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Critique de Autantenemportentleslivres


Chronique Et si nous étions libres de Annick CHERVILLE, paru aux Editions Tredaniel, 742 pages.

Résumé:

Mai 1968, Catherine a 15 ans. Elle ne s'entend pas avec ses parents. Elle ne les comprend pas. Éprise de liberté, comme beaucoup de jeunes à cette époque, elle décide de partir pour vivre sa vie comme elle l'entend. Refusant de faire des études, de se conformer au système, aux moeurs et coutumes de la société et des gens qui l'entourent, elle va se réfugier dans l'écriture. de cette passion, naît de belles amitiés, notamment ses Editeurs, Emmanuel et Anna, qu'elle considère vite comme des parents de substitution.
Elle mène une vie légère, Rock'n roll où se côtoient sexe, alcool et drogue.
De Paris à Los Angeles, en passant par le Caire ou Venise, elle nous entraîne dans une vie de débauches, de plaisir, qui cachent malgré tout, du désespoir et la peur de mourir.

Mon avis:

Je tiens à remercier tout d'abord Babelio pour ses masses critiques, qui m'ont permis de découvrir une nouvelle auteure. C'est la première fois que je participe à cet échange et j'ai choisit pour ce faire, le premier livre d'Annick Cherville, car son résumé et la couverture tout simplement m'avaient plu. Mai 1968 est une période qui m'a toujours intrigué. Pourquoi à cette époque, les gens ont-ils si soudain ressenti ce besoin de rébellion, de liberté?

Je me suis donc lancée dans cette lecture, impatiente dans savoir plus. Bien que le début soit accrocheur, mon intérêt s'est effrité. J'ai vite eu l'impression de lire des Mémoires, plutôt que de vivre l'instant présent avec l'héroïne.
Annick Cherville s'exprime très bien, elle a énormément de vocabulaire, mais son style d'écriture ne me convient pas. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de descriptions, des paysages notamment, des répétitions parfois, ce qui m'a paru au fil des pages, long et ennuyeux. On est constamment plongé dans les réflexions un peu noires de Cathy sur le monde, sur ses peurs, ses doutes, son incapacité à aimer. le tout m'a semblé un peu déprimant.
Heureusement, la mise en page est clair, les chapitres sont courts, ponctués d'extraits de chansons ou de romans, ce qui a, en toute honnêteté, a facilité ma lecture et m'a permis de venir à bout de ce livre.

De plus, j'ai eu du mal à cerner le personnage de Catherine. Au début, j'ai compris son désir de fuir ses parents et son envie de tout quitter, pour faire ses propres expériences. A 15 ans, on est en pleine crise d'adolescence et on se cherche. C'est en faisant des erreurs que l'on apprend après tout.
Rêveuse et indépendante, elle part vivre à Los Angeles où elle rencontre Jimmy. Curieuse, elle est vite tombée dans la drogue avec lui. A partir de là, tout s'enchaîne. Alcool, sexe à outrance avec tout ceux qu'elle rencontre... Elle ne croit pas en l'amour unique, ne comprend pas la fidélité, qui est selon elle, une atteinte à la liberté. On se rend compte que c'est une jeune femme un peu paumée, dévergondée, qui ne sait pas trop ce qu'elle recherche et comment être heureuse finalement. Pour bien faire, elle rencontre au fil de ses voyages, des personnes qui sont tout aussi mal dans leur peau, qui se posent les mêmes questions existentielles, qui ont peur de vieillir. Ce qui ne va pas l'aider et la pousser de plus en plus à la solitude.

On va ainsi la suivre de ses 15 ans jusqu'à ses 57 ans, à travers ses périples et les personnes qui ont compté pour elle. Dans son but de profiter de la vie, elle ne cherche pas à s'attacher. Elle change de partenaires aussi souvent qu'elle change de pays. Très solitaire, elle se contente de peu de choses. Pour elle, la vie c'est ça, vivre au jour le jour, tranquillement, sans travailler, sans mari, ni enfants. Vivre que pour soit. Simplement, écrire de temps en temps pour son plaisir, sur ce qu'elle a vécu, sur le temps qui passe. Nostalgique, elle ne regrette pourtant rien.

On est donc plongé malgré nous, dans une ambiance un peu morose. J'ai vraiment eu l'impression qu'elle avait une image négative de la vie. A certains moments pourtant, on sentait qu'elle était bien, presque heureuse, comme par exemple à Alexandrie, mais à chaque fois un élément intervenait qui la faisait tout abandonner et partir ailleurs. Mais à la recherche de quoi? A trop rechercher la liberté, ne s'était-elle pas enfermée et n'était-elle pas passée à côté de sa vie?

Pour conclure:
J'ai été un peu déçu par ce livre, car je ne m'attendais tout simplement pas à ça. J'aurais aimé voir cette adolescente commencer sa vie, dans la joie et l'ambition de réussir. Etre plus optimiste, moins casanière. Vivre comme elle le souhaite certes, mais avec moins de défaitisme. Un roman de 742 pages qui aurait pu, à mon avis, être beaucoup plus concis. Je ne garde pas du coup une très bonne image de mai 1968, même si il ne s'agit ici que de fiction. Les gens et plus particulièrement les jeunes, à travers leur soif de liberté, ne cachaient-ils pas en réalité, un mal être?

Ma note : 10/20.
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