Un bel album dessiné à l'encre avec cetraines pages utilisent la technique du théâtre d'ombres coréen.
Ce récit d'une grande simplicité decrit l'émotion du lien entre petits-enfants et grands-parents.
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Halmé, raconte-moi une histoire d'autrefois.
Il y a longtemps, je vivais dans une grande maison au pied de la montagne. Dans la montagne, il y avait un tigre, il descendait de temps en temps au village. Un soir j'ai vu deux lumières bleues qui s'approchaient. C'était le tigre qui était venu chercher à manger. Ses yeux brillaient dans le noir, comme un phare. Son corps était aussi grand que la maison.
Quand je rentre chez moi, je m'attarde dans les champs. La maison est encore loin. Une fois, j'ai vu une fleur étrange : "Ca doit être la fleur mémé". C'est l'esprit de la mémé. J'ai peur. Mais ça ne m'empêche pas de la cueillir. Ces fleurs ont une beauté curieuse. La fleur mémé est violet foncé et elle a des poils blancs luisants. Ses poils sont doux comme ceux d'un petit cochon qui vient de naître.
C’est quoi ces taches ?
C'est des fleurs de Joseung*, on a ça quand on est vieux.
* L'endroit où l'on se rend après la mort.
Je dors avec elle. J'aime caresser son double menton. Il est doux.
"Le main de ma mère" de Juhyun Choi et Sunyoung Choi. Représentation du samedi 11 juillet 2009. Vernissage de l'exposition et de la revue Eïsbar Corée par le collectif Nos Restes. (Maison de la Création, Bruxelles).