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EAN : 9791037104281
352 pages
La Table ronde (25/06/2020)
3.92/5   1173 notes
Résumé :
Tu n'auras jamais de mari avec tes genoux écorchés, tes cheveux en bataille et ta folie des livres», déclarait-elle. Elle ne soupçonnait pas que, la guerre venue, il y aurait pires obstacles que les livres et les écorchures pour empêcher Violet de trouver un mari. » 1932. Violet Speedwell est l'une de ces millions de femmes anglaises restées célibataires depuis que la Première Guerre mondiale a décimé toute une génération de fiancés potentiels. Méprisées dans les jo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (238) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 1173 notes
Sic parvis magna. « Des petites choses naît la grandeur ».
Tout peut sembler terriblement ordinaire et banal lorsqu'on lit les premiers chapitres du dernier roman de Tracy Chevalier. Tout n'est en fait que subtilité et récit en dentelle ne dévoilant l'habileté de sa construction qu'à fleur de mots, dans l'écrin de quelques phrases, deci delà, qui ravissent le coeur du lecteur, le mien en tout cas.

J'avais tout pour être conquise rien qu'avec la référence à Jane Austen, morte et enterrée à Winchester, dans la cathédrale, à 41 ans et sans enfant. le clin d'oeil à Jane Austen n'est pas gratuit, c'est même une évidence tant cette brodeuse de Winchester aurait pu être une de ses héroïnes transportée en 1932.

Violet a 38 ans, c'est une des 2 millions de «  femmes excédentaires », terrible expression qui désigne cette génération de femmes sans possibilité de se marier après l'hécatombe de la Première guerre mondiale. Dans une société où seul le mariage offre un statut, Violet, dont le fiancé est mort dans les tranchées, doit trouver sa voix, entre mépris pour la vieille fille qu'elle deviendra sans doute et suspicion pour cette femme seule qui pourrait constituer une menacer pour un ménage.

Lorsqu'on fait sa connaissance, elle vient de faire le choix de quitter, douloureux mais nécessaire, une mère insupportable et castratrice pour emménager à Winchester et travailler comme secrétaire, tant pis pour l'indigence dans lequel elle vit, tant pis pour sa douleur, elle est libre. le roman est l'histoire de sa renaissance à travers son émancipation, de son réveil pour se détacher du passé et revenir à la vie. Sa quête du bonheur est jalonnée de rencontres, de promesses qu'elle aura à saisir pour devenir celle qu'elle veut sans se soucier du regard des autres.

Ordinaires, oui, banals, sans aucun doute, sont les petits événements de la vie de Violet, mais l'écriture ciselée et juste de Tracy Chevalier vibre d'empathie pour son personnage, pour ses personnages, tous admirablement campés, que ce soit dans les portraits physiques, moraux ou leur évolution psychologique. Jane Austen n'est vraiment pas loin, avec la pointe d'humour qu'il faut pour relever le tout. Tracy Chevalier excelle à écrire sur ces personnages lambda qui se retrouvent comme accidentellement au centre d'une histoire.

Et quel magnifique portrait de femme, après celui de Griet la jeune fille à la perle ou de la chasseuse de fossiles Mary Anning ( Prodigieuses créatures ) ou Honor ( La Dernière fugitive ). Quelle audace aussi de faire reposer l'émancipation de Violet sur des univers aussi singuliers que celui de la broderie d'agenouilloirs religieux ou des sonneurs de cloches !

Le tempo s'accélère dans les cinquante dernières lignes et tous les petits détails parsemés dans les chapitres précédents prennent sens dans un urgence vitale emplie d'émotions qui fait du bien. Je déteste cette expression « feel good » accolée à certaines romans, mais là, c'est vraiment cela, mais sans neuneterie ni niaiserie, et avec intelligence et élégance. J'ai refermé ce roman heureuse.
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A côté de la lecture j'ai une autre passion : la broderie; alors quand je vois un titre comme celui ci je ne lis pas la quatrième de couverture je fonce.

Mais j'avoue qu'il m'a fallu un petit moment pour me fondre dans l'histoire et me l'approprier... et au final j'ai adoré ce roman.

Tracy Chevalier a une façon bien a elle de rendre hommage aux inconnues, de retranscrire la vie d'une époque , d'un personnage, des moeurs tout simplement d'une époque.
Un roman qui au départ semble léger, mais qui au final parle de choses tabous pour l'époque. Elle rend hommage aux brodeuses et aux sonneurs de cloches... et elle m'a fait vivre par procuration une période idéale pour les brodeuses ( oui j'ai fait ma Emma Bovari sur ce coup là !)

J'ai beaucoup aimé ses personnages , très travaillés, et bien évidemment tout particulièrement Violet vieille fille, a fort caractère et un peu révolutionnaire au fond d'elle.

Un livre que je conseille volontiers .

J'aime ces textes qui semblent doux, et qui l'air de rien cache des sujets forts.





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le roman est inspiré de la vie de Louisa Pesel, brodeuse de talent. Elle a réalisé avec son cercle de brodeuses, dans les années 30, des coussins que l'on peut toujours admirer dans la cathédrale de Winchester.
Tracy Chevalier crée pour nous une modeste dactylo de 38 ans, Violet Speedwell, employée dans une agence d'assurances.
En 1932, elle fait partie de ces femmes excédentaires, qui ne se sont pas mariées après la première guerre mondiale faute d'avoir perdu leur fiancé aux combats. J'ai été très étonnée par le qualificatif "excédentaire", je ne l'avais jamais entendu.
Violet a perdu son amoureux, Laurence avec qui elle avait entamé une belle histoire d'amour comme on n'en vit peut-être qu'une dans sa vie et Tracy Chevalier m'a réellement emportée de sa belle plume pour décrire ces moments vécus par Violet , qui sont très brefs dans l'histoire.
La jeune femme se retrouve à Winchester, loin de sa mère, aigrie, et rentre dans le cercle des brodeuses de la cathédrale.
Tout cela est raconté avec énormément d'humour, avec des personnages hauts en couleur.
Elle fait la connaissance des sonneurs de cloches et d'un dénommé Arthur. Elle n'a pas la vie facile en tant que célibataire.
Tracy Chevalier nous fait entrer dans l'art de la broderie, dans l'art des sonneurs de cloches également et l'auteure ne travaille jamais dans la superficialité.
Au niveau de l'époque, Violet se remet des malheurs de la première guerre mondiale et déjà se profile le danger du nazisme.
Mes livres préférés restent " La jeune fille à la perle" et "Prodigieuses créatures" mais j'ai lu celui-ci avec beaucoup de curiosité pour le style, l'écriture magnifique et l'humour très fin. Oserais-je dire que je me serais crue à certains moments dans un roman de Jane Austen ?
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C'est en Angleterre, entre les deux guerres (j'ai lu dernièrement un roman qui se déroulait à la même période, mais le ressenti ne fut pas le même!). Pour Violet, les années de guerre sont marquées de deuils : son frère, son fiancé, et son père. La vie près de sa mère qui lui fait clairement ressentir le mépris qu'elle éprouve pour elle, est faite de chagrins muets et d'ennui. Jusqu'au jour où ses pas la mènent à la cathédrale de Winchester, alors que s'y trouvent rassemblées les petites mains qui brodent les splendides coussins et agenouilloirs qui apportent tant de lumière à l'intérieur de l'édifice. La jeune femme réussit à se faire admettre dans ce cercle fermé des brodeuses, et les heures qu'elle y consacre, pour un lent et exigent apprentissage, illuminent le quotidien de la jeune femme qui gagne misérablement sa vie comme dactylo.

Une autre source de lumière mais aussi de tourment viendra bientôt déranger le train-train monotone d'une vie désespérante, la rencontre des sonneurs de cloche…

L'héroïne de ce roman a beaucoup de points communs avec Mary de Prodigieuses créatures : c'est une femme seule, une femme « excédentaire », avec tout ce que le terme officiel comporte de mépris et d'espoir vain, mais une femme volontaire et soucieuse d'assumer ce destin complexe.

Tracy Chevalier s'attarde aussi sur l'homosexualité féminine et le regard franchement hostile de la société sur ces « amours contre nature ».

Enfin le roman est le prétexte pour se pencher sur le travail des brodeuses, un art et un savoir faire unique, alliant la beauté et l'utilisation de symboles traditionnels dont le sens n'apparait pas d'emblée aux béotiens.

On y découvre aussi l'art de sonner les cloches , au sens propre, technique qui nécessite aussi un apprentissage particulier et un savoir faire ancestral.

Sans surprise, on retrouve la forme et le fonds qui caractérisent les écrits de l'auteur, avec un grand plaisir.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Et voilà, Tracy Chevalier m'a encore séduit avec ce roman. A chaque lecture, je suis emportée tranquillement, sereinement mais sûrement, dans une autre époque, un autre pays, autour d'un objet réel et toute l'histoire qui se "brode" autour. Et ici, on est vraiment dans le vif du sujet. Tracy Chevalier brode son histoire autour des broderies de Louisa Pesel, brodeuse professionnelle de l'entre-deux guerres. L'objet de ce livre, ce sont les broderies ; et l'auteur écrit tout ce qu'il y a autour... Elle y raconte la vie des femmes à cette époque en Angleterre, le début de leur émancipation, leur sort dans la société lorsqu'elles sont considérées "hors norme" (la vieille fille, les amours scandaleuses entre femmes, la fille mère). On y découvre aussi les sonneurs de cloches. Avec talent, Tracy Chevalier nous fait vivre cette époque en imaginant des personnages, en imaginant leur vie, mais tout en prenant appui sur des détails réels.
Bref, vous l'aurez compris, je suis encore tombée sous le charme de son écriture, de sa nouvelle histoire. Et comme à chaque fois, je déguste toujours ces lectures. Un véritable plaisir...

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critiques presse (3)
LeJournaldeQuebec
16 septembre 2020
Tracy Chevalier enchaîne les romans historiques et nous entraîne avec un égal bonheur d’une époque à l’autre. [...] Un livre qui fait du bien, même si le mouvement nazi s’invite peu à peu dans l’histoire.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaLibreBelgique
15 juillet 2020
Malgré quelques longueurs dans les épisodes mettant en scène les brodeuses et une facture des plus classiques, Tracy Chevalier signe ici l’attachant portrait - rehaussé d’un humour bienvenu - d’une femme qui n’en finit pas de relever ses manches.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeSoir
29 juin 2020
Entre les deux guerres mondiales, Tracy Chevalier donne à « La brodeuse de Winchester » un destin singulier où sa personnalité s’affirme.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (112) Voir plus Ajouter une citation
Après le douzième coup, Gerald mit sa cloche bouche en l'air. William Carver, promenant un regard circulaire sur les autres sonneurs, déclara: "Attention à l’aiguë", puis se mit à tirer sa corde. "C'est parti" La gamme descendante commença. Au bout de plusieurs salves, il annonça: " Stedman", et les carillonneurs attaquèrent. Assis, Violet et Arthur contemplaient leurs mouvements fluides et coordonnés. Le spectacle avait quelque chose d'apaisant, et Violet retrouva peu à peu son sang froid.
"Bonne année, chuchota-t-elle"
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Il paraissait contradictoire de devoir afficher une mine grave dans la cathédrale, alors qu'on était entouré par la beauté exaltante des vitraux, le bois sculpté, la pierre gravée, la splendide architecture, les voix cristallines des enfants de choeur, et maintenant les agenouilloirs.
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Elle soupirait, que les nouvelles soient mauvaises ou bonnes : des morts en Espagne à la suite de manifestations politiques, le sauvetage de Lady Mary Bailey après l'écrasement de son avion au Niger, le succès du parti nazi aux élections régionales en Allemagne. Tout cela était pour elle du pareil au même, des parasites émanait du poste sans aucune hiérarchie.
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Les champs se déroulaient et s'évanouissaient comme des vagues. Récemment labourés, certains, avec leur terre soulevée, paraissaient noirs. Dans d'autres, les pousses donnaient au paysage un aspect duveteux. La végétation était bien plus neuve et verte qu'elle ne l'avait été en août quand elle avait marché jusqu'à Salisbury. La campagne était alors une femme mûre, pleine de sagesse et un peu lasse. Aujourd'hui elle était l'ingénue de mai, jeune, fringante et curieuse de l'avenir.
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D'autres pensées tournaient sans doute dans sa tête, mais Violet les évacua presque toutes, regarda à nouveau la laine, et s'aperçut immédiatement qu'un des bleus comportait une nuance de vert qui lui donnait un aspect un peu glauque, comme ses yeux, dont elle aurait voulu depuis toujours qu'ils soient d'un bleu plus franc, du bleu clair de l'écheveau qu'elle repéra dans sa boîte.
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[ÉMISSION] LES COUPS DE COeUR DES LIBRAIRES 18–02-2022
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