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Critique de bdelhausse


Reprendre une série n'est jamais évident. Les essais, comme Corto Maltese, Blake et Mortimer..., ne se soldent pas toujours par de franches réussites. Et ce n'est pas spécialement parce que le public est trop exigent. Cela peut être aussi parce que les auteurs s'emmêlent les pinceaux, à force de vouloir trop bien faire...

C'est le sentiment que j'ai pour ce 51e tome des aventures de Spirou et Fantasio.

Les auteurs ont bien planché sur leur sujet. Ils reprennent la série en intégrant dans ce tome tous les "bons" ingrédients, ceux qui ont fait le succès passé. Quelques exemples: le comte de Champignac, Spip qui fait ses petites réflexions amusantes, Zorglub...

Mais... eh oui, il y a un "mais"... Et comme on dit, oubliez tout ce qui précède le "mais".

Les auteurs jouent le mystère, développent une intrigue dont on se rend vite compte qu'elle ne se résoudra pas en un volume. Comme il est aisé d'accumuler les zones d'ombre, les mystères, les choses inexpliquées... comme une sorte de fuite en avant. Vehlmann le fait dans "Seuls", et à force, c'est lassant. Savoir clore, être capable de boucler une aventure et de passer à la suivante, c'est aussi là que réside l'art du conteur. Et je retrouve ici tous les travers qui m'insupportent dans la série "Seuls".

Dans les aventures de Spirou et Fantasio, les aventures à suivre sont assez rares, car ce n'est pas trop la philosophie de cette série. Ne pas respecter cela, c'est -à mon sens- préjudiciable. Cela va à l'encontre de ce que je ressens comme l'essence même de Spirou et Fantasio. Que des histoires se répondent, c'est une chose. Que l'histoire ne se termine pas et que l'on reporte à la suite (et à la suite de la suite) le fin mot de tout, c'est autre chose. Sans doute, je veux bien leur accorder le bénéfice du doute, les auteurs essaient-ils de donner de l'ampleur au récit. Se cantonner à 47 pages, ce n'est pas toujours idéal.

Les auteurs optent aussi pour une approche plus adulte. le trait plus dur, les ombres, les expressions de visages, etc. tout cela donne déjà le ton. On n'est plus dans la période Franquin. On est (me semble-t-il) dans la période Fournier. D'ailleurs, le scénario qui lorgne vers l'écologie, c'est aussi très en phase avec Fournier.

Je tiens Tembo Tabou pour un des meilleurs albums de Spirou et Fantasio, tout comme l'Ankou, respectivement de Franquin et de Fournier, deux albums qui incorporent des éléments d'actualité et qui lorgnent avec un certain militantisme. Mais le traitement de cette facette écologiste est insuffisant dans ce tome 51. On reste très superficiel, par petites touches (amenées par Spip).

Tout au long de ma lecture, j'ai pu visualiser les efforts des auteurs pour plaire au lecteur. Humour, préoccupations sociales, action, Spip, Zorglub, Champignac... mais la mayonnaise n'a pas pris, comme on dit.
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