Le titre du roman,
La Nouvelle Béatrice, fait référence à l'oeuvre de
Dante : dans la Vita Nuova,
Dante raconte sa relation avec la femme qu'il aime, Béatrice, un amour platonique et mystique.
Catherine Choupin reprend cette histoire et la transpose dans notre époque (fin 20e-début 21e siècle) : Florence Danet, enseignante en lettres, assiste régulièrement aux oraux des grandes écoles, qui ont lieu tous les étés. Elle tombe petit à petit amoureuse de l'un des membres du jury, Jean, qui la fascine au point qu'elle tente d'assister à presque toutes les séances. La relation qui se tisse entre ces deux passionnés de littérature est, tout au long du roman, liée à celle de
Dante et Béatrice. Ce que vivent Florence et Jean, c'est peut-être ce que n'ont pas pu connaître ces êtres du passé, séparés par des mariages arrangés.
L'auteur nous livre ici une histoire d'amour pleine de poésie, ponctuée de diverses références littéraires qui risquent de perdre les non férus de grande littérature. La manière dont les deux personnages discutent entre eux rappelle les romans du 19e (et les siècles antérieurs) : un langage romantique très soutenu ; langage toutefois contrebalancé en certains endroits par l'ajout d'un vocabulaire plus moderne. Si le roman peut surprendre et paraître lent de prime abord, il charme par la suite, notamment pour les adeptes de littérature classique avec laquelle ils peuvent ici renouer tout en restant ancrés dans notre époque.
Un beau roman à découvrir.