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EAN : 9782283023679
542 pages
Buchet-Chastel (14/05/2009)
3.83/5   56 notes
Résumé :
Au château, l'enfant "maudit" cause incendies, maladies et accidents mortels autour de lui. Rien ni personne ne lui résiste. Ce bâtard finira pourtant par devenir Charles de l'Eperai, l'héritier en titre. Non loin de là, une enfant est abandonnée dans la forêt. Recueillie par une famille noble, elle grandit sous le nom de Judith de Monterlant. Les destinées de ces deux êtres vont se croiser: ils s'attirent irrésistiblement. Amour et destruction, les amants s'égarent... >Voir plus
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Il est rare que je lise des romans historiques. Ce qui m'a attiré dans ce livre, c'est le titre. Que rapport avec l'histoire ? Je n'en est trouvé aucun. Même le livre refermé et la dernière phrase lue, je reste perplexe.
Que dire de cette lecture ? Dans un contexte de révolution et d'après-révolution, on découvre l'histoire de 2 âmes tourmentées qui se trouvent, se perdent, se cherchent, se retrouvent. Leur relation est à l'image de l'Histoire. C'est une époque que je ne connaissais pas. Pour moi, la révolution avait juste été la fin de la monarchie. Cette partie de l'Histoire de France est donc pour moi une découverte que je ne regrette pas, une période de guerre, et de grandes difficultés pour les citoyens. J'ai lu le livre avec plus ou moins d'entrain. Il est dense, tant dans le style que dans le contenu. Intéressant. Prenant. Parfois interminable. Contente de l'avoir lu, mais également contente de passer à autre chose.
Bref, un livre qui ne m'aura pas laissé de marbre certes, mais qui ne m'a pas touché au point d'être inoubliable et indispensable.
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Je viens de terminer « Miel et Vin » et j'en suis enivrée plus sûrement -et c'est dire- que si j'avais étanché ma soif dans trois bouteilles de sauternes et presque autant que si Brangien m'avait fait avaler de son vin herbé. Enivrée, envoutée par Myriam Chirousse et sa plume ample, chatoyante, sensuelle, de miel et de vin, de sang et de soleil aussi.
Et en même temps, pouvait-il en être autrement ? Plus que tout, j'aime les romans sombres et un peu vertigineux, presque gothiques, historiques, intenses et bien écrits surtout. Plus que tout, j'aime les sagas un peu fleuves et feuilletonnesque comme le XIX° ème siècle savait si bien les écrire et les personnages complexes, excessifs. de ces personnages qu'on aime qu'au creux de la fiction.
Et puis, il y a longtemps que je n'avais pas succombé aux sirènes du roman historique, au point que cela me manquait. Sceller ces retrouvailles avec « Miel et Vin » fut à cet égard une idée géniale, d'autant plus géniale que née du hasard puisque c'est ce dernier qui m'a conduite à l'ouvrage.
Bien sûr que tout n'y est pas parfait, que le roman n'est pas exempt de maladresses ou de faiblesses, mais qu'importe : son souffle m'a emportée, bousculée, malmenée et j'y ai retrouvé tout ce que j'aime, j'y ai retrouvé Heathcliff, « Sambre », « Lady Oscar » et « Les Miroirs dans la boue ». Les « Chouans » aussi (ceux de Philippe de Broca, beaucoup moins ceux de mon cher Balzac). J'y ai retrouvé un contexte historique précis, bien traité et rigoureux ; des paysages à se damner ; des intrigues haletantes et une chute… une chute et un dénouement qui posent autant de questions qu'il apporte de réponses. J'y ai retrouvé également cette esthtique du conte qui m'est si chère, qui me fascine toujours tellement.

« Miel et Vin » commence en effet comme un conte gothique dans un château, joyau serti dans les paysages de la Dordogne, par la naissance d'un enfant maudit qui n'apporte autour de lui que mort et désolation. Enfin, c'est ce qu'on dit, c'est ce qu'ils disent tous.
Il se poursuit avec un incendie dont les flammes crèvent les ténèbres de la nuit Périgourdine et une enfant abandonnée « les yeux verts noyés de cheveux roux », farouche comme il se doit.
Le premier est un bâtard qui deviendra seigneur, Charles de l'Eperai, unique héritier d'un père cruel et triste, comme le sont toujours les rois solitaires des vieilles légendes. Brun, ténébreux, violent, le jeune homme emprunte beaucoup au personnage de Heathcliff qui hante autant qu'il éclaire « Les Hauts de Hurlevent ».
La seconde sera élevée par une famille de nobliaux qui lui donnera un prénom et le nom de ses ancêtres. Judith de Montherlant grandira libre et curieuse, mal-aimée par un père adoptif revêche mais adorée par un oncle humaniste et éclairé, inventeur à ses heures perdues, toujours savant, toujours rêveur.
C'est au cours d'une noce triste et funèbre que Judith et Charles se rencontrent et tombent amoureux, d'une passion qui n'existe que dans les romans, fulgurante, incandescente et comme souvent voire toujours, cet amour là est proscrit ou malvenu.
Son temps n'est pas encore venu, et qui peut dire quand il viendra ? Alors Judith en épouse un autre et Charles disparait, malgré le désir, l'amour qui ne dit pas son nom et le feu qui couve.

Cela n'aurait pu être qu'une intrigue amoureuse un peu banale, le récit d'une passion meurtrie à la sauce Brontë, Sand et Musset mais cela aurait été sans compter sur la maîtrise et l'ambition de Myriam Chirousse qui jette ses personnages au coeur de l'Histoire : Judith et Charles se rencontrent à l'aube de la Révolution Française et du Périgord à Paris, de la prise de la Bastille à la Terreur, ils vont devoir en traverser tous les soubresauts, toutes les violences, tous les paradoxes.
A cet égard, je tiens à saluer le travail de l'auteure qui parvient à rendre limpide un contexte particulièrement riche et complexe sans éprouver le besoin de simplifier ou de nous faire un cours d'Histoire par volonté de se montrer exhaustive (ainsi, pas de défilé un peu artificiel de personnages historiques au cours des années parisiennes des personnages comme on aurait pu le craindre si ce n'est la rencontre entre Judith et Camille Desmoulins, ce qui m'a personnellement réjoui. Depuis que petite fille j'ai découvert « La Révolution Française » avec François Cluzet dans le rôle, j'ai une affection tendre et toute particulière pour ce personnage).
le dosage entre Histoire et fiction est donc maîtrisé, pertinent, parfaitement géré et concourt vraiment à la réussite du roman, un vrai bon roman historique comme je les aime.
Quand le fracas de l'Histoire et l'Histoire elle-même épousent la littérature. Et quelle Histoire ! Il y a tant à raconter, à imaginer aussi avec la Révolution Française pétrie d'autant de grandeur et de clarté que de violences et de ténèbres.

Et puis la beauté des paysages du Périgord et de ce Paris d'avant Haussmann. Les ombres et les lumières, le clair-obscur des orages qui incendient le ciel et les bois.
Et puis la beauté de cette écriture, sensuelle, hypnotique, de cette syntaxe qui s'échappe en volutes lourdes de parfums et de couleurs. La maîtrise de la prétérition et celle de la narration, du jeu des points de vue. Et cette chute…
Et puis ces personnages : les yeux de braise de Charles, la poésie un peu bancale de Gaëtan et de Guillaume, la noblesse du vieil Eperai, le désespoir d'Hélène et la bienveillance de François.

Alors certes, il reste Judith que j'ai trouvé moins complexe et dont l'évolution manque de profondeur ainsi que des ellipses maladroites, voire malheureuses ; des questions sans réponses et des silences illogiques qui nuisent à la clarté ou à la cohérence du propos mais c'est peu de choses en réalité face à l'ampleur de « Miel et Vin », face aussi à mon plaisir de lectrice envoutée.

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« Pour ceux de l'autre côté du monde, il faut que je dise tout ce qui ne sera peut-être pas. Tout ce que je sais, ici, au fond du ventre de ma mère. » (p. 8)

Ainsi s'ouvre un récit étrange dont les premières pages oscillent entre conte noir et roman gothique. Dans un château de Dordogne, on dit que l'enfant qui vient de naître est le fils du diable. Quiconque s'approche de lui est maudit ou voué à souffrir, voire à mourir. En grandissant, le garçon bâtard deviendra pourtant Charles d'Éperay, héritier du domaine.

À quelques lieues, une enfant perdue est recueillie par la noble famille De Montherlant. Judith grandit auprès d'une mère aimante et d'un oncle inventeur un peu loufoque. Rien ne semble devoir ébranler son existence. Jusqu'au jour des noces de sa soeur, quand son regard croise celui d'un jeune homme sombre, aux yeux noirs comme l'enfer. Entre Charles et Judith, l'amour est une passion immédiate, un bûcher aveugle. « Cette folie-là était sa salvation, leur salvation à tous les deux, lui le bâtard et elle l'enfant de personne, la perdue. » (p. 187)

Au même moment, c'est la France tout entière qui s'ébroue. le peuple a demandé des États généraux : ils finiront dans le sang, la Bastille sera prise, les têtes tomberont. Au milieu du tumulte qui soulève le pays, Judith et Charles se retrouvent, se séparent, s'aiment et se haïssent. « Il aurait dû savoir dès cet instant que sa révolution n'était pas celle qui retentissait à grands coups de canon de l'autre côté de la porte de bois. » (p. 417) Mais il faudra du temps pour apaiser les coeurs et les esprits. « La vie peut-être un océan noir d'amères désolations, mais il peut aussi y avoir, au milieu des vagues sombres, des terres bénies où serpentent des fleuves de miel et de vin. » (p. 542)

Myriam Chirousse offre un roman plein d'une sensualité sauvage. Charles d'Éperay est un héros sombre qui n'est pas sans rappeler le ténébreux Heathcliff d'Emily Brontë. Pétri de violence depuis son enfance blessée, il déborde de hargne et de vindicte amère. Pour lui, la Révolution est l'occasion de prendre une revanche sur toute la souffrance qu'on lui a infligée : « Dans les ténèbres qui s'annonçaient, il deviendrait le bras de l'égalité, l'archange vengeur de la République. » (p. 258) À l'inverse, Judith se présente comme un être lumineux, tendu vers la vie et l'espoir. Je la trouvais insignifiante jusqu'à ce qu'elle devienne mère et un peu louve. le choc entre ces deux personnages ne pouvait être que brutal. Mais détrompez-vous, Miel et vin n'est pas une romance historique à la sauce Harlequin, c'est bien davantage.

L'auteure peint à plaisir et avec talent le Périgord, région dont je garde quelques souvenirs très forts après des vacances en famille. La construction du récit n'est pas spécialement originale, mais le suspense est haletant dès la première page, quand l'enfant à naître prend la parole. L'enfant narrateur intervient parfois dans le récit : alors qu'il prophétise sur les existences futures de ses parents, on sent aussi qu'il risque à tout moment de lâcher de prise, de disparaître avant même d'être né. Myriam Chirousse maîtrise l'art de la prétérition et a su nouer un mystère simple, mais fracassant.

Bref, c'est un roman très réussi, palpitant et sur lequel il y a beaucoup à dire.
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Je t'aime, moi non plus. Should I stay or should I go (très loin) ? To be or not to be (in love/together) ? Tu veux ou tu veux pas (rester avec moi) ?... La vie sentimentale de Judith se décline ainsi.
On suit cette jeune femme fougueuse entre ses amours torturées et les massacres de la Révolution française, entre le Périgord noir et la ville de Paris à feu et à sang.

Le roman s'ouvre sur une atmosphère sombre, prometteuse. Ambiance inquiétante et envoûtante autour d'individus qui recèlent leur part de mystère et de noirceur, tout autant que les propriétés qui les abritent. Puis le récit se teinte de rose, un rose troublant qui m'a susurré que j'avais tort de bouder Harlequin - quel délice de suivre les tourments de ces deux amants ! Et puis hé, ho, ça va bien : trop d'attente et de tergiversations tuent l'appétit. La vie amoureuse de Judith n'en finit pas de se répéter à l'identique, mais heureusement pour le lecteur, le décor change : on quitte la vie encore paisible des campagnes à la veille de la Révolution française et on arrive à Paris, en première ligne. On assiste aux massacres perpétrés au nom de l'instauration d'une République, aux révoltes et aux répressions meurtrières dans tout le pays, pendant plusieurs années.

Ce roman m'a tour à tour captivée et ennuyée. le contexte historique est intéressant mais je m'y suis parfois perdue. Judith m'a rapidement agacée, tandis que Charles m'a fascinée du début à la fin - personnage complexe et torturé qui me faisait penser au Marquis de Sade décrit par Mireille Calmel. La narration est adaptée à ce type de récit à la fois sentimental et historique, peut-être trop affectée par moments, quand même.
Beaucoup de « oui, mais » dans mon avis sur cette lecture, donc. Surtout que la fin... < attention spoil >

• de cette auteur, j'avais beaucoup aimé 'La paupière du jour', dans un autre registre (roman noir dont l'atmosphère, le cadre et l'intrigue rappellent Pierre Magnan)
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Une histoire sombre et néanmoins magnifique sous le fond historique de la Révolution Française.

Il y a deux personnages principaux dans cette histoire, un homme et une femme.

Elle, c'est Judith, une enfant trouvée dans les bois et recueillie par une famille noble du Périgord. Lui, c'est Charles il a grandi dans une famille Noble les de l'Eperai.

Leurs destins vont se mêler à tous les deux pour le meilleur et le pire et surtout le pire ....

Non, ils ne se marieront pas mais ils vont se séduire, se désirer, se haïr, se séparer et peut être enfin s'aimer...

Ma lecture a fait la jonction entre 2016 et 2017. Je pense qu'elle résonnera en moi longtemps.

Je me rends compte que ce que j'aime à chaque fois dans les livres c'est quand des histoires individuelles s'inscrivent dans la grande Histoire. La fiction mêlée à de la documentation !

Ici la Révolution Française est la toile de fond de l'histoire de ces deux personnages et leurs familles. Nous sommes ici au coeur de l'histoire de France , au coeur de sa grande Révolution.

Aussi bien à Paris en direct de la Bastille mais aussi en province dans le Périgord plus précisément.

Myriam Chirousse nous donne là une belle leçon d'histoire et nous place au centre des évènements de la Révolution, grâce à Charles et Judith qui évoluent dans ces évènements.

L'histoire des personnages est rocambolesque à souhait ... Cet amour contrarié par bien des obstacles (dont un m'a il est vrai un peu contrarié...) va faire lui aussi sa révolution...

Cette attirance inexorable nous tient en haleine, j'avoue que le beau brun ténébreux qu'est Charles m'a attiré ... diablement.

Les scènes d'amour sont délicieusement décrites. D'une sensualité brute et sauvage....

Les personnages secondaires sont tous intéressants, je mets des mentions spéciales pour :

- Philippe de Marbourg le mari-ami de Judith

- Guillaume de Salerac, l'oncle de Judith celui qui l'a trouvé dans la forêt, un homme scientifique un peu fou.

- Gaétan Lepailler, le libraire de Sarlat qui deviendra la père de coeur de Judith. Et Mariam sa femme marabout.

- Blanche l'amie de Judith qui sera toujours là.

- Antoine le fils de Judith et de Charles... L'enfant aux beaux yeux noirs.

Un roman avec de l'histoire, de l'amour, de l'amitié et de folles destinées.
Un roman où chacun fait sa Révolution.

Un roman que j'ai apprécié énormément
et que je vous invite à découvrir vous aussi.

Bonne lecture au coeur révolutionnaire !
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait là des fiacres, des carrosses et des brouettes chargées de légumes, des chevaux et des ânes, des chiens pelés et des chats malingres qui se glissaient sous les portes, des poules qui picoraient au milieu des rigoles, des couturières et des modistes qui allaient à pied chez les grandes dames leurs clientes, des manouvriers aux bras nus, des compagnons et des apprentis en tout genre, verriers, menuisiers, tanneurs, teinturiers, drapiers, qui disparaissaient dans les cours où se trouvaient les ateliers pour en ressortir à la mi-journée et s'engouffrer dans les tavernes, des marchands, des négociants sur le pas des boutiques, les bras croisés à côté des vantaux qui s'ouvraient sur la rue, regardant l'enseigne qui se balançait au soleil, encore humide de pluie, des joailliers et des orfèvres, des éventaillistes, des fabricants de peignes et d'objets en nacre et en ivoire, que les comédiennes se faisaient offrir par leurs amants lorsqu'ils ne pouvaient se permettre ni les perles, ni les attelages, ni les petites maisons réservées aux plaisirs, des marmitons, des commis, des crieurs de poisson poussant leurs charrettes, des garçons bouchers un cochon sur l'épaule comme Atlas portant le monde, des boulangers à la triste mine car le grain manquait, la farine était chère, le pain hors de prix et les voleurs habiles, des camelots qui provoquaient des attroupements et empêchaient le passage, le marchand d'oignons grillés promenant son odeur derrière lui, la marchande de violettes qu'achetaient les petits-maîtres rendant visite à leurs petites maîtresses, des étudiants au front froncé de lois, d'équations, d'histoire naturelle ou de géographie, des musiciens avec leurs violons et leurs orgues de barbarie, des bateleurs et leurs singes, des poètes et leurs rimes, des forains, des hordes d'enfants crottés qui se faufilaient entre les jambes, des troupes de mendiants et des bandes de larrons qui galopaient plus vite que les gardes municipaux et disparaissaient en riant sous les portes cochères.
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Paris, loin d'un vieux dragon assoupi sur sa colline, était en ce temps-là une hydre trépidante.
Ceux qui avaient voyagé au-delà des frontières racontaient volontiers que c'était la ville la plus joyeuse au monde, la plus cultivée, la plus scientifique, la plus sentimentale, la mieux construite, la mieux tempérée par l'alternance des pluies et du soleil, qu'on y riait plus fort et qu'on y chantait mieux qu'ailleurs, qu'on s'y insultait pour un rien et qu'on s'y réconciliait sans raison, que le vin y pleuvait à verse et que la galanterie y fleurissait avec la délicieuse liberté des pâquerettes dans les prés. Mais, si Paris faisait es délices des patriotes américains et des espions anglais, la ville avait tout de même un défaut. Plus que de taille, ils étaient nombreux : c'étaient les Parisiens.
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Mais avant ? Avant que jaillisse ce ruisseau maigrelet qu'est la vie de chacun ? Une sorte de tournis me prend quand je pense à ce temps où je n'existais pas. Des siècles et des siècles écoulés avant moi, remplis de saisons et de gens, de famines et de labours, de terres conquises, de corps rongés de maladies, d'inventions merveilleuses ou assassines, de récoltes et de fêtes, de fruits broyés dans les presses, d'empires qui s'effondrent et de villes qui fleurissent au milieu des déserts... Il y eut tout cela avant nous et tant de choses encore. Tant de gens qui sont nés, ont bougé un peu et qui sont morts. Et où étions-nous ? Qu'étions-nous ?
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(...) nous autres mortels, nous passons notre vie hantés par l'effroi d'une seule question : qu'adviendra-t-il de nous après la mort qu'on nous promet ? Où irons-nous quand notre chair sera poussière et nos os un amas de cailloux ? Que serons-nous lorsque nous ne serons plus ? Et le vertige de ce point d'interrogation est si grand, si insupportable, que nous voilà vite enclins à nous inventer des paradis, des mondes au-delà du monde, des vies nouvelles et infinies...
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La [guillotine] avait été conçue par un médecin philanthrope, soucieux d'éviter au condamné l'agonie d'une exécution interminable. L'Assemblée l'avait applaudi : la mort, dans un régime éclairé, devait être brève et la même pour tous, quels que soient la condition ou le crime commis. La noblesse d'une mort par le fer devenait ainsi universelle. Louis XVI, qui avait eu le privilège d'examiner un prototype du temps où il régnait encore, avait suggéré que la lame fût en biais pour un tranché plus net. Un facteur de clavecin fut chargé d'en construire des centaines d'exemplaires. La machine s'installa jusque dans le plus reculé des villages. (p. 246)
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