Un cyclone s'annonce par un vent qui forcit peu à peu. Au départ, on a les cheveux ébouriffés, les yeux qui piquent un peu, du brouhaha dans les oreilles. Puis le vent devient plus violent jusqu'à vous arracher du sol, vous secouer comme un prunier, vous malaxer le cerveau, vous faire perdre tous vos repères voire vous perdre tout court... puis arrive l'oeil du cyclone, tout s'apaise, vos idées reprennent place, l'histoire s'organise, vous avez l'impression d'avoir raccroché les wagons. Mais..... ça repart de plus belle, encore plus fort, vous ne contrôlez plus rien et finalement vous vous laissez porter, il n'y a plus rien d'autre à faire....
Voilà l'effet que m'a fait ce livre.
Un départ dans tous les sens , une écriture ampoulée, changeante au gré des chapitres, une longue page quasiment sans ponctuation suivie d'une succession de phrases courtes ou de dialogues, des pronoms qui changent de référents, des époques qui se chevauchent et se répondent, des thèmes abondants et sombres jusqu'à la nausée (déportation, génocide, pédophilie, prostitution, maladie mentale, maltraitance....).
Puis l'oeil du cyclone lorsqu'on découvre l'histoire familiale de l'héroïne et ses successions de femmes abîmées par la vie. L'histoire de Sarah se dévoile alors et on accroche à quelque chose qui prend sens.
Puis vlan, ça repart dans tous les sens avec en plus des scènes trash dont je me demande bien ce qu'elles font là....
Et tout au long de cet épisode cyclonique, l'histoire d'amour de Sarah, de Paul et de Richard qui fait écho à l'histoire personnelle de Sarah, à celle des générations qui l'ont précédée et puis tant qu'on y est à
L Histoire avec un grand H, aux changements climatiques et à la fin du monde.
Bref, dense, touffu, décousu, intello. Trop peut être pour moi. Et un monde qui m'est trop éloigné pour que je m'y attache. Même la petite fille de 5 ans tient des propos philosophiques et fait montre d'une profondeur de réflexion incongrue.
Je ne sais pas si j'ai aimé ce livre, mais je l'ai lu jusqu'au bout, preuve que j'ai du, malgré tout, y trouver quelque chose.