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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les lecteurs en général, et ceux de SF en particulier, savent bien qu'il ne faut pas se fier à une couverture. Certains éditeurs avaient la fâcheuse habitude d'habiller certains titres de couvertures atteignant des sommes de mauvais goût. C'est le cas de "Chanur". La couverture du roman de Carolyn J. Cherryh est tout simplement hideuse et risible. Tout le contraire du roman en lui-même.

"Chanur" est un excellent space-opera. L'univers créé par Cherryh est riche, cohérent, très crédible qu'on a grand plaisir à parcourir. L'auteure a imaginé différentes races extra-terrestres auxquelles on croit totalement. Les relations entre ces différentes espèces sont très bien construites.
L'originalité réside ici dans le point de vue adopté par l'auteure. S'il y a bien un humain dans cette histoire, il a dans le récit le rôle de l'alien. le personnage principal reste Pyanfar, une Hani (espèce à l'allure léonine) et, grâce au talent de Cherryh, c'est à elle que le lecteur va s'identifier et va donc également adopter son point de vue. du coup, on comprend sa méfiance, parfois même son rejet, vis à vis de l'humain. La thématique qu'on pourrait résumer par "on est tous l'étranger de quelqu'un" est donc parfaitement bien abordée de façon subtile et intéressante.
La psychologie des personnages est fouillée et les émotions sont au rendez-vous.
Le récit est bien mené, les changements de rythme très bien gérés, ce "Chanur" devient très vite addictif. Et pas seulement grâce à quelques belles scènes de batailles spatiales. La communication entre espèces est au coeur du récit et devient un enjeu fort générant un suspense très intense.

Bref, j'ai passé un excellent moment avec "Chanur". Je poursuivrai le cycle avec grand plaisir.

Challenge Multi-défis 2017 - 42 (item 67 : le livre à la couverture la plus kitsch de votre PAL)
Challenge Plumes féminines 2017
Challenge ABC 2017-2018 - 2/26
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Ce commentaire porte sur l'ensemble du cycle et sur ce premier tome ..

Cette suite de romans est intégralement disponible aux usa et cumule à juste titre des dizaines de commentaires positifs .
On trouve en français l'intégrale de ces textes, mais " d'okaz " ( dans une édition non révisée par l'auteur ) , avec des couvertures débiles qui dissimulent très efficacement le talent de l'auteur et surtout la richesse thématique de ce cycle . hugh !

C'est un « must have « sur la thématique de l'alien .
Sept espèces extraterrestres cohabitent dans une communauté spatiale très lâche et Comment établir et maintenir des rapports fonctionnels entre des espèces si différentes ?

Les intrigues sont multiples et se déploient sur 2 générations .
Les personnages sont véritablement bluffant de réalisme et de présence et ils nous font partager tout un panel d'affects divers et variés assez retentissants .

Il y a un énorme et réel effort créatif dans la création de cette " ménagerie " d'êtres étranges , étrangers et intelligents , même des méthaniers , donc une espèce qui respire du méthane . Les fondements exo biologiques de ces espèces sont extrapolées à la perfection par le biais de francs exposés , comme par le recourt à de multiples inserts dans la trame narrative et selon des modes variés .

Le thème : c'est l'alien " en soi ".
Peu de romans de SF ont approché à ce point et de front , de façon aussi crédible , cette thématique . Ces pages exposent constamment le lecteur à l'altérité .
Il faut dire qu'il n'y a pas de princesse , mais que à la place , nous avons des équipages compétents dans des environnements crédibles .

Il y a une espèce féline , la principale du point de vue de la narration , elle constitue ( entre autre ) une métaphore qui permet à l'auteur de gloser indirectement et subtilement sur la condition féminine et nous autres messieurs , recevons ce que : bien souvent nous méritons .
L'espèce humaine n'est d'ailleurs pas le centre du monde dans cet univers , et c'est ainsi qu'au début du roman un homme erre dans les méandres d'une station spatiale , personne ne s'est encore rendu compte que la bestiole est intelligente , et cette personne devra travailler pour faire reconnaître ce simple fait qui n'est pas une évidence .

Le charme incomparable de ce cycle vient de ce que tout y est fabuleusement étranger . Les différentes cultures se font échos car les points d'observation et de référence varient fréquemment . C'est donc un peu comme un jeu de miroirs ou bien une collection de poupées russe , les points de vue culturels , les préjugés , les variations et variables qui découlent des natures biologiques originelles qui sont variées . Par exemple : s'agit-il d'espèces diurnes ou pas ? les contraintes résultants de la biologie reproductive , de la place dans la chaine alimentaire et j'en passe .... C'est très solidement bâtit et bien écrit et c'est donc un plaisir pour l'amateur , d'autant plus que le redoutable et redouté « sens of Wonder « est totalement sous contrôle .

Les environnements de station et de vaisseaux créés par l'auteur m'ont toujours conquis ( hypnotisé est le mot qui conviendrait le mieux ) par leur caractère saisissant de présence . La froidure le plus souvent mordante des docks , le clac des couloirs d'amarrage et d'appontage , le métal omniprésent qui sépare du vide spatial qui laisse l'impression fréquente d'être en plongée et de se trouver environné par le vide absolu , inhumain et immense . le facteur espace-temps dilaté par les sauts entre les étoiles qui génère des décalages temporels minimes mais qui se cumulent et qui génèrent aussi une diachronie ( décalages temporel ) malmenée , hachée et bouleversée qui malmène à son tour le lien social et la circulation de l'information en s'ajoutant à des distances inconcevables .

Mais surtout ces personnages très denses , systématiquement ballotés par la vie , les évènements et le Fatum . Ils sont parfaitement lisibles , compréhensibles et intimes avec le lecteur , qui comprend leurs problématiques qu'ils soient antipathiques ou non . La complexité pousse souvent en effet à arrondir les angles , à nuancer et relativise souvent l'idée bonne ou mauvaise que l'on se fait de ces gens et de leurs réactions dans le cadre de leur exposition à des contextes palpables et variés .

Excellent ! une ballade dans une foule de cultures , des rencontres fabuleuses hautes en couleur et sans doute les plus longues balades dans l'espace que j'ai jamais lues avec le huis clos des équipages sur les navires de plusieurs espèces .

PS : le pied , en toute franchise , toute à fait franche ...
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Pour une reprise de contact avec le space-opera (je n'en avais pas lu depuis des lustres), j'ai fait fort !
C'est vraiment un très bon moment de lecture que j'ai passé là, c'est fort bien traduit !
Déjà le fait que ce soit l'humain l'alien est, en soi, surprenant, amusant malgré le dramatique de la situation.
Les personnages léonins sont fabuleusement brossés (ahah, le jeu de mot trop faciiiiile !). J'ai adoré tout le contexte lié à leur nature, les batailles de pouvoir entre mâles qui ne bougent pas de leur planète, les femelles "chasseresses" de l'espace, c'est fin et intelligent, un vrai plaisir.
Du coup, c'est bourré d'un humour de situation génial.
Les "E.T." (pour nous) sont amusants, même si ce sont des affreux jojos pour certains. C'est plutôt réaliste, le contexte comme les divers personnages, l'effort de C.J. Cherryh pour la compréhension du lecteur sur les différences et difficultés de communication de toutes ces races est vraiment au point, on "y est" et au coeur de ces communications radios chantantes et chuintantes, on est à peu près aussi perdus que les hani !
Bref, nous avons ici un livre subtilement féministe, plein d'humour, de batailles interstellaires et de prises de têtes familiales, du grand art !
Je lirai la suite dans l'été, sans aucun doute !
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Plusieurs fois lauréate du prix Hugo, Carolyn J. Cherryh est une auteure qui a laissé une belle empreinte dans la littérature de science-fiction. Elle écrit encore de nos jours mais je vais plutôt vous parler de son roman Chanur, paru pour la première fois en 1981 (édition en VF en 1983). Il n'est plus réédité aujourd'hui ce qui est bien dommage, car c'est très bon space opera !

Chanur met en scène un équipage hani, les Hanis étant une race mi-féline, mi-humanoïde. Une telle description, couplée à l'illustration de couverture, n'a pas manqué de me faire visualiser les Hanis à l'image des CosmoCats ! ^^ Oubliez cependant la posture des personnages de la couverture car chez les Hanis le sexe faible, c'est le mâle ! En effet, l'auteur s'est inspiré du mode de vie des lions pour décrire le fonctionnement sociétal des Hanis, à savoir qu'ils sont répartis en clans – Chanur suivant une capitaine issue du clan idoine – dirigés par des mâles, les jeunes mâles quittant le clan pour vivre à l'écart jusqu'au jour où ils reviennent pour tenter de prendre le pouvoir. Par ailleurs, ce sont les femelles qui s'occupent de subvenir aux besoins du clan, notamment en voyageant dans l'espace pour commercer avec les autres espèces intelligentes peuplant l'espace connu. Autant dire que l'équipage hani du vaisseau L'Orgueil de Chanur ne fera jamais appel à l'aide d'un quelconque mâle, même dans les pires instants, ce qui fait que la couverture est vraiment en contradiction avec l'histoire à ce niveau-là.

Le quotidien de Pyanfar Chanur, capitaine du vaisseau, va cependant être bouleversé alors qu'elle fait affaire à la Jonction, grande base stellaire où différentes races commercent entre elles. Un passager clandestin s'infiltre dans son vaisseau et il appartient à une race jamais vue auparavant. le lecteur, à la description de ce passager, aura vite fait de l'identifier comme étant humain mais aux yeux de Pyanfar, il reste longtemps une créature inconnue. de plus, il amène un paquet de problèmes car il a fui un vaisseau kif, une espèce à l'aspect physique saurien et au comportement naturel des plus vindicatifs. Or, les Kifs réalisent rapidement que leur précieux prisonnier a pris place à bord de L'Orgueil de Chanur et vont prendre ce dernier en chasse.

Nous suivons donc la fuite de Pyanfar et de son équipage face aux Kifs, mais aussi leur tactique pour s'en sortir, leur enquête sur l'identité de leur passager clandestin et les alliances qui seront nouées pour tenter de s'en sortir. Pyanfar est une Hani expérimentée, de rang élevé au sein de son clan, et elle étudie souvent plusieurs solutions avant de déterminer laquelle sera la clé de sa survie et de celle de son équipage. le roman est centré sur son point de vue et de fait, ce point de vue extraterrestre donne tout son intérêt à Chanur. L'humain n'y a somme toute qu'une place très minime, voire même perturbatrice. Tout est vu selon la vision hani. Un tel point focal est suffisamment original pour donner tout son intérêt au roman, mais s'y ajoute également le talent de l'auteur pour nous faire appréhender facilement cette société particulière ainsi que l'univers dans lequel les Hanis évoluent. C'est par petites touches que leur mode de fonctionnement, leur culture, se dévoile, de même que ceux des différentes races que l'on croisera au fil du roman.

On est aussi bien servi avec la diversité des races présentées ! Les Hanis ne ressemblent en rien aux Shtso, pas plus que les Kifs n'ont de points communs avec les Knnn – cette dernière espèce étant d'ailleurs encore un mystère aux yeux des autres tant elle est étrange. Et il en existe d'autres ! Les quelques lieux spatiaux visités sont aussi décrits avec brio – en quelques mots, l'auteur parvient à nous en brosser un portrait très évocateur – et la vie à bord du vaisseau est elle aussi très bien rendue.

Chanur est un excellent space opera et ouvre un cycle composé de cinq livres au total. Cependant, l'intrigue est bel et bien bouclée à la fin du roman, vous ne serez donc pas frustrés si vous n'avez pas la suite du cycle sous la main. Quant à moi, la raison pour laquelle je vais me lancer dans la suite est toute simple : suivre Pyanfar dans de nouvelles aventures ! :) [Lire la critique sur le blog]
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Carolyn Cherryh. Chanur. 1982 Tome 1. J'ai Lu. 1983. 300 pages environ. 5 étoiles.
Après Damasioles furtifs et le recueil de nouvelles de Rich Larson, j'étais trop content de lire du « bon vieux » Space-opéra.
Et Chanur est spécial …car il n'y a pas de guerre, de lutte armée inter-espèce, de « héros » fougueux, de princesse à délivrer,…
Non rien de tout cela…Chanur est un livre « extra-terrestre…et les humains n'y font qu'une brève apparition.
Juste Pyanfar de la race hani (une lionne bipède), capitaine du vaisseau marchand « l'Orgueil de Chanur » qui fait preuve de coeur, de compréhension, d'intelligence, de finesse, et de bravoure naturelle…au quotidien.
C'est ce quotidien que l'auteure nous invite à découvrir…
6 différentes races qui ne s'apprécient pas trop. Chacune possède une portion d'espace limitrophe. Des modes de vie et coutumes bizarres. Mais toutes sont liées par le commerce s'exerçant dans lieux de rencontre dédiés à cette fonction : quelques stations orbitales aux jonctions...
L'ouvrage est dédié à cette vie de « marchand(e) » hani (les mâles de cette race, trop émotifs et violents sont interdits dans l'espace 😊), au risque de rencontrer des pirates, à l'organisation de la vie sur un vaisseau marchand, … mais très vite un événement extraordinaire va créer une cascade de réactions qui brisera l'équilibre fragile existant. Comment en quoi, il faudra lire le livre… 😊 Mais c'est explosif… !
Et l'humanité là-dedans ? Elle apparaît mais dans des conditions assez « spéciales » : un sourire de plus en plus marqué éclairait mon visage au fur et à mesure du développement du récit…
Le récit m'a passionné et je n'ai pas lâché le 1er tome avant d'en avoir lu les 2/3. Ahhhh le pied !
Un livre de space-opéra atypique bourré d'inventivité p.ex. : le cerveau matriciel des t'ca, l'impossibilité de communiquer avec les knnn (méthaniens) et beaucoup d'autres « inventions » plaisantes que l'auteure a l'art de développer graduellement afin de maintenir le suspens.
Quelques bribes d'humour…impossible de faire plus dans une atmosphère sous haute tension permanente qui va obliger Pyanfar à se dépasser pour conserver son vaisseau, son équipage et sa vie.
Je me procurerai Forteresse des étoiles et Cyleen de cette autrice, si on les trouve encore…
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Chanur est le premier roman d'un cycle de space opera, l'un de ceux qui fait oublier la mauvaise image associée à ce style à ses débuts.

Le scénario à la base est extrêmement simple. Un transporteur spatial va acquérir par hasard une cargaison très convoitée. Des pirates vont se lancer à sa poursuite pour la récupérer. Pirates qui ne vont pas hésiter à mettre en danger la planète natale du transporteur pour récupérer ce qu'ils considèrent comme leur bien.

Ça c'est le scénario simple. L'histoire en revanche est beaucoup plus complexe et entraine un certains nombre de réflexion sur la condition et la nature humaine.

Tout d'abord, la zone de la galaxie où se déroule l'histoire est peuplée de six ou sept espèces pensantes (les habitants eux-mêmes ne sont pas d'accord) dont aucune n'est humaine. Chacune de ces espèce est décrite avec un luxe de détails qui permet de la rendre réaliste. Dans ce roman pourtant bien court, on apprend les éléments essentiels de la société, de la culture, des modes de pensées et des motivations d'au moins quatre espèces (les trois autres de toutes façon personne ne les comprend vraiment) ainsi que quelques bases de leur physiologie. Une espèce en particulier est développée plus que les autres, les Hanis, celle de l'héroïne Pyanfar Chanur qui a donné son nom au roman.

Le féminisme aussi est abordé à travers les hanis. Leur société semble un reflet dans un miroir de la notre avec des femelles qui prennent en charges toutes les activités importante de leur monde alors que les mâles sont choisis pour leur beauté et leur force virile, leurs seuls rôles étant la procréation et les combats pour la contrôle de leurs domaines. Dans cette société, les mâles ne servent pratiquement à rien et les femelles n'hésitent pas à annuler leurs activités pour se porter à leur secours. D'ailleurs, dans la suite, de la série, quelques mâles tenteront de prouver leur valeur en se hissant au niveau des femelles, ce qui n'est pas sans rappeler les luttes des féministes à peu près à l'époque où le roman a été écrit.

Ensuite la cargaison trouvée par Pyanfar Chanur se révèle être un humain. Rapidement, elle va découvrir que loin d'être un animal, elle a affaire à un être pensant peut-être à l'égale d'elle même, malgré son statut de mâle. Dans notre monde moderne, les animaux sont considérés comme des marchandises sans tenir compte de leur sensibilité. Inverser la situation où c'est l'homme qui est considéré comme une ressource à exploiter nous amène à réfléchir sur notre condition et sur la façon dont nous traitons notre monde.

En résumé, comme beaucoup de romans de C.J. Cherryh, Chanur n'est pas simple space opera. Ce n'est que la première brique de quelque chose de beaucoup plus vaste.
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