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Critique de Cigale17


Gaspar, artiste conceptuel en vogue, doit faire une conférence sur Henry Darger, artiste hors normes avec son « autobiographie de deux mille pages, ainsi qu'une oeuvre littéraire dactylographiée de plus de quinze mille pages » (https://www.artbrut.ch/fr_CH/auteur/darger-henry). Gaspar prend ce prétexte pour se rendre à Rome, son échiquier sous le bras. Il espère ainsi échapper aux pressions d'Amandine qui s'occupe de sa carrière et qui le sollicite de toutes sortes de manières... À Rome Gaspar s'installe avec son échiquier à la terrasse d'un café restaurant. Sur la petite place, les adversaires défilent, plus ou moins doués, sous le regard amusé d'un marchand de fruits et à l'ombre d'une tardive statue de Giordano Bruno, autre personnage remarquable, dominicain savant et philosophe, brûlé comme hérétique en 1600 précisément sur cette place. Un jour, en face de Gaspar s'installe Marya. Elle est d'origine hongroise, parle couramment le français et l'italien, et joue aux échecs mieux que lui ! Marya est une poète à sa façon : elle est oenologue et parle merveilleusement du vin. C'est son grand-père, Simon Papp, qui l'a initiée aux subtilités des échecs. Elle racontera à Gaspar la fascinante et terrible histoire de ce grand-père, et partant, ce qu'elle est venue faire à Rome…
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Nul besoin de savoir jouer aux échecs pour apprécier ce roman sensuel, plein d'un intense amour de la vie et qui met en avant ses beautés et la résilience que peut favoriser une passion, qu'elle soit artistique ou autre. J'ai retrouvé avec un grand plaisir l'écriture d'Antoine Choplin, je l'ai attentivement suivi dans ses balades dans Rome, avec ou sans Marya, et j'ai apprécié leur délicate histoire d'amour. Contrairement au Héron de Guernica et à Partiellement nuageux, ce n'est pourtant pas un coup de coeur. Je ne sais pas vraiment dire pourquoi. Peut-être à cause du trop grand nombre de personnages réels abordés ou seulement effleurés dans un livre aussi court : Darger, Ossip Bernstein (qui inspire assurément l'anecdote terrible avec le grand père), Évariste Gallois, Camus, Artaud, et j'en oublie sûrement, ce qui crée un papillonage auquel je ne m'attendais pas. N'empêche ! il s'agit là d'un beau roman, que j'ai fermé sourire aux lèvres en lisant le dernier chapitre en italique qui éclaire avec poésie et délicatesse le curieux et déroutant prologue.
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