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Découvrons ce fameux club et ses activités : "La nature de cette société peut facilement se résumer en quelques mots: c'est un club excentrique et bohème ; la seule condition exigée pour en faire partie consiste en ceci, que le candidat doit avoir inventé la profession qui le fait vivre, et que cette profession doit être entièrement nouvelle."

Quelques exemples, mais pas trop pour ne pas dévoiler les bases des histoires : fondateur de l'agence de l'aventure et de l'inattendu, agent de location de villas arboréales , crampons professionnels ... C'est complètement loufoque et parfois un peu tiré par les cheveux.

Au début je pensais trouver une lecture à la Conan Doyle ; quelques descriptions classiques peuvent le laisser penser :
"Un petit homme trapu, soigné, entra rapidement dans la pièce, posa d'un coup sec son haut-de -forme sur la table, et dit : "Bonsoir, messieurs", en attendant la dernière syllabe d'une façon qui le fit tout de suite reconnaître pour un homme à cheval sur la discipline , un soldat aimant la littérature et le monde. Il avait une grosse tête, des cheveux poivre et sel, et de courtes moustaches noires qui lui donnaient un air de férocité corrigé par ses yeux tristes, bleus comme la mer."
C'est Basil, ancien juge plus qu'original, qui dénoue les fils des différentes intrigues, suivi par ses deux Watsons, Rupert et le narrateur, qui ne comprennent rien sans ses explications.
Eh bien je me trompais, Chesterton fait vite dire à Basil:
"Combien les faits obscurcissent la vérité ! Il se peut que je sois stupide.A vrai dire, je suis fou... mais je n'ai jamais pu croire en cet homme - comment s'appelle-t-il donc ? - dans ces histoires épatantes ... Sherlock Holmes."

En fait c'est une plongée dans un univers curieux , parfois fantastique, drôle, nimbé d'une certaine poésie, déroutant et intriguant, ce qui explique sans doute que je voulais à tout prix connaître le fin mot de chacun des mystères, malgré un certain côté répétitif et artificiel.

Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Alléchée par la citation qui ouvre ma connexion à Babelio, je me suis lancée allègrement dans ce livre au titre bizarre. Et je n'ai pas été déçue du voyage : imaginez le roman "Trois hommes dans un bateau" matiné des "aventures d'Harry Dickson", le tout assaisonné d'un zeste de "Blake et Mortimer" et vous aurez une idée de la bête. Chesterton a une façon bien à lui de faire de la satire sociale à partir d'histoires assez délirantes (six au total). le style, un peu guindé est assez révélateur de son époque (début XX) et de la retenue qui caractérise l'humour anglais. Ceci dit certaines critiques sociales peuvent maintenant nous paraître assez démodées, ainsi que le comportement des héros, raidis dans leur éducation victorienne. Mais c'est peut-être aussi ce qui fait le charme de ce livre. British, so british!
I like.
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J'aimerais une maison ronde accrochée dans un arbre à trente mètres du sol, et aussi un chien Saint-Bernard. Mais surtout, j'aimerais réussir à parler de ce petit recueil sans spoiler aucune de ses nouvelles !

Pas facile. Il y en a six, et chacune déploie un petit trésor d'imagination et d'humour. le recueil de nouvelles thématiques est un genre peu courant. Il faut une quantité suffisante d'idées au bon moment, même si on peut évidemment les thésauriser. Il faut aussi garder la continuité de style, ce que fait Chesterton avec brio. Chacun de ses mots, chacune de ses phrases, est imprégné de cette gravité ridicule à l'humour pince-sans-rire incontestablement et on ne peut plus anglais. Quand l'humour a-t-il bien pu commencer à diverger entre les deux rives de la Manche ? Il y a matière à une thèse !

Gilbert Keith Chesterton est le digne père du personnage du père Brown, discret petit prêtre traquant impitoyablement le crime. Son tour préféré consiste à mettre ses héros dans des situations inquiétantes, potentiellement dangereuses… Et en quelques touches rendues totalement ridicules. Venez donc découvrir ses héros au sérieux imperturbables, et les moyens de gagner sa vie les plus improbables – même si certains, à la réflexion, seraient bien utiles !
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Absolument délicieux, comme une promenade virtuelle dans le Londres du début du 20ème siècle !

Mais comment se fait-il que ces nouvelles n'ont pas été portées à l'écran ? Je me plais à rêver d'une série policière pour l'heure de grande écoute à la télé sans crime pervers et, en fin limier, un juge retiré du prétoire rigolant de malice sous son grand chapeau blanc ! Et une idée pour le casting : que le futur interprète de ce rôle soit capable de chanter, de mettre en gestes le poême de Lewis Caroll dans "Alice au Pays des Merveilles" : "You are old, Father William," the young man said,..."

Il paraît que pour trouver un emploi, il faut, parfois, l'inventer ! voila un début de bibliothèque pour patienter aux guichets des Pôles Emploi !

Merci à Babelio de nous avoir titillé la curiosité !
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Suite de courts textes (peut-être doit-on parler de nouvelles ?) cohérents qui mettent à l'honneur des personnes exerçant des métiers totalement loufoques dont ils parviennent à vivre. Dit comme ça, c'est assez séduisant, je trouve … à notre époque où foisonnent les bullshit jobs dans tous les domaines, tous plus ennuyeux, inutiles et interchangeables les uns aux autres, où n'importe quel crétin se vante d'une fonction rutilante, d'un titre pompeux - et souvent obscur- sur sa carte de visite.

Dans ce livre, tout le monde en prend un peu pour son grade, ingénieur des chemins de fer (le texte date un peu. Je ne doute pas que, s'il avait été contemporain, l'auteur aurait égratigné nos ingénieurs réseaux ou télécom), philanthropes, hommes de loi, prétendus poètes, … On y trouve déjà quelques considérations sur la suprématie de la technique de nos sociétés aux dépens de la philosophie et de la poésie, sur la contamination de la vie professionnelle par la « virtualité » naissante et sur la perte de sens des métiers de l'ère post-industrielle.

Bon je dois avouer être restée sur ma faim. Certes le propos est original et illustre assez bien l'adage « il n'y a pas de sot métier », mais j'ai trouvé l'ensemble un peu trop grotesque au point d'en devenir poussif, le tout dans un style assez guindé (peut-être aussi un problème de traduction).
Bref je me suis ennuyée. Mais ceci n'est que mon avis …
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Faisant ma moisson à la bibli pour les prochaines semaines, je suis tombée sur ce titre. Comme tout le monde, je lis régulièrement cette phrase en ouvrant Babélio, c'était donc l'occasion ou jamais de le lire.
Ce sont des nouvelles qui forcément présentent toutes une profession inattendue. C'est assez amusant, parfois tiré par les cheveux. le personnage de Basil, ancien magistrat considéré comme fou, parait particulièrement improbable avec sa capacité de voir d'emblée la réalité des personnalités. Mais c'est agréable et rapide à lire. Un intermède tout à fait plaisant.
Je ne connaissais de Gilbert Keith Chesterton que quelques enquêtes du père Brown, lues il y a longtemps. Un auteur à retenir lorsque le besoin de sourire grâce aux livres se présente.

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Les règles du Club :

1° Il ne faut pas que ce soit une simple application ou variante d'un métier déjà existant. Ainsi, par exemple, le club n'accepterait pas comme membre un agent d'assurances simplement parce que, au lieu d'assurer le mobilier des gens contre l'incendie, il assurerait, mettons, leur culotte contre les morsures d'un chien enragé.

2° Cette profession doit être une véritable source de revenus commerciaux, le gagne-pain de son inventeur. Ainsi, le club n'admettrait pas comme membre un individu simplement parce qu'il lui plairait de passer ses journées à ramasser des boîtes à sardines vides, à moins qu'il ne réussisse par ce moyen à gagner un argent fou.

Ceci étant posé s'en suivent 6 nouvelles toutes plus farfelues les unes que les autres, véritable satire de la société de l'époque. Les principaux protagonistes sont Basile Grant, ancien juge devenu fou, selon la rumeur, son frère qui se pique d'enquêter et un ami proche, le narrateur lui-même collectionneur de Clubs les plus bizarres les uns que les autres !

Les histoires sont franchement épiques et nous mènent vers un étrange métier en épilogue dont je ne dirais rien ! Chesterton est un auteur prolifique, imaginatif et pas mal facétieux mais avec un côté un peu gourmé pour raconter ces aventures, car oui ce sont des aventures.

Je pense qu'une relecture peut permettre de mieux goûter la saveur de ces écrits baroques.

Challenge MULTI-DEFIS 2021
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Je m'attendais à tout...Sauf presque à ça. Car voici ce qu'est ce livre : Un recueil d'histoires courtes qui au final finissent par s'entrecroiser dans un seul but : le club des métiers bizarres. Mais afin de nous présente ces métiers bizarres, l'auteur a décidé de faire ça sous forme d'enquête. Aussi, le plus souvent, on découvre des situations étranges et très peu communes, qui s'avèrent toutes être lié à des métiers étranges que des gens ont inventés. Mais pour découvrir que tout cela mène à une de ces professions très singulières, on est mené par le narrateur (dont je n'ai pas retenu le nom) qui lui même est mené par un ancien juge, jugé comme fou pour quelque chose qu'il aurait dit il y a longtemps...Basil Grant. Ce personnage était extraordinaire pour moi. Il ressemblait beaucoup à Sherlock Holmes, et ça m'a paru bizarre. Mais vraiment, il est surprenant. Il comprend tout, prend tout avec simplicité comme si c'était tout à fait logique, et j'ai beaucoup aimé cette partie de lui. J'ai bien aimé aussi ce qu'on découvre sur lui à la fin, même si ça m'a guère étonné. Après, le narrateur n'est rien de plus qu'un intermédiaire, un Watson (mais vraiment réduit au niveau de "je fais pas grand chose sauf des fois"). Je l'ai bien aimé, mais il n'est pas tellement intéressant. Et puis, il y a le frère de Basil, un prétendu détective, Rupert. Ses idées étaient pas mal mais il n'a joué pour moi qu'un autre "Watson" donc j'ai pas tellement compris son utilité à certains moments. Ce livre est bien écrit, bien que certains passages soient incompréhensibles et longs. Les personnages y sont tous un peu fous (enfin sauf le narrateur et Rupert) et on se demande dans quoi on s'est embarqué en lisant ce livre. C'est de l'absurde pur, mais en même temps, ça peut vraiment être réaliste. Ce sont des sortes d'enquêtes réellement hétéroclites, qui surprennent et font rire. J'ai adoré ce livre, court, dynamique, sympathique, et ça m'a donné envie de découvrir d'autres livres de cet auteur qui malheureusement n'est plus de ce monde. La fin est même fabuleuse, et si j'avais une chose à dire : C'est que je vous le conseille. Si vous aimez les trucs loufoques.
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Une savoureuse friandise concoctée par le gourmet Chesterton, qui s'amuse à parodier les récits policiers à suspense. Il y a là six histoires reliées entre elles par un même duo de héros à la Sherlock-Watson, et par le thème commun du mystérieux « Club des métiers bizarres ». Chaque histoire comporte un twist final qui nous fait découvrir un métier de ce club, exercé par des « presque-coupables » puisque leurs professions poussent systématiquement les normes sociales et le flegme britannique dans leurs ultimes retranchements. Les distinctions paraissent bien arbitraires entre les activités licites et les activités criminelles, ou entre les disciplines sensées et les maladies mentales, si bien que même les professions les plus respectables en prennent pour leur grade dans cette satire aux airs de miroir déformant. On peut en venir à se demander si les professions respectables en question ne sont finalement pas qu'une façade, instaurée par des acteurs qui se contentent de jouer un rôle. Tout le monde du travail n'est-il pas qu'une scène de théâtre ?

En tout cas, le style de Chesterton brille par sa truculence et sa causticité, notamment au niveau des dialogues… ce que la traduction française peine parfois à rendre (cf commentaires sur la citation que j'ai publiée). Il vaut donc mieux préférer la VO si possible, au risque de voir s'affadir quelques bons mots de l'auteur.
Un lien vers cette VO désormais libre de droits : https://www.gutenberg.org/cache/epub/1696/pg1696-images.html#link2HCH0003
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Le Club des Métiers Bizarres, The Club of Queer Trades, est un recueil de nouvelles intelligentes, brillamment construites, aux diverses nuances du « bizarre ». Elles sont :
1) formidables dans « Les aventures formidables du major Brown »
2) pénibles dans « Le pénible effondrement d'une grande réputation »
3) effroyables dans « L'effroyable raison de la visite du pasteur »
4) curieuses dans « La curieuse affaire de l'agent de location »
5) singulières dans « La singulière conduite du professeur Chadd »
6) excentriques dans « L'excentrique séquestration de la vieille dame ».

La logique du lecteur est mise à l'épreuve dans ces nouvelles initiatiques où tout est «  question d'atmosphère ». (p.30-31) Chesterton met remarquablement les choses en scène et le suspens est toujours au rendez-vous. Il parodie de manière magistrale le genre policier et les nouvelles fantastiques (les nouvelles de Poe, entre autres). Il y a de l'effroi, quelques frissons, des frayeurs dans l'esprit du détective amateur, Rupert, qui a la « puérile manie du soupçon ». Il voit le crime à tous les coins de rue. Il piste les personnes louches, il les traque et il intercepte ses suspects en leur sautant dessus, sur de simples présomptions. Ça donne quelques scènes d'anthologie où les gentilshommes anglais, si respectables d'habitude, apparaissent comme des déséquilibrés, vu leur flagrant manque de bonnes manières. Chez Chesterton, qui a l'esprit philosophique et critique, le crime n'est pas toujours ce qu'il est au prime abord. C'est un travail sur la logique, sur le bon sens, sur la véritable sagesse, jamais très éloignée de la douce folie. Basil, il a de l'intuition mais il sait se montrer rigoureux, aussi, et se servir de son don pour l'induction (alors qu'on nous sert généralement dans les policiers de la déduction).

Il y a des passages à vide dans l'esprit du narrateur dès lors qu'il ne comprend rien à ce qui se passe, ce qui est assez drôle , parce que le lecteur se trouve dans la même situation, dès lors qu'une atmosphère inquiétante plane et qu'aucune explication rationnelle ne paraît acceptable. Les personnages perdent patience, blasphèment pour conjurer ce « cauchemar infernal » : «  que diable ! » ,«  par l'enfer !» Les jurons restent la seule place que Chesterton laisse au fantastique. La lumière perce les ténèbres et l'horreur est tournée en ridicule.

Les titres des nouvelles s'éclairent différemment à la fin. On se rend compte que les apparences sont trompeuses. Tout est illusion, théâtralisation dans l'art du comique métaphysique. Il y a du comique de situation, du quiproquo, aussi et des jeux de mots. J'ai entendu dire que Chesterton s'amuse beaucoup avec les proverbes, ça doit être très sympa à lire en anglais. Chesterton crée des personnages amusants, des compromis entre des conformistes et des anti-conformistes.

Pour être admis au Club des Métiers Bizarres, il y a une condition sine qua non : la créativité. Et j'admets Chesterton dans son propre club ( oui oui, j'ose !) J'ai lu pas mal de recueils de nouvelles et souvent, je regrette la disparité de ces nouvelles qui ne s'agencent pas toujours très bien entre elles mais les nouvelles de Chesterton qui s'emboîtent et qui s'enchâssent et qui constituent «  un cycle bien fermé » grâce à la première et à la dernière nouvelle, sont bien maîtrisées. Chesterton ne m'a pas déçue à  la « fin des aventures fantastiques dans un monde meilleur », où tout s'explique de manière (ir)rationnelle car le fantastique se fait fantasque.

Lecture complémentaire que je conseille à tous les amateurs de clubs en tous genres :
Le Club du suicide de Stevenson
https://www.babelio.com/livres/Stevenson-Le-Club-du-suicide/9887
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