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EAN : 9791094327067
Éditions des Femmes d’à côté (08/03/2017)
3/5   3 notes
Résumé :
Trente histoires où les personnages féminins secondaires reprennent leur destin en main. Le Deuxième Texte revisite de grandes oeuvres de la littérature, de l’art et de la pop culture, et (re)met en lumière ces femmes de l’ombre. Trente contributions – textes, images, photos, BD – autour d’une même évidence : ce sont elles, les héroïnes.

Le Deuxième Texte est un ouvrage collectif rassemblant les contributions de jeunes auteurs et illustrateurs, ainsi ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avec le Deuxième texte, le courant ne passe pas. Peut-être mes attentes étaient-elles démesurées. Première déception, le texte d'Éric Chevillard. Cinq petits paragraphes maigrelets, qui m'ont laissée de marbre.

L'idée de ce recueil de textes était séduisante, pourtant : donner la parole à des personnages féminins destinés à "ameubler" un grand roman, à n'être qu'une tapisserie en chair ou un bruit de fond dans un récit... Quoi de plus audacieux ?

Mais l'audace s'arrête au "pitch" du livre. Molles, convenues, la plupart des nouvelles m'arrachent des soupirs d'ennui. J'essaie de m'accrocher, de suivre les pérégrinations de ces femmes catapultées au premier plan, mais elles me semblent plus insignifiantes encore que leurs personnages d'origine.

Ici, une reine mère s'étiole face à un miroir pervers, qui lui intime l'ordre d'être la plus belle. Là, des personnages féminins de bédé s'évadent de leurs cases pour festoyer gaiement sur les étagères de la bibliothèque. C'est mignon mais pas transcendant. Et ça continue comme ça, des Schtroumpfs à Barbe-Bleue, en passant par je ne sais quelle tragédie grecque ou je ne sais quel roman d'espionnage.

Beaucoup de ces femmes profitent de leur quart d'heure de gloire non pas pour exister enfin mais pour adresser d'amers reproches à ces mâles qui les ont occultées ou pour décrire des facettes de ces messieurs, que nous ne connaissions pas encore. Pfff. Quelle tristesse. L'aliénation se poursuit, elle a seulement changé de voix.

Bref, malgré les jolis dessins, ce livre n'aura été qu'ennui et désillusion.
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D'emblée, le titre à la résonance volontairement beauvoirienne donne le ton de cet ouvrage original. Les personnages féminins de romans, contes, poèmes, pièces de théâtre, bandes dessinées, films, peintures, en sont les héroïnes, hier discrètes elles passent aujourd'hui au premier plan. Elles entrent dans la lumière, élèvent la voix, on les écoute, on les regarde.

Une nouvelle respiration, une seconde chance pour elles. La même histoire, un autre regard. Ainsi, ces femmes font un pas de côté, s'éloignent de l'homme qui souvent dresse un rempart entre elles et les feux de la rampe.

Ainsi, 30 textes-images-photographies de 30 jeunes auteurs, artistes et auteurs aguerris défilent sous nos yeux, des réécritures d'oeuvres célèbres, autant de femmes flamboyantes. Parmi elles : La Reine – Blanche-Neige des Frères Grimm – , Nadja – d'André Breton – , Pénélope – L'Odyssée d'Homère – , Elvire – Dom Juan de Molière – , Danaé – de Gustav Klimt – , la Schtroumpfette – de Peyo – , Billie Dabney – Big Sur de Jack Kerouac – , Phénice – Bérénice de Jean Racine – , Wilma – Les Pierrafeu – de Wanna et Barbera – , Lola – Voyage au bout de la nuit de Céline – , la compagne de Prévert – les feuilles mortes de Jacques Prévert – , Kay Adams – le Parrain de Coppola -…

Bravo aux éditeurs des Femmes d'à côté, les étudiants de la promotion 2016-17 du master 2 « Création éditoriale multisupports » de l'université Paris-Sorbonne, pour ce livre singulier et passionnant sur les personnages féminins secondaires que vous avez su porter aux nues.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Bravo aux étudiants responsable de ce fabuleux projet éditorial.
La qualité de la mise en page est vraiment remarquable, le propos même de l'ouvrage est très intéressant et les textes (et illustrations) proposent de très belles réflexions.

Si tous les textes ne m'ont pas nécessairement convaincue à chaque fois (difficile de plaire à 100 % quand on mélange autant les styles et les genres), la qualité éditoriale de l'ouvrage n'a cessé de me séduire et de m'étonnée.

Pour être passée par là pendant mes études, je suis délicieusement séduite.

Merci à Babelio pour m'amour permis de lire cet ouvrage, je suis très heureuse de pouvoir compter ce projet dans ma bibliothèque.

Petit coup de coeur personnel pour le texte de Roxane Duboz "Dire son désir".

J'espère sincèrement que le collectif d'étudiants des éditions Les femmes d'à côté portera au monde d'autres projets et je suivrais cela avec grande attention.
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Tout d'abord un petit point sur le titre et le projet. Avec un petit clin d'oeil à l'amie Simone, les éditions Les femmes d'à côté redonnent aux femmes la place qu'elles méritent au sein des histoires qui ne leur ont laissé que des rôles de personnages secondaires.

Ici, elles prennent leur revanche dans ce recueil hétéroclite à la fois sur le fond et sur la forme. On passe d'une lettre à une BD, d'un poème à une nouvelle, tout en s'abandonnant dans l'univers de Disney, des séries ou encore de la littérature. Bref, c'est toute une panoplie de portraits de femmes et d'oeuvres d'art que nous propose le deuxième texte.

Est-ce que c'est trahir le texte que de réinterpréter les états d'âmes des personnages créés par un autre? Ici la question ne se pose pas tellement. On perçoit clairement l'initiative comme un hommage, une volonté de réhabiliter l'intégr(al)ité des femmes de l'ombre. Parce que ce n'est pas tant l'intrigue principale qui fait qu'un livre est un grand livre : C'est l'attention portée aux détails, aux intrigues subalternes. En réalité, les personnages secondaires, héros nécessaires, dépassent le stade de simples esquisses servant à mettre en valeur le personnage principal.

Certaines nouvelles sont tellement réussies que l'on regrette finalement de ne pas avoir un texte à part entière plus conséquent. Notamment celle de Sabrine Kherrati « Aussi sombres que du charbon« , mon petit coup de coeur. Mais c'est aussi peut-être cela qui fait le charme de l'oeuvre. Ephémère, volatile, on ne jette qu'un bref coup d'oeil à travers la serrure pour observer ces femmes trop vite oubliées. En définitive, ce livre donne envie de (re)découvrir les oeuvres originales sous un nouveau prisme pour se faire sa propre idée de ces femmes d'à côté.

Critique complète sur le blog
Lien : https://lepetitcrayonblog.wo..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Eugénie aime le bruit de la clé dans la porte métallique de son kiosque, le matin, alors que tout le monde dort encore. Elle aime observer les passants, les déshabiller de la tête aux pieds, le visage caché derrière un journal pour ne pas se faire remarquer. Elle aime quand les filles du Café des Deux Moulins viennent lui acheter la presse. Mais elle n’aime pas quand Joseph vient la draguer. Joseph drague toutes les femmes du quartier, il les oppresse, les rend aigries et malheureuses. Eugénie voudrait les prévenir, leur dire d’être libres. De vivre, tout simplement. Eugénie aime l’amour, mais elle a toujours peur du lendemain. Elle aime la tendresse, mais a peur de l’indifférence qui pointe le bout de son nez après quelques années. » in La kiosquière des Deux Moulins, Myriam Thibault
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« André me faisait souvent des scènes dès que la Nadja que j’inventais ne lui convenait plus. Lui aussi m’imposait des faits : ma vie maquillée n’était plus assez touchante. Cela ne lui plaisait plus. Il ne me prenait pas pour une menteuse, mais plutôt pour un mirage incertain, fruit de sa propre imagination. Il n’acceptait pas de me voir violente et encore moins soumise. Il était complètement dépendant de mes récits et des masques que je mettais tous les matins de nos rencontres comme on applique un peu de fard avant une pièce de théâtre. Un jour, il m’avoua avoir pleuré, de peur de me perdre. Mais c’était l’idée de se retrouver face à lui-même qui lui faisait peur. » in Aussi sombre que du charbon, Sabrine Kherrati
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« Dans la cour principale, tu installas ton métier, tes bobines, t’assis à l’ouvrage : » Je pense à Sisyphe. Je pense aux abeilles, qui sacrifient leur vie pour le miel que leur reine ne goûtera jamais. Je pense au lit que l’on fait avec application, pour que l’autre en déchire le pli délicat sans même y avoir prêté attention, au sol que l’on récure à la sueur de son front, pour qu’il le souille de ses sandales boueuses. Aux fils que l’on mûrit neuf mois, puis vingt ans, pour les voir se faner au bout d’une lance. Ou devenir bedonnants et idiots. Aux filles que l’on exige belles et spirituelles et que l’on enferme à l’abri de tout regard, auprès d’un inconnu qui n’attend pas d’elles qu’elles sachent tenir une conversation. Je pense à la Terre, qui couve plusieurs mois l’olive que l’on engloutit en moins d’une seconde. » » in Lauriers à la mer, Daphné Bérard
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Videos de Éric Chevillard (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Éric Chevillard
«Bêtes de littératures» avec Éric Chevillard Hérissons, orangs-outans, tortues, flamants roses, insectes… Les bêtes peuplent les livres d’Éric Chevillard. S’interrogent à cette occasion les enjeux de la présence d’animaux, et par là d’altérités non humaines, dans la littérature. Comment rendre compte, avec l’écriture, d’intensités animales au-delà de l’allégorie ou de la fable ? Donner vraiment la parole aux animaux, est-ce pour autant se couper du symbolique ? Et l’humour dans tout cela ? L’entretien sera ponctué d’une lecture d’extraits de «Zoologiques» (Fata Morgana, 2020). - Modération : Sandra de Vivies La Fondation Jan Michalski, le 11 septembre 2021
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