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EAN : 9782228922067
304 pages
Payot et Rivages (24/10/2018)
4.05/5   22 notes
Résumé :
Les femmes ? Elles sont depuis le début le moteur de la psychanalyse : elles ont fait son histoire aussi bien en étant étudiées par elle qu'en tant que théoriciennes, créatrices, penseuses ; fougueuses, parfois excessives, pleines de feu, elles ont refusé de se couler dans la norme et les assignations liées à leur sexe. Tel est le fil rouge de ce livre qui raconte, en une cinquantaine de courts chapitres, la relation de la psychanalyse au sexe et à l'amour. En quoi ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Même si je suis d'avis que Mme Chiche cherche un petit peu à tromper son monde avec son titre aguicheur "histoire érotique", j'ai beaucoup apprécié cette lecture, aussi fluide qu'instructive. La novice en psychanalyse que je suis a pu faire ses premiers pas dans le domaine, rassurée par le style, clair, simple, et le contenu qui va droit au but, sans tourner autour du pot. Les grands concepts de la psychanalyse basés sur la sexualité sont bien présents, les grands fondateurs aussi (Freud, Lacan,...), mais on les découvre sous un nouveau jour, au gré des anecdotes, récits qui parsèment cet ouvrage. Les théoriciens s'effacent derrière les simples hommes, pleins de désirs, faiblesses, ... Nul n'échappe à la réalité de l'humain, cet être plein de carences de caractère, mais tellement riches et touchant dans ses faiblesses !
Avec Mme Chiche, le lecteur entre à pas feutrés dans l'univers très fermé des débuts de la psychanalyse, quand elle était le fruit d'un "copinage" (et plus si affinité, et les affinités n'étaient pas si rares!!!) , Untel demandant à son ami Chosenuche de prendre sa compagne (du moment) Bidulette en cure, ladite cure se terminant par un rapprochement, raconté à l'Untel du départ (un des scénarios possibles).
Il est très intéressant de noter l'évolution de la pratique psychanalytique, avec une plus grande démocratisation mêlée à un plus grand respect de l'éthique , pour une meilleure garantie de protection de l'intégrité psychique des patients.
N'hésitez pas, vous sortirez de cette lecture avec l'envie de découvrir l'univers fictionnel de l'auteure !
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Pas facile de définir en quelques mots ce qui fait le sujet de ce livre. Il ne s'agit pas seulement de compiler les apports (si nombreux !) des femmes à la psychanalyse. Il s'agit de montrer en quoi la psychanalyse a changé notre regard sur les rapports amoureux et sexuels. Sarah Chiche revisite ici quelques cent cinquante ans de liens entre sexe et psychanalyse, en commençant par l'histoire de la nourrice de Freud. Chaque chapitre s'appuie sur un cas historique précis et si l'auteur cherche parfois à généraliser son propos ce n'est jamais avec dogmatisme ni abus de jargon. Cela fait que cet ouvrage est passionnant et accessible à tout public, pour peu qu'il n'ait pas développé une allergie trop marquée pour la psychanalyse.

Voir ici l'excellente recension du livre par Sabine Cornudet : https://www.nonfiction.fr/article-10480-variations-sur-les-conjugaisons-de-lamour-et-du-desir.htm
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Premier livre (pour moi) de la psychologue clinicienne-psychanalyste-écrivaine, Sarah Chiche, laquelle à travers cet ouvrage au titre aguicheur et passablement trompeur, nous offre une vision féminine et féministe de l'histoire de la psychanalyse. Car de son origine (l'hystérie... et "donc" les femmes)jusqu'à nos jours, cette discipline s'est construite grâce aux femmes et avec les femmes.
Dans un bouquin d'un peu plus de 300 pages, l'auteure, analyste critique... qui ne consent à aucune concession à l'égard d'une pratique qui est la sienne, remonte le fil du temps... de la première patiente de Freud, en passant par le "couple mythique" Jung/Spielrein, évoquant la relation ambiguë entre Lou Andréas Salomé et Anna Freud, la fille homosexuelle du Maître, les figures de Virginia Woolf membre du groupe de Bloomsbury, celle d'Anaïs Nin, fille volontairement incestueuse, devenue pour un temps psychanalyste car, disait-elle : "Puisque je ne peux pas avoir Dieu, j'aurai les analystes que le monde considère comme des hommes-dieux... pour me prouver ma victoire... comme j'ai eu mon père."... jusqu'à la rencontre fameuse entre Marilyn Monroe et Ralph Greenson.
Ce n'est qu'un survol ; on croise d'autres personnalités dans les courts 50 chapitres de ce livre... Picasso, Bataille, Dali, Duras, Lacan et bien d'autres encore. Et ces chapitres sont très souvent entrecoupés d'une ou deux pages de l'auteure évoquant l'analyse d'une ou d'un patient... en rapport évidemment avec le thème traité.
Des thèmes incontournables sont abordés, comme l'homosexualité ou plutôt l'homophobie, le passage à "l'acte" analyste-patient(e), et le tout dans une langue qui se veut à la portée de tous les lecteurs, et sans que le propos soit affadi, édulcoré, banalisé.
Une lecture qui m'a permis de ne pas m'ennuyer et d'apprendre.
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L'auteur, psychanalyste, retrace la vie amoureuse de nombreux pionniers de la psychanalyse (Freud, Jung, Lou Salomé, Anaïs Ninn, Mélanie Klein, Donald Winnicott, Ralph Greenson et Marilyn Monroe, Jacques Lacan, etc) tout en expliquant ce qui se joue dans le transfert et le contre-transfert. La puissance d'attraction est telle entre analysé et analysant qu'il est bien difficile de résister à la tentation, à la force du désir, surtout au début de l'histoire de la psychanalyse où le risque encouru à "coucher" pendant le déroulement d'une cure n'était pas encore connu. Pour autant, l'exemple de Jacques Lacan, un homme à femmes, montre que la théorie ne suffit pas toujours à empêcher la pratique. Finalement, que ce soit en psychanalyse, en politique, ou dans n'importe quel autre domaine, dès qu'il y a du pouvoir sur l'autre (par l'argent, la notoriété, l'influence, etc) ce pouvoir devient une arme de séduction, une force d'attraction naturelle qui facilite l'apparition du désir et le rapprochement des corps. L'homme est un être de chair et la chair est faible. La chair est un instrument de plaisir. le principe de plaisir, la psychanalyse connaît. "Histoire de cures, histoires de cul" aurait pu être le titre de cet essai.
Pour autant, l'auteur ne décrit pas le monde de la psychanalyse comme un univers où le sexe est spécialement présent. Elle met en garde contre le non respect du code de déontologie. On ne couche pas avec son patient, ou alors on arrête la cure et la relation relève de la vie privée.
Au final, la lecture est très intéressante, instructive. On découvre la vie affective de nombreuses femmes et hommes psychanalystes ou patients
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Ce livre s'apparente davantage à une collection de petits potins et trivia qu'à une analyse sur la contribution des femmes aux mouvements psychanalytiques. Je trouve fort dommage de présenter des femmes telles que Spielrein à travers des histoires d'amour et d'amant, qui font de l'ombre aux idées géniales qu'elles ont eu. Chaque histoire relève de l'anecdote, rien n'est approfondi, aucune réflexion n'est mené… tout cela donne une lecture bien fade et ennuyante.
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critiques presse (1)
NonFiction
13 octobre 2020
Par ce style à la fois personnel est vrai, Sarah Chiche ravive le tranchant de l’apport de la psychanalyse. Elle en décape l’enseignement sans jamais céder ni au pédantisme, ni au langage de l’entre soi. C’est dire si la lecture d'Une Histoire érotique de la psychanalyse est stimulante.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
On peut mourir subjectivement quand on voit, sous ses yeux, la personne qu'on aime se faire enlever par une autre. C'est la raison pour laquelle Lacan a pu dire que l'énamoration est toujours "hainamoration", c'est à dire que l'amour que l'on a pour autrui est toujours plein de notre propre narcissisme et donc peut, à tout moment, se retourner en haine. Jamais la psychanalyse ne pourra dire aussi bien que la littérature ce qu'est la douleur d'une femme jalouse.
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Peut-on vivre plusieurs vies au sein d'une même vie ? Peut-on "refaire"sa vie ou s'agit-il d'une autre vie ? Refaire sa vie suppose qu'il y aurait donc un début, une fin, et qu'on pourrait, à un moment donné, raturer tout ou partie de ce qui a déjà été fait, pour le refaire, différemment. Il existe cependant des configurations différentes : on voit des êtres que le chagrin ou l'angoisse avait laissés pour morts renaître sous une tout autre forme.
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De quel droit devrions nous être assignés, à vie, à ce que nous avons été à un moment donné ? Un jour, nous sommes le fantôme de notre vie, une loque en errance sous notre linceul de peau. Deux ans, cinq ans, ou vingt ans plus tard, nous sommes tout autres, la vie nous a repris sous son aile et les horreurs par lesquelles nous sommes passés appartiennent à un passé dont nous n'avons rien oublié mais qui semble appartenir à une autre vie. C'était nous, mais ça n'est plus nous.
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La vie d’un bébé est traversée de monstres, d’angoisses paranoïdes, et d’envies dévorantes d’un « sein » qu’on craint d’abîmer ou qu’on veut avaler. On pense aussi au mécanisme psychologique auquel Mélanie Klein donnera le nom d’ « identification projective », et qui a connu une fortune extraordinaire dans la psychanalyse après elle. Bien sûr, officiellement, ce mécanisme permet de projeter au-dehors de bonnes parties du soi. Mais les cas les plus spectaculaires impliquent le plus souvent les mauvaises. Ainsi, par impossibilité (peut-être congénitale, d’ailleurs) de « contenir » en elle la haine, c’est-à-dire de défléchir l’impact de la pulsion de mort, une personne va la projeter dans son environnement familial. Une patiente me raconta comment, depuis sa plus tendre enfance, elle avait dû faire face à la méchanceté et l’agressivité permanentes de sa mère. Chaque fois que la patiente disait à sa mère : « Mais maman, calme-toi », la mère, incapable, du fond de sa psychose, d’admettre la part du mal en soi, c’est-à-dire le fait qu’elle était agressive, rétorquait à sa fille : « Mais je suis calme et équilibrée, moi, c’est toi qui as qui un problème, va te faire soigner, ma pauvre fille ! »
Chez Freud, ce mécanisme projectif avait avant tout une forme grammaticale : « Je hais cette personne » devient « Cette personne me hait et veut me détruire », comme dans la persécution chez les paranoïaques. Avec Mélanie Klein, c’est désormais le scénario angoissant d’un film expressionniste, d’une densité dramatique et visuelle, d’une richesse de moyens symboliques et d’une intensité interpersonnelle inouïe. Car non seulement ce qui est projeté dans l’autre a pour premier objectif de s’en débarrasser soi-même comme intolérable, mais cet objet installé dans l’autre sur un mode fantasmatique ambitionne aussi de le manipuler de l’intérieur, de s’en approprier les bonnes parties. Bref, de le réduire à une extension de soi.
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(...) ces accusations viennent en général des mêmes qui fantasment sur le prix insensé des séances d'analyse sans savoir que bon nombre d'entre nous travaillent en institution où les séances sont gratuites et que pour ceux d'entre nous qui travaillent en libéral, il nous arrive de recevoir certains patients très démunis pour quelques euros (j'ai bien dit quelques euros et non pas quelques dizaines d'euros).
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Vidéo de Sarah Chiche
Lecture par l'autrice Rencontre animée par Alain Nicolas
Camille Cambron est médecin légiste. Elle vit penchée sur des corps démunis et tenus au silence, tout comme finirent par l'être ceux de ses parents, d'éminents neurologues morts tragiquement lors d'une plongée lorsqu'elle était adolescente. Un mail va stopper net l'héroïne : il y est question du crâne volé du peintre Goya que les parents et le parrain de Camille cherchaient inlassablement… Quête et enquête : s'y dévoilent la figure de ces dingues passionnés et passionnants, aimants et troubles, déraisonnables et brûlants. Camille va enfin pouvoir regarder en face un héritage qui l'agissait mais lui échappait jusque-là. le romanesque souffle haut dans Les alchimies, et c'est captivant de bout en bout.
À lire – Sarah Chiche, Les alchimies, Seuil, 2023.
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