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sur 315 notes
Gaspar, plasticien français reconnu, vient de quitter Paris pour Rome. Il aspire à un peu de liberté et de tranquillité, « loin des sollicitations, des figures d'apparat et des tensions de ces derniers temps ». Nous le trouvons en ce début de printemps, attablé à la terrasse du restaurant Virgilo sur le Campo de'Fiori, avec son jeu d'échecs.
Au centre de cette place très achalandée, se trouve la statue de Giordano Bruno, ce moine dominicain philosophe et astronome de génie brûlé vif le 17 février 1600 pour avoir un peu trop affirmé sa liberté de pensée par rapport aux autorités ecclésiastiques.
Mais Gaspar ne la remarque pas immédiatement, les étals du marché la masquant en partie.
Même s'il est censé être venu préparer une conférence sur Henry Darger et son oeuvre dont cet ouvrage autobiographique de plus de cinq mille pages « L'Histoire de ma vie », pour le musée d'art brut de Lausanne, sa seule préoccupation actuelle est de disputer de belles parties d'échec contre des inconnus de passage et de savourer ces instants.
Voilà qu'une jeune et séduisante jeune femme hongroise, Marya, s'installe à sa table et s'avère être une adversaire redoutable. Si, rapidement, une histoire d'amour naît entre eux, Marya est venue avant tout pour enquêter sur son histoire familiale, sur les traces de son grand-père gazé à Auschwitz. Elle cherche à retrouver les parties d'échecs que celui-ci, célèbre dans ce domaine, a disputées avec son geôlier nazi, lui-même amateur d'échecs.
C'est ainsi qu'en partant du jeu d'échecs, l'auteur nous entraîne dans une belle histoire d'amour et aussi peu à peu dans les sombres pages de l'Histoire…
Hommage à la puissance de la mémoire, Partie italienne, dont le titre fait référence à une ouverture du jeu d'échecs s'obtenant avec certains coups particuliers est un roman rythmé, musical et fascinant, un roman de la réparation, un roman très fort et très doux, immensément poétique, faisant une grande place à l'art, un roman d'une grande richesse.
Antoine Choplin (À contre-courant et Nord-est), avec une écriture sobre, pleine de sensibilité, par ces récits courts, d'apparence légère, porte un regard toujours singulier mais acéré sur le monde, cultivant même l'art du silence, s'attachant à faire revivre les oubliés. Il n'est pas sans me rappeler un autre auteur que j'apprécie également beaucoup, Hubert Mingarelli.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Ce court roman, bien écrit, aborde en peu de pages plusieurs thèmes découlant de la rencontre entre un homme et une femme sur la place Campo de'Fiori à Rome.

Tous deux sont joueurs d'échecs et le jeu est au coeur de leur ballet amoureux et de leurs quêtes bien différentes. Celle de Marya est bien précise, Gaspar, lui, se souvient à peine pourquoi il est à Rome, se laissant peu à peu porter par les désirs et les charmes de Marya auxquels il succombe tranquillement.

Il reste néanmoins relié à sa vie antérieure et, même si le lien est ténu, il ne rompt pas, la fin du livre laissant imaginer au lecteur l'avenir des deux protagonistes principaux.

Célébration de la capitale romaine autour de quelques quartiers, évocation de la déportation des juifs durant la deuxième guerre mondiale, mathématiques, et bien sûr échecs, tout cela est au coeur de la rencontre entre Gaspar et Marya.

C'est agréable à lire et, si quelques beaux sentiments sont développés, ce roman pèche par un certain vide qui l'habite, ses personnages sonnent un peu trop creux et ne parviennent pas à faire aboutir une histoire dont le lecteur finalement se détache peu à peu.

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Partie double pour ce séjour italien. Parle t-on des parties d'échecs proposées à tout joueur volontaire, à la terrasse d'un café ? Ou parties plus fines jouées avec une adversaire coriace mais charmante ?

Gaspar s'est exilé à Rome pour peaufiner une exposition prochaine. Mais le coeur n'y est pas. le temps s'écoule aux rythmes des parties d'échec. Et puis, cette statue sur la place, hommage tardif à un savant des temps passés, brûlé en place publique pour hérésie, l'intrigue. L'arrivée de la belle hongroise le sort de cette torpeur, les instants partagés sont propices aux confidences. La jeune femme cherche les notes des dernières parties d'échec que son grand-père a joué contre son geôlier à Auschwitz.

Autour de thèmes universels, la sensualité et les remous de l'histoire, créent une ambiance propice pour évoquer l'amour, la mort, la guerre, articulés autour du jeu d'échec, central dans le roman, Antoine Choplin nous propose une escapade romaine agréable, bercée par son écriture séduisante. Centré sur l'idylle amoureuse, c'est un roman léger, que même les épisodes historiques sombres ne parviennent à plomber.

176 pages Buchet-Chastel 18 Août 2022
#Partieitalienne #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Troisième roman d'Antoine Choplin que je viens de terminer après "Partiellement nuageux" et "La nuit tombée". Trois univers différents pour ces trois récits mais toujours poétique, élégamment écrit sur des thématiques pas toujours très joyeuses. Ce roman qui est le dernier en date m'a transporté à Rome sur la terrasse du Campo de'Fiori. Son héros, Gaspar, un artiste parisien reconnu dans le monde de l'art contemporain s'installe pour quelques semaines à Rome. Officiellement c'est pour y préparer une conférence, officieusement c'est pour prendre un peu de recul de son attachée de presse et amie un peu présente à son goût, Amandine. Sa passion, les échecs où il excelle. Installé sur une terrasse de café, il joue contre des amateurs de passage où il gagne à tout les coups. Mais un jour Marya, une belle hongroise s'assied en face de lui, et c'est elle qui gagne...
Une bien belle histoire d'amour, de complicité, une belle découverte des quartiers romains et de la dolce vita. Sur des décors de rêves se cache une partie plus sombre concernant le passé de Marya, mais je ne vous en dirait pas plus.
Un beau roman très agréable à lire. Petit bémol qui, je trouve, alourdi le texte au niveau des dialogues, la répétition à chaque fin de phrase "je dis" ou "elle dit". Mais sans doute est-ce voulu ?
Ceci ne va pas m'empêcher de lire d'autres livres de cet auteur.
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Installez-vous confortablement, l'auteur vient nous imposer le temps langoureux de parties d'échec. Notre héros part à Rome, s'installe à un café et invite les passants à venir s'exercer avec lui dans des parties libres, pour le plaisir de la rencontre sans mots forcés et le plaisir de la stratégie. Jusqu'au jour où c'est une passante qui s'assoit en face. A l'heure des rencontres rapides (pour pas dire furtives, des applications de rencontres sans lendemain), A. Choplin nous propose à travers une visite de Rome à pied, une partie de coeur, la décantation d'un vin, l'effleurage puis l'effleurement des sens ; on est dans la dégustation, la saveur, l'onctuosité. le temps que nos deux amoureux prennent le temps de se mettre à nu (a tout point de vue) : ce temps-là ! Et je repense à cette phrase sans retrouver l'auteur : "C'est facile de se déshabiller et de faire l'amour… Tout le monde peut le faire ! Mais ouvrir son âme à quelqu'un, le laisser rentrer dans son coeur, son esprit, ses pensées, ses craintes, ses espoirs, ses rêves… Et bien c'est ça, se mettre à nu ! … ». Belle plume pour une (très) belle histoire.
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Dans ce court roman, je n'ai, hélas, pas trouvé la grâce du « héron de Guernica ».
On y trouve pourtant deux personnages attirants. Tout d'abord le narrateur, Gaspar, un artiste qui a fait sa place dans l'art contemporain et qui aspire à une parenthèse en profitant de la dolce vita romaine. Attablé à une terrasse de café, il dispute des parties d'échec avec les joueurs de passage. C'est là qu'il rencontre Marya, femme mystérieuse qui le bat aux échecs et lui fait découvrir le vin. Elle a d'autres mystères, et un secret douloureux qui la hante et explique sa présence à Rome.
Il y a un troisième personnage omniprésent tout au long du récit, c'est le jeu d'échec qui est aussi au centre de l'histoire familiale de Marya.
« Nous nous attardons sur les positions les plus aigus de notre dernière partie. J'observe ses doigts aux ongles carminés tandis qu'elle manipule les pièces avec une agilité virtuose. »

Entre seconde guerre mondiale, parties d'échec et promenades dans Rome, on suit ce couple éphémère. Sa dernière nuit à Rome sera mystique, une dernière partie d'échecs, celle jouée par le grand-père de Marya . Ils joueront à la lueur des bougies au pied de la statue de Giordano Bruno, ce moine brûlé vif par l'inquisition à cause de ses théories sur le système solaire.
Malgré le charme de Rome et l'évocation de ses places, je ne suis pas arrivée à rentrer dans l'histoire. Il y avait matière, pourtant, avec l'histoire de cette dernière partie d'échecs jouée par le grand-père de Marya à Auschwitz et qui avait disparu.
J'ai trouvé les scènes artificielles, les dialogues trop apprêtés et un style qui finit par agacer à trop faire le faraud.
Dommage !

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Gaspar, artiste conceptuel en vogue, doit faire une conférence sur Henry Darger, artiste hors normes avec son « autobiographie de deux mille pages, ainsi qu'une oeuvre littéraire dactylographiée de plus de quinze mille pages » (https://www.artbrut.ch/fr_CH/auteur/darger-henry). Gaspar prend ce prétexte pour se rendre à Rome, son échiquier sous le bras. Il espère ainsi échapper aux pressions d'Amandine qui s'occupe de sa carrière et qui le sollicite de toutes sortes de manières... À Rome Gaspar s'installe avec son échiquier à la terrasse d'un café restaurant. Sur la petite place, les adversaires défilent, plus ou moins doués, sous le regard amusé d'un marchand de fruits et à l'ombre d'une tardive statue de Giordano Bruno, autre personnage remarquable, dominicain savant et philosophe, brûlé comme hérétique en 1600 précisément sur cette place. Un jour, en face de Gaspar s'installe Marya. Elle est d'origine hongroise, parle couramment le français et l'italien, et joue aux échecs mieux que lui ! Marya est une poète à sa façon : elle est oenologue et parle merveilleusement du vin. C'est son grand-père, Simon Papp, qui l'a initiée aux subtilités des échecs. Elle racontera à Gaspar la fascinante et terrible histoire de ce grand-père, et partant, ce qu'elle est venue faire à Rome…
***
Nul besoin de savoir jouer aux échecs pour apprécier ce roman sensuel, plein d'un intense amour de la vie et qui met en avant ses beautés et la résilience que peut favoriser une passion, qu'elle soit artistique ou autre. J'ai retrouvé avec un grand plaisir l'écriture d'Antoine Choplin, je l'ai attentivement suivi dans ses balades dans Rome, avec ou sans Marya, et j'ai apprécié leur délicate histoire d'amour. Contrairement au Héron de Guernica et à Partiellement nuageux, ce n'est pourtant pas un coup de coeur. Je ne sais pas vraiment dire pourquoi. Peut-être à cause du trop grand nombre de personnages réels abordés ou seulement effleurés dans un livre aussi court : Darger, Ossip Bernstein (qui inspire assurément l'anecdote terrible avec le grand père), Évariste Gallois, Camus, Artaud, et j'en oublie sûrement, ce qui crée un papillonage auquel je ne m'attendais pas. N'empêche ! il s'agit là d'un beau roman, que j'ai fermé sourire aux lèvres en lisant le dernier chapitre en italique qui éclaire avec poésie et délicatesse le curieux et déroutant prologue.
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Partie Italienne a été une jolie découverte, tant pour la plume d'Antoine Choplin que pour l'histoire en elle-même.

Le prologue et l'épilogue raconte une seule et même scène, une performance artistique, et le récit qui s'intercale entre les deux nous raconte la genèse de cette performance au cours d'un voyage de l'artiste à Rome.

Le titre fait référence au jeu d'échecs qui sont au centre de l'intrigue. C'est le vecteur de rencontres pour le héros en vacances en Italie, mais il y a aussi des descriptions de parties (c'est assez obscur pour une non initiée comme moi) et des parallèles sont régulièrement établis entre les échecs et la vie, l'art, l'amour, etc.

Car Partie Italienne, c'est aussi une belle histoire d'amour qui démarre comme une aventure de vacances toute en légèreté...

J'ai beaucoup aimé la plume d'Antoine Choplin, très évocatrice : il nous entraîne sans peine dans les déambulations de son personnage dans les rues de Rome aussi bien que dans les méandres d'une partie d'échecs.
Cela me donne bien envie de jeter un oeil sur le reste de sa biographie.
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Gaspar, un artiste en vogue, éprouve le besoin de s'éloigner des nombreuses sollicitations parisiennes et de retrouver un calme .
Il s'installe sur une terrasse Campo de' Fiori à Rome, un échiquier préparé devant lui .
Y joue qui veut .
Une façon pour lui de rester connecté au monde environnant et à la fois de s'isoler :
" Les parois de la bulle que m'impose le jeu fabriquent une étanchéité mesurée et confortable , entre solitude et emprise sereine au monde qui m'entoure."
Marya, une belle hongroise s'assoit face à lui, pour une partie d'échecs qu'elle va aisément gagner. La conversation s'engage , rapidement elle devient intime comme deux inconnus peuvent le faire .
Marya est à la recherche de transcriptions de parties d'échecs de son grand-père ... Gaspar , lui, s'interroge sur le passé de l'homme dont la statue trône sur la place.
Une relation amoureuse se noue entre ces deux êtres, escapade italienne comme dans un film de Fellini .

Recherche mémorielle sur fond d'idylle , ce roman est visuel et sensuel mais à mon avis trop bref, il laisse à la fin un sentiment de frustration plutôt inhabituel pour moi avec Antoine Choplin .

Je remercie NetGalley et les Editions Buchet Chastel de leur confiance .
#Partieitalienne #NetGalleyFrance
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Gaspar est un sculpteur renommé. le jeune homme va décider se se rendre à Rome afin de se ressourcer quelques jours. Il y passe ses journées assis à une table de café à jouer aux échecs avec des inconnus. Lorsque Marya propose de jouer une partie contre lui, c'est une histoire pleine de tendresse qui débute entre eux, mais également l'occasion pour la jeune femme de partager son histoire familiale.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman empli de douceur. En peu de pages, l'auteur m'a conquise avec un style poétique et tout en délicatesse. Je me suis laissée embarquer dans les rues de Rome auprès des personnages principaux.

Gaspar et Marya vont évoluer au fur et à mesure des pages, et j'ai été très touchée par la belle relation qui éclos de leur rencontre. L'auteur a su en faire des caractères très bien dépeints et tout en nuances.

C'est avec grand intérêt que j'ai suivi l'histoire familiale de la protagoniste. Elle va raconter les événements passés avec beaucoup d'authenticité et ainsi se livrer à Gaspar.

Mais ce roman, c'est également une immersion totale dans la ville de Rome. L'auteur nous promène ainsi au travers des rues et des monuments, et c'est très intéressant à suivre.

La plume de l'auteur m'a beaucoup plu. Avec un style poétique et tout en douceur, les pages ont défilé. Les chapitres sont courts et cela rythme l'histoire. En très peu de pages, l'auteur a pourtant réussit à instaurer une grande densité dans son intrigue.

Un court roman tout en douceur et délicatesse, dans lequel deux personnages vont se rencontrer et qui donne lieu à une histoire authentique et émouvante.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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