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Kim Jiyoung est une jeune femme coréenne d'aujourd'hui. Contrairement à sa mère et à ses tantes qui durent quitter tôt l'école et accepter des emplois subalternes pour financer les études de leurs frères, rien ne l'a empêchée d'obtenir le diplôme de son choix et de décider de son orientation professionnelle. Mais, après une brève expérience dans une agence évènementielle, la naissance de sa petite fille peu après son mariage la contraint, bien malgré elle, à abandonner toute ambition personnelle pour endosser le rôle de mère au foyer.


Partant de l'expérience vécue par les femmes de la génération précédente, évoquant les coutumes familiales mais aussi la manière dont l'école et l'éducation enracinent la notion de supériorité masculine dès le plus jeune âge, puis développant le vécu de Kim Jiyoung lors de ses études, de son début de vie professionnelle, et enfin, lors de son mariage et de sa grossesse, l'auteur nous livre un spectaculaire instantané sur la situation des femmes en Corée du Sud : même si des lois en faveur de l'égalité hommes-femmes ont été promulguées ces dernières décennies, même si des progrès se remarquent ne serait-ce qu'en ce qui concerne l'accès des filles à l'enseignement supérieur, la société en général y reste marquée par les traditions patriarcales qui ont durablement façonné les mentalités. Dans les faits, les Coréennes rencontrent de nombreux obstacles lorsqu'elles envisagent de faire carrière : tandis qu'il reste impossible de concilier maternité et vie professionnelle, les discriminations quotidiennes à leur encontre, mais aussi leurs propres comportements, depuis si longtemps conditionnés, les coincent sous un épais plafond de verre.


Le style est efficace et lapidaire, le ton toujours factuel et les arguments confondants dans ce constat accablant et sans appel qui, on l'espère au vu du succès fracassant de ce livre en Corée, pourra peut-être contribuer à la cause des femmes dans ce pays, mais aussi ailleurs, les questionnements posés étant loin d'avoir trouvé toutes leurs réponses dans nos sociétés.


Plongée passionnante au coeur de la société coréenne, réflexion claire et cinglante sur la condition féminine et les inégalités hommes-femmes, ce livre par ailleurs très agréable à lire est à mettre entre toutes les mains.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Nous sommes Kim
*
Considéré comme un phénomène littéraire dans son pays d'origine, la Corée du sud, ce roman propose de nous éclairer sur la condition féminine.
Effectivement, l'auteure nous dresse un portrait peu reluisant de ses compatriotes masculins. Et dévoile - enfin - ce que la femme coréenne subit tout au long de sa vie.
Construit en 6 chapitres (périodes-clés) d'une épouse , qui, arrivée à la trentaine , se met à se prendre pour d'autres femmes, d'autres voix. Schizophrénie? Ras le bol? Dépression? Volontaire pour choquer son entourage? Voilà ce que nous propose l'auteure.
Retracer son parcours de sa naissance jusqu'à la parentalité.
*
De manière simple, directe, sans fioritures, mais très limpide, le message est de dénoncer toutes les inégalités qui concernent les femmes. Avec des chiffres à l'appui, ce roman devient manifeste sur le sujet de la prédominance masculine (le travail, les études, l'accueil à sa naissance....). On tombe des nues quand on voit ce pays si moderne par ailleurs (dans la technologie par exemple) , rester dans des blocages inégalitaires.
*
La parole est aussi donnée à la mère de la narratrice. Une rareté, une pionnière dans le mouvement féministe. Une voix qui s'impose tout en discrétion mais qui permet de faire émerger une réflexion. Petits pas....
Cette voix, c'est l'auteure, qui ose dénoncer, qui parle au nom de toutes les coréennes, qui souhaite changer les choses.
Malgré cette différence culturelle, certaines situations sexistes sont également transposables ici en France malheureusement. Ce livre a une portée universelle. Et je conseille cette lecture à tous les adolescents (tes) du monde entier.
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Kim Jiyoung vit à Séoul. Elle a un mari, une petite fille et un trouble de la personnalité. En effet, depuis quelques temps, la jeune mère au foyer parle avec la voix d'autres femmes. Pourtant, elle ne boit pas en cachette, elle ne se drogue pas et jusqu'à présent son comportement a toujours été exemplaire. Elle n'a pas non plus subi un choc récemment. Non. Pour en arriver là, Kim Jiyoung a simplement suivi le chemin banal d'une femme coréenne banale dans une société où être une femme est une tare incompatible avec les rêves, les ambitions, une carrière ou même un minimum de considération.

En six grands chapitres, Nal-joo Cho nous raconte les étapes-clés de la vie d'une femme comme les autres en Corée du sud.
Kim Jiyoung a grandi dans une famille de trois enfants, deux filles et enfin ! un garçon. le petit roi qui n'accomplit aucune tâche domestique, est toujours servi en premier à table, mange les meilleurs morceaux. Inutile de protester devant de telles injustices, la grand-mère remet fermement les filles à leur place.
En grandissant, Kim Jiyoung se rend compte que le traitement de faveur réservé à son jeune frère n'est pas une exception, plutôt une norme, une règle tacite qu'elle retrouve à l'école, au collège et au lycée. Grâce à sa mère, Kim Jiyoung peut choisir son cursus universitaire. Mais là encore, les étudiants ont des prérogatives dont ne bénéficient pas les filles.
Vient ensuite l'entrée dans le monde du travail. Malgré son diplôme, Kim Jiyoung, comme ses amies, obtient difficilement un entretien. Les entreprises privilégient les hommes et ne s'en cachent pas.
Quand enfin, elle est embauchée dans une société d'évènementiels, la jeune femme travaille d'arrache-pied, gère les dossiers les plus difficiles mais ne bénéficie d'aucune promotion. En haut lieu, on sait bien que dès qu'elle sera enceinte, elle démissionnera, comme la majorité des femmes coréennes.
Et la voilà mère au foyer. Oisive ? Non ! Entre l'entretien de l'appartement, les biberons, les repas, le linge, les couches, Kim Jiyoung est bien occupée. Ce qui n'empêche pas les actifs de traiter les femmes comme elle, d'''épouses parasites'', occupées seulement à dépenser l'argent que gagne durement leurs maris.
Kim Jiyoung, née en 1982 est donc l'histoire banale d'une femme banale qui encaisse, encaisse et encaisse encore, qui observe en silence la façon dont on bafoue les femmes le plus naturellement du monde, leur imposant des choix de vie qui ne sont pas les leurs, des salaires plus bas, des sacrifices, des humiliations quotidiennes.
Un livre coup de poing qui dénonce froidement, sans fioritures, sans effets de style. Juste des faits, étayés par des statistiques et le constat honteux d'un patriarcat assumé, inculqué dès le plus jeune âge avec une valorisation excessive des hommes et des femmes traitées en sujets secondaires. Tout cela dans une société évoluée, moderne et au XXIè siècle. Déprimant…
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Kim Jiyoung vit à Séoul, avec son époux et leur petite fille, elle avait un travail qu'elle a dû abandonner pour s'occuper de « sa famille », alors que son mari rentre de plus en plus tard le soir, à cause du travail. Un jour, tout dérape : elle se met à parler avec la voix et les expressions d'autres personnes. Au début, son mari pense qu'elle est peut-être sous l'effet de l'alcool, mais non, le lendemain cela recommence. Que se passe-t-il ? Est-ce un mode d'entrée dans la schizophrénie, un burn-out ou autre chose ?

A partir de là, flash-back et on revient sur le passé de Kim Jiyoung, son enfance, dans les années 1982-1994, dans une famille traditionnelle : dans la maison seul le père travaille, la mère a dû abandonner son désir de devenir enseignante. La mère de son père vit avec eux, et ne donne jamais un coup de main.

Elle a eu deux filles et lorsque la troisième grossesse se profile, elle est « sommée » d'avoir recours à un avortement thérapeutique car c'est encore une fille !!!! et elle doit se débrouiller seule :

Sa mère est allée toute seule à la clinique et a fait « effacer » la petite soeur de Kim Jiyoung. Ce n'était pas son choix, mais c'était sa responsabilité.

Quelques années plus tard, ils ont enfin un garçon, qui est le roi du monde, rien n'est assez bien pour lui, il y a une hiérarchie bien établie qui fait frémir :

Quand on servait un bol de riz bien chaud, tout juste cuit, l'ordre normal de distribution était d'abord le père, puis le petit frère et la grand-mère. Il était normal que le petit frère mangeât des morceaux de tofu frit, des raviolis et des galettes de viande, tandis que Kim Jiyoung et sa soeur se contenteraient des morceaux effrités ou de miettes.

Les filles travaillent bien à l'école mais donnent un coup de main à leur mère, les hommes de la maison et la grand-mère se tournant les pouces, (rendons justice à cette dernière : elle est très douée pour une chose, critiquer sa belle-fille !)

Cho Nam-Joo nous dresse un portrait de la société coréenne qui fait frémir, tant dans la famille, que plus tard au collège, au lycée, on voit Kim Jiyoung et sa soeur lutter sans cesse pour réussir, faire des études supérieures. La fille aînée finit par écouter sa mère et devient enseignante pour la sécurité de l'emploi, mais Jiyoung veut faire autre chose, des études de communication, car les médias l'intéressent…

L'auteure a très bien construit son roman, elle nous propose quatre périodes dans la vie de son héroïne et met en parallèle la société coréenne et son « évolution » : 1982-1994, puis 1995-2000 avec les études, le harcèlement des hommes dans les moyens de transport entre autres, mais aussi de la part des enseignants, les discriminations parce que ce sont des filles.

Les années 2001-2011 avec les études supérieures et l'entrée dans le monde du travail, et la manière immonde dont les femmes sont traitées, et les années 2011-2015 où Kim Jiyoung doit choisir.

A chaque période, le gouvernement vote des lois pour modifier les choses, mais elles restent toutes dans le placard : la loi interdisant la discrimination homme femme a été promulguée en 1999 mais c'est resté une loi !!!! on a même créé un ministère de l'égalité des sexes !!!

Une phrase en particulier :

D'ailleurs s'il avait confié à Kang Hyesu et à Kim Jiyoung des clients difficiles, ce n'était pas parce qu'il leur faisait confiance, mais parce qu'il ne fallait pas user les employés hommes, réputés pérennes, avec des tâches épuisantes.

Le régime patriarcal a soi-disant été aboli en Corée mais le statut de la femme est loin d'avoir évolué.

J'ai beaucoup apprécié ce livre, la manière dont Cho Nam-Joo l'a construit et son étude de la société coréenne est très bien faite, statistiques à l'appui. Il est dur et fait réfléchir sur les droits de la femme dans les autres sociétés où le patriarcat est bien établi…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Robert Laffont qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure.

#KimJiyoungnéeen1982 #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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« Les femmes ont raison de se rebeller contre les lois parce que nous les avons faites sans elles. »
Cette citation de Montaigne traduit parfaitement le ressenti de Kim Jiyoung, née en Corée du Sud en1982. C'est le constat d'un patriarcat plus pesant qu'une chape de plomb que relate Cho Nam Joo dans ce roman qui n'en est pas un. Trop ancré dans la réalité de la toute-puissance masculine que l'on côtoie à chaque étape de la vie de cette jeune femme.
Dès la naissance, priorité au masculin :
De la viande à diner, seulement pour les garçons. Des vêtements neufs et coordonnés pour l'école, seulement pour les garçons. Ceux qui sont usagés ou dépareillés sont pour les filles. L'argent des études est réservé pour les garçons. Les filles payeront les leurs en travaillant après les cours.
« Combien de fois devrais-je te le répéter ? Les filles ne peuvent pas faire tout ça, c'est trop physique. Ce qui compte, c'est que votre présence à nos côtés nous donne de la force. »
Ainsi parle son mari, super sympa, qui l'aidera lorsqu'elle aura accouché et quitté son travail, beaucoup moins bien payé pour élever le petit qui ne pourra sans équivoque n'être qu'un garçon sinon, il faudra recommencer.

Les petites humiliations s'enchainent, les grosses la ligotent, l'ensevelissent par la mauvaise foi et l'hypocrisie du pouvoir masculin. du père à l'employeur, du mari au collègue, tous règnent sur la condition de la femme.

Cet ouvrage est un cri, un cri amplifié de références et de chiffres dénonçant la suprématie de l'homme. le cri d'une jeune femme coréenne née en 1982, son écho trouvera malheureusement encore aujourd'hui toute sa résonance dans une majorité des pays du globe.


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Ce livre, et je ne m'en étonne pas, a connu un grand succès en Corée du Sud et a été aussi source de polémique. En effet, il permet d'appréhender le destin peu réjouissant des femmes coréennes, à travers le personnage emblématique de Kim Jiyoung .

Six époques de sa vie se déploient, depuis l'enfance jusqu'à l'âge de 35 ans. Et on ne peut qu'être indigné(e) du sort féminin, pourtant à une époque dite moderne. le patriarcat se perpétue, on espère toujours un garçon pour contenter la famille , et il est l'enfant-roi, ses soeurs passant au second plan. Professionnellement ( mais c'est la même chose dans le monde entier...), les femmes sont sous-payées. D'autre part, la pression est forte pour qu'elles quittent leur travail pour s'occuper de leurs enfants.

J'ai trouvé très intéressante cette radiographie de la condition des femmes coréennes. Cependant, je n'ai pas été fort emballée par le livre. Il hésite sans arrêt entre roman et essai sociologique, ce qui m'a gênée. On aimerait suivre essentiellement la vie du personnage mais des descriptions généralisantes ,chiffres à l'appui, viennent court-circuiter le fil de l'histoire, et donnent un aspect artificiel à l'ensemble.

de plus , l'écriture est plate ( peut-être est-ce dû aux difficultés de traduction...) et ne suscite que peu d'émotions chez le lecteur. Kim n'éveille pas non plus tellement notre sympathie.

Mais , et c'est l'essentiel, ce livre a le mérite de mettre l'accent sur les inégalités homme-femme , très marquées en Corée du Sud. Depuis, les choses ont-elles un peu changé dans ce pays? Je le souhaite, en tout cas.
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Dans un article publié dans la presse française, il est aujourd'hui question d'une polémique en Corée du Sud . Il est préconisé aux femmes enceintes de bien prendre soin de leur mari, de ne pas reporter les taches ménagères pour bien gérer son poids ... Vous comprenez l'idée.
Le livre de Nam-joo-Cho est autour de la condition féminine dans la Corée du Sud actuelle. Découpé en plusieurs période , on découvre Kim Jiyoung en 2015, mère au foyer, marié et victime de graves troubles de la personnalité.
Le roman va nous permettre de comprendre comme elle en est arrivée là.

On apprend beaucoup de choses (enfin moi) sur la condition féminine en Corée . Discriminées à l'école, à l'emploi, elles sont souvent écartées des postes à responsabilité. On ne parle même pas des différences de salaires.
La question de la maternité est au centre du livre mais en dire plus serait malvenant pour ceux qui seraient tentés.

C'est un livre qui se lit extrêmement facilement et qui nécessite aucun prérequis sur la culture ou l'histoire coréenne. Son succès phénoménal en Corée tient sans doute au fait que des générations de Coréenne se sont reconnues en Kim Jiyoung.
Personnellement, je n'ai pas forcément été transporté. Ce n'est pas mal, mais pas non plus de quoi monter aux arbres. le style a autant de relief qu'un polder batave, les surprises sont aussi fréquentes qu'un discours sans conneries de Sibeth et finalement , j'ai eu du mal à avoir beaucoup d'empathie pour Jiyoung, du mal à comprendre le lien entre sa maladie et ce qui est raconté avant.
Il n'empêche, il va quand même falloir à un moment donné que la discrimination la plus honteuse de l'humanité cesse et soit sévèrement punie. En ce sens , ce livre apporte sa pierre à la lutte.
Je retiendrai les données sur la Corée , la facilité de lecture et l'approche féminine du sujet qui donne du sens au récit.
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Ce livre coup de poing montre avec brio une photographie de la femme coréenne complètement piégée par une société patriarcale de laquelle elle a vraiment du mal à s'extirper.

C'est l'histoire de Kim Jiyoung , une jeune femme ordinaire , trente - cinq ans mariée , une fille, à l'automne 2015....
Elle a travaillé dans une société de communication jusqu'à la naissance de son enfant .
Sous forme de retours en arrière le lecteur découvre les années de jeunesse de la mère de Kim Jiyoung : elle était restée à la maison pour aider aux tâches domestiques et aux champs jusqu'à ses quinze ans , ensuite à Séoul elle travailla en usine , dans ce temps - là tout le monde pensait que seuls les fils feraient la réussite et le bonheur de la famille , les filles se chargeaient du soin de leurs frères.
En fait , les filles se sacrifiaient et trimaient pour leurs frères .

En six parties :nous découvrons le déroulement de la vie de Kim Jiyoung ,
1982 à 1994 , son enfance et adolescence,
1995 à 2000, ses études,
2001 à 2011 , ses études supérieures et le monde du travail...
D'un style froid, cinglant , clinique, acéré , sans fioritures , ni concessions, la narration est surprenante : l'auteure montre , sur le ton de la discussion les travers de la société coréenne, la disparité dans les études entre les garçons et les filles, la place importante , vitale , du garçon, la suprématie de L'Homme , les traditions pesantes, la discrimination dont les femmes coréennes sont victimes depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte, les petites humiliations quotidiennes , les violences morales , les remarques non appropriées , le manque de femmes aux postes de responsabilité , les candidatures non retenues——-jusqu'à la caricature ——-les missions non intéressantes , les salaires non réévalués , le harcèlement sexuel au travail l'indifférence voire le mépris du père, le silence de la mère, éloquent , malgré ses colères flamboyantes, de temps en temps .... vu les propos rétrogrades, archaïques , de son père ...

Kim Jiyoung est le miroir de la condition féminine en Corée «  Les garçons disaient des filles qu'elles étaient «  des fleurs ou des petites lumières rares , comme s'ils les chérissaient , en même temps, entre eux , ils se félicitaient d'être de bons garçons , généreux , forts , facile à vivre , de vrais piliers pour le club, ils décidaient de tout....... ».
Kim Jiyoung n'accède pas à ses rêves , elle élève son enfant en renonçant à sa vie, à son travail, à ses rêves , à tout ce qu'elle était :
«  Et je suis devenue quoi, une mère - parasite ?
Qu'est ce que je dois faire maintenant ?

Un livre brut qui bouscule, révolte , émeut, touche , fait réfléchir ...
Un livre à lire absolument ....
«  Sur les poussières sentimentales accumulées, une étincelle était tombée ,et la plus belle époque de sa vie brûla vainement pour ne laisser qu'un tas de cendres » ....
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Une toute dernière lecture appréciée et intéressante... même si je ne partage pas totalement l'engouement général de la plupart des lecteurs...

De la difficulté de naître femme en Corée...dans les années 80...

Nous faisons connaissance avec Jiyoung, le personnage féminin central, épouse et mère d'une fille unique. Son mari s'inquiète de sa femme qu'il ne reconnaît plus, qui se met à changer de personnalité et à parler avec la voix, les propos de certains de ses proches, féminins (sa belle-mère, sa mère, une amie disparue, etc)

Son mari l'accompagne chez un psychiatre... pour la soigner et comprendre
ce qui lui arrive. Cette astuce de narration me paraît superflue et n'apporte
pas grand chose de plus à l'histoire même...de Jiyoung dont on découvre sur plus de 35 ans le parcours du combattant comme toute femme en Corée, les discriminations et humiliations incessantes... comme celles subies par sa propre mère...


Parallèlement, l'auteure nous offre les réalités statistiques, économiques touchant l'existence des femmes dans son pays: les études, le travail, l'abandon obligé pour élever son ou ses enfants, les rêves abandonnés, le mépris , en même temps, des mères au foyer...La préférence ,les prérogatives, les faveurs dont bénéficient les seul fils, les seuls garçons, les petites filles se devant déjà toutes petites de se dévouer pour leur (s) frère(s), etc.Tristes réalités qui coupent les ailes des femmes,
ne leur permettant pas d'exercer leurs capacités et compétences...ou si rarement !!

"Pourtant, à chaque étape décisive de la vie, l'étiquette -femme- revenait pour brouiller la vision, retenir la main tendue, faire marche arrière. C'était tout à fait déroutant."(p. 82)
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Kim Jiyoung, née en 1982 est un récit de la jeune Kim de sa conception à la quarantaine, dans lequel les grandes périodes de la vie sont évoquées et abordées et qui permet d'analyser la Corée et sa vision des femmes. Ce récit pourrait être celui de la vie de toutes les femmes coréennes dans une société profondément orientée vers la prééminence masculine. Dès la conception, l'angoisse d'attendre une fille se fait sentir et vire au cauchemar quand, après deux filles, la troisième grossesse en annonce une troisième...Dès lors c'est la société elle-même qui institutionnalise l'avortement, déstabilisant le ratio des naissances garçons/filles. L'école maternelle n'est pas non plus le monde protecteur qu'il devrait être puisque les filles bénéficient d'une alimentation moins riche, de moins d'exercices physiques, elles sont moins sollicitées car considérées comme moins importantes. le traitement de défaveur continue avec un accès moindre aux études et surtout l'obligation sociétale et habituelle de renoncer à un emploi en cas en mariage, la femme devant se dévouer à son mari et son ménage. Quand elle parvient neanmoins à conserver un emploi, souvent de second rang, le même choix de renoncement s'offre à elle si elle veut un enfant. Etre une femme s'avére donc en Corée un parcours de vie difficile, nécessitant force de caractère au point de quelquefois perdre la raison.

Nam Joo Cho livre avec Kim Jiyoung, née en 1982 un récit assez édifiant de la société coréenne et surtout le témoignage sur la vie de la femme coréenne. de la procréation à sa mort, la femme est considérée comme moins importante que l'homme et grâce aux informations à la fin de chaque parties du récit, Nam Joo Cho restitue chiffres et pourcentages qui donnent son caractère d'observation quasi scientifique au texte. Lire ce témoignage permet d'apprécier pleinement le fait d'être une femme dans la société occidentale et d'être la plupart du temps et plus souvent, considérée d'égale à égale avec les hommes.
Édifiant, à lire absolument
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