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3,9

sur 520 notes
Sacrée Reine du Crime ! Si Agatha Christie a l'habitude de surprendre et de déstabiliser son lecteur, c'est encore plus vrai dans "La mort n'est pas une fin" !

Quittons la campagne anglaise et ses maisons à l'architecture compliquée et aux bibliothèques pleines de chandeliers, coupe-papiers, tisonniers, cale-livres et autres objets pouvant parfaitement convenir au rôle d'arme du crime et transportons-nous dans une toute autre ambiance, très éloignée de l'habituel Cluedo "christinien". Plongeons, à la suite de l'auteur, dans la lointaine Antiquité, sur les bords du Nil...

Je m'attendais plus ou moins à un bis de l'excellent "Mort sur le Nil" et quelle ne fut pas ma surprise de ce bond dans le passé de plus de 4 000 ans ! L'auteur manifeste ainsi son intérêt réel pour l'archéologie et l'égyptologie mais, à ma grande déconvenue, elle semble avoir été plus soucieuse de se faire plaisir que de faire plaisir à ses lecteurs.

Je m'explique. le grand paradoxe de cette intrigue policière réside dans le fait qu'Agatha Christie, bien que choisissant de la situer dans un contexte original et nouveau, est incapable d'en faire un roman historique. Vous me direz avec raison que ce n'est pas son rôle, c'est la reine du polar, pas la soeur de Christian Jacq ou la cousine de Guy Rachet. Vrai. A tel point que selon moi c'est presque du gâchis ! Agatha Christie aurait aussi bien pu situer son intrigue policière dans n'importe quel autre contexte, sur Mars, en Australie, au fond de la forêt amazonienne ou à Paris, à la Préhistoire, pendant la Révolution française ou les croisades, ça aurait été du pareil au même.

Ma curiosité, émoustillée au début de ma lecture par les rares descriptions des champs de lin, des embarcations remontant le Nil et par l'évocation de la puissante Thèbes, a rapidement été déconfite par le manque de précisions autour des moeurs, de la vie quotidienne ou des particularités des Egyptiens de cette lointaine époque qui, pourtant, n'a pas sa pareille pour éveiller les fantasmes du lecteur, la passion de l'historien ou l'intérêt du néophyte.

Du coup, j'ai vraiment eu l'impression d'assister finalement à une intrigue "à la Cluedo" habituelle avec des personnages anglais déguisés en Egyptiens, impression très bizarre... Ce n'est certes pas grâce à l'auteur mais bien grâce à ma propre imagination que j'ai réussi à me représenter tant soit peu les vêtements, la vaisselle, les habitations, les paysages, les coiffures, les bijoux, les codes de conduite, les croyances et tout ce qui a servi d'écrin à l'histoire d'Imhotep et ses enfants, pris dans une tourmente meurtrière non dénuée de suspense. Et pourtant, tournant les pages, j'attendais avec espoir ne serait-ce qu'un unique paragraphe me décrivant la fertile vallée du dieu-fleuve, ses cultures, sa chaleur, les clameurs des esclaves aux champs, le clapotis des eaux prisonnières du système d'irrigation, toutes ces réminiscences d'un monde sophistiqué, civilisé et depuis longtemps oublié... A peine ai-je eu droit à quelques lignes sur la pluralité des divinités et sur les rites funéraires... trop maigre consolation.

Assez dépitée, j'ai quand même suivi avec attention le déroulé de l'intrigue où se retrouve la patte d'Agatha Christie, toujours savoureuse. Néanmoins, c'est presque avec un sentiment de déception que je suis parvenue au point final de l'oeuvre, gardant en moi ce goût de "trop peu", cette espèce de spleen du lecteur pour tout ce qu'il me semble avoir raté et qui aurait pu rendre cette histoire vraiment inoubliable, ce qui, présentement, n'est absolument pas le cas.


Challenge AGATHA CHRISTIE
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J'ai pris pour habitude de faire une lecture "pur plaisir" après chaque roman intense en émotion.
C'est ainsi qu'ayant terminé le magnifique "Confessions" d'Alain Cadéo, je me suis offert un voyage dans l'Égypte ancienne d'Agatha Christie où j'ai tenté de résoudre l'énigme des meurtres en série qui frappent la famille de Renisenb.

La jeune femme, maman de la petite Téti et veuve depuis peu, revient vivre dans la maison familiale à Thèbes où Yahmosé, un de ses frères, gère le domaine sous l'autorité de leur père, Imhotep.
Quelque peu jalousé par ses deux autres frères qui le considèrent incapable de remplir correctement sa tâche, l'ambiance n'est pas au beau fixe dans la maisonnée.
Les sentiments des uns et des autres, et notamment ceux des épouses, vont encore s'exacerber avec la venue de la concubine d'Imhotep, Nofret, dont l'arrogance et l'appparente méchanceté indisposent tout le monde...jusqu'au jour où son corps sans vie est retrouvé gisant au pied d'une falaise.
Dans l'effervescence qui s'ensuivra, la grand-mère de Renisenb, bien qu'agée, observe et analyse, se forgeant sa propre opinion.

L'Égypte ancienne et moi, c'est une longue histoire...
Comment expliquer que lorsque je me plonge dans de la littérature qui s'y rapporte, j'ai l'impression de me retrouver un peu chez moi ?...
Aurais-je eu une vie antérieure ? 😉
Je n'ai donc clairement pas boudé mon plaisir en pistant les personnages de ce sympathique petit roman.
Plaisir il y a eu, suspens également...
Une étude psychologique fouillée, des personnages bien trempés, une immersion réussie, tous les éléments étaient réunis pour me procurer de bons moments de détente.

Un livre trouvé par un heureux hasard dans le déménagement de ma voisine... le destin, je vous dis !!
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Haute Egypte, Thèbes, XIème dynastie (2000 ans, env. avant J.C)
Notre chère Agatha, mariée à un archéologue, disait volontiers : L'avantage
d'être marié à un archéologue c'est que plus vous vieillissez, plus il
vous trouve belle.
C'est en accompagnant son époux, lors de l'un de ses voyages, qu'elle a concoctée cette histoire.
On retrouvera dans cette énigme tous les ingrédients qui sont propres à
cette chère Agatha, les personnage, ni peu ni trop peu, le confinement
de l'intrigue, le mystère, les doutes et la réflexion qui amène à un
dénouement logique et dûment expliqué tel que les leçons de maitre
Poirot ou de dame Marple. le zeste de folklore, si je peux me permettre,
n'étant que la confirmation des habitudes de cette auteure dans ces
histoires intimistes. On reste dans le domaine, on tue dans le domaine
et on trouve la solution dans le domaine parmi les protagonistes. Les
lieux changent, le style perdure. le piment apporté par le dépaysement,
Nil, panthéon égyptien, croyances, cuisine et moeurs, le tout peint à
souhaits, permet au lecteur une évasion rafraichissante dans une
ambiance pesante et grandissante au fur et à mesure de l'avancée dans
l'histoire.
C'est lui, vous dites-vous, que nenni, c'est elle,
alors, point, cherchez, cherchez, bref de l'habituel chez Agatha, court
toujours mon lapin tu m'intéresses. Personnellement lecteur pur et dur,
je ne cherche plus à savoir, Christie raconte, je lis, Christie
explicite, je suis, Christie dénoue, je salue.
Prose impeccable, mots justes, phrases qui coulent comme le Nil, imperturbables et avisées, du roman policier, égypto-antique ou antiquo-égyptien, c'est vous qui voyez, de bonne facture, mais pouvait-il en être autrement ?
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L'intrigue de ce roman se déroule en Egypte, 2000 ans avant Jésus-Christ.
Ici, pas d'Hercule Poirot ni de Miss Marple ou autre.
Comme toujours dans les livres d'Agatha Christie, il y a meurtre(s) évidemment mais aussi le cercle restreint de la famille et amis parmi lesquels se cache le(la) coupable. C'est ce qui fait tous le charme d'Agatha Christie, l'intrigue psychologique. le fait que l'histoire ne se déroule pas en Angleterre parmi les manoirs ne change rien à ce fait.
Il y a donc Imhotep, le père de famille, veuf, ses trois fils, Yahmose, le jovial, , Sobek, le sanguin,leurs épouses respectives et leurs enfants, Ipi, le benjamin, chouchou de leur père et puis sa fille Renisenb, veuve avec une petite fille. Esa, la mère d'Imhotep, pleine de bon sens, Hénet, la servante fureteuse et bavarde, un scribe et un musicien.
Un jour Imhotep revient de voyage accompagné d'une jeune concubine, la belle et dédaigneuse Nofret.
Celle-ci ne s'entend pas du tout avec le reste de la famille et tente d'imposer sa loi à Imhotep au détriment de sa famille.
Depuis son arrivée, rien ne fonctionne plus correctement dans les rapports entre tout ce petit monde.
Et puis arrive ce qui devait arriver, une première mort bientôt suivie de plusieurs autres .... On ne s'appelle pas Agatha Christie pour rien !
Il va donc falloir trouver le(la) coupable parmi ceux-ci.

L'intrigue est, comme d'habitude, très bien menée et comme dans la plupart des cas, on ne s'attend pas du tout au dénouement.

Ce roman figure dans la dizaine que je préfère d'Agatha Christie (je les ai tous lus).

Je le recommande donc aux amateurs de cette dernière.
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Pendant la lecture, je me suis dit que c'était pas tellement "historique", comme roman.
Bon certes le polar s'appuie sur ce qu'on savait à l'époque d'A. Christie de l'Egypte Antique. Mais somme toute cette enquête familiale pourrait se passer à n'importe quelle époque, n'importe où.
Ne vous attendez pas à quelque chose de très approfondi niveau Historique, donc.

Mais j'ai toujours aimé l'approche "psychologique" dans les romans d'A. Christie, ça ne déroge pas à la règle, et l'être humain étant ce qu'il est, ses histoires sont "intemporelles". Surtout ses histoires de familles dysfonctionnelles, comme c'est le cas ici.

Et c'était un vrai plaisir de la retrouver le temps de cette "enquête" sans enquêteur, hormis la mamie, "l'ancêtre" de la famille... :)
Psychologie fouillée, personnages cohérents, comme d'habitude, quoi. On flirte avec le fantastique, en plus, j'adore ça.


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Incroyable! Je découvre avec joie qu'Agatha Christie s'est essayée au polar historique. Tout en gardant sa recette qui lui va si bien, elle les mêle à son intérêt pour l'archéologie et nous plonge dans l'Egypte antique. Un chef de famille vieillissant qui ramène une concubine. Les tensions apparaissent au sein de sa famille. Si bien que la concubine meurt, bientôt suivi de d'autres meurtres. Se pourrait-elle que son esprit cherche à se venger?

Dans un drame familial en huis-clos, Agatha Christie nous pousse à suspecter tout le monde, hormis peut-être un ou deux personnages. La psychologie de chaque personnage ait passé au crible pour comprendre ses motivations. J'ai suspecté tout le monde, les uns après les autres, en changeant d'idées constamment. La chute est incroyable en soi, puisque comme d'habitude, le meurtrier n'est pas le dernier que l'on a envisagé. Enfin, le petit happy end de la fin conclut très bien ce court roman.

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Quand Agatha Christie place ses personnages en Égypte ancienne, c'est l'occasion d'assister à un huis clos dans lequel les morts s'enchaînent avec quelques références historiques grâce aux recherches d'un ami archéologue de la romancière.

On découvre par exemple la coutume de la « dotation pour le service du ka » : un testateur pouvait léguer une propriété terrienne à un prêtre du ka en échange de la promesse que celui-ci entretiendrait sa sépulture et procéderait aux offrandes sacrées, en certains jours de fête, pour le repos de son âme.

Quand le père veuf, propriétaire de l'exploitation dans laquelle vivent sa mère, ses trois fils, sa fille, leurs familles, les esclaves et employés, décide de prendre une concubine, belle et détestable, rien ne va plus…

Il n'y a pas de détective à proprement parlé dans La mort n'est pas une fin, mais trois personnages qui multiplient les suppositions : la grand-mère, la petite-fille et le scribe.

Cette histoire tient en haleine et constitue une récréation agréable !
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Agatha Christie propose dans ce roman qu'on peut difficilement appeler historique une épure de ce qu'elle sait faire. Polar a-historique, donc, car supposant comme toujours chez Christie la nature humaine une et indivisible. de Londres, la ville-monde, à St Mary Mead, du XX° siècle après J.-C. à 2060 avant notre ère, ce sont les mêmes types supposés inaltérables que l'on rencontre: la jeune première naïve, l'épouse acariâtre, la mère-poule stupide, la bimbo par qui le scandale arrive, le patriarche et ses fils empêchés: le bon, le bellâtre et le jeune coq. Sans oublier, bien sûr, la vieille fille recueillie par charité et faussement dévouée et, last but not least, le détective qui agite ses petites cellules grises en se moquant de l'inertie des nôtres.
Le problème d'une épure, c'est qu'elle propose aux lecteurs familiers de la reine du crime la vision claire du schéma christien. Sans l'exaspérant Poirot prompt à me faire prendre des vessies pour des lanternes à force de sous-entendus ambigus et de manies dilatoires, j'ai bien été obligée de me poser la grande question du whodunnit : « Mais à qui profite le crime ? »
Et pour mon malheur, j'ai trouvé.
Ah ben zut alors.
Sic transit gloria Christie.
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La mort n'est pas une fin est un livre plutôt atypique dans la bibliographie de Agatha Christie : elle délaisse, l'espace de cette histoire, l'Angleterre et son XXe siècle pour amener son lecteur dans l'Égypte, quelques 2000 ans avant Jésus-Christ. Ce n'est pas banal, mais pas totalement incompréhensible, puisque nous savons que Agatha Christie est une grande amoureuse d'histoire et qu'elle accompagnait souvent son mari dans ses voyages... Mais au final, cette histoire aurait pu se dérouler dans le décor habituel, puisque, certes, l'Égypte sert de décor, mais ne nous renseigne pas autant qu'on l'aurait voulu, sur les us et coutumes de l'époque... Mais un peu quand même, surtout sur les rites funéraires, puisque qui dit Christie, dit morts en série... Ici, les meurtres se déroulent dans une famille bien nantie, qui voit se décimer de la nouvelle concubine du père, d'un frère, d'une épouse et d'un jeune garçon qui en avait trop vu... L'histoire a tardé à se mettre en place... les 100 premières pages ont été longues, et ce n'est pas banal, puisque le roman n'en contient que 250... et puis, après sa déboule, évidemment, avec tous ces morts... Un peu tiré par les cheveux... Mais bon, j'adore cette autrice et je ne me lasserai jamais de la lire... Pas le meilleur, mais heureusement que j'en ai d'autres dans ma PAL...
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Pas d'Hercule Poirot ou de Miss Marple dans ce roman : Agatha Christie nous amène en Egypte près de Thèbes, 2 000 ans avant Jésus-Christ.
Agatha Christie était mariée à un archéologue qui avait l'habitude d'amener sa femme lors de ses déplacements pour des recherches. L'Egypte a inspiré notre romancière britannique préférée pour écrire ce roman (je suppose que le roman « Mort sur le Nil » en est inspiré également).

Les livres historiques n'étant pas le style de roman que je préfère, c'est avec une certaine appréhension que j'ai démarré ma lecture et que je l'ai terminé très très vite. Ce roman est très prenant dès les premières pages. J'ai quand même pris quelques notes sur les noms des personnages pour me rappeler qui est qui dans la famille mais en dehors de ça, j'ai beaucoup apprécié cette lecture.

Une fois dedans, on oublie assez vite que l'intrigue se déroule 2000 ans avant JC. On est dans un huis clos comme je les aime avec cette autrice. On sait nécessairement que le meurtre (qui survient assez tard dans le roman) a été perpétré par l'un des membres de la famille ou de l'entourage proche.

Comme d'habitude, j'ai soupçonné tout le monde et la fin m'a surprise quand même. Un léger bémol en réalité sur le fait que cette fin m'a laissé un peu sur la faim (hihi) : j'avoue que je n'ai pas compris la toute dernière scène. Doit-on lire entre les lignes ou est-ce juste une dernière scène pour un happy end ? Je sais qu'avec cette autrice, le coupable est toujours bien identifié. Mais ici, cette dernière scène me fait me poser des questions sur un éventuel retournement de situation. Un peu frustrée par cette fin. En parcourant la page Wikipédia du roman, il s'avère qu'Agatha Christie a changé la fin de son roman sur les conseils d'un de ses amis archéologues, fin qui ne convenait pas à l'autrice au départ. Je ne sais qu'en penser.

En bref, comme d'habitude, j'ai passé un très bon moment de lecture, avec un grand plus pour le côté original de l'intrigue et la période à laquelle elle se déroule.

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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