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EAN : 9780140255140
292 pages
Penguin (30/11/-1)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Sous-titre : ' Portrait of a Family Divided "

" An utterly absorbing tale of life lived, spirituality speaking, astride the globe... A meticulously researched social and political history, 'The Concubine's Children' is above all, a moving portrait of a people for whom the ethos of family and home was so deeply ingrained that entire lifetimes were sacrificed to it. "

The Globe and Mail
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LES ENFANTS DE LA CONCUBINE

"La fille de la photo", se rapportant à l'image iconique de la Guerre du Vietnam, de cette auteure canadienne m'avait tellement plu que j'étais devenu intrigué par son autre ouvrage "Les enfants de la concubine". Bien qu'étant fort conscient de m'exposer à des noms chinois compliqués, Denise Chong étant une chinoise de la 3ème génération établie au Canada.

Non seulement les noms sont difficiles pour nous autres, Européens, l'histoire de la famille de cette auteure n'est pas non plus très simple, ni a fortiori l'histoire de la Chine elle-même. Mais l'auteure a décidé de découvrir et restaurer ce passé et c'est un plaisir pour le lecteur de la suivre dans son voyage fascinant.

Dans un bled paumé de Chine, une concubine enceinte, May-ying, consulte une liseuse de bonne aventure aveugle, persuadée qu'elle voit mieux l'avenir qu'une qui ne souffre pas de cécité. À son grand contentement, elle apprend que c'est un garçon qu'elle va mettre au monde. Elle décide que ce fils doit naître dans le pays de la Montagne d'Or, le nom chinois pour le Canada.

Quelques années passent et l'heureux père, Chan Sam, estime qu'il est grand temps de rentrer au heimat pour une visite à sa première femme. La concubine obtient son accord pour garder son fils avec elle à Vancouver pendant son absence. "Le fils prédit par la voyante... était, en fait, ma mère " nous annonce Denise Chong !

May-ying, la future grand-mère de l'assistante financière du Premier ministre canadien, Pierre Elliott Trudeau, a le double désavantage à sa naissance d'être une fille en Chine et pauvre. Sa tante lui arrange un mariage comme concubine et l'expédie, en 1924, au Canada : d'abord le long de la Rivière des Perles en sampan à Canton, ensuite en train à Hong Kong et finalement 18 jours en bateau à Vancouver et tout cela à ses 17 ans, munis de faux papiers ! Mais la petite May-ying au visage angélique (confirmé par les photos reprises dans le livre) arrive sans encombres.
L'auteure explique en passant que si, selon la tradition chinoise, c'est la famille qui choisit la femme pour leur fils, en revanche, c'est le fils qui sélectionne sa concubine.

Shan Sam était parti au Canada, lorsqu'il réalisa que son minuscule lopin de terre ne pouvait lui assurer une subsistance, laissant derrière lui une femme (choisie par ses parents) et une fille. À l'arrivée de May-ying, il avait 36 ans et avait réussi, à force d'énormément de travail, à ouvrir avec des potes un petit commerce dans la "China Town" de Vancouver. Pour sa jeune concubine, qui n'amena avec elle que quelques menus bijoux hérités de sa mère en or et jade qui devaient la protéger du mauvais sort, il avait trouvé une place dans un tea-shop situé dans le même quartier.

May-ying se montre un élément dynamique apprécié des clients et patrons et met au monde 2 filles : Ping en 1926 et, 2 ans plus tard, Nan. Au cours d'une visite en Chine, il est décidé de laisser les 2 aux bons soins de la 1ère épouse. Entretemps, la crise économique a durement frappé le quartier chinois : Shan Sam perd son emploi et ils sont obligés de déménager dans un quartier insalubre, où, manque de pot, naît la 3ème fille, Hing, en 1930.

L'experte économique et auteure n'est pas au bout de ses découvertes, ni évidemment le lecteur. Révéler davantage sur sa saga familiale serait cependant dommage. À vous de découvrir que sont devenus May-ying, Shan Sam et sa femme restée en Chine, Huangbo, et leur fils handicapé Yuen, sans oublier les 3 filles de la concubine : Ping, Nan et Hing ! Pour ne pas vous laisser complètement sur votre faim, je signale juste que la benjamine, Hing, qui a "canadisé" son prénom en Winnie, a épousé, en 1950 John Chong, le père de la future Denise Chong, née 3 ans après.

Cet ouvrage m'a souvent fait penser à l'oeuvre de Jung Chang "Les cygnes sauvages" qui retrace également une histoire de la Chine du siècle dernier à travers l'histoire de la grand-mère de l'auteure. Sur les problèmes d'immigration Chine-États-Unis, il y a le remarquable épos de Maxine Hong Kingston "Les hommes de Chine". Plus spécifiquement relatif à la Chine de Mao et sa "géniale" révolution culturelle, beaucoup d'entre vous ont sûrement lu "Balzac et la petite tailleuse chinoise" de Dai Sijie, mais il y a aussi "Vie et mort à Shanghai" de Nien Cheng, moins connu comme livre, mais que j'ai l'intention de chroniquer prochainement.
Comme Denise Chong fait référence explicite à l'horreur de l'occupation de l'ancienne capitale de Chine, Nankin, par les Japonais, je ne peux m'empêcher de mentionner l'ouvrage d'Iris Chang "Le viol de Nankin : 1937 ; un des plus grands massacres du XXe siècle ", basé sur les mémoires d'un homme d'affaires allemand, John Rabe (1882-1950), surnommé l'Oskar Schindler de Chine, mais dont "The Good Man of Nanking" n'a pas été traduit en Français.

Bref, un intéressant voyage entre 2 continents, 2 mondes et 2 cultures.


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