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EAN : 9782710377641
336 pages
La Table ronde (11/05/2016)
3.82/5   579 notes
Résumé :


En 1838, la famille Goodenough s'installe sur les terres marécageuses du Black Swamp, dans l'Ohio.

Chaque hiver, la fièvre vient orner d'une nouvelle croix le bout de verger qui fait péniblement vivre ces cultivateurs de pommes.

Quinze ans et un drame plus tard, leur fils Robert part tenter sa chance dans l'Ouest et sa soeur Martha n'a qu'un rêve : traverser l'Amérique pour lui confier un lourd secret.

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Critiques, Analyses et Avis (137) Voir plus Ajouter une critique
3,82

sur 579 notes
Tracy Chevalier nous conduit à nouveau de l'autre côté de l'Atlantique pour nous faire patauger dans la boue!
La famille Goodenough a posé ses valises au Black Swamp, qui comme son nom l'indique est un marécage, une terre détrempée, ingrate, collante, indécrottable. C'est la que James tente de faire pousser les pommier qui donneront la merveilleuse reinette dorée, la pomme de la nostalgie, longue en bouche, celle qui a des notes de citron , puis d'ananas (et la légende se transmet, même si personne n'a jamais goûté un ananas!). C'est une tâche difficile, nécessitant patience et obstination et ce d'autant que Sadie, Mme Goodenough, voit d'un sale oeil ses espoirs de cidre et d'eau de vie s'envoler au profit des fameuses pommes à couteau.
La vie est donc bien rude au Black Swamp, la mort rode, fièvre des marais ou drame : Robert est un jeune enfant lorsqu'il quitte la maison.
Un long périple, illustré par une carte de l'Amérique comme elle se présentait au 19è siècle, l'amènera à l'Ouest, là où les hommes perdent leur âme pour chercher de l'or.
C'est sa curiosité pour les grands arbres qui étonnent tous ceux qui ont pu les voir, et le souvenir des greffes de pommiers, qui conduit naturellement Robert à s'intéresser à la botanique d'autant que le destin a mis sur son chemin un passionné qui achemine vers l'Angleterre les végétaux qui raviront les britanniques avides de nouveautés. Les rencontres récurrentes ou improbables feront la trame de l'histoire.

C'est encore un superbe récit qui nous plonge dans une réalité historique captivante, toute en faisant la part belle à la nature, (on peut sans conteste rattacher ce roman au courant Nature writing). C'est une analyse centrée sur l'intime des personnages, qui éclaire et démystifie le rêve américain.

On est frappé aussi par la force des personnages féminins de Tracy Chevalier. On se souvient d'Elisabeth Philpot qui s'était prise de passion pour les fossiles à peu près à la même époque, au Sud de l'Angleterre. Ici la pression sociale est moindre, mais les femmes ont un rude quotidien. Si Sadie se noie dans l'alcool, Molly ou Martha sont des femmes plus libres, prêtes à modifier les codes et à s'affranchir des carcans moraux.

L'écriture est comme toujours claire et précise, et nous entraine avec grand plaisir dans cette traversée du nouveau monde, encore sauvage, où tout reste à faire, où tout est possible, pour peu que l'on prenne la route.



Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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J'aime me promener dans l'Histoire avec Tracy Chevalier... on chemine sur un récit prenant, avec des personnages consistants, et au bout du chemin on aura appris quelques petites choses dans un domaine inattendu.
Cette fois-ci la ballade passe par un verger, puis par des forêts, en compagnie de passionnés (comme toujours dans ses livres) d'arbres.
Les arbres... vous direz peut-être "bof ! bof !", mais faites confiance à l'auteure, vous ne pourrez qu'être captivés, si ce n'est par la greffe des pommiers ou la découverte de ces géants de séquoias, ce sera par le drame d'une famille de pionniers qui se déchire ou par les pérégrinations de quelques uns des protagonistes dans ce tout nouveau monde.
Je n'ai encore jamais été déçue par un livre de Tracy Chevalier... je pense que vous ne devriez pas l'être non plus.
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La famille Goodenough s'installe sur les terres marécageuses dans l'Ohio.
Que faire sur ces terres où les pommiers ont bien du mal à s'implanter, où la fièvre s'abat impitoyable, où la solitude de l'hiver coule à flot ?

Chaque personnage va survivre à sa manière. Pour le père ce sera la passion des pommiers, pour la mère, ce sera la haine et l'eau de vie de pommes.

Une histoire sombre que celle de ces colons qui doivent s'adapter à des conditions de vie très rudes, au début du 19e siècle. Modeler la terre avec leur haches et leur sueur pour qu'elle veuille bien les faire vivre, ou bien s'en aller toujours plus à l'ouest, vers un rêve de Californie.

La partie que j'ai préférée dans ce roman est celle consacrée aux arbres, avec ses instants de nature très intenses. Ces géants d'Amérique, redwoods ou sequoias, qui ne regardent même pas ces petits hommes venus les admirer ou les exploiter. Ils vivent dans un monde à part.
Pourtant eux aussi, tout comme les hommes, s'adaptent à leurs lieux de vie, ils voyagent, et deviennent des pionniers sur les terres d'Angleterre ou d'ailleurs.

Avec Tracy Chevalier, chaque roman est la découverte d'une passion, d'un métier, d'une culture, et nous fait voguer sur les pages de notre Histoire.
C'est toujours une grande évasion.


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C'est une histoire de pommes et de discordes, acide et sucrée comme peuvent l'être les pommes à cidre et les reinettes dorées.

C'est une histoire de famille dans l'Ohio, nouvelle patrie pour une fratrie ficelée d'imbroglio.

Le père, à l'aide de sa progéniture, prospère avec ses fruitiers pourtant tellement difficiles à faire fructifier dans ces marécages infortunés.
La mère, détestant sa villégiature, amère et revêche, sombre dans l'eau de vie au delà de ses capacités à gérer sa nature.

Tracy Chevalier m'apaise de ses phrases pleines de douceur où néanmoins se manifestent ses talents de dramaturge. Il y a toujours de la sérénité avant la tourmente, de la quiétude avant le conflit. Lorsque vous lisez sa prose, une sorte de cocon vous englobe, véritable gangue de délicatesse et d'élégance.

Robert, un des fils de James et Sadie, quittera les terres marécageuses de Black Swamp pour la Californie où il exercera mille métiers avant de s'enraciner tout autant que les séquoias qu'il prélèvera en pousse pour les expédier avant qu'ils ne montent au ciel, par mer, en Angleterre.
Grâce à lui, j'ai découvert par la précision de ses descriptions un pan de la botanique que je n'aurais jamais imaginé.

La frêle Martha, sa soeur, à la vie aussi noueuse qu'un arbre traversera l'Amérique du Nord pour le retrouver.

Ne soupçonnez pas un instant que l'intrigue réside dans ces quelques phrases lapidaires.
Ce serait sans compter sur l'habilité de l'auteure à nous emporter dans les méandres de ces existences chahutées, perturbées où foisonnent les révélations truffées de souvenirs amplifiés par la savante alchimie des mots agencés avec opportunité.
Des échanges épistolaires intelligemment insérés viennent nous éclairer sur ces parcours de vies rendus complexes par l'époque et l'immensité du territoire.

Comme moi, laissez-vous charmer par cette aventure humaine tellement adroitement racontée.
Et puis, un roman c'est la vie et, « la vie c'est comme une boîte de chocolat : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. »
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Ah, le rêve américain et ses multiples déclinaisons !
Pour la famille Goodenough, ce rêve prend la forme d'arbres. De pommiers précisément.
Le hic, c'est que James et Sadie ont choisi de s'installer dans une région peu propice à leur culture. Une terre ingrate, marécageuse et désespérante.
Une terre inhospitalière en ce début de dix-neuvième siècle peu tendre pour les pionniers qui ne connaissent pas la réussite.
Les Goodenough tentent donc tant bien que mal d'y vivre ou plutôt d'y survivre.
Dans ce livre sombre, Tracy Chevalier campe une famille qui dysfonctionne, une famille dans laquelle il y a terriblement peu d'affection. Ne parlons même pas d'amour : ce mot semble ne pas exister chez les Goodenough.
Goodenough.
Quelle ironie dans le choix de ce patronyme !
Goodenough, alors qu'il n'y a rien ou presque de "good" chez eux.
Heureusement qu'il y a les pommes !

Dans ses romans, Tracy Chevalier aime explorer un thème qui sert de toile de fond à son histoire.
Elle m'a ainsi enchantée avec les fossiles dans Prodigieuses créatures ou la vie des quakers dans La dernière fugitive.
Là, elle nous parle d'arbres.
De pommiers tout d'abord : de leur culture, des soins et traitements à leur apporter, des greffes que l'on fait pour obtenir telle ou telle caractéristique pour leurs fruits.
Les descriptions des différentes variétés de pommes, de la consistance et du goût de chacune m'ont donné l'eau à la bouche.
Ah, les reinettes dorées, avec "ce croquant délicieux et ce goût de miel avec cette saveur d'ananas à la fin", qui ne rêverait pas de mordre dedans ?
Tracy Chevalier nous parle ensuite d'arbres géants : les séquoias et les redwoods de Californie.
C'est passionnant, et j'ai aimé apprendre un peu de botanique en suivant les aventures de Robert qui apprend à reconnaître les espèces, les prélever, les soigner et les transporter.
Le benjamin de James et Sadie a hérité de l'amour des arbres de son père, et j'ai trouvé très beau ce parallèle entre cette transmission familiale (bien que chaotique) et une nature omniprésente qui sait elle aussi transmettre pour perdurer.
N'allez pas croire pour autant que l'auteur nous dresse un catalogue botanique sans fin et rébarbatif.
Elle croise une fois de plus parfaitement son thème (les arbres) avec son histoire.
Ses livres me font toujours penser à un beau tissu dans lequel les fils de chaîne et de trame s'entremêlent parfaitement : de la belle ouvrage, pour le plus grand plaisir du lecteur.
Laissez-vous tenter, croquez dans la pomme ! Ici, ce n'est pas un péché.
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critiques presse (2)
LesEchos
15 juin 2016
« A l'orée du verger » ménage un habile suspense jusqu'à la fin. Et réussit à faire poindre l'espoir après la noirceur du début.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Telerama
18 mai 2016
Une histoire qui mêle brillamment souffle épique et souci du détail.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
- Sadie, les arbres se déplacent à longueur de temps ! Mon commerce consiste à faire voyager les arbres. Je vais en Pennsylvanie en hiver, je prends des sacs de graines à la cidrerie là-bas. Puis je les emporte et je les distribue, et j'en plante aussi dans mes pépinières. Un an ou deux après, ces plants, je les arrache et je les vends à des gens dans tout l'Ohio et jusque dans l'Indiana. Et ils tiennent le coup. La majorité des plus belles pommes de ce pays viennent d'ailleurs... généralement d'Europe. Quand on y réfléchit, les arbres commencent toujours par se déplacer.
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Désespoir des singes. Ce dernier nom fit sourire Robert. "Un pin du Chili, expliqua Lobb. À la drôle d'allure. Pas d'aiguilles, mais de gros piquants brillants partout sur les branches et aussi sur le tronc. En en regardant un qui poussait en Cornouailles, quelqu'un aurait dit que cet arbre devait faire le désespoir des singes qui se risquaient à l'escalader... des piquants acérés, à même de les blesser. C'est idiot, en fait, car il n'y a pas de singes au Chili. Mais on est comme ça là-bas en Angleterre : on met tous les pays lointains dans le même sac, et on mélange leurs plantes et leurs animaux. N'empêche, le nom, au moins, est une trouvaille.
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Quand Robert atteignit la lisière de Calaveras Grove, il mit pied à terre et demeura immobile, la main sur l’encolure de son cheval pour ne pas perdre l’équilibre. Au cours de ces voyages Robert avait vu beaucoup de choses qui lui avaient causé une souffrance au fond de la poitrine, comme une écharde de tristesse s’enfonçant dans son cœur : la grande prairie qui s’étendait à perte de vue ; un orme solitaire qui faisait que le ciel derrière semblait le plus bleu qu’il ait jamais contemplé ; une tornade dansant sur l’horizon gris-vert ; des cimes enneigées suspendues au-dessus de sa tête tels des triangles blancs. Le spectacle sous ses yeux appartenait à cette catégorie.
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Même quand on croyait avoir arraché tous les arbres qu'il fallait, ils arrêtaient pas de repousser, de regagner du terrain. Il fallait guetter les pousses qui jaillissaient dans tous les sens. Ça me rappelait les marmites sales ou les vêtements crasseux : on a beau les récurer et bien les nettoyer, une heure plus tard on a du porridge brûlé au fond de la marmite ou des traces de boue sur son tablier, et alors on comprend que c'est sans fin, qu'il y aura toujours des marmites à frotter et du linge à laver. Les arbres, c'est pareil, on défriche un champ et les voilà qui recommencent à surgir. Ils vont moins vite que le linge sale, c'est déjà ça. Mais on croit faire attention, et puis une année passe et on se rend compte qu'on avait oublié une pousse et tout à coup c'est un arbre, avec des racines qui veulent pas se laisser arracher.
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Ils se disputaient encore à propos des pommes. Lui voulait cultiver davantage de pommes de table, pour les manger ; elle voulait des pommes à cidre, pour les boire. Cette querelle s’était répétée si souvent qu’ils jouaient désormais leurs rôles à la perfection ; leurs arguments s’écoulaient fluides et monotones autour d’eux car ils les avaient l’un comme l’autre entendus assez fréquemment pour neplus avoir à écouter.
Si la dispute d’aujourd’hui entre le sucré et l’acide s’avérait différente, ce n’était pas parce que James Goodenough était fatigué ; il était sans arrêt fatigué. Ça vous épuisait un homme, de se tailler une vie dans le BlackSwamp… Si elle était différente, ce n’était pas parce que Sadie Goodenough avait la gueule de bois ; elle avait souvent la gueule de bois. Non, elle était différente parce qu’ils avaient eu la visite de John Chapman la veille au soir. De tous les Goodenough, seule Sadie était restée l’écouter parler jusque tard dans la nuit, jetant de temps à autre des pommes de pin dans le feu, histoire de le ranimer. L’étincelle dans les yeux et le ventre de l’homme mais peut être aussi ailleurs, allez savoir, avait bondi sur elle telle une flamme se frayant naturellement un chemin d’un copeau bouclé à un autre. Elle était toujours plus heureuse, plus effrontée et plus sûre d’elle-même après une visite de John Chapman.
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