Quand, comme moi, on ne lit pas les 4e de couverture, on s'expose à de, parfois, bien étranges découvertes littéraires.
Cette Sainte Touche en fait partie.
Je ne connaissais pas
Djamel Cherigui, ni son curieux parcours.
Ce sont des lecteurs qui m'en ont parlé et interpellé à son sujet.
L'épicier qui est passé à La grande librairie...
Je suis donc allé à sa rencontre, au hasard d'un salon bourguignon et ce fut un excellent moment.
L'homme est chaleureux, plein d'humour et illumine du bonheur de se retrouver là, face à un public qu'il n'avait peut-être jamais imaginé.
La Sainte Touche, c'est un roman à son image.
La couverture est trompeuse.
Chez son ami Alain Basile, on vend de drôles de légumes. de ceux qu'on n'expose guère en vitrine.
Alain vend, Alain loge, Alain emploie mais Alain distribue aussi.
Des fruits de saison... les marrons... faut pas lui faire au Basile, sinon, ça taloche et pas avec des doigts de fées, non, les mains c'est plus façon battoires...
Il vient de recueillir un jeune homme qui a dû quitter précipitamment le cocon familial, sous peine de prendre quelques coups de ceinturon d'un père qui aime plus la bouteille que sa famille.
C'est le récit de son arrivée chez l'épicier et de son séjour sous son toit qu'il nous livre.
Cherigui, c'est nature, brut de langage, mais attention, y a du vocabulaire quand même, inspiration Audiard ou
Bernie Bonvoisin (pour ceux qui connaissent) et je ne compare pas, bien entendu, il faut laisser à César ce qui est à César.
J'ai lu "un roman déjanté", je confirme, je dirais même plus... stupéfiant (clin d'oeil).
Et en cette période de morosité, ce genre de lecture fait un bien fou.