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Vanessa Chevallier (Autre)
EAN : 9782812926631
526 pages
Editions De Borée (28/05/2020)
4.35/5   23 notes
Résumé :
À la mort de leur père les laissant orphelines et héritières du moulin familial et de ses dépendances, Carole et Alix Brausch, décident de revenir sur les terres de leur enfance, pour retrouver l’âme du domaine et continuer à le faire vivre. Elles rencontrent les habitants du village dont le très apprécié docteur David Farge. Mais la désapprobation villageoise et les médisances publiques leur pèsent. Quand elles reçoivent des appels et attaques anonymes, un cap est ... >Voir plus
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Roman obtenu à l'occasion de la Masse critique Babelio de janvier, je remercie donc les éditions De Borée et Babelio. le premier roman du terroir que j'ai lu (Au bonheur du matin de Marie-Paul Armand), il y a pas mal d'années, m'avait bien plu, mais je n'avais pas retenté l'expérience depuis. du coup, quand j'en ai vu dans la liste de la Masse critique, je me suis dit que c'était l'occasion d'en tester un autre. Malheureusement L'enfant de la colère ne m'a pas autant convaincue, et je ressors assez mitigée de cette lecture.

Bon déjà, en lisant le résumé, je n'avais pas tout à fait compris qu'il s'agissait d'un roman policier. Certes, les deux soeurs reçoivent des appels anonymes, mais je m'attendais surtout à une histoire tournant autour de rumeurs, de quelqu'un qui chercherait à les décrédibiliser pour les faire partir, etc. C'est le cas, mais cela va aller plus loin encore : agressions, meurtres, donc enquête. Si j'avais su, je n'aurais probablement pas demandé ce titre. Ce n'est pas que je n'aime pas les romans policiers, mais rares sont ceux qui sont parvenus à vraiment me surprendre. du coup j'ai tendance à me méfier quand j'en choisis un.
Et il faut avouer que, niveau suspense, L'enfant de la colère a été plutôt décevant. En gros, il y a un psychopathe qui a tué monsieur Brausch et qui va s'en prendre à ses filles. Au départ, l'autrice introduit le point de vue de cette personne en la désignant par "il", tout simplement, histoire de garder un peu le secret de son identité. Mais l'histoire des plaquettes nous fait aussitôt comprendre de qui il s'agit, et la suite ne fait que confirmer cela. Je ne pense pas que l'autrice ait de toute façon voulu axer son suspense sur l'anonymat du meurtrier (pour le lecteur, du moins). le problème c'est que, peu importe les événements qui vont survenir, on les voit arriver à des kilomètres. Et je trouve cela terriblement frustrant, car cela nous empêche d'être véritablement surpris par quoi que ce soit.

Au contraire des personnages, qui semblent constamment surpris alors qu'ils ont tout ce qu'il leur faut sous les yeux. Et ce d'autant plus qu'ils ont des pressentiments : il y a souvent quelque chose qui les tracasse, mais ils ne savent jamais quoi, c'est juste une sensation. le problème c'est que l'autrice use ce procédé jusqu'à la corde, au point que cela en devient terriblement lassant.
Je n'ai pas non plus vraiment accroché aux personnages, que j'ai trouvés plutôt exaspérants, leurs actes me semblants un peu trop souvent illogiques. Mais pour les deux soeurs, on peut mettre cela sur le compte de la peur et du stress.
Les soeurs Brausch sont, de prime abord, totalement opposées, tant dans leur caractère que dans leur apparence. Alix, la soeur aînée, est une jeune femme brune, très grande et athlétique. Elle ne tient pas en place, a besoin de se dépenser et est une maniaque de la propreté. Carole, quant à elle, est blonde et petite, et tout le monde s'accorde à dire qu'elle a un charme envoûtant. Sous son apparence fragile, se cache une jeune femme déterminée, obstinée. Si Alix était restée étudier dans une ville pas trop éloignée du village, Carole était partie vivre bien plus loin, dans une grande ville. À la mort de leur père, elles décident de vivre ensemble au moulin familial, ce qui va causer pas mal de remous étant donné que le fameux docteur Farge, leur voisin, espérait acheter une partie du domaine pour étendre sa propriété afin d'y ouvrir son cabinet.
Ce docteur, adoré des villageois, va finalement se révéler être un intrigant aux pensées assez sombres : jaloux, persuadé de valoir mieux que les autres, mais maîtrisant avec brio les apparences. Il y a cependant une chose qu'il n'avait pas prévue dans son plan pour obtenir ce qu'il souhaite : le charme de Carole va opérer et il ne va plus avoir rien d'autre en tête que d'essayer de la séduire. Discrètement, bien sûr, car le bon docteur est marié et a une fille. Pour une personne décrite comme forte et obstinée, j'ai trouvé Carole facilement manipulable. La malice de Farge aurait pu me plaire, si ses pensées n'étaient pas parfois un peu dérangeantes, aussi le docteur ne peut finalement être que détestable.
Les personnages sont globalement bien développés, mais comme je le disais un peu plus haut, ce qui m'a dérangée, ce sont surtout les réactions parfois peu logiques. Que des personnes "civiles" comme les soeurs et le docteur fassent des erreurs que je qualifierais aisément de stupides, cela peut passer (car qui sait si, en de telles circonstances, je ne ferais pas ces mêmes bêtises ?), mais quand ce sont des membres de la police qui commettent des erreurs de débutants, c'en devient exaspérant.

Mais si les réactions de chacun paraissent parfois peu logiques, et si je n'ai pas trop accroché aux personnages, j'ai trouvé les relations des uns avec les autres assez intéressantes. Les soeurs, malgré tous les problèmes qui surviennent, malgré les disputes que cela engendre parfois, restent particulièrement soudées, complices. Elles sont seules contre tous, seules contre ces gens qui se permettent de juger les autres sans rien savoir d'autre que les rumeurs qu'ils entendent. Et c'est tout le problème dans les villages : tout le monde parle sur tout le monde, tout le monde juge tout le monde. Et l'ennemi des deux soeurs va se servir de cela pour essayer d'atteindre son objectif.
J'ai trouvé l'intrigue plutôt bien menée, bien développée, même si sans grande surprise. Certains passages m'ont intéressée, d'autres m'ont un peu ennuyée car il y a pas mal de longueurs. Et ce sentiment est amplifié par l'effet de répétition provoqué par le style narratif utilisé par l'autrice. Je m'explique : certains chapitres sont désignés comme étant des extraits des notes d'Alix et de Carole, donc racontés par ces personnages (cela n'apparaît d'ailleurs pas comme des notes mais comme une simple narration à la première personne) ; tandis que d'autres chapitres sont racontés par un narrateur omniscient qui nous permet de voir les pensées et actes de personnages tiers, mais aussi des deux soeurs. Si on a les points de vue des filles Brausch via le narrateur, je n'ai pas vu l'intérêt de faire ces autres chapitres à la première personne. D'autant plus que ce procédé crée pas mal de redondances, les points de vue se recoupant régulièrement, et que les filles Brausch ont tendance à grandement s'appesantir sur des détails parfois sans grand intérêt. En fait, dans un sens, avoir les différents points de vue sur un même événement peut être intéressant, mais parfois c'est juste trop répétitif, trop long, et on a juste envie de passer à la suite.
Heureusement, la plume de l'autrice rend la lecture plutôt fluide, ce qui permet d'avancer assez facilement malgré ces impressions de longueur.

Juste une petite critique sur la couverture. C'est un détail, je sais, mais j'aurais préféré qu'elle soit plus fidèle au livre. En effet, sur la couverture nous pouvons voir un moulin à vent. Or, dans l'histoire, les soeurs vivent dans un moulin à eau. Je pinaille peut-être, mais la manière dont il est décrit, avec une grande baie vitrée qui permet de voir la roue tourner depuis le salon, la rivière qui coule le long du moulin, nous fait entrevoir un lieu magnifique, un charme que nous ne retrouvons pas sur la couverture.


En bref...
L'enfant de la colère est un roman policier du terroir dont le suspense tombe un peu à plat, les événements qui surviennent dans le récit pouvant être devinés bien trop à l'avance. Si les personnages sont assez bien traités, leurs réactions vont parfois à l'encontre de leurs caractères et paraissent peu logiques. L'intrigue, globalement bien développée, est malheureusement plombée par certaines longueurs et un choix narratif intéressant mais créant parfois des redondances.
Il y a de bonnes choses dans ce roman, qui auraient pu me faire apprécier ma lecture, malheureusement tous ces petits défauts accumulés l'ont rendue quelque peu décevante, sans surprise.
Lien : https://escape-in-books.blog..
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Deux pavés d'un coup pour moi et bien vous le croirais ou pas je me suis régalée avec celui là aussi.

Un vrai roman que tu as du mal à poser tellement tu es prise dans l'histoire.

Carole et Alix sont deux soeurs. A la mort mystérieuse de leur père, elles décident de s'installer au moulin qui constituait la demeure familiale, et ses dépendances.

Elles décident de mettre entre parenthèse leur vie professionnelle pour reprendre en main le patrimoine. Ensemble elles ont de nombreuses idées, mais par manque d'argent, ne peuvent pas toutes les réaliser. Alors que leur voisin David Farge, médecin du village qui a fait construire sa maison sur un terrain vendu par Antoine, le patriarche, leur parle d'une entente sur l'achat de la Bergerie, les filles se posent des questions.

Puis ce dernier propose à Carole de travailler pour lui, et ainsi gagner un peu d'argent. Mais parallèlement à tout ceci, les deux soeurs se sentent espionnées, harcelées et elles finissent par faire intervenir la police.

La mort d'un de leur proche va relancer l'enquête.


Whaou, un vrai roman plein de suspense, de mystères. Comment des filles du pays vont voir le village se détourner d'elle. C'est impressionnant et criant de vérité. Ces deux soeurs totalement différentes tant en caractère qu'en physique, vont néanmoins réussir à se compléter pour parvenir à leur fin.

Le scénario est mené de main de maître, et la construction de l'histoire, alternant des chapitres de chacune des deux soeurs, mais également de David, permet de superposer les visions de chacun pour des événements communs.

Contrairement à de nombreux autres romans, on connaît le fauteur de troubles dès le début du livre. Et j'avais peur que cela nuise à l'histoire, mais pas du tout, et même au contraire, car on appréhende le roman d'une autre manière.

Chacun des personnages est étudié avec soin et moults détails, et les personnages secondaires de Chloé et Sophie, sont néanmoins utilisés à bon escient, et pour tourmenter de manière plus approfondie le lecteur.

L'ambiance, le décor tout est présent pour nous faire transpirer de peur : pas de scènes sanglantes mais des suggestions qui permettent au lecteur de s'imaginer le déroulé.

Egalement le côté typique des habitants d'un village, qui n'ayant pas grand chose à se mettre sous la dent, font front contre ses deux soeurs qui semblent vouloir semer la zizanie contre le docteur Farge, notable. Il ne leur en faut pas plus pour décider qu'au lieu d'essayer de comprendre, il suffit de ne plus les côtoyer et de leur tourner le dos....même s'ils s'agit "des enfants du pays".

Puis il fallait également une petite histoire d'amour pour parfaire le tout....voire même plusieurs...

Allez je ne vous en dis pas plus et vous laisse à ce roman.
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J'ai découvert Vanessa Chevallier, il y a environ 2 mois et demi, en lisant son second roman, Anamnèse. Je remercie pour cela les Editions de Borée. J'ai eu envie de lire son premier roman, bien que le thriller psychologique n'est pas le point fort de mes lectures. Bien m'en a pris, ce livre pour un premier roman est superbe, l'écriture est fluide, précise, un langage travaillé, une composition très particulière qui alterne les écrits et les pensées des 3 personnages principaux, ce qui pourrait susciter des sensations de longueurs ou de redondances, mais en fait, c'est la mise en lumière du travail psychologique. Ce n'est pas un roman que l'on prend, et que l'on pose à son gré, il enveloppe le lecteur dans un immense cocon de suspens, de peur, de tristesse. Un vrai thriller psychologique.
Alix et Carole, deux soeurs apprennent la mort de leur père, elles retournent au domaine familial. Elles vont se retrouver unies et pourtant seules dans leur chagrin, chacune va vivre à sa façon le deuil et chacune affrontera de façon différente le sentiment de culpabilité de ne pas avoir été plus proches de leur père. Un petit village reculé du sud-ouest, où une des activités de la communauté est le colportage de ragots comme dans bien des petits villages. Leur seul voisin direct est le médecin, un homme ambitieux, qui a acheté une parcelle du terrain de leur père pour y faire construire sa maison. Son seul désir se créer un domaine en rachetant petit à petit les terres que détiennent maintenant les 2 soeurs, mais qui ne désirent pas vendre. La base du conflit est posée, l'intrigue commence alors. Comment le machiavélisme d'une personne peut se répandre sur tout un village. Comme une araignée tisse sa toile David Farge (le médecin), va utiliser tous les moyens pour arriver à ses fins, en s'assurant l'impunité vis à vis de la population du village qui va quasiment tourner le dos aux deux soeurs, et l'impossibilité pour ces dernières à prouver ses méfaits. Entre le deuil de leur père, et le climat d'angoisse qui va les envelopper, Alix et Carole vont se retrouver seules et démunies. Pour moi un coup de coeur.
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Carole et Alix Brausch décident de venir habiter le moulin à la mort prématurée de leur père.
Vanessa Chevallier est une auteure habile qui sait manipuler son lecteur : tous les ingrédients pour nous torturer sont présents.
L'atmosphère est d'autant plus angoissante que les deux soeurs vivent dans un coin reculé, près d'une forêt. Elles reçoivent des appels anonymes, sont victimes de rumeurs, sont harcelées physiquement et psychologiquement, des meurtres sont commis...
Le jonglage entre les narrateurs permet de connaitre les différents points de vue et notamment celui du meurtrier. Cela devient vite étouffant.
On se demande comment tout cela va finir.
J'ai bien aimé cette lecture mais finalement sans plus : des longueurs, des questions restées sans réelles réponses (le passé d'Alix notamment) et une fin qui laisse un malaise.
Merci Babelio et les éditions De Borée pour cette lecture.
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Coup de coeur pour un roman plein de bonnes surprises. D'abord, il est impeccablement bien écrit, d'une écriture fluide, élégante, poussant la finesse jusqu'aux concordances des temps les plus parfaites, usant de l'imparfait du subjonctif, sans être le moins du monde pompeux ou artificiel.
Outre cette coquetterie dont je fus friande, la structure du roman, alternant les points de vue des 3 protagonistes sur un même événement m'a beaucoup plu car ce procédé permet la mise en lumière des différents aspects de l'histoire et donc d'éclairer le lecteur de manière presque objective sur les faits.
Pour autant, les personnages qui gravitent autour des soeurs Brausch et du Dr Farge ne sauraient être perçus comme secondaires tant ils sont soigneusement construits à l'instar de Chloé et Benjamin dont la complexité psychologique infantile est très bien rendue.
L'environnement rural, l'ambiance cancanière des petits villages où tout le monde se connait et où la versatilité est monnaie courante, devient un personnage à part entière font le Moulin est le coeur à la fois fort et fragile.
Quant à l'intrigue, n'y cherchez ni le sang ni la violence ouverte, car tout le suspense repose sur l'ambiance, la peur, les non-dits. Ce thriller est Hitchcockien et la tension réside non pas dans la découverte du coupable, qu'on connait des le début, mais dans ses stratagèmes, son art de la manipulation et sa montée en puissance. Ici, l'important n'est pas qui, mais comment. Quant au pourquoi... Quant à la fin...
Bref un roman noir, psychologique, tout en finesse, qui se lit trop vite malgré ses 525p. et qui n'a pas fini de séduire les lecteurs et les critiques.
Je recommande +++ à ceux qui aiment la lecture et surtout la littérature !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L’enfant de la colère, c’était moi, pas elle. J’avais toutes les raisons de l’être, et plus encore. A ce moment précis, son visage m’a inspiré tant de haine que la pensée de sa mort s’est imposée à moi avec la force de l’évidence.
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Elle se rappela la moiteur de ce mois d’août, le drame secret qui se jouait alors à l’insu de tous, au creux de leurs êtres. Elle releva la tête. La souffrance qu’elle avait éprouvée face au moulin s’était à présent tapie dans un coin, comme une bête hideuse qui attendrait le meilleur moment pour se jeter à nouveau sur elle, toutes griffes dehors. Elle devinait sa présence à l’amertume qui remontait sans cesse à ses lèvres et qu’elle avait vomie tout à l’heure en s’effondrant sur le pont.
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C’est ce qu’il y a de bien avec les gens qui parlent trop. Ils sont bien trop occupés à raconter leur vie. Comment veux-tu qu’ils soient au courant de quoi que ce soit quand on peut tout juste en placer une.
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De mon côté, je réalise pour la première fois de ma vie à quel point la douleur et la souffrance peuvent complètement isoler quelqu’un et le maintenir hors d’atteinte, totalement hors de votre portée.
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Un monstre a pris naissance en moi. Il grandit, il pousse, il gronde. Il respire et me fait peur. Une respiration houleuse et tumultueuse. Tumultueuse : celle de la haine.
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