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sur 80 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire que nous raconte Antoine Choplin se déroule dans les années quatre-vingt dans une petite ville du nord de la France. Très tôt, comme chaque matin, deux hommes marchent ensemble bravant la pluie et les rafales du vent, un père et son fils. L'un emprunte ce chemin depuis des dizaines d'années, l'autre depuis quelques semaines seulement. Encore quelques pas avant d'arriver au bus qui les amènera jusqu'aux portes de l'usine. Celle-là même qui va fermer. Désindustrialisation. Angoisse et agitation mêlées sévissent chez les ouvriers, qui se sont naturellement mis en grève. Revendications, clameurs. Depuis des jours, ils font entendre leurs voix, leurs positions, leurs arguments, se battent pour leurs idées... mais c'est l'enlisement.
Le père, qui vient de monter dans le bus, est un syndicaliste de la première heure. Son travail, c'est toute sa vie. Si les autres ouvriers semblent vainement baisser les bras par épuisement, lui veut poursuivre sa lutte. Veuf, cette usine, c'est son quotidien. Son existence est ainsi orchestré, réglé comme du papier à musique. Il va commencer une grève de la faim, c'est décidé.
Le fils, Léo semble bien loin de toute cette manifestation. Cette usine, il y va parce qu'il faut bien manger. Mais, ici ou ailleurs c'est pareil. Lui, sa passion, c'est le jazz. Il vénère Thelonious Monk, le célèbre pianiste. Avec des copains, ils ont monté un quartet et se produisent de temps à autre en concert.
Alors forcément, père et fils ne sont pas sur la même longueur d'onde. Incommunicabilité, incompréhension. Chacun se retranche dans son univers. Malgré l'admiration mutuelle et les sentiments indéniables qu'ils éprouvent l'un pour l'autre, un fossé les sépare. L'un est persuadé que la passion de l'autre est dépourvue d'intérêt, et l'autre pense que l'archarnement de l'un est inutile.
La musique de Thelonious Monk plane tout au long du roman, une musique singulière tour à tour mélodique et dissonante, reflétant bien l'atmosphère que l'auteur a voulu créer. Un mélange de roman social et de roman intime. Idem pour son écriture qu'il a voulu âpre, sèche avec des temps, des silences, des dialogues percutants, et pourtant si poétique.
On entrevoit un dispersement à travers le déclin d'un monde et l'amorce d'un rapprochement entre un père et son fils. Un très beau roman.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Dans une petite ville du Nord, Léo et son père font partie du personnel d'une usine de roulements à bille menacée de fermeture. Dans l'espoir de faire reculer le patronat, ils participent à une grève très dure et qui s'éternise avant de s'enliser. Léo ne s'implique que fort mollement dans la lutte car son intérêt est ailleurs : il fait partie d'un quartet de jazz spécialisé dans la musique de Thelonius Monk, répète la nuit et donne de petits concerts de ci de là. Les patrons ne voulant pas céder, le père, leader syndical respecté, tente un ultime bras de fer désespéré. Il entame une grève de la faim. Ce va tout changera-t-il la donne ?
Livre à la fois intimiste et social, « Cour Nord » nous fait découvrir de l'intérieur la réalité de luttes sociales d'arrière-garde contre les délocalisations et nous décrit les espoirs et désespoirs des protagonistes par le biais de ces portraits croisés d'un père et d'un fils avec leurs différences, leurs concordances et leurs oppositions générationnelles. Un roman plein d'émotion et d'humanité retenue servi par une écriture simple, un tantinet minimaliste, rendue agréable et vivante par une grande utilisation du langage parlé. Un beau témoignage sur la fin d'un certain monde ouvrier.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Une petite ville du Nord dans les années quatre-vingt. L'usine est menacée de fermeture. le personnel est en grève depuis déjà plusieurs jours et commence à être moins motivé. Léo participe faiblement à la lutte alors que son père est un des leaders syndicaux. Lui sa vie c'est le jazz et les répétitions avec les copains. Mais son père prend une décision grave, celle de faire une grève de la faim pour essayer de faire plier la direction. Léo esssaie de le soutenir mais entre eux deux cela n'a jamais été facile de communiquer.


Avec ce petit roman Antoine Choplin réussit l'exploit d'évoquer à la fois les luttes ouvrières d'hier (et d'aujourd'hui), la colère des ouvriers menacés de licenciement, leur détermination à se battre puis le découragement qui vient peu à peu. Et aussi les relations délicates entre un père et son fils, la difficulté de dire ses émotions, les malentendus qui s'installent. de manière très sobre, avec peu de moyens, l'auteur installe une atmosphère intime et réussit à nous émouvoir sans en avoir l'air, entre deux solos de jazz...

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Une usine , quelque part dans le nord de la France. Un père et son fils y travaillent. On annonce une fermeture, des licenciements. Les ouvriers font la grêve. Un roman tout à fait actuel, qui vous met au centre de l'action. On ressent le froid du Nord, l'humidité, la camaraderie, la peur du chômage. L'auteur a réussi à nous faire ressentir ce climat social, où les gens se posent plein de questions.
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Dans une ville du nord, en plein milieu des années 80, une usine est prête à être fermée pour raisons économiques. Les salariés décident de faire grève pour peser sur les discussions avec les patrons. Les jours passent et la motivation faiblit. Au milieu des grévistes, il y a Léo et son père, un des syndicalistes les plus écoutés. 
Léo, lui, ne vit que pour la musique (hors usine), pour le Jazz, pour les répétitions avec son ami Gasp(ard).
Quand l'usine entière est fermée sous peu, son père décide de faire une grève de la faim, seul, sous les regards médusés de ses camarades et de son fils.
Le ballet entre le père et le fils est souvent silencieux. Ils ne se parlent pas, ou peu et le soutien de Léo à son père n'est pas le plus loquace.
Antoine Choplin arrive, encore, en une centaine de pages à nous plonger dans les luttes ouvrières des années 80, mais aussi à remonter le passé sur les conditions de travail précédentes, la colère violente ou larvée des ouvriers sacrifiés sur l'autel de la rentabilité, leur lutte désespérée, parfois, pour ne pas céder aux sirènes de la prime ou au découragement.
Au milieu de tout cela, il y a la relation entre Léo et son père… Tout ce passif accumulé, ces non-dits, ces sentiments tus qui peuvent blesser plus qu'on ne le pense, l'incompréhension devant un choix ; petit à petit, l'émotion est là suspendue comme une note de musique entre les deux hommes qui communiquent mal et se comprennent aussi mal… L'un ne comprend pas la passion du jazz de son fils et l'autre trouve inutile le côté jusqu'au-boutiste de son père.
Quand une lueur possible apparaît, cela nous saisit à la gorge et l'émotion étreint…
Avec, toujours ce côté humaniste et un brin idéaliste dans le style minimaliste d'Antoine Choplin, et cela fait du bien, un grand bien, même si cela serre le coeur.
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C'est l'histoire d'un père, Gildas, et son fils Léopold, dit Léo, le narrateur du livre. Ils vivent ensemble dans une petite ville du Nord, et travaillent tous dans une usine menacée de fermeture. Lorsque l'histoire commence c'est la grève, Gildas est très impliqué dans la lutte syndicale, Léo suit son père sans grande conviction. Sa tête est prise par la musique, il est membre d'un quartet de jazz et le soir il répète pour un futur concert.
Cette histoire se passe au début des années 80, nous dit la quatrième de couverture mais elle est tout à fait actuelle, on découvre un père et un fils qui ont du mal à communiquer, un conflit social vu de l'intérieur, de belles descriptions des paysages du Nord et le jazz qui rythme l'ensemble...
Un roman plein d'émotion et d'humanité avec beaucoup de retenu, de pudeur et de poésie.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Antoine Choplin dans Cour Nord évoque les relations d'un père syndicaliste entamant une grève de la faim pour empêcher la fermeture de "son" usine et de son fils nouvellement engagé à l'usine, mais qui se sent beaucoup plus concerné par son amour du jazz et son prochain concert.
Antoine Choplin raconte un conflit de génération mais il raconte aussi les difficultés du monde ouvrier et les difficultés de s'en échapper.
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France, années 1980. Dans une petite ville du Nord, le personnel d'une usine sur le point de fermer fait grève. Léo participe à la lutte sans enthousiasme, mais son père en est un des leaders. Et ce dernier regrette que son fils n'ait qu'une passion : le jazz.

Cour Nord est un roman court et lapidaire, qui nous met un coup de poing en pleine figure. L'histoire est narrée de manière très réaliste. C'est Léo qui raconte, à la première personne. Aucune ponctuation ne sépare d'ailleurs les dialogues du reste du texte, comme si tout était raconté d'une traite. le style d'Antoine Choplin est très parlé, volontairement relâché. Pas de pathos, de logorrhées. Des personnages extrêmement vivants, jamais clichés, avec notamment un beau portrait d'un jeune homme passionné de musique qui rêve de vivre libre. Et une intrigue qui propose un terrible, juste et impitoyable tableau du milieu ouvrier français, qui voit son univers sombrer. L'histoire se passe dans les années 1980 mais ce pourrait tout aussi bien être aujourd'hui.

Le tout donne un roman social subtil, délicat, très émouvant. À découvrir.
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Cela se passe au début des années 80. Cela pourrait se passer aujourd'hui.
Dans une petite ville du Nord,le personnel d'une usine menacée de fermeture est en grève. le jour,Léo participe mollement à la lutte aux côtés de son père leader syndical. La nuit, il répète dans un quartet de jazz.
4è de couverture
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Un père qui a passé 30 ans à l'usine et y a fait entrer son fils. Ce dernier n'est pas carriériste, il s'intéresse davantage à sa trompette et à son groupe de jazz. Mais à l'usine, c'est la grève car il y a un plan social dans l'air. le fils participe assez passivement au mouvement tandis que le père est investi à fond, chacun dans son monde.
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