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EAN : 9782709667371
256 pages
J.-C. Lattès (03/03/2021)
3.2/5   254 notes
Résumé :
Des mecs comme Alain Basile, vous n’en croiserez pas tous les jours et pas à tous les coins de rue.
C’est dans son épicerie, La Belle Saison, que j’ai fait sa connaissance. Mon père venait de me mettre à la porte et je vagabondais dans les rues en rêvant d’une vie de bohème. Alain, lui, il en avait rien à faire de la bohème et des lilas sous les fenêtres, sa seule ambition était de devenir millionnaire. Pour réussir, il était prêt à tout et avait besoin d’un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (62) Voir plus Ajouter une critique
3,2

sur 254 notes
Le narrateur, un jeune homme paumé et alcoolique, est mis à la porte de chez ses « darons ». Il rencontre alors Alain Basile, le gérant d'une petite épicerie de quartier, qui le loge dans un de ses immeubles de rapport sordides et l'entraîne dans son sillage. ● Ce roman vaut surtout par son style : la stylisation du langage parlé, ici très réussie, en particulier parce qu'elle s'associe parfois à un langage très soutenu, comme des imparfaits du subjonctif, n'est pas sans rappeler Céline, d'autant que la démesure épique de certaines scènes fait aussi penser à l'auteur de Mort à crédit. ● Malheureusement, l'intrigue est mince comme une feuille de papier à cigarette. le récit est très linéaire et aurait nécessité des intrigues secondaires. Quelques personnages secondaires apparaissent au début et sont ensuite complètement abandonnés alors qu'ils étaient intéressants, notamment Vanessa et Manu, c'est très dommage. ● La fin manque cruellement d'originalité. ● Il s'agit d'un premier roman très prometteur pour peu que l'auteur imagine de vraies intrigues charpentées et ne se contente pas de laisser dériver des personnages certes truculents mais qui ne suffisent pas.
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« Des mecs comme Alain Basile, j'peux vous le certifier, on n'en croise pas tous les jours. Et pas à tous les coins de rue. »
C'est sûr que cet épicier de Roubaix qui ne pense qu'au fric, à la thune, à l'oseille, est un sacré personnage. Il a pignon sur rue avec sa boutique, mais il loue aussi quelques chambres à des nécessiteux, comme le narrateur qui vient d'être mis à la porte de chez ses parents.
Ce jeune homme, plutôt perdu, se laisse happé par l'épicier qui se révèle être une crapule finie. Il l'envoie au charbon pour les sales besognes et le jeune homme peine à lui refuser toutes ces missions impossibles. Il faut dire que l'esprit noyé dans l'alcool et la beuh ne permet pas beaucoup de réflexion. Et pourtant des pensées, il en a et des rêves aussi, comme celui de devenir écrivain...

Difficile dans cette banlieue morose de bâtir des châteaux et notre duo impossible nous montre bien comment les petites et les grosses combines permettent de se maintenir la tête hors de l'eau. Une peinture de la banlieue cynique, grinçante, caricaturale et drôle à la fois.
L'écriture utilise le langage parlé et argotique de la banlieue, mais aussi de belles envolées littéraires. Là aussi le duo semble improbable et pourtant il fonctionne.
Et puis avoir des rêves c'est important, ça permet d'apercevoir des aurores boréales dans la nuit noire.
Et c'est ce qui est arrivé à Djamel Cherigui, épicier de son état, qui a cru en ses rêves et signe ici son premier roman.
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De temps en temps, quand l'occasion se présente, (ici c'est un proche qui avait adoré et me l'a prêté), j'aime bien faire une lecture buissonnière, prendre des chemins différents, tenter l'aventure littéraire.
Alors, parfois c'est le flop, mais parfois aussi, je fais de belles découvertes, et je passe un bon moment.
Ainsi en fut il, par exemple, de tous ces délicieux livres de Bouffanges découverts grâce à mon amie babeliote NicolaK et ainsi en est il aussi cette fois de cette Sainte Touche (de tout temps vénérée par nos anciens).

Un adolescent, à la suite d'une altercation avec son père qui a découvert qu'il fumait de l'herbe, s'enfuit du domicile et commence une vie d'errance. Sa rencontre avec Alain Blaise, un épicier qui loue des chambres, va changer sa vie.
Ce dernier, effectuant de multiples petits trafics, va y associer notre « artiste » (surnom donné car il écrit de petits poèmes,et projette d'écrire un roman).
Et va lui confier une mission dont il espère qu'elle lui donnera la fortune: se lancer dans la culture clandestine de la « beuh ».
Mais les choses ne se passeront pas comme espéré, je n'en dis pas plus.

Voilà pour les quelques bribes de l'intrigue.
Mais ce qui compte ici, c'est d'abord la forme quasi picaresque du récit, un récit raconté avec toute la palette de l'argot des banlieues.
Il y a une dimension « henaurme » dans cette histoire, un côté rabelaisien ou san-antoniesque, et parfois complètement parodique (ainsi en est- il par exemple de l'incroyable tirade « à la Audiard » de la femme d'Alain Basile, Ali Bachar de son vrai nom).
C'est cette dimension qui m'a plu, m'a souvent fait sourire.

Et puis, derrière tout ça, ce roman est, je trouve, plus subtil qu'il n'y paraît.
Il donne d'abord la parole à tous ces déclassés de la vie, tous ces paumés pour lesquels, on le sent, l'auteur a beaucoup de tendresse.
Et sur le mode mineur, on entend une petite musique qui dit tout sa passion de la chose littéraire, et qui se manifeste par de nombreux clins d'oeil à des oeuvres célèbres, et par tous ces petits écrits présentés en italiques, telle cette lettre d'amour que notre jeune héros, tel un Cyrano, écrit pour Alain Basile à l'intention de la femme de ce dernier.

Certes c'est un récit un peu foutraque, il y a des personnages intéressants qui apparaissent et que l'on ne voit plus ensuite, mais c'est un des écueils du genre, et je pardonne volontiers à l'auteur.
J'ai lu, ça ne s'invente pas, qu'il est épicier à Roubaix, une ville près de chez moi, dont les mauvaises langues disent qu' « elle a été envahie par les arabes ».
Alors je me suis réjoui que dans ce monde morose, où l'on nous rebat les oreilles de tas de choses tristes, les banlieues et leur violence sur fond de trafic de drogue, et puis les guerres, les inondations, que sais-je encore, plus rien ne va ma petite dame, …un petit miracle littéraire se soit produit.





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Quand, comme moi, on ne lit pas les 4e de couverture, on s'expose à de, parfois, bien étranges découvertes littéraires.
Cette Sainte Touche en fait partie.
Je ne connaissais pas Djamel Cherigui, ni son curieux parcours.
Ce sont des lecteurs qui m'en ont parlé et interpellé à son sujet.
L'épicier qui est passé à La grande librairie...
Je suis donc allé à sa rencontre, au hasard d'un salon bourguignon et ce fut un excellent moment.
L'homme est chaleureux, plein d'humour et illumine du bonheur de se retrouver là, face à un public qu'il n'avait peut-être jamais imaginé.
La Sainte Touche, c'est un roman à son image.
La couverture est trompeuse.
Chez son ami Alain Basile, on vend de drôles de légumes. de ceux qu'on n'expose guère en vitrine.
Alain vend, Alain loge, Alain emploie mais Alain distribue aussi.
Des fruits de saison... les marrons... faut pas lui faire au Basile, sinon, ça taloche et pas avec des doigts de fées, non, les mains c'est plus façon battoires...
Il vient de recueillir un jeune homme qui a dû quitter précipitamment le cocon familial, sous peine de prendre quelques coups de ceinturon d'un père qui aime plus la bouteille que sa famille.
C'est le récit de son arrivée chez l'épicier et de son séjour sous son toit qu'il nous livre.
Cherigui, c'est nature, brut de langage, mais attention, y a du vocabulaire quand même, inspiration Audiard ou Bernie Bonvoisin (pour ceux qui connaissent) et je ne compare pas, bien entendu, il faut laisser à César ce qui est à César.
J'ai lu "un roman déjanté", je confirme, je dirais même plus... stupéfiant (clin d'oeil).
Et en cette période de morosité, ce genre de lecture fait un bien fou.
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Ça me fait mal au coeur de le dire parce que j'adore le parcours de cet auteur : je me suis ennuyée grave à la lecture de son livre.
C'est toujours pareil. Quand on s'attaque à un sujet anecdotique - ici les mésaventures d'un alcoolo-camé-paumé qui tente de se sortir de la mouise - il faut que la langue soit d'une grande inventivité, que ça se bouscule entre les lignes. Pour parler de cul, de drogue, de picole, de baston ou de bagnole, on n'a jamais fait mieux que Blondin, London et surtout, Frédéric Dard qui réussissait à être intelligent, drôle et incisif en même temps. À titre d'exemple, une de mes citations préférées du maître : « Mesdames, vaut mieux une chiée de types qui posent leur pantalon en votre honneur, qu'un seul qui vous le fait repasser ». de cette verve, Djamel Cherigui est très loin.
Ce qui m'a horripilée dans son style, c'est la répétition d'une idée sur une page entière (ex : p73 ou 152) : « (…) Il me persécute ! Me traumatise ! Me tue à petit feu ! Il m'esquinte ! il m'étouffe ! Il me crève ! (…) », et vas-y que j'enchaîne les synonymes et les expressions similaires. Ok, gars, on a compris, inutile de nous servir ton lapin à toutes les sauces.
Pour l'histoire, je vais la faire courte. The End.
Bilan : 🔪
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critiques presse (2)
Lexpress
15 mars 2021
Avec La Sainte Touche, ce commerçant livre un premier roman gouailleur sur les errances d'un jeune des cités du Nord. Rencontre à Roubaix.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Culturebox
08 mars 2021
Le récit raconte les aventures d’un jeune paumé qui aimerait devenir écrivain, mais qui tombe sous la coupe d’un épicier véreux. C’est un rêve devenu réalité pour l’auteur.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Sa chance, à ce connard, c'est qu'j'suis plutôt lent au démarrage, que j'ai jamais eu la patate facile...Ah ! le Tminik ! Le zeub de chiotte ! Il méritait bien une bonne branlée, que j'me lève et que j'lui redessine le portrait ! Au minimum que je lui plante une cuillère à café dans l’œil ! Mais bon, j'lai bien regardé..Toute cette masse autour de son squelette... y avait beaucoup de graisse, c'est vrai, mais y avait aussi pas mal de muscles. Et y avait moi à côté, épais comme un linge sec, et qui avait déjà pas mal éclusé depuis le matin. Je l'ai bouclé et j'ai souri jaune.

p.49/50
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Il était 5 heures du matin. La lune s’en allait, l’aube se levait. Et avec elle resurgissaient les désillusions et les cruelles réalités qu’on avait, le temps d’un soupir, dissimulées au plus profond de la nuit.
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« L’argent qu’on possède est l’instrument de la liberté ; celui qu’on pourchasse est celui de la servitude. » Jean-Jacques Rousseau
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Le colosse se dégage facilement. Il fait un pas en arrière, prend son élan... et paf !!! ... Il me colle une grosse beigne en plein pif. Un filet de sang jaillit de ma truffe, j'aperçois des petites étoiles qui dansent autour de moi. Ca aurait pu lui suffire, au mec (enfin, moi j'trouvais) mais non ! Le v'là qui m'bloque dans un coin du couloir. Il s'acharne sur ma tronche : Jabs ! Crochets ! Uppercuts ! Y s'fait plaisir le mec ! Il prend tout son temps, il me lamine, me martèle. C'est un pilonnage intensif, c'est la Marne et la Vendée sur ma gueule. Ses mains sont des battoirs, ses avant-bras, des marteaux-piqueurs. Il m'estropie la trogne, me vandalise la poire. C'est de la démolition ! Du gros œuvre ! Y m'travaille un peu avec les coudes...
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La nuit c’est un délire à part. C’est le moment où les cafards sortent de leurs trous. Y a plus de gens normaux dans les rues, y a que des marginaux, des alcooliques des flemmards, des chômeurs. Des mecs qui tournent en rond, qui savent pas quoi faire de leur temps, qui n’ont nulle part où aller. Des rats échappés de leurs cages. La nuit, elle te prend aux tripes, elle te pousse à faire des trucs de cinglés, c’est le royaume de la démesure, le crépuscule de la raison.
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Vidéo de Djamel Cherigui
Le jeudi 8 septembre avait lieu notre traditionnelle soirée Rentrée Littéraire au siège du Crédit Agricole Nord de France, notre partenaire de toujours
Nous avons eu l'occasion d'y accueillir Anthony Passeron, lauréat du prix Première Plume 2022 pour son roman Les Enfants endormis, mais aussi Anna Hope, Carole Fives, Djamel Cherigui et Miguel Bonnefoy.
Retour sur une soirée d'exception, histoire de patienter en attendant l'année prochaine !
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