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4,21

sur 8130 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Immense classique de la littérature française, "Les liaisons dangereuses" retracent la partie d'échecs flamboyante entre la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont. Sauf que leurs pions sont les êtres humains qui les entourent, leurs coups les lettres qu'ils s'envoient et la fin de la partie le déshonneur ou la mort...

Ma première lecture, faite au temps de mon adolescence, m'avait séduite et laissé le souvenir fort d'une histoire profondément amorale mais tout aussi profondément jubilatoire. De même d'ailleurs pour le très bon film de Stephen Frears. Lors de ma relecture ces derniers jours, j'ai aussi pris beaucoup de plaisir, mais vu tout autre chose.

Les premières lettres m'ont donné le sourire, tant j'étais contente de ma complicité retrouvée avec ces deux héros si brillants, si fins et si indépendants qu'ils pouvaient mener leur vie à leur guise. Puis j'ai apprécié le talent de l'auteur qui parvient à donner en 3 lettres une personnalité à tous les personnages secondaires, en adaptant le message, le ton et le style. Ensuite, je me suis régalée de ce passage archi-connu où Valmont joue sur les mots... et avec sa belle amie Emilie, ou ce passage oublié rempli de réflexions intéressantes sur les femmes d'un certain âge, probablement encore applicable aujourd'hui. Et pour finir...

Non, pour la fin je ne peux pas dire que j'ai pris du plaisir. La fin m'a profondément dérangée et elle m'a laissée assommée, nauséeuse, dégoûtée. Certes, il y a officiellement une morale à cette fable libertine, mais elle vient bien tard et n'épargne pas les innocents, les bons ou les faibles... A force d'orgueil et de jalousie, la marquise et le vicomte ont oublié qu'ils jouaient avec des sentiments et des personnes, et leur jeu a eu des conséquences terribles pour leurs pions, qui n'avaient pourtant rien demandé.

Au-delà de ça, j'ai été atterrée par la peinture de l'humanité faite ici, d'un côté les gens intelligents, forcément machiavéliques et immoraux, de l'autre les idiots, les faibles ou les naïfs. Avec à peine une vieille tante, à la fois lucide et généreuse, pour sauver le monde !

Ne croyez pas que je n'ai pas aimé ma lecture, au contraire. Elle m'a fait passer par des sentiments variés et s'est révélée riche et intéressante. Bien plus que le dossier joint à mon édition (pour les lycées dans les Années 1990), assez pauvre, qui m'a juste intéressée pour sa biographie du militaire Choderlos de Laclos.

Challenge Multi-Défis et challenge PAL.
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Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

N'ayez crainte ma bourgeoise que « j'obsièque(eue) » votre cul, à presser une fesse après l'autre pour le simple plaisir d'y libertiner un doigt ou deux dans l'antre d'une folie purement humidifiée par ce désir ardent qui « ma bite » jour et nuit entre vos cuisses…

Quel plaisir de jouer à sein ni tripote, à manipuler ces lubricités les plus inavouables, transformer le défi en jeu infâme et cruel, jusqu'aux dérives honteuses de l'amour, comment peut-ont ne pas chavirer « glorifiquement » dans le glauque sans lendemain ?

La goutte à l'air, voilà que je me sauve déjà vers d'autres petites chattes, par défi pensez-vous, ou par mépris assurément… Ô détestez-moi, détestez-nous, nous ne sommes que légèreté, un sourire insouciant, assumé, le reflet d'une société hypocrite d'infidélité, d'immoralité…

Allons bon, ne soyons pas si hâtif à juger la manipulation libertine sur « autretruie »

Mais l'amour un jour ou l'autre s'invite à l'indifférence bestiale d'une baise entre deux poubelles, résistons à cette délicieuse passion et douce folie qui causera routine et enfant sur le long chemin de la monogamie, je n'ose imaginer cette vieille chose m'aspirer après tant d'années avec autant d'entrain que la rossée du matin, qui chaque jour dépose ses gouttes arrondies et cristallines au sommet de l'herbe fraiche du voisin…

La tentation est tentatrice de tremper sa faiblesse dans la boite de pandore ouverte à l'occasion d'une soirée d'ennui glorifié par un sommeil agité par cette fatalité traitresse d'un amour infini, sans limite, fusionnel, inconditionnel, ardent et brulant, il faut souffler sur la baise jour après jour, mois après mois, années après années, ses seins tombent, ses rides s'affirment prennent de l'ambition, sa peau se plisse, son bide « s'affesse », mais je l'aime comme au dernier jour… et quelle beauté…

Valmont se joue, s'ennuie, et se brise d'un sentiment nouveau qu'il ne sera apprivoiser à temps, ce héros est un délice de perversité, un personnage fantasmant de génie, accompagnée d'une Merteuil « suce cul lente » de vice et de noirceur, insatisfaite et mal baisée…

Quelle histoire mes amis, quel plaisir sein, que le cul pour le jeu, sans limite, si ce n'est l'amour unique et sans condition, soyez-fous, gourmand, honteux, amusez-vous, explorez-vous, jouez à en perdre la raison, les jambes chancelantes de plaisir, manipulez à des seins lubriques vos fantasmes les plus fous, il faut savoir se marrer ne pas rougir, ne pas se scandaliser pour une pratique de traverse, soyez curieux de découvertes perverses…

A lire bien évidement…
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Les nouvelles couvertures Hugo Poche Classique ravivent les classiques ! Et ce roman épistolaire ravive mon affection pour ces plumes françaises ou anglaises du 18ème : Aussi intrépides qu'élégantes, leur apparente complexité recèle de façons d'exprimer subtilement et sans vulgarité des propos les plus réfléchis aux plus coquins. Les lettres qui le composent imposent chacune le style de leur auteur : vif et pimenté, malicieux, machiavélique, désespéré ou encore ingénu, qui anime le texte et les personnages. A une époque sans réseaux virtuels, nos protagonistes s'écrivent presque tous les jours. Et c'est en recoupant les propos de chacun que se joue, sous nos yeux curieux, les comédies et drames de cette bonne société.
L'agencement soigné des lettres évite toute répétition inutile d'anecdotes. le ton est stimulant puisqu'il s'agit de la vengeance d'une femme du monde qui, après avoir été trompée, se comporte en vraie manipulatrice des jeux de l'amour qui l'entourent, en ne laissant rien au hasard ! Les épîtres sont donc piquantes, osées et provocantes, mais enveloppées d'un langage pur et châtié, ainsi que de tournures parfaites qui mettent en musique les plus sages pensées comme les plus parfaites saloperies. Un vrai plaisir de lecture pour qui aime à la fois la langue de ce siècle, mais aussi les récits enlevés et les histoires pimentées, l'ironie masquée d'artifices grammaticaux savamment orchestrés, les réflexions que, seul, le temps que l'on prend à écrire manuscritement permet.


Le vicomte De Valmont et la marquise de Merteuil sont deux amants terribles que leurs déceptions amoureuses ont rendus volages, amers et manipulateurs. N'ayant pas eu l'occasion de se venger, ils jouent maintenant avec les autres pour être ceux qui blessent plutôt que les victimes. Mais c'est sans compter sur l'arrivée de Cécile, débutante candide que sa mère veut marier… à l'homme qui a jadis planté notre exquise marquise ! Cette dernière va alors devenir la « protectrice » de Cécile, la pousser dans les bras d'un autre avant son mariage et lui faire détester son mari désigné, dans le seul but que celui-ci réalise un mariage malheureux. Machiavélique, vous dites ? Et vous n'avez encore rien vu ! Car c'est son ami-mant volage le vicomte qu'elle voulait jeter dans ses bras ; Seulement il est déjà pris… par une autre entreprise de séduction factice. La Marquise, s'apercevant qu'il pourrait bien être en train de tomber amoureux d'une autre qu'elle, qui par ailleurs ne veut pas de lui (vous suivez ?), une dévote mariée qui plus est, ne peut s'empêcher de pervertir le jeux en le mettant au défi de prouver ses prouesses… par écrit. L'autre ne pouvant évidemment pas résister à l'envie de prouver son talent, les paris sont pris. Et l'entrelacs des échanges s'enrichit encore lorsque les liens familiaux et hypocritement amicaux se mêlent à la fête des sentiments amoureux, ou de leurs pulsions simulées, et viennent les stimuler.


****

Ce que j'aime dans les classiques, c'est que tout est transposable encore aujourd'hui : histoires autant que sentiments, le tout lové dans des tournures jouissives. Lorsque la victime du vicomte subit un véritable harcèlement épistolaire de sa part, ça a quand même plus de cachet qu'un « vas-y t'es trop belle, file-moi ton 06 ou j'te viole dans la rue » : le lecteur a la satisfaction de voir Monsieur Volage se creuser la tête en fioritures travaillées pour parvenir à ses fins, même si ça sonne bien plat et creux à côté de la sincérité débridée des autres lettres alentour. D'ailleurs, ses lettres à sa victime sont les moins passionnées et passionnantes je trouve : elles ont été mon petit bémol de l'ensemble. La marquise, en revanche, est bien plus fine à l'analyse des gens et comportements, bien plus douée pour anticiper et improviser des stratégies croisées, quand le vicomte peine à accomplir son seul défi. Cette femme, sous son verni bien poli, est en réalité plus machiavélique et dangereuse, à l'image des liaisons qu'elle crée et manipule sans effort à son avantage…!


Comme dans l'amant de Lady Chatterley cependant, la réputation sulfureuse de ce roman doit plus aux agissements suggérés qu'à ceux décrits, même s'ils demeurent moralement répréhensibles aujourd'hui. Il n'en demeure pas moins un joyeux… bordel, orchestré de main de maître par l'auteur et soutenu par une plume appréciable, d'un temps que les moins de vingt ans ont peut-être du mal à imaginer, mais où les scandales n'avaient pourtant rien à envier à ceux des Ch'tits à Mykonos (où dieu sait où d'autre) : de bal d'apparat en séduction de salon, de tenues bouffantes en bouffons masqués, de manches à dentelles en effets de manches truqués, regarder sous les jupes longues, de filles faussement pudibondes, semble un sport national à prendre très au sérieux - si vous êtes une femme, et que vous ne voulez pas vous faire b… croquer !
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L'intrigue, et le mot prend ici tout son sens, est fort accrocheuse, tapie au coeur d'une toile d'araignée tissée par la noirceur des maitres du jeu, qui resserrent leur piège, lettres après lettres.
Et c'est tout le charme d'un roman épistolaire : point n'est besoin de présentation des personnages de subterfuges pour établir chacun dans son rôle : l'échange écrit entre les personnages y suffit.

Rapidement, après quelques missives, on y est : la jeune jouvencelle sortie du couvent, qui tombe amoureuse du beau chevalier Danceny mandaté par sa mère moins pour lui conter fleurette que pour lui enseigner la harpe, le maléfique vicomte De Valmont, séducteur sans vergogne, véritable Don Juan narcissique et amoral, et Mme de Merteuil, veuve, libertine, et susceptible.qui fut l'une des conquêtes De Valmont, et rumine une vengeance à la hauteur de son humiliation d'avoir été comme les autres délaissée après la conquête. Les autres personnages sont des faire-valoir, mais n'en détiennent cependant pas moins une place fondamentale.

On écrit donc beaucoup, et fort bien, (trop bien peut-être…j'y reviendrai) pour arriver à ses fins. La jeune demoiselle de Volanges prend sa plume pour créer les bases d'une relation avec Danceny. Sans doute cette passion naïve serait-elle morte dans l'oeuf, si Mme de Merteuil n'y avait pas trouvé l'occasion de se venger de de Gercourt un de ces anciens amants, et futur mari de la donzelle. Et quelle victoire si la fiancée n'est plus pucelle…

Valmont mène le combat sur plusieurs fronts : la jeune de Volanges est une proie peu appétissante, mais l'inimitié qu'il éprouve vis à vis de sa mère le pousse à entreprendre la jeune fille, même si son combat majeur est d'un autre ordre : s'attaquer à une proie plus rétive, la chaste présidente de Tourvel…

On voit donc à quel point les relations entre les personnages sont complexes et seul le lecteur est le témoin privilégié du tableau puisqu'il bénéficie d'une vue d'ensemble sur la correspondance.

Bourreau ou victime, chaque personnage se construit avec ce qu'il livre dans sa correspondance. Pas de guide de lecture et de décryptage par l'auteur : les confidences et les événements sont les témoignages et l'interprétation est confiée à la sagacité du lecteur. Pas de difficultés à ce niveau, les confidences sont explicites et les liens vite établis
Par contre, en ce qui concerne le style, il faut s'accrocher. Proust me semble une lecture de santé pour un lecteur d'école primaire, en comparaison. Les épistoliers usent et abusent de doubles négations entrelardées d'imparfait du subjonctif, ce qui rend l'ensemble très pesant Impossible pour moi de le lire d'une traite, même si, et c'est ce qui m'a incitée à poursuivre malgré tout, l'on est curieux de découvrir le dénouement.

Un classique du XVIIIè, siècle des Lumières et du libertinage, à lire ou relire.

Challenge pavés Babelio 2015-2016

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Lorsque Laclos publie les Liaisons dangereuses, le roman est encore un genre en gestation, aux règles indécises et mal définies. Ce livre a été écrit en 1782, quelques années avant la Révolution française. L'intrigue se découvre petit à petit. Madame de Merteuil veut se venger du comte de Gercourt avec qui elle a eu une liaison. le Vicomte de Valmont devient son complice pour le meilleur et pour le pire. Gercourt doit se marier avec une belle jeune femme nommée Cécile de Volanges qui vient juste de sortir du couvent. Valmont fait faux bond à la Marquise car il a des objectifs bien plus intéressants : il veut séduire la Présidente de Tourvel, personnage moral qui a de solides convictions religieuses. On voit la relation du Vicomte et de la Marquise (anciennement amants) se détériorer peu à peu. le roman est original par son style et sa structure, nous suivons divers points de vue qui permettent de voir l'histoire avec les yeux des protagonistes eux-mêmes. J'ai trouvé que les échanges entre les personnages étaient admirables, l'auteur a su jouer avec les styles tout en gardant une certaine fluidité. le roman a été jugé scandaleux à l'époque car les personnages s'adonnent au jeu de l'amour et de la séduction en participant au libertinage des moeurs. Chaque lettre venant se combiner aux autres permet de voir l'évolution des aventures amoureuses entre les personnages. Madame de Merteuil et le Vicomte de Valmont sont des personnages diaboliques dont je me souviendrai un long moment. Laclos analyse les moeurs avec beaucoup de finesse, il a rendu son récit vraisemblable au possible. Les complots, les manoeuvres et les tromperies sont nombreux dans ce roman. A lire au moins une fois dans sa vie pour découvrir une pépite inoubliable.
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Une fois n'est pas coutume, je n'ai pas envie de raconter la trame de ce roman. Je préfère largement, si vous ne l'avez pas lu, vous laisser la découvrir par vous même. Sachez seulement que cette oeuvre est un roman épistolaire (uniquement composé de lettres) sur fond de libertinage. Voilà, cela vous plante bien le décor.
J'ai réellement adoré ce livre. Et heureusement, car il comporte plus de 500 pages ! Mais je vous promets qu'il vaut la peine d'être lu. Je n'avais jamais lu de roman épistolaire et j'ai beaucoup aimé cette forme de roman, c'est très original. Les personnages se livrent à des jeux de persiflage, il y a sans cesse des sous-entendus, de l'implicite... D'ailleurs, tout est dit dans ce roman à demi-mots, suggéré, tout est très fin. J'avais peur de me lasser de ce long recueil de lettres mais il n'en fut rien, bien au contraire !
Ces lettres sont savoureuses, en particulier celles échangées entre Valmont et Merteuil : le ton est acerbe, la verve est toujours là. J'ai à la fois adoré et détesté ces deux libertins, prêts à tout pour parvenir à leurs fins, n'ayant aucune pitié pour leurs malheureuses victimes. Leurs manigances sont tout simplement géniales, délicieuses, il y a sans cesse des rebondissements. Il y a des scènes vraiment très drôles, racontées avec humour et ironie. La façon dont ils se jouent de la naïveté des autres personnages (Dancecy, Cécile...) est odieuse mais géniale. Ils ne sont jamais à court d'idée pour faire succomber leurs proies respectives. Leur relation est inégalable, un peu à la "je t'aime, moi non plus". Ils oeuvrent de concert mais sont toujours prêts à railler l'autre voire pire (la fin du roman si vous l'avez lu...) !
Cette subtilité dans l'écriture, cette finesse d'esprit pour évoquer les scènes crues m'a vraiment plu, cela m'a changée de toute cette vulgarité qui nous entoure malheureusement...
Que la situation de Mme de Tourvel est tragique, prise au piège de l'amour sans possibilité de retour, sans parler de Cécile... Tous les personnages apportent vraiment quelque chose, toutes les intrigues mêlées sont intéressantes. Je craignais de ne pas aimer ce livre, d'y trouver des hésitations sans fin, des histoires qui tournent en rond... Et comme vous l'avez compris, c'est tout l'inverse.
Il y a eu un seul moment dans le livre où j'ai eu un peu plus de difficulté, où j'ai relevé quelques longueurs mais rien qui puisse gâcher le plaisir de ma lecture.
La fin m'a vraiment surprise, je l'ai beaucoup aimée. Elle est à la hauteur du récit, assez cruelle, et le parachève magnifiquement. Jusqu'à la dernière page je me disais "Mais non, ce n'est pas possible !".
Je vous le conseille bien évidemment et vous encourage à le découvrir si ce n'est pas déjà fait (allez, c'est l'été !)
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Ce roman traînait dans ma PAL depuis tellement longtemps...

Pourtant, j'avais commencé sa lecture, il y a de cela bien longtemps, mais le style épistolaire et la baratin tarabiscoté utilisé à cette époque m'avaient paru tellement fastidieux que je n'avais pas accroché et je l'avais reposé définitivement.

Que je croyais.

Vive les challenges littéraires qui nous motivent à nous pencher sur ces romans perdus dans le fond de nos biblio.

Je laisserai à Valmont le soin de vous déflorer l'histoire, si jamais vous ne la connaissiez pas.

Sinon, je pourrais vous dire que je viens de lire 380 pages de machiavélisme ! A croire que la marquise de Merteuil et le vicomte De Valmont sont les descendants directs de Machiavel.

La vengeance entraînant des dommages collatéraux, vaut mieux pas de trouver dans les parages de la marquise et du vicomte. Surtout si vous êtes un mâle et que la marquise de Merteuil a décidé de s'offrir votre tête pour le petit déj.

Pareil si vous êtes une femme fidèle qui résiste. Cela poussera Valmont à tous les artifices pour vous attirer dans ses rets. Une femme qui est parée de toutes les vertus, que à côté, la Vierge Marie fait pâle figure, une femme qui se refuse, c'est bien plus excitant pour le vicomte que une qui les écarte tout de suite. le gibier n'en sera que meilleur une fois la chasse terminée.

De même que l'oie blanche en provenance direct du couvent et qui doit marier un vieux mec plein de thunes. C'est si bon... et la puisque la marquise lui demande si gentiment, Valmont peut courir deux lièvres à la fois.

J'ai bien souvent écarquillé les yeux en lisant leur prose et toutes les stratégies retorses qu'ils élaborent pour arriver à leurs fins. le pire est quand la victime que Valmont décide d'instruire est mineure d'âge (15 ans).

On peut comprendre le scandale que le livre fit à l'époque. Les pires travers de l'aristocratie s'y trouvent.

C'est du joli, tout cela ! Je ne regrette pas de m'y être penché à nouveau sur cet ouvrage.

Attention, je vous avoue tout de même que j'ai commencé la lecture le 2 octobre et que je l'ai terminé le 29 octobre (de la même année, hein, n'exagérons pas).

Entre les coups, j'ai lu d'autres livres tellement celui-ci me prenait du temps. Les tournures du langage sont bien souvent lourdes et il vaut mieux être attentif pour comprendre de qui Merteuil veut se venger et toutes les petites subtilités de l'histoire.

De plus, mon édition (vendue avec le journal "Le Soir" à l'époque) avait les paragraphes qui commençaient tout en haut de la page, allait tout en bas et bien sur les côtés aussi. Voilà une raison de plus à la longueur de ma lecture.

Moralité de l'histoire ? Les dégâts fait autour De Valmont et Merteuil sont incommensurables; on est puni par là où on a péché; il vaut mieux sortir "couvert"; l'amour rend les femmes complétement débiles (et les jeunes hommes aussi); la vanité et l'orgueil mènent tout droit dans le talus et un jour, tout se paie... Et cash !

Un roman de plus qui m'a marqué, un !


Lu dans le cadre du challenge "Badinage et libertinage" organisé par Minou, dans le cadre du Challenge "Romans Cultes" de Métaphore, dans le cadre du challenge "La littérature fait son cinéma" de Kabaret Kulturel ainsi que dans le cadre de l'Objectif PAL Noire à Zéro en partenariat avec Georges et L'Or et de mon propre challenge "Vingt mille lieues sous mes étagères".

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Liaisons dangereuses : check !
Cette introduction bien vulgaire pour avouer que je l'ai ouvert plutôt par devoir, comme on le fait de ces livres « qui doivent être lus » - tout en me doutant bien que s'il faut les avoir lus, c'est qu'il y a de bonnes raisons.
Qui ne manquent pas en l'occurrence : langue irréprochable, pleine, fine et ciselée ; format épistolaire d'une étonnante modernité ; stupéfiante libéralité des moeurs ; personnages fouillés ; intrigue captivante…
Tout est là dans ce joyau, à lire effectivement !
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Les liaisons dangereuses, roman épistolaire publié en 1782, devenu un véritable chef-d'oeuvre de la littérature française, a fait l'objet de nombreuses adaptations cinématographiques. Grâce à ces dernières, j'avais déjà une certaine connaissance de l'intrigue. C'est un défi Babelio qui m'a enfin motivée à lire le texte originel : 175 lettres rédigées dans un langage soutenu, plus de 400 pages, tout en connaissant déjà l'histoire dans les grandes lignes... Autant dire que je commençais avec la crainte d'être submergée par l'ennui. Pourtant, j'ai trouvé cette lecture très qualitative, le roman possède un je-ne-sais-quoi de grandiose.

Tout commence de façon plutôt légère. le ton de la première lettre que Cécile de Volanges adresse à son amie Sophie Carnay, accroche immédiatement le lecteur. La naïveté de la jeune fille de quinze ans est perceptible dès les premières lignes. À peine sortie du couvent, elle comprend que l'on songe à la marier, mais, tenue à l'écart, elle ignore jusqu'au nom de son futur époux.

La seconde lettre est écrite par la marquise de Merteuil (manipulatrice inégalable) au comte De Valmont. Proche et parente de Madame de Volanges, la marquise apprend que la fille de cette dernière, Cécile, est promise au Comte de Gercourt. Or, cet homme est un ancien amant de la marquise. Il l'avait délaissée en faveur de l'Intendante... Il n'aurait pas dû ! Quant à l'Intendante, elle avait quitté Valmont pour Gercourt. La marquise tente alors de convaincre Valmont de s'associer à son projet de vengeance visant à compromettre la jeune Cécile. Tout en se faisant, la marquise cherche à se faire passer pour une confidente dévouée aux yeux de Cécile.

Dans un premier temps, Valmont, libertin épris de conquêtes, refuse la proposition de la marquise de Merteuil. Un autre projet, peu louable, le préoccupe ; celui de séduire la fidèle et dévote Présidente Tourvel. Il profite d'un séjour à la campagne chez sa tante Madame de Rosemonde pour tenter de se rapprocher de la jeune femme dont le mari est en déplacement en Bourgogne. Lorsqu'il subtilise la correspondance de la Présidente Tourvel par l'intermédiaire d'une femme de chambre, il découvre que Madame de Volanges l'a mise en garde à son sujet. Il décide de se venger en aidant la marquise à compromettre Cécile de Volanges. Dans le même temps, la marquise utilise le chevalier Danceney, amoureux de Cécile, pour élaborer sa vengeance.

La marquise de Merteuil et le comte De Valmont mènent un jeu cruel aux conséquences dramatiques. Leur plan machiavélique est orchestré avec une grande réflexion. J'ai été séduite dès les premières pages par le style incisif, le ton ironique et sarcastique des lettres échangées entre les protagonistes. J'ai eu une préférence pour le personnage De Valmont dont j'ai particulièrement apprécié ses arguments, sa répartie (et disons-le son charme, qui laissait parfois oublier un court instant ses épouvantables intentions). L'écriture est sublime, je dirais même assez impressionnante.

Seul bémol peut-être, la longueur du roman accentuée par le format épistolaire et la lenteur des actions. Cela demande un peu de concentration par moments, d'autant plus que le récit est écrit dans un registre soutenu (langage en usage au XVIIIème siècle). C'est toutefois un roman de qualité agréable à lire.
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Un long roman épistolaire du XVIIIème siècle, voilà qui a tout pour m'éloigner … mais les commentaires des babéliotes sont si positifs … J'ai donc entrepris cette lecture en me promettant de ne pas abandonner avant le tiers du roman …. et c'est cette promesse qui m'a obligé à ne pas abandonner très vite. Mais au delà de ce démarrage laborieux, j'ai beaucoup apprécié ce roman. Si vous n'êtes pas séduit dès les premières pages, n'abandonnez pas, ce serait dommage de se priver de cette oeuvre. Cette confrontation des égoïsmes souvent orgueilleux au milieu de quelques ingénues montre que la nature humaine n'a pas changé en se déplaçant des salons à notre environnement contemporain. J'admire aussi beaucoup le style de l'auteur, capable de maintenir un rythme à ce roman au moyen d'échanges de courriers.
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