J'ai pris ce livre conseillé par Mademoizelle dont j'apprécie très souvent les articles liés au féminisme qui est un sujet qui m'intéresse, j'apprécie également les vidéos d'Anita Sarkeesian (Feminist Frequency sur Youtube, visibles gratuitement et avec la fonction de traduction automatique on peut comprendre même sans parler anglais).
Au début le ton du livre est assez agressif, j'ai été assez gênée par le discours qui m'a semblé contradictoire (sur la jupe par exemple) qui me donnait parfois l'impression que rien n'était bien. de la même manière j'ai été gênée par des exemples précis, trop précis et dénigrant des personnes : je trouve ça dommage et dommageable que les représentations des femmes soient stéréotypées, toujours identiques, échangeables et transmettent des impératifs sociaux mais individuellement chaque personne a le droit d'être telle qu'elle est. Pour moi on peut être féministe et aimer le rose, féministe et faire des cupcakes, féministe et porter des jupes, féministe et ne pas porter de jupe etc. Je trouve les attaques sur des exemples précis de personnes (tel article sur une femme qui fait des cupcakes) dénué de sens car cela attaque justement la liberté d'être tel que l'on est. Je pense que ce qui est gênant ce n'est pas un article avec une femme qui fait des cupcakes, c'est que la plupart des articles sur des femmes les réduisent à des objets décoratifs ou à des fonctions rattachées à la maison par exemple. J'ai trouvé plus pertinent l'exemple des body pour bébé de la marque Petit Bateau (on n'est plus sur une personne mais sur une marque, quelque chose de plus grande ampleur), tout à fait représentatif d'un problème plus général et d'injonctions genrées. le problème ce n'est pas un grain de sable mais la plage, lors pour montrer le problème
Mona Chollet pointe des grains de sable les uns après les autres.
Dans les exemples ça m'a donné envie de voir « Mad Men » dont elle dit que les médias parlant de cette série ont fait « D'une critique féministe au vitriol, elles font une célébration de la femme-objet, cantonnée aux tenues aguicheuses et aux rôles subalternes ».
La gêne que j'ai ressentie a très rapidement disparue et vers les pages 30-40 j'ai enfin sauté dans le train de lire et me suis laissée par la lecture de ces exemples effarants, de ces pièges à tous les coins de rue, par l'omniprésence du problème. Il y a encore des attaques personnelles que je n'apprécie pas mais j'ai décidé de passer outre.
Ce livre nous parle de liberté en parlant des chaînes mais des chaînes d'une infinie finesse, comme les fils d'une toile d'araignée : fin, fragiles mais si nombreux, c'est le géant Gulliver de la féminité attaché par des milliers, des millions de minuscules cordes.
Et puis à nouveau des attaques ciblées, méchantes.
J'oscille tout le long du livre entre des passages que je trouve intéressants et ceux que je trouve juste méchants et bas.
Mona Chollet aborde aussi l'univers de la mode et du mannequinat, avec le racisme omniprésent, les troubles du comportement alimentaire (particulièrement l'anorexie), les scandales de viols. Les doubles-contraintes : « sois naturelle, sois toi-même, mais sois belle, maigre, blonde, blanche, grande ».
En conclusion je dirai que j'ai trouvé le livre plutôt intéressant mais mal équilibré et j'ai préféré lire de nombreux articles traitants plus en profondeur de ces différents sous-sujets. Il doit y avoir mieux à lire sur le sujet.