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Critique de ghislainemota


Le babil des brodeuses

Elle bavarde ou elle brode
quand elle brode, ses mains sont
prises et toute son attention se
porte sur la pièce: elle est muette
et grave.
Quand elle bavarde, elle joue
avec ses mains
parle beaucoup et à
propos de rien
C'est continuel, c'est enfantin ou c'est
Futil,
C'est le babil de la brodeuse-
-Silence-
( et pendant qu'elle brode on entend
de nouveau le même air de piano,
une bagatelle
Bethov, de préférence)

Texte de Laurent Mariot



Pas le meilleur roman de l'auteure mais Tracy Chevalier trace sa route: jeter un regard sur le passé de la condition féminine. Après "La jeune fille à la perle" ou "Prodigieuses créatures", elle continue de scruter la vie des femmes pour témoigner du long combat des féministes.
La guerre est fini et en 1932, Violet Speeweet a quitté le carcan familial que représente sa mère odieuse. Ayant perdu un frère et un fiancé à la guerre, l'esprit d'indépendance de Violet l'incite à s'installer à Winchester pour travailler comme dactylo dans une compagnie d'assurances. Mais la solitude la gagne et la découverte des coussins de la cathédrale de Winchester va ouvrir la voie de la créativité. Guidée par une femme intelligente Louisa Pesel, Violet deviendra une Pénélope du XIX siècle où le point de croix est à l'honneur.Mais l'objectif de cette femme est de broder un agenouilloir afin de laisser une emprunte sur terre.
Mêlant le pouvoir de la créativité et l'amour impossible avec un carillonneur, Tracy Chevalier se penche sur la femme célibataire et les homosexuelles de l'après-guerre.
Fauchée et affamée, Violet refuse de sacrifier sa vie pour s'occuper d'une mère vieillissante et quand ses deux amies brodeuses Gilda et Dorothy sont rejetées de la société, Violet tente de les aider en trouvant une âme charitable qui puisse les héberger.
Si la description de la cathédrale m'a enthousiasmé mais sans comparaison avec un Ken Follet et ses Piliers de la terre" l'histoire d'amour m'a semblé plate. Entre l'écart d'âges avec le carillonneur et le manque de sensualité, je n'ai pas été sensible à cet amour impossible. Tout comme l'art campanaire dont les descriptions m'ont paru longues et ennuyeuses.
C'est donc le traitement de l'indépendance de Violet qui m'a enthousiasmé. Car cette Pénélope est une rebelle. Lorsqu'il faut se révolter contre la montée du nazisme Violet brode des fylfots, symboles " de lumière, de vie et de bonne fortune", svastikas utilisées depuis des millénaires par maintes cultures et religions.

Non! Violet n'est pas une Artémis ringarde.
Ayez la curiosité de regarder les ouvrages de Françoise Tellier-Loumagne , de Rhian Swierat ou de la regrettée Michèle Grazier et vous vous apercevrez de l'évolution de l'art textile et de la broderie en particulier.




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