Je poursuis la relecture des romans d'
Agatha Christie dont je ne me souviens pas de la fin... Mais je me souvenais du début (marquant) car la reine du crime faisait preuve de beaucoup d'imagination pour diversifier ses histoires...
Nous retrouvons Miss Marple, mais dés le début l'ambiance est mystérieuse à souhait...
Une jeune femme a quitté la Nouvelle Zélande pour s'installer en Angleterre avec son mari, elle est chargée par celui-ci, qui arrivera plus tard , de leur trouver une maison. Paru en 1937, déjà , la seule mention d'un pays aussi lointain et méconnu (à l'époque) que la Nouvelle Zélande devait emmener son lecteur , loin, si loin.. le fait que ce soit une femme qui soit chargée en 1937, d'acheter une maison, que son mari lui donne les pleins pouvoirs, qu'elle se débrouille toute seule, ça aussi, ça devait étonner. C'était une certaine forme de féminisme. Aujourd'hui , cela nous parait banal, mais il faut remettre ce roman dans le contexte de l'époque.
La maison , elle la sent bien, elle se sent en territoire connu, d'ailleurs au fil du temps, il apparait que , soit, elle a des prémonitions, soit elle y a déjà habité. Mais elle sait , par ouie dire familial, qu'elle n'a jamais mis les pieds en Angleterre. .. Ce qui était bien gentillet, le devient moins, quand elle "sait" qu'elle a vu un cadavre au pieds des escaliers ..
Son mari (amoureux) se prête au jeu, et ils vont essayer de remonter le fil des différents propriétaires, bientot rejoints par Miss Marple (toujours dans les bons coups !) et qui n'est autre que la tante de Raymond, le cousin du mari... le monde était petit en 1937 !
C'est un cru "Miss Marple" original que nous propose
Agatha Christie, ( et ce qui me saute aux yeux , en tant qu'adulte relisant ce que j'ai lu adolescente) , c'est l' extrême variétés des histoires, le désir de se renouveler, d'apporter de l'original : ici cette maison déjà habitée enfant, les "visions" , les rêves qui restituent le passé.
Miss Marple n'est "que" la bouée de secours, la caution "adulte et raisonnable" face à la fougue et l'enthousiasme de nos jeunes enquêteurs. Elle s'effacerait presque... On n'a pas la vision de ses bouclettes argentées, son gilet , ses aiguilles à tricoter qui cliquettent ! On est dans l'action.
Evidemment cette trame parait un peu surranée aujourd'hui, face à toutes les histoires policiéres , à suspens, ou d'horreur, impliquant des maisons, mais en 1937, ce devait être tellement novateur, tellement dépaysant, presque aventureux....
J'avais oublié le nom du (de la ) méchant(e), vivement dans dix , vingt ans, que j'oublie à nouveau et que je puisse le relire avec autant d'admiration pour Dame Agatha ....