Citations sur Le Récital des anges (30)
Dieu sait que j’ai toujours dit à mon fils que vous ne seriez pas heureuse . Combien de fois lui ai-je répété: » Épouse-la si tu y tiens, mais elle ne sera jamais satisfaite! » J’avais raison. Vous voulez toujours davantage , mais vos idées ne vous disent pas quoi. »
Pendant presque tout le défilé, j’avais l’impression d’avancer dans un rêve.
J’étais dans un tel état d’excitation que je n’entendais pratiquement rien […]
Ce que je sentais de façon intense, c’était le soleil et la brise sur mes jambes. Après toute une vie de robes encombrantes, de kilomètres de tissu qui enveloppaient mes jambes comme des bandages, cette sensation était extraordinaire.
Un mur élevé entoure ce cimetière [...] On peut l'escalader pour en sortir, mais, à la fin, on y revient toujours par la grande grille, les pieds en avant.
Sa naissance a été un choc dont je ne me suis pas remise. Quand je suis sortie des vapeurs de l'éther et l'ai tenue pour la première fois dans mes bras, j'ai eu l'impression d'être clouée au lit, d'être immobilisée par ses lèvres tétant mon sein. Bien sûr que je l'aimais, bien sûr que je l'aime, mais ma vie telle que je l'avais imaginée a fini ce jour-là.
Tant que tu deviendras quelque chose, peu m'importe ce que c'est. Sauf peut-être une épouse.
Il n'y a rien de plus exaspérant que quelqu'un qui ne s'aperçoit pas que vous le punissez. À vrai dire, j'avais plutôt la sensation d'être celle que l'on punissait.
Simon me regarda d'une drôle de façon. "Pardon", dit-il. Je répondis d'un signe de tête sans toutefois comprendre pourquoi il s'excusait. Il donnait l'impression de ne pas savoir grand-chose, il n'avait jamais mis les pieds à l'école, il lisait à peine, les inscriptions sur les tombes ayant été son abécédaire, mais il était clair que le monde avait bien moins de secrets pour lui que pour moi.
Je me suis réveillée ce matin avec un inconnu dans mon lit. Cette tête blonde n'était manifestement pas celle de mon mari. Devrais-je m'en offusquer ou m'en amuser ?
Très bien, pensai-je, voilà une façon originale de commencer le siècle.
J’avais vu et perçu les signes en mon être ce jour-là et je les avais ignorés, j’avais eu enfin mon instant de joie et je savais que je le payerais. Je ne le lui dirais pas, mais c’en serait fini de nous deux.
Mon seul élément de comparaison était ce que je ressentais en perdant ma mère : un vide lancinant et une prise de conscience de la fragilité de la vie maintenant qu'un des repères sur lesquels j'avais toujours compté s'en était allé. Maman avait pu être plus ou moins présente ou absente ces dernières années, au oins elle était en vie. Comme si elle m'avait protégé d'un feu et que sa soudaine disparition exposait mon visage aux flammes.