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EAN : 9782350870298
117 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (27/04/2006)
3.59/5   27 notes
Résumé :
Parfois il suffit de manger pour que tout où presque, puisse être dit. Pour la narratrice Klara Séli c'est une aubaine, car Zsuzsa et Péter, ses parents, ne lui ont rien dit. Ils ne lui ont rien transmis de leur histoire, restée cadenassée derrière le rideau de fer. Même leur langue maternelle, ils l'ont comme oubliée. Seule concession à leurs origines, la cuisine de Zsuzsa entre goulasch et tokaji. Klara va chérir ce lien. Son alphabet intime sera ces voyelles papr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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De leur passé hongrois, Péter et Szuzsa n'ont rien voulu dire à leur fille Klara. Tout juste sait-elle qu'ils ont fui leur pays après l'échec de l'insurrection de 1956. Ils ne lui ont même pas transmis leur langue, qu'elle entend parfois quand sa mère téléphone en Hongrie ou quand son père papotait avec Mme Suba, dans la petite épicerie de la rue Sévigné. C'est donc par le goût que Klara a exploré la voie de ses origines. A coup de beignets d'abricot (farsangi fánk), de biscuit roulé (beigli), de chou farci (töltött kásposzra), de salami et de Tockay qu'elle s'est approprié cette Hongrie, si menaçante derrière son rideau de fer, et en même temps si irrésistiblement attirante. A l'occasion d'un deuil, elle fait une incursion dans ce pays dont elle a tant rêvé, mais c'est après la chute du mur qu'elle part à la conquête de Budapest et des souvenirs familiaux.

Un bien beau livre sur la transmission et la quête des origines à travers la gastronomie. Une découverte par le goût de la Hongrie et de ses saveurs par une héroïne privée de sa langue et de son histoire. C'est riche, goûteux, gourmand, sensuel, gai et piquant. La Hongrie se dévoile, de son passé douloureux à sa liberté retrouvée, de l'insurrection réprimée à l'optimisme retrouvé. Sans ses parents qui ont préféré tout oublié, Klara s'est réapproprié la langue, la culture, l'âme hongroises.
Aux effluves de la cuisine magyare se mêlent de belles réflexions sur l'exil, la famille et la seconde génération privée de son passé. A déguster sans modération.
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Un très beau roman, où la narratrice Klara, part à la recherche de ses origines. Ses parents ont fuit la Hongrie pour venir s'installer en France et ne lui ont jamais parlé de leur pays d'origine. Jusqu'à ses 11 ans ou elle découvre la Hongrie pour la première fois.
Va suivre ensuite une véritable quête sur ses origines et elle va nous faire découvrir la gastronomie hongroise (les dix chapitres courts portent le nom d'un plat traditionnel), la langue, les coutumes..... sur fond d'évènements historiques qui ont marqué le pays.
Un bel hommage a la Hongrie, dont on parle rarement et un premier roman prometteur.
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Un grand merci Viviane Chocas pour votre invitation.
J'ai adoré visiter le Marais, "rougeoyant décor de charcutailles" et rencontrer l'épicière du bazar magyar qui roulait les R de ses strrrudels crrroquants à souhait au rythme d'une langue inconnue.
Me voilà encore toute énivrée du paprika qui baigne les lieux de son parfum venu d'ailleurs.
Quelle merveilleuse idée d'associer les moments forts de la vie de Klara, fille d'immigrés hongrois, dont la langue a été tuée, à une oralité sensuelle, un retour aux saveurs de l'enfance pour aborder le pays interdit "où seuls sont supportés les effluves des origines".
Le biscuit roulé était succulent et le culot de la future bachelière à l'oral du bac aussi. Gonflé tout de même de prétendre parler magyar, lorsque l'on n'en connait que de simples mises en bouche!
"Fantasztikus"
"OK"
Il m'a bien plu ce photographe de Budapest, mais le chou farci de la maman... bon je passe!!!
Le mur de Berlin, la liberté,l'émotion,l'hymne national, ça c'est du reportage et accompagné d'un verre de Tokey,j'en redemande!
"Finom" C'est bon. Et en plus, chez vous j'ai appris plein de mots.
Ces "galuskas", une merveille!
Le secret de famille était la touche finale pour déguster les crêpes aux noix.
Promis, je reviendrai: se divertir tout en dégustant votre écriture savoureuse c'est du cinq étoiles!
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Née en France de parents hongrois, l'auteur ne connait de la Hongrie que quelques parents venus en visite et surtout quelques plats locaux rituellement faits par ses parents. de la langue, rien. du pays, rien. Des événements de 1956 non plus. On les appelle "les événements" mais tout est fait pour oublier ces années et s'intégrer au pays d'adoption, la France. Pourtant l'auteur est attirée par cette langue qu'elle ne connait que par les plats et les ingrédients qui, alors, forment des mots rudes qui s'allient à la saveur particulière des mets. Quand elle devra aller à Budapest en tant que journaliste en 1989, elle reconnaîtra cette langue et y associera tout de suite ses souvenirs culinaires. Et l'émotion va surgir, violente.


Dans ce récit qui n'est, au départ, que l'évocation d'un pays d'origine, thème assez récurrent, l'émotion surgit vraiment dans la seconde partie. C'est là que l'auteur va découvrir ce pays à l'occasion de la chute du mur de Berlin et du rideau de fer. La violence des émotions qui secouent alors les Hongrois se mêle à ses émotions à elle en découvrant ce pays et cette langue jusque là à peine découverte. C'est vraiment un joli récit qui parle de la recherche des racines et aussi de l'importance de la cuisine comme lien entre les hommes !

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Evidemment, sur une lecture aussi savoureuse, il est plus que tentant de filer la métaphore gastronomique...

Parce que ce livre raconte le plaisir premier, celui de la bouche, les mets et les mots, étranges, différents, d'autant plus porteurs de sens et de sensations.

Nous suivons le parcours de Klara, de l'enfance à l'âge adulte, dans sa quête, sa reconquête d'une langue, d'une culture, d'une identité reniées, à travers l'association de consommes aux sonorités mystérieuses et le goût du paprika. Je me suis prise d'affection pour ce personnage, son obsession, ses bravades.

Ce roman est un véritable plaisir de lecture, offrant un double contexte historique très intéressant, le premier personnel et familial, le second marqué par les événements politiques, ceux qui firent construire un mur coupant Berlin. le récit alterne pertinemment ses deux histoires intimement liées, ces deux regards que porte Klara - qui la portent -, l'un tourné vers l'extérieur à la recherche de l'âme hongroise qu'elle tente de se réapproprier, l'autre tourné vers l'intérieur à l'affût des résonances.

La plume est fine, le ton parfois léger, pratiquant en douceur l'autodérision et la répartie ironique, puis s'attarde un moment plus en profondeur sur l'exil, ces conséquences sur la deuxième génération, sur le périple de la première. Ce roman se lit le sourire aux lèvres. La part de réflexion m'a paru d'une justesse qui m'a impressionnée, d'une humanité qui m'a touchée.


Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Née en France de parents nés au-delà, c'est par les mets sur la table, et le croquant sous la dent, le piquant de la salive, la résonance du tube digestif que j'ai abordé ce continent interdit d'où venaient ces deux-là qui m'avaient conçue.
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Non, ce qui pèse cruellement pour l’individu nostalgique, c’est cette ignorance de ce qu’il aurait pu devenir... s’il était resté là-bas. S’il n’avait pas fait ce qu’il a pourtant fait. C’est d’être privé de tout pouvoir sur cette autre vie à laquelle il a échappé. Sur cet autre soi-même, qui déambule, fantôme condamné à ne pas vieillir. Aurais-je été plus beau, plus riche, plus célèbre, plus heureux, plus malheureux, si différent, si j’étais resté là-bas ?
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Tu as bien entendu un problème de langue!Oui ma fille,car figure toi qu'une langue ça vit! Ca s'agite,ça s'encanaille,ça prend des coups,ça fait des découvertes,ça évolue...Ou ça dépérit!Et je sais moi,combien il faut habiter une langue pour lui permettre de mûrir,de bien vieillir! L'habiter par nos gestes,par nos corps,l'habiter par chacun de nos pas,chacune de nos colères,de nos envies...
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Le miracle du Rakott palacsinta tient à l'incroyable légèreté de la pâte à crêpe, qui plisse en ses rebords comme la robe des pois de senteur. C'est un gâteau extraordinairement digeste en dépit des apparences, qu'on ne peut cuisiner (et avaler!) que lorsqu'on croit encore à tout ce qui reste maternel, grand-maternel, à tout ce qui reste.
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Avant même ma naissance,et peut-être pour me permettre d'entrer dans un monde à leur sens lavé de tous soupçons,la langue hongroise avait été violemment rejetée de leur intimité,eux qui adolescents avaient pourtant appris à s'aimer en magyar.Mais il me semble aujourd'hui que Zsuzsa retenait encore une part infime de l'amour de Péter dans chacune des bouchées avalées.
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Video de Viviane Chocas (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Viviane Chocas
LA GRANDE EMISSION vendredi 03 février 2012 Je vais beaucoup mieux que mes copains morts, Viviane Chocas, Editions Héloïse D'Ormesson Rosa Bonheur Liberté est son nom, Gonzague Saint- Bris,Editions Robert Laffont
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