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EAN : 9782707323460
201 pages
Editions de Minuit (09/01/2014)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Nous attendons d'un livre qu'il nous parle de neige, de marquise, d'île, de zoo, de style, de photographie, de Beckett, d'humour, de Dieu, de virgule, de littérature et évidemment de kangourou. Ce sera le cas de celui-ci, entre autres questions de semblable importance. Soucieux de mettre un peu d'ordre dans son recueil, l'auteur a cédé à la tentation de l'abécédaire, optant même pour la disposition AZERTY du clavier français, conçue justement à l'origine pour éviter... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'île enchantée d'Eric Chevillard.

RENTRÉE
«Le monde littéraire entre en ébullition des le début de l'été. Combien va-t-on publier de romans à la rentrée ? Passionnante énigme, il est vrai, car sitôt la réponse connue, une rapide soustraction permettra de chiffrer précisément l'augmentation par rapport à l'année précédente. L'information met en émoi les rédactions des journaux et magazines qui s'empressent de la relayer. Ces statistiques succèdent opportunément aux estimations concernant le nombre d'hectares de forêt incendiées pendant l'été qui n'intéressaient plus personne – cependant, le lecteur avisé se demandera s'il n'est pas question en d'autres termes de la même tragédie.»

547 titres en Janvier 2014 … et un Chevillard, un exercice de style qui se moque du réel, et de la littérature qui le plagie, et en oublie sa fantaisie et ses bestiaires.

De cet abécédaire de vingt-six chapitres, d'"ASPE" à "NUIT NEIGE NOËL", surgit une image de la machine à écrire d'Eric Chevillard comme une île enchantée, sur les plages de laquelle se croisent en désordre, le phacochère et la tarentule, le balbuzard et l'alligator, tous les rabat-joies qui contestent l'utilité de la littérature, foule de meurtriers efficaces de l'imagination (« les encadreurs supérieurs, les savonneurs de maîtres, les exportateurs d'importateurs délocalisés, … les anticipateurs grégaires, les assortisseurs de chaussettes, les agents immobiles… »), mais aussi une petite fille magnifique, une sorcière hideuse qui sent la rose, ou encore une marquise capricieuse.

Lorsque l'homme est devenu écrivain, qu'il a trouvé son style et s'est extirpé «de la gangue de la langue commune» (ce fut dans la nuit du 15 février 1985 pour l'auteur), il peut sortir de l'ennui ordinaire du quotidien et venir pour toujours habiter cette île. L'auteur se décrit comme un asocial qui déteste être mis en joue par le photographe, mais le lecteur entre ici à l'intérieur de son crâne, et tombe amoureux, une fois de plus, de son style, ce capharnaüm apparent et jubilatoire.

J'ai abordé un jour par hasard sur l'île d'Eric Chevillard. Ne venez surtout pas me secourir, je reste. Moi non plus, je n'aime pas la rentrée.

«Voici Septembre et notre coeur se noue. Tristesse des longs jours et des mois à venir. La fermeture à glissière des trousses neuves coulisse comme si tout allait de soi, la gomme est encore un parallélépipède parfait, marmoréen – ce savon sera vite entamé, rogné, aboli – on nous en passera d'autres -, tandis que les crayons interminables et les épais cahiers de liasses vierges donnent la mesure de la besogne à accomplir.»
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Eric Chevillard nous trompe encore, mais heureusement que je suis là pour le démasquer et dire au plus grand nombre que cet écrivain est un imposteur. Et les Editions de Minuit auront également à souffrir de mes sarcasmes, car elles participent de cette mascarade. Rien ne nous dit que ce livre est, en fait, un abécédaire. Et bien je vous le dis, comme ça vous êtes fixés. Et le désordre du titre, bien qu'il fasse preuve d'honnêteté (vous remarquerez que mon impartialité m'engage à la bienveillance quand elle s'impose), ne nous dit rien de ce choix incongru d'azerty? Pourquoi pas uiopqs ou sdfghj ou jenesaisquoiencore?
Non, vraiment, chers babelionautes, ce livre prête non seulement à méditer, mais surtout à rire.
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Lire Éric Chevillard demande de la souplesse. de la souplesse et du souffle. Car cette lecture n'est pas loin de la pratique de la gymnastique de haut vol, option contorsionnisme.
Muni d'un bon dictionnaire, on se plonge ici dans 26 chapitres de trapèze, où une grande capacité respiratoire est requise. Car Chevillard aime les digressions, passer du coq à l'âne, suivre le fil de ses pérégrinations intellectuelles et déteste les points, surtout s'ils sont finaux.
Tout le clavier azerty y passera, tous les signes de ponctuation également, dans cette logorrhée à la première personne.
Ça semble foutraque, mais l'auteur tient bien son fil d'Ariane, s'en éloignant souvent pour mieux y revenir.
On appréciera le style soutenu et la vivacité du propos, même si l'on se demande parfois à quelle vitesse il frappe à l'ordinateur pour tenir le rythme !
Un maelstrom plein d'humour et de bons mots, mais à picorer en plusieurs fois pour éviter la lassitude.
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26 mots rendus au sens, en suivant le clavier de l'ordinateur. Intelligence et joie.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/02/13/note-de-lecture-le-desordre-azerty-eric-chevillard/
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"Littérature, ma belle, sais-tu que tu emmerdes tout le monde ?" (136)

En cette fin d'hiver brumeuse où l'humidité de trois mois pleins a fini par avoir raison de ma lucidité et de mon équilibre mental, je suis atteinte du syndrome "Guerre et Paix" – que j'écoute par ailleurs. Une sensation de n'avoir pas tiré tout le sens, d'avoir mal cerné les nouveaux personnages apparus dans un chapitre qui me pousse à relire, réécouter au moins une fois, voire deux, voire trois, chaque page des livres que j'ai entre les mains. Un doute gustatif, un vide au creux de l'estomac, un flottement des perceptions. L'expérience n'est pas déplaisante ne fusse un temps de lecture rallongé à l'image de cet hiver tout de gris uniforme qui n'en finit pas. Aller et revenir entre "Kangourou", "Fille", "Beckett" et "Utilité" dans le grand désordre Azerty de l'univers météorique Chevillard, telle a été mon expérience de ce volume. Champ lexical soigneusement mis en orbite et associations d'idées frôlant la matière noire sans s'y égarer, les fantaisies littéraires prennent leurs aises, pendiculent, s'allongent voluptueusement dans l'atmosphère. le seul effort à faire pour atteindre avec elles à la transfiguration immédiate est de se laisser flotter.

"Mais, pour le lecteur, qu'elle aubaine, un écrivain qui a du style ! Voici enfin toute l'expérience humaine reformulée." (91)


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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critiques presse (5)
Lhumanite
03 mars 2014
Avec le Désordre azerty, Éric Chevillard compose 
un dictionnaire 
en forme 
de théorie 
et esquisse 
un autoportrait paradoxal.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Liberation
21 janvier 2014
C’est un livre sur Chevillard, un peu plus autobiographique qu’autofictif, peut-être, [...] L’autobiographie prend acte du décollement du récit et du réel, comprend que quand on se raconte, on ment à force de dire la vérité : si quelque chose a merdé, c’est avant tout dans nos représentations, qui ne sont pas données.
Lire la critique sur le site : Liberation
Bibliobs
17 janvier 2014
Dans ses bonnes pages [...], son «Désordre azerty» est une leçon de virtuosité. Chaque phrase semble produire la suivante, comme chez les lettres de l'alphabet, selon d'étranges et impérieuses inférences logiques qui finissent par ressembler à du pur absurde: degré Chevillard de l'écriture.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
08 janvier 2014
"Le désordre azerty" [...], ni roman ni essai, parle des animaux et de l'homme, de ponctuation et de littérature, de style et de bien d'autres choses encore, sans jamais se prendre au sérieux. Savoureux.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Telerama
02 janvier 2014
Ce n'est pas manifester beaucoup d'audace ni de pertinence que de qualifier ce livre d'autoportrait, mais, tant pis, faisons-le, puisque c'est encore la définition la plus simple qu'on puisse trouver pour définir cet exercice autobiographique délectable
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
:"aussi étonnant que cela paraisse, la fantaisie, la folie, une forme de baroque s'épanouissent mieux dans les miniatures. La vie même n'est pas la somme de nos faits et gestes (ces os brandis), de nos grands emportements spectaculaires, elle est d'abord constituée d'atomes, de cellules, de molécules. Une phrase ramassée comme celle de Ramón Gómez de la Serna - par exemple la main est une pieuvre qui cherche un trésor au fond des mers - se déploie dans les têtes pensives, invite au voyage mieux que les milles pages où tout est dit, confisqué, verrouillé comme le monde même, sans issue.
Je voudrais aussi que l'on cesse de confondre le raffinement de la forme et le maniérisme qui, lui, en effet, est toujours ridicule. Mais certains s'imaginent encore qu'un bloc de pages mal dégrossi arraché au réel par une brute vaudra toujours mieux que la minutieuse intervention du lettré, comme si ce dernier ne connaissait jamais du monde que les boiseries de son cabinet. Comme s'il existait encore des cabinets en boiseries ! Comme si la subtilité était un vice de l'intelligence ! J'aime citer cette remarque de Gombrowicz qui à mon sens règle la question : "Tout ce qui est pur en fait de style est élaboré". Sachant que cette sophistication qui est un autre nom du style peut être dans le tour d'esprit de l'écrivain et sa phrase, par conséquent, sortir tout faite de sa fabrication prodigieuse, immédiatement juste."
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Ce n'est ni un roman , ni un essai, mais un exercice de style dont la contrainte serait de commencer chaque chapitre par une lettre du clavier AZERTY... Mais souvent , l'auteur dérive et saute d'une idée à l'autre. Certes, c'est bien écrit , l'humour, l'ironie de l'auteur confère une certaine légèreté au propos, un détachement plutôt où il se regarde écrire, certes les mots traduisent son regard poétique et décalé sur le monde mais tout cela ne m'a pas touché. Certes, on apprend par le biais de ces réflexions en désordre (d'où le titre) quelques éléments autobiographiques, mais on a souvent l'impression qu'il laisse courir sa plume, le côté fragmentaire a ses limites, ici et Dieu sait si j'apprécie les structures complexes mais ...signifiantes.
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Longtemps, les îles furent les bagnes où l’on reléguait des criminels et les indésirables. Elles sont aujourd’hui des villégiatures prisées où l’on s’offre un bref séjour avec l’argent gagné en cassant des pierres sur le continent.
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L'animal est devenu un objet de curiosité. N'existe plus en vrai. Tous dinosaures de cinéma. Marionnettes. Automates. Pâtes à modeler, résines animées par un génie des effets spéciaux, un de ces démiurges du nouveau monde virtuel. L'animal n'existe plus que hors contexte, à l'exception du pigeon parisien.
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L'os du crâne ne serait pas si dur s'il n'était le rempart de nos secrets.
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Vidéo de Éric Chevillard
«Bêtes de littératures» avec Éric Chevillard Hérissons, orangs-outans, tortues, flamants roses, insectes… Les bêtes peuplent les livres d’Éric Chevillard. S’interrogent à cette occasion les enjeux de la présence d’animaux, et par là d’altérités non humaines, dans la littérature. Comment rendre compte, avec l’écriture, d’intensités animales au-delà de l’allégorie ou de la fable ? Donner vraiment la parole aux animaux, est-ce pour autant se couper du symbolique ? Et l’humour dans tout cela ? L’entretien sera ponctué d’une lecture d’extraits de «Zoologiques» (Fata Morgana, 2020). - Modération : Sandra de Vivies La Fondation Jan Michalski, le 11 septembre 2021
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