Moi, jardinier citadin, tome 2

Préface et postface, sérieux et intéressant sur graines, OGM, etc. Dessins et couleurs pastels fins et détaillés. Voir ceux des fleurs. Complètement à l'opposé du texte. Un dialogue qui s'arrête avec son voisin jardinier parce qu'il a envie de faire caca. No comment...

Min-ho Choi poursuit son récit des rebondissements dans la gestion de son jardin. Il est encore un néophyte et ne connaît pas toutes les subtilités d'entretien, de protection, de conservation... Heureusement que ces voisins savent lui donner des conseils et lui transmettent leurs expériences. Chaque jour lui réserve son lot de surprises. Pas le temps de s'ennuyer car les saisons réserves leurs lots de stupéfactions. Rien de tel pour expliquer aux lecteurs ses découvertes. Il en profite pour les sensibiliser à un sujet qui lui tient à coeur apparemment. Il aborde la problématique des semences en dessin et aussi avec des interviews en fin d'ouvrage. le mangaka se rend compte que les graines qu'il sème viennent majoritairement de l'étranger. La Corée ne produit plus grand chose. Et beaucoup de ces graines ne permettent pas de faire des plantes stériles. Par conséquent, il faut enrichir chaque année des multinationales qui contrôlent toute la chaîne jusqu'aux lois internationales. Quel rôle joue alors la personne au bout de la chaîne? Peut-elle vraiment concevoir une vraie culture dans le respect de la biodiversité si l'ingrédient de base est modifié? Vous ne trouverez pas une histoire continue. Juste des impressions et des constats dans des petits chapitres. Il évoque la grossesse de son épouse, son travail de dessinateur, son beau-père... On apprécie les dessins en aquarelle d'une grande douceur et légèreté. Même si on ne s'intéresse pas à l'aspect qui rappelle "Rustica", on se fait plaisir aux yeux. On peut juste développer notre façon de voir sur le jardinage. Faire son jardin n'a rien de facile et d'évident.

Moi, jardinier citadin de Min-Ho Choi me faisait envie depuis sa sortie à cause de la beauté de l'objet livre et je me suis décidée dernière à franchir le cap. Je ne suis pas une adapte du bio, de l'écologie et de tout ça mais le concept des livres m'intriguait.

Graphiquement, j'ai été assez séduite. Les livres sont tout en aquarelles en couleur et le rendu est très doux. Les dessins sont un peu cartoonesques, ce qui m'a amusée. Mais surtout, j'ai trouvé la nature particulièrement bien mise en avant avec de jolis plans en doubles pages et des zooms très bien cadrés mettant en avant les plants. Non, de ce côté-là, c'est une franche réussite.

Malheureusement, je ne peux pas en dire autant du contenu. Celui-ci est beaucoup trop didactique pour moi. Je cherchais une histoire, j'ai eu un manuel sur comment bien cultiver ses légumes en ville, prendre soin de la nature, penser aux générations futures, etc. J'avoue que du coup, même si ce n'est pas forcément l'intention de l'auteur, j'ai trouvé l'oeuvre un brin moralisatrice et que ça m'a agacée. Je me suis ennuyée avec cette tranche de vie sans aucune tension scénaristique, qui enchaîne les moments de vie autour de ce jardin partagé en ville.

Alors oui, c'est sympa de parler de transmission entre les générations, de voir les légumes pousser et de suivre les conseils des uns et des autres, d'apprendre à faire attention à la Terre autour de nous, de découvrir la saisonnalité, etc, mais ça ne suffit à faire une histoire intéressante à suivre pour moi. de plus, le découpage très classique des planches voire très figé le plus souvent, n'a pas aidé à dynamiser la lecture. Je ne me suis à aucun moment attachée à ce héros un peu trop immature encore, ni aux petits vieux qui cherchent à l'aider, c'est bon enfant mais on en reste là pour moi.

Ainsi malgré l'intention de nous faire découvrir un titre éminemment positif qui pourrait donner envie de se démener pour plus tard et de vivre autrement, je me suis trop souvent retrouvée devant un manuel pratique et ce ne sont pas les préfaces et autres prologues qui l'ont démenti. Dommage, je pensais trouver autre chose et je suis complètement passée à côté de ce titre.
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Les toutes jeunes éditions Akata diffusent en France de belles créations coréennes qui valent le détour.
C'est le cas de ce diptyque "Moi, jardinier citadin" de Min-Ho Choi.
Dans la mouvance du développement de l'écologie urbaine, l'auteur raconte et fictionne sa découverte du jardinage citadin, décrivant ses découvertes et ses apprentissages, sans omettre les erreurs et les échecs.

Appuyé sur un trait en finesse, presque en douceur, ce livre se pare également d'une colorisation en teintes pastels et délicates qui rendent à cette belle bande dessinée une impression de bel objet d'art.

Alternant enseignements théoriques et récits des essais du jardinier en herbe, les deux tomes font le tour des 4 saisons et des différentes techniques de culture.

Une très belle découverte, à recommander chaudement !

J'ai donc acheté le deuxième et dernier tome. Et vraiment sans regret, car il est déjà lu et dévoré!

J'ai préféré ce tome-ci car il contient moins de page de "théorie", il est plus littéraire. L'histoire de la famille se lie à celle du potager.

Et on en arrive aux postfaces très intéressantes également, car elles traitent de la mondialisation, de l'appauvrissement de la biodiversité,... (de Montsanto!..).

Ces deux livres étaient donc une très belle lecture d'été!