'homme qui a crée les conditions légales de la torture en Algérie, il déteste les arabes, il va sans doute les renvoyer au pays. Mais pour Magyd, 1981, c'est surtout l'année du bac. Après des années à subir les quolibets des gamins de la cité, le nez dans les livres, la consécration est au bout du chemin. Une grande première dans ce quartier où l'échec scolaire est la norme, le CAP la seule voie proposée. C'est sûr, Magyd sera docteur ou ingénieur !

Dans un roman largement autobiographique, Magyd Cherfi, le parolier et chanteur du groupe Zebda raconte ses années de jeunesse dans une cité des quartiers Nord de Toulouse, l'histoire à la fois personnelle et universelle d'un jeune beur coincé entre deux cultures, deux modes de pensée, deux mondes. Tiraillé entre ses origines kabyles et sa ''part de gaulois'', Magyd grandit dans le double giron de l'école de la République qui prône l'intégration et l'égalité des chances et celui de sa mère qui a mis tous ses espoirs sur la tête de son rejeton le plus doué. Mais dans la cité, aucune protection, si on aime les études, les livres, la langue française, on est un traître, un pédé, à la botte des français : pas de partie de foot avec les copains mais des insultes et des tabassages en règles. Mais Magyd fait front. Il crée une association de soutien scolaire, anime un club de théâtre, milite pour l'égalité des sexes. La cité telle qu'il la décrit est un mélange entre les les amitiés solides, les liens crées par un parcours commun, une certaine joie de vivre méditerranéenne, des fêtes partagées et le mal de vivre de la deuxième génération qui n'a pas su ou pu trouver sa place dans une société française aveugle à la misère des banlieues, le repli sur soi, le communautarisme, la drogue, la violence. Magyd Cherfi se qualifie de schizophrène, résumant là les difficultés de ceux qui comme lui sont nés en France, sont français et que l'on renvoie sans cesse à leur condition d'''arabes''. On sent chez lui ce tiraillement entre ses deux cultures mais aussi le désir de pouvoir les concilier en étant tout simplement lui-même, ou un arabe ou un gaulois ou un beur ou un maghrébin ou un fils d'immigrés ou un français issus de l'immigration ou tout cela à la fois.
Chronique douce-amère qui n'occulte pas le côté sombre des cités avec la violence, surtout celle faite aux femmes, la délinquance, le rejet de la France, Ma part de gaulois et aussi un hymne à la jeunesse, à l'espoir, à l'accomplissement de soi, à l'amour maternel, à l'amitié, à l'intégration sans le renoncement à ses racines, à la France multiculturelle.
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Dès les premières page du livre, Ma part de Gaulois, je suis remué par l'énergie débridée, qui s 'écoule le long de la rue Raphaël, à Toulouse, ébloui par ces défis lancés à mettre le feu par les mots, je me suis laissé emporter.

Ce premier défi : "Magyd,  écris nous la légende des quartiers," scandé par toutes les filles, résonne, s'amplifie depuis la page 9 jusqu'à la page 259, une dernière page qui lui offre le titre de son livre.

" Être leur pyromane avec des mots me chauffait les neurones" p9, cette intention exprimée d'une façon si insolite, et si spontanée comme un souffle vital a retenu l'attention du Goncourt.

Aurait-il été mérité, ce prix ?

Je préfère ce slogan dédié aux gamins de ces quartiers nord de Toulouse, je préfère ces mots appris avec l'aveuglement du sourd dans les plis de Madame Bovary, je préfère l'émotion de sa maman quand elle lui dit enfin en français mon chéri (avec son r roulé),
oui je préfère ce livre à ce Goncourt offert à celui qui, de la Villa Médicis, puis dans les bibliothèques de Damas, puis dans celles de Barcelone, fait le portrait d'un viennois qui a peur d'affronter sa vérité et qui réclame de l'opium.

Redresser la tête, se tenir droit debout, en affrontant son histoire tels se dessinent, les contours du livre de Magyd Cherfi ; "j'ai fait de mon fardeau des ailes, de mes blessures un bouclier, de mes fêlures identitaires deux richesses dans lesquelles s'est engouffrée la seule idée qui vaille, l'universel."

Tiraillé, un peu schizo, "habité par deux histoires qui se faisaient la guerre, deux familles hostiles, deux langues irrémédiablement opposées", le Kabyle et le Français, Magyd jongle pantin « bancal », fait rire les filles, leur envoie même des poèmes, et se fait arroser d'insultes par les garçons, dont la seule ambition est le ballon, le ballon de foot.

Magyd sait rire et faire rire, tout est prétexte à dérision, alors les mots s'envolent, flirtent avec l'essence de notre langue, devenir "la plume de béton et des cages d'escaliers," ou exprimer l'émotion "elle était belle à s'en mutiler les yeux, l'incarnation du soin, rebouteuse de mon âme bosselée."

Le livre raconte la vie, leur vie, la vraie, les peurs, les angoisses, les illusions comme les désillusions, faire changer un quartier par le théâtre, réaliser du soutient scolaire et pire avoir son Bac, le 1er du quartier nord , c'est susciter la haine, la jalousie mais aussi des moments de folie, des moments de pur bonheur quand "une jeune fille enquillée de lunettes larges et ovales
qui ouvre le bal avec un extrait de Richard III.
D'une voix calme et profonde à la fois, elle a balancé des braises tout autour d'elle.
Elle vivait si bien son rôle qu'il nous semblait que des flammes sortaient de sa bouche, j'ai grande ouvert la mienne, étourdi.p182"

Ce livre est un cadeau, un espace d'humanité au sens de François Cheng, où l'âme d'un quartier est rendu perceptible, elle n'est pas noire, comme le corbeau, dans la lumière on retrouve toutes les nuances de la vie, toutes les couleurs de l'espoir.

Oui on sort malmené , secoué d'un tel livre, c'est peut être ce que l'on demande le plus à un livre, trouver les mots pour rire, pleurer, se dresser, se lever, se mettre "en mouvement"p210.

Non je n'oublierais pas Samia, Hyacinthe, Momo, Samir, Driss, Hélène, Agnès, Hakima, Hasnia, Bija, et tous les autres.












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Ce roman est pour moi une grande déception. Après avoir vu Magyd Cherfi à "La Grande Librairie", j'ai eu très envie de le lire et je me suis précipitée à la librairie.
Je pense que j'espérais trouver dans ces pages certaines explications sur le comportement des jeunes des cités. Etant professeure de français en REP +, je suis confrontée au quotidien à des adolescents emplis de rage et de mépris, et je pensais trouver des clés pour mieux comprendre les raisons de ces attitudes souvent déstabilisantes.
Hélas, non. Je dirais même que j'ai été gênée par la hargne et la violence qui ont jailli de cette lecture. Etre arabe et vivre dans des quartiers où règne un communautarisme impitoyable n'est pas une découverte. Mais ce qui m'a choquée (peut-être suis-je verbalement pudique?) c'est l'accumulation excessive d'insultes et de grossièretés.
Ainsi, Magyd Cherfi ne se détache-t-il pas du lot de ses condisciples dont il dénonce l'ignorance et la bêtise? Est-ce volontaire pour donner plus de réel à l'ambiance de la cité? Je ne sais pas mais j'en regrette le principe.
L'idée de départ est pourtant bonne: raconter comment, lui, petit beur des quartiers Nord de Toulouse, tabassé parce qu'il travaille bien à l'école, réussit malgré tout à obtenir son bac, tout en cultivant son goût pour l'écriture de poèmes et de pièces de théâtre, puis à devenir célèbre en intégrant un groupe de musique connu (Zebda).
J'aurais vraiment souhaité en lire quelques pages à mes élèves pour leur montrer qu'il est possible d'être issu du Maghreb et d'aimer lire et écrire le français; et de réussir grâce à cela!!! Mais non...

Un autre défaut de ce roman concerne la forme: les faits sont relatés dans un phrasé parfois difficile à comprendre et parfois suivis les uns les autres sans aucun lien de causalité ou de temporalité.

Bref, je pense qu'à la base, il y avait une bonne idée par rapport au contenu mais que le résultat n'est pas à la hauteur du talent de Magyd Cherfi.
J'espère qu'il fera mieux dans son prochain livre.
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Citations et extraits (94) Voir plus Ajouter une citation
Elle nous dirait plus tard, dans son lit d'hôpital, qu'ils s'étaient jetés sur elle pour la simple raison qu'elle lisait un livre. Père et frère d'une seule main l'avaient déchiquetée pour un bouquin. Ils l'avaient avertie maintes fois qu'ils ne voulaient plus la voir lire (...)
Elle s'était dit : "Je vais m'en passer" et se contentait de quelques heures en notre compagnie pour lire. Puis un jour de malheur je lui avais parlé d'un livre démoniaque de Zweig, -Vingt-quatre heures de la vie d'une femme-, qui raconte l'histoire d'une bourgeoise à qui rien ne manque et qui abandonne tout pour vivre l'amour qu'elle croit vrai et le temps de vingt-quatre heures, elle finit par tout perdre.
Mon récit l'avait envoûtée et elle n'avait pu résister davantage. Ensuite ils l'ont surprise l'objet entre les mains (...)
Après avoir raconté ça, elle a ri en disant : "Quand ils m'ont attrapée j'avais fini le livre alors je pouvais mourir."
J'ai maudit cette illusion de croire qu'un livre vous sauve, un livre quartier nord ça vous écourte le passage sur terre. (p. 46-47)
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De ma banlieue nord hachés menus par une société qui a rêvé d’un « vivre ensemble » sans en payer le prix. Je raconte une fêlure identitaire, un rendez vous manqué. C’était l’année 1981, la gauche arrivait au pouvoir la besace pleine de l’amour des hommes et les premiers Beurs accédaient au bac. Le bac, une anecdote pour les Blancs, un exploit pour l’indigène. Tout était réuni pour cette égalité des droits tant chérie.
La promesse d’une fraternité vraie semblait frémir.Pourtant la rencontre de la France et de sa banlieue n’a pas eu lieu, elle n’a toujours pas vu la lumière car l’exception française persiste, celle d’être français et de devoir le devenir…”
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Je me remémorais nos années d’ados qui nous avaient vus tous les deux privés de foot et de jeux avec les copains, interdits de bon temps et d’aventures de cape et d’épée, sauf que moi j’avais trouvé un véhicule qui m’emmenait beaucoup plus loin que le terrain de foot : l’écriture. Lui s’ennuyait et rongeait son frein avec des envies de vengeance quand je rêvais d’en découdre avec les mots. Des mots qu’il n’avait pas. Il n’avait que l’élasticité de son corps pour s’exprimer, un corps allumé par une âme rancunière. Méchante mixture.
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Dieu, tu comprends pourquoi les pauvres n'aiment pas partager ? A force de ne rien avoir jamais, ils ne rêvent pas de posséder mais de tout posséder (...)
Un pauvre c'est coléreux, ça montre sa richesse pour être sûr de faire mal, il a besoin d'éteindre un incendie de deux siècles parfois. Au fait, mes aïeux ? Depuis combien de temps tirent-ils tous les diables par la queue ? Non, ne répondez pas sinon je vais frapper ma mère ! Pourquoi ? Mais pour m'avoir engendré, tout simplement ! (p. 81)
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Un jour, j'ai utilisé le mot "éventuellement" (premier adverbe prononcé dans la cité) à l'endroit d'un copain qui me proposait une place de remplaçant pour un tournoi de foot, un tournoi de sixte. Un sixième coéquipier faisait défaut.
- Alors tu viens?
- Heu... Éventuellement.
Et là...
- Oh le casse-coquilles, tu peux pas répondre normal!
- Ben quoi?
- Faut toujours que tu nous sortes tes mots de l'école, on s'en branle de l'école de tous tes morts, parle comme tout le monde! (P.30)
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Videos de Magyd Cherfi (34) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Magyd Cherfi
Magyd Cherfi : « L’écriture sert à régler des comptes. »
Après avoir exploré l’autofiction avec « Ma Part de Gaulois » (2016), succès public et critique, ou « La Part du Sarrasin » (2020), l’écrivain et chanteur signe un premier roman, « La Vie de ma mère ! » (Actes Sud). Entre tendresse et humour corrosif, l’ex-voix et parolier du groupe Zebda dépeint avec justesse l’émancipation sur le tard d’une femme qui a dévoué sa vie aux autres : Taos, une mère sacrificielle. Son affranchissement va bouleverser sa famille, et notamment son fils Slimane, le mettant face à ses névroses et à ses propres carcans. Telle une comédie familiale enlevée, ce roman pointe, à travers l’intime, le poids du patriarcat, le déchirement de l’exil, et les tiraillements identitaires.
(vidéo postée le 29/01/24 par @afriquemagazine )
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