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3,55

sur 192 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pour parler des Enténébrés il faudrait y voir un peu clair.

Ça commence mal, cette critique, mais je n'y peux rien: le livre tout entier se perd dans les ténèbres du mal, il  commence mal, finit mal, s'ouvre sur des abysses de mal.

Trop c'est trop. Pour reprendre un apophtegme qui m' a valu les foudres divines,   il y a peu:  tout ce qui est excessif est insignifiant.

Difficile de trouver la sortie du labyrinthe, d'exhumer le message d'un  chaos de feu, de cendres et de sang.

 Or, tout dans les Enténébrés est excessif: la passion amoureuse, le délire des sens, la généalogie -compliquée à loisir dans un récit volontairement désordonné- d'une tare mentale portée comme une malédiction familiale, les plongeons dans le passé -la solution finale testée et validée sur les malades mentaux-  les ouvertures vers le futur -l'apocalypse écologique consécutive à la crise climatique en action-,   les irruptions de l'actualité -terrorisme , guerres et génocides, comme s'il en pleuvait.
 
J'ai bien une petite explication à tant de noirceur et à ce maelstrom de ténèbres.. .mais vous me direz que j'ai mauvais esprit: la culpabilité de la narratrice. 

Elle qui a réussi un miracle de résilience , échappant à la fatalité qui a poussé toutes les femmes de sa famille dans la maladie mentale, en retournant à Sainte-Anne, mais du côté des thérapeutes,  dont elle est, on l'a compris, une des plus brillantes représentantes, elle qui a résisté à la mort prématurée d'un père qu'elle n'a pour ainsi dire pas connu, qui a su dépasser et pardonner les mauvais traitements d'une mère toxique, en épousant un homme équilibré,  aimant, la tête sur les épaules, qui l'a faite mère d'une fille adorée,  élevée avec amour, voilà t'y pas que cette femme exceptionnelle, belle, intelligente, lucide, courageuse, aimante - n'en jetez plus!-   rencontre un musicien ( elle qui ne comprend rien à la musique), qui a l'âge d'être son père -tiens, tiens, tiens...- et qu'elle en tombe éperdument amoureuse.

Au point de tout f..en l'air, et pas seulement sa paire de gambettes avec celles de son partenaire.

A part ce qu'il lui fait au lit, on ne voit pas bien comment ce papy autrichien peut déclencher un tel cataclysme auprès d'une héroïne si belle, si intelligente...mais je crois que je me répète.. .

Car cette autofiction, pour être romanesque, a le son du vrai: Sarah Chiche vit , a vécu,  sûrement, une passion adultère destructrice pour tout son entourage.

Acte manqué ou maladresse, elle met, effectivement, toute sa vie en l'air.

Alors, rien de plus efficace qu'un bon cataclysme universel pour noyer son impuissance à choisir, à épargner ses hommes, sa fille. À peine suffisant pour venir à bout d'un ego aussi surdimensionné.

Non? J'exagère? Ah bon...

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On m'avait présenté ce roman comme celui à lire à propos de la dépression, qu'il serait très éclairant.
Malheureusement, je n'y ai vu qu'une histoire d'adultère, ce que je n'apprécie pas particulièrement.
Certes, la narratrice vient d'une famille de femmes avec des problèmes psychiques, mais l'auteure n'a pas réussi à me rendre sensible leur drame.
Et je me serai passé des scènes de sexe.
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"Les enténébrés" débute avec une étrange histoire d'adultère qui ne m'a guère séduit. Est-ce parce qu'elle m'a paru peu crédible ou exagérée ? Car rapidement, pour Sarah, la narratrice, c'est soit la défenestration, soit la dévastation. Un peu trop grandiloquent pour moi. J'ai eu l'impression d'être dans une romance de peu de valeur. Et puis, petit à petit, le récit se complexifie, on comprend qu'il sera placé sous le signe de la dévastation. Sarah Chiche décrit la noirceur du monde jusqu'à la nausée, les guerres, les migrations, le dérèglement climatique, la crise économique, les violences sociales. On est à des années-lumière du livre qui fait du bien, mais plutôt dans le tragique de l'existence. Et cela devient intéressant même si c'est parfois pesant. le monde brûle et les coeurs aussi. Les amants se consument et Sarah, la narratrice qui partage beaucoup de ressemblance avec Sarah l'autrice, va vivre une double vie dans laquelle elle est deux femmes différentes avec deux hommes différents. Et chose étrange, l'adultère va réveiller les fantômes du passé et faire resurgir une histoire occultée, étouffée, celle d'une malédiction familiale qui se reproduit de mère en fille. Comme dans "Âmes" de Tristan Garcia, on assiste alors à une histoire de la souffrance, familiale celle-là, alimentée par la transmission d'une génération à l'autre de messages toxiques et par la difficulté de lutter contre les modèles parentaux. Comment peut-on être hanté à notre insu par les spectres de notre passé ? C'est brut, violent, sombre, le lecteur cherche l'éclaircie qu'il trouve péniblement. le récit s'effectue en apnée, mais j'ai trouvé intéressante la manière dont Sarah Chiche, en bonne psychologue, analyse les logiques familiales en baignant le tout dans la grande histoire. Les amours, les deuils, les chagrins se vivent au regard des événements historiques et dans une ambiance « fin du monde ». L'existence n'est ni rose, ni grise, ni noire, mais tragique et l'amour avec ses compromis et ses conflits est là quand même, laissant passer un peu de lumière.
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Sarah, fille de...génération de femmes bipolaires. Leurs histoires s'enchaînent, se confondent, mêlées aux drames de l'Histoire de leur temps : guerres , catastrophes climatiques, réfugiés...de quoi perdre le lecteur dans les ténèbres du monde . S'ajoute la passion dévorante et destructrice de la jeune femme pour un homme marié et plus âgé.
L'auteur varie style et rythme en fonction des épisodes .
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Un cyclone s'annonce par un vent qui forcit peu à peu. Au départ, on a les cheveux ébouriffés, les yeux qui piquent un peu, du brouhaha dans les oreilles. Puis le vent devient plus violent jusqu'à vous arracher du sol, vous secouer comme un prunier, vous malaxer le cerveau, vous faire perdre tous vos repères voire vous perdre tout court... puis arrive l'oeil du cyclone, tout s'apaise, vos idées reprennent place, l'histoire s'organise, vous avez l'impression d'avoir raccroché les wagons. Mais..... ça repart de plus belle, encore plus fort, vous ne contrôlez plus rien et finalement vous vous laissez porter, il n'y a plus rien d'autre à faire....
Voilà l'effet que m'a fait ce livre.

Un départ dans tous les sens , une écriture ampoulée, changeante au gré des chapitres, une longue page quasiment sans ponctuation suivie d'une succession de phrases courtes ou de dialogues, des pronoms qui changent de référents, des époques qui se chevauchent et se répondent, des thèmes abondants et sombres jusqu'à la nausée (déportation, génocide, pédophilie, prostitution, maladie mentale, maltraitance....).

Puis l'oeil du cyclone lorsqu'on découvre l'histoire familiale de l'héroïne et ses successions de femmes abîmées par la vie. L'histoire de Sarah se dévoile alors et on accroche à quelque chose qui prend sens.

Puis vlan, ça repart dans tous les sens avec en plus des scènes trash dont je me demande bien ce qu'elles font là....

Et tout au long de cet épisode cyclonique, l'histoire d'amour de Sarah, de Paul et de Richard qui fait écho à l'histoire personnelle de Sarah, à celle des générations qui l'ont précédée et puis tant qu'on y est à L Histoire avec un grand H, aux changements climatiques et à la fin du monde.

Bref, dense, touffu, décousu, intello. Trop peut être pour moi. Et un monde qui m'est trop éloigné pour que je m'y attache. Même la petite fille de 5 ans tient des propos philosophiques et fait montre d'une profondeur de réflexion incongrue.

Je ne sais pas si j'ai aimé ce livre, mais je l'ai lu jusqu'au bout, preuve que j'ai du, malgré tout, y trouver quelque chose.
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Ce roman est complexe dans le fond comme dans la forme et il porte bien son titre. Il nous plonge dans les ténèbres et les origines du mal : Shoah, colonialisme, sort des réfugiés, inceste, pédophilie, maladie mentale, changements climatiques... Rien ne nous est épargné, même s'il parle, aussi, de passion amoureuse. L'autrice superpose les temporalités et tisse habilement les composantes de la grande et de la petite histoire.
Les enténébrés, c'est du lourd. Au sens d'excellent ou de pénible me direz-vous? Eh bien, les deux! Le genre de proposition littéraire qu'on doit prendre le temps de décanter avant de s'en faire une opinion plus sûre.
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Un roman difficile, dans lequel la passion brûle les amants tandis que les grandes crises mondiales, qu'elles soient environnementales ou économiques, les déplacements de population, les guerres brûlent la planète.
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Un peu déçue après les critiques dithyrambiques lues dans la presse. C'est un livre qui a des qualités évidentes, une belle écriture et une force. Mais inégal dans son ensemble, avec quelques facilités.
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Les Enténébrés parle bien de ténèbres, de zones d'ombre tant des individus que de l'Histoire. C'est un récit difficile à résumer, il n'est pas linéaire, le lecteur se perd parfois dans les personnages qui portent en eux les malheurs de plusieurs générations depuis longtemps disparues ; ces ascendants brouillent le présent, l'éclairent,comme si le livre déroulait la narration d'une cure analytique. Autobiographie ? Autofiction?Un mélange où différents types de discours se côtoient.
Le texte trouble le lecteur parce qu'il parle souvent avec violence, de l'intime, de l'humain, de l'universel. le livre aborde les thèmes de la filiation et de l'hérédité, de la folie et de la psychiatrie, des formes de la passion amoureuse à travers le point de vue de la narratrice .Sarah , psychologue, compagne de Paul,raconte sa vie et ses origines tumultueuses dans le livre où les turbulences de l'Histoire et du présent sont omniprésentes.
Peut-être ce passage du récit est-il fondamental pour la compréhension de l'oeuvre de Sarah Chiche : « Qu'un deuil nous frappe dans l'enfance et le sentiment de la continuité d'exister n'ira plus de soi. »
Le roman commence par l'évocation des grands incendies de l'été 2010 en Russie, les récoltes de céréales sont détruites, le prix du pain flambe, des Etats s'embrasent. En 2015 , alors qu'elle se trouve à la gare de Vienne pour faire un reportage sur la situation dramatique des réfugiés,Sarah est abordée par Richard, bien plus âgé qu'elle , un musicien de talent ,qui deviendra son amant.La ville de Vienne , dépeinte comme un laboratoire du nazisme, est l' un des cadres du récit . L'auteure nous livre les pièces d'un puzzle : portraits du grand-père, ancien déporté, de la grand-mère folle, d'un père disparu trop tôt ,d' une mère internée,qui ne faisait pas la différence entre le Bien et le Mal. Peut-être un des questionnements qui sous-tend le texte est-il celui-ci: avec tout cela, tout ce passif, comment être?
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Cet ouvrage-ci m a laisse une impression de malaise. Est-ce voulu de la part de l auteure? Pour ma part, je ne garderai pad un grand souvenir de cette lecture. Jai trouve cela assez difficile a lire et n ai en definitive pas accroche. Dommage car j avais beaucoup aime la lecture d un autre de ses livres.
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