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Critique de LooUnepauseLivre



Comment ne pas parler de Tracy Chevalier sans faire référence à La jeune fille à la Perle ? C'est vrai que je m'étais régalée à lire ce livre plein de relief, de vie. En lisant L"innocence je n'ai pas eu la même accroche et pourtant au fur et à mesure des pages les personnages et leur histoire ont fini par me plaire.
Tracy Chevalier nous dépeint le contexte historique de L'innocence aussi bien qu'elle a pu le faire pour La jeune fille à la perle. C'est à Londres et c'est en 1792.
C'est d'abord l'histoire d'une famille quittant le Dorset pour s'installer à Lambeth près de Londres. le père de famille, menuisier de métier et aidé par son fils Jem décide de suivre un cirque et de travailler pour le patron qui lui permet une vie meilleure. Ce patron Philip Atsley, personnage ayant réellement existé, meneur d'hommes et très investit dans son métier utilise à sa guise les talents de chacun et chacune sans qu'il soit permis d'en espérer d'avantage en retour.
L'histoire c'est ensuite plein de découvertes pour les deux adolescents Jem et Massie. Aussitôt arrivés, ils font la connaissance de Maggie, une fille de leur âge, qui leur servira de guide. Elle leur fera découvrir Londres et la vie bien différentes du coin tranquille qu'ils ont quittés. Maggie leur apportera beaucoup. C'est une enfant dégourdie et délurée. Sa vie n'est pas à envier. Elle a fait une tragique rencontre quelques années plus tôt, elle doit travailler dur pour participer aux charges de la famille. Les relations avec cette dernière ne sont pas toujours agréables et Maggie à du mal à s'y faire une place. Sa joie de vivre en fait un personnage percutant et intéressant.
La famille de Jem et Massie est plus posée mais ils beaucoup de mal à se faire à leur nouvelle vie.
A travers ces deux familles différentes on peu percevoir le contexte social de cette époque. le travail de labeur, le bon vouloir des patrons, l'alcool, la misère, la solidarité quelques fois, les déchirures à d'autres. Et puis il y a en toile de fond la Révolution française, la pression du Gouvernement anglais afin d'en éviter la propagation dans leur pays, les trahisons, la délation et la peur.
Et puis il y a la rencontre avec William Blake, poète, illustrateur, peintre. Un personnage en marge qui se veut libre et dont beaucoup se méfient pour ses idées favorables à la Révolution française. Il est le voisin des enfants, il les impressionnent et les émerveillent tout à la fois. C'est à son contact que les enfants s'ouvriront sur le chemin un peu chaotique de l'adolescence, de l'innocence à l'expérience. Il les accompagne dans l'explication des contraires qui est d'ailleurs très amusante à suivre.
Oui mon garçon, oui ma fille, la tension entre les contraires, voilà ce qui nous fait devenir nous-même. Nous avons en nous l'un comme l'autre se mélant, se heurtant, crépitant. Nous lumière, nous sommes pénombre. Nous sommes en paix, nous sommes en guerre. Nous sommes innocents, mais nous ne sommes pas nés d'hier.
L'histoire c'est aussi le lien qui se tisse entre Maggie et Jem et évolue tout le long de l'histoire pendant que Massie ne semble pouvoir s'échapper des charmes du fils de Philip Astley.
J'ai apprécié de parcourir Londres à travers ses chemins parfois dangereux, y voir la vie de ces hommes et femmes, leur lien social, toutes les découvertes de ces enfants. La description du travail des boutons que fabriquent Massie et sa mère m'a aussi beaucoup plu, spécialité de leur région d'origine.
Du fait qu'il soit méconnu, Tracy Chevalier a choisit de placer William Blake en personnage secondaire dans son livre. le regard qui y est porté se fera à travers celui des adolescents. Sa connaissance à travers les conversations qu'il entretiendra avec eux.
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