La mystérieuse affaire de Styles

On dira ce qu'on voudra, mais un bon petit Agatha Christie, de temps en temps, c'est toujours sympa !
Comme une petite madeleine de Proust (saveure strychnine !), ou comme un bon Cluedo des familles !

Je n'avais plus pris de nouvelles de ce cher Hercule Poirot depuis fort longtemps, et ce fut un plaisir de le retrouver sous la plume "so british" de celle qui la première, jadis, me donna goût aux romans policiers.
Bon, je vous mentirais en disant que j'ai dévoré cette Mystérieuse affaire de Styles avec la même frénésie que celle avec laquelle je me ruais, ado, sur les enquêtes du grand détective belge (faut dire qu'on en a, de l'appétit, à quinze ans !), mais je suis quand même ravi de cette petite lecture estivale.
D'autant plus ravi qu'il s'agit là du tout premier roman de la "reine du crime", publié en 1920 - il y a plus de cent ans, rendez vous compte ! - alors qu'Agatha n'avait que 27 ans, et que tout est déjà là.
Tout : la plume au charme délicieusement suranné, l'intrigue construite avec autant de minutie que celle mise en oeuvre par l'assassin pour l'élaboration de son crime, la perspicacité hors norme de Poirot, son amusante estime de lui, ses petites maniaqueries ("il aurait souffert davantage d'un grain de poussière sur ses vêtements que d'une blessure par balle"), les secrets de famille percés à jour les uns après les autres et les dialogues au cordeau, à la fois plein d'ironie et de déférence polie.
Tout, vous dis-je.

Alors qu'importe si l'effet de surprise s'est un peu émoussé avec le temps, et si l'on a vaguement l'impression de croiser à chaque fois plus ou moins les mêmes personnages (la famille aisée moins unie qu'il n'y paraît, les domestiques un peu louches, les visiteurs de passage...).
Avec Agatha, ça fonctionne toujours !

Ici, le drame se noue dans la belle propriété de Styles Court, où le capitaine Hastings (l'une des figures récurrentes dans l'oeuvre d'Agatha Christie, qui fait ici office de narrateur) est en villégiature chez son ami John Cavendish. C'est la mère de ce dernier, récemment remariée à Alfred Inglethorp (un curieux bonhomme loin de faire l'unanimité dans le clan Cavendish), qui est victime d'un empoisonnement. Alfred est immédiatement soupçonné, mais l'affaire se révèle bien sûr légèrement plus complexe...
Heureusement, Poirot passait par là, et il ne se fait prier pour faire démonstration de son prodigieux talent, non sans taquiner au passage notre pauvre Hastings sur son manque de clairvoyance.

Le lecteur lui aussi, même s'il dispose de tous les indices, aura bien de la peine à reconstituer le puzzle dans le temps imparti. D'accord c'est les vacances, mais est-ce une raison pour s'abstenir de solliciter un peu nos petites cellules grises ? Hum ?

"The Mysterious Affair at Styles" (1920) aura toujours une place particulière dans la bibliographie d'Agatha Christie. Il s'agit de son tout premier roman, celui qui lancera sa carrière. C'est également tout à la fois la première apparition d'Hercule Poirot et la toute première affaire de ce dernier en tant que détective privé. C'est enfin le seul Poirot se déroulant avant les années 1920 et suivantes.

Ecrit durant la Première Guerre Mondiale, il présente un Hercule Poirot réfugié en Angleterre. de ses retrouvailles avec le capitaine Hastings, en permission suite à son rétablissement après une blessure de guerre, va naître un duo relativement stable et efficace dans l'oeuvre de la romancière.

Classique parmi les classiques, cette première enquête peut se lire et se relire sans jamais en gâter notre plaisir, comme beaucoup d'autres romans de Christie. Une caractéristique qui fait le charme et le succès de la reine du crime. D'ailleurs, c'est la seule auteure dans le genre policier dont j'aime à relire certains titres alors qu'il m'en reste encore beaucoup à découvrir.

Challenge MULTI-DÉFIS 2019 : Une enquête signée Agatha Christie
Challenge AGATHA CHRISTIE

Dans La mystérieuse affaire de Styles, nous assistons à l'entrée en scène du détective belge qui deviendra l'un des héros favoris de l'illustre "Reine du crime".

Les premiers pas du petit moustachu s'avèrent quelque peu hésitants mais laissent entrevoir la grandeur dont il fera preuve par la suite. La romancière l'entoure déjà de personnages avec lesquels il collaborera très souvent : son fidèle ami, Arthur Hastings, et Japp, inspecteur à Scotland Yard. Les deux hommes seront souvent désappointés par les bizarreries d'Hercule Poirot et prêteront de ce fait fréquemment à sourire.

Agatha Christie réunit ici tous les ingrédients pour nous captiver : un meurtre commis par empoisonnement dans une chambre close d'un manoir, plusieurs suspects potentiels avec des personnalités bien marquées, des retournements de situation, de curieux détails qui semblent à première vue sans grande importance mais qui, mis en lumière par notre fin limier, éveillent notre curiosité. Malicieuse, l'Anglaise, s'amuse, en outre, judicieusement à nos dépends avec une règle qui, à mon sens, constitue un des fondements du roman policier (Je vous laisse découvrir par vous-mêmes ce à quoi je fais allusion). Ajoutez à tout cela des pointes d'humour et vous obtenez un ensemble fort appréciable.

Pour du tarabiscoté, c'est du tarabiscoté, heureusement que ce n'est pas la première fois - bien que ce soit le premier roman d'Agatha Christie - que je rencontre Hercule Poirot...

Mme Inglethorp est morte. Qui a fait le coup ? Son jeune mari, Alfred, comme le clame haut et fort sa vieille amie Evelyne ? Cynthia, qui travaille en laboratoire et a accès à quantité de poisons, dont la strychnine ? John Cavendish, son beau-fils pressé d'hériter ? Sa femme Mary ? Son frère Lawrence ? Ou encore ce mystérieux docteur juif allemand ? (oui, c'est dérangeant à notre époque -enfin j'espère que ça en dérange d'autres que moi ! - mais c'est ainsi, les romans d'Agatha Christie reflètent souvent la réalité des mentalités de son époque, c'est pas une raison pour tout mettre à la poubelle, c'est une fenêtre aussi sur l'ambiance de l'époque et je trouve que ça a un intérêt, même si je le vois davantage historique que littéraire ;-)

Bref. Cette première aventure d'Hercule Poirot, premier roman de la Reine du Crime, c'est Hastingsg qui nous la raconte à la première personne. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que notre Hercule le balade en long, en large et en travers ce pauvre et ridicule Hastings - qui ira tout de même jusqu'à demander la main d'une des "suspectes"...

Bref. Tout désigne le mari, dans cet empoisonnement à la strychnine. Un peu trop grossièrement d'ailleurs. Et tout l'art de Poirot consistera, pour cette première, non pas à démasquer l'assassin, mais à ne pas le démasquer trop tôt.

Lecture sympathique, donc, mais trop capillotractée à mon goût. C'est comme ça des fois avec Agatha. Combien de tasses pour le café ? 6 ou 7 ? Attention, ce détail est capital, surtout que l'un des convives ne le sucre jamais...

Lecture plaisante donc, mais clairement, ce roman ne restera pas longtemps dans ma mémoire...

Fervente admiratrice de l'autrice, cela faisait plusieurs années que je n'avais pas lu un de ses romans. J'en ai lu beaucoup mais il y a longtemps et je ne me souviens pas tous de leurs titres. Pour remédier à ces oublis, j'ai décider de lire ses romans dans l'ordre chronologique. En effet, La mystérieuse affaire de Styles est le premier d'une longue série.
Quel plaisir de retrouver la plume d'Agatha Christie et ses personnages. J'ai trouvé le duo d'enquêteur un peu bancal ; on a d'un côté : Hasting un peu niais mais un narrateur hors pair et très attachant et de l'autre côté on a un Poirot futé, fantasque et imprévisible. J'ai beaucoup aimé le contraste entre les deux hommes et j'ai trouvé le récit très fluide et j'ai beaucoup aimé la résolution de l'énigme.
A bientôt, pour une prochaine enquête.

J ai décidé de me relancer dans la lecture des romans d Agatha Christie et de ce fait commencer par le premier avec mon cher compatriote et grand détective Hercule Poirot.

C est toujours une valeur sûre et je pense que je m en lasserai jamais
Intrigue, retournement de situation. du grand policier.
Et ne parlons pas de ce cher Hercule Poirot qui me fera toujours rire

Une éternelle jeunesse.
([Lecture commune])

« Il passa sur son visage une expression étrange, indéfinissable et pourtant teintée d'une éternelle jeunesse. »

Je viens de noter cette citation, qui, pour moi, résume tout ce que je ressens pour Agatha Christie et son univers de papier. Un monde classique, suranné, raffiné, parfois étrange, parfois expérimental, pas toujours très bien maîtrisé, un monde d'enquêtes , de meurtres mais aussi d'histoires d'amours et de moeurs... bref une oeuvre difficile à définir et qui pourtant survit et au passage des ans et des époques.

Avec Agatha Christie j'ai l'impression de connaître le monde de l'après-guerre, d'avoir vécu même des années 20 aux années 70 aux côtés de ses personnages que je commence à bien connaître. Je les ai si souvent relus qu'ils sont presque de ma famille de livres, ils font partie de ces bouquins pour lesquels, dès la première page tournée j'ai l'impression de rentrer à la maison.

Étrangement La Mystérieuse affaire de Styles n'est pas le roman que j'ai le plus relu, peut être me dis-je à chaque fois que ce n'est qu'un premier roman, alors qu'il est parfaitement maîtrisé et par bien des côtés bien plus agréable à lire que ses successeurs (pas de liste inutile d'indices à côtés des suspects par exemple, petit tic AgathaChristien qui m'agace du plus haut fait) et si on omet de faire le parallèle Watson/Holmes (qui ne souffre aucune comparaison), l'introduction du duo Hastings/Poirot est un pur bonheur, avec des petites piques et répliques du plus bel effet.

Alors... s'il fallait commencer à connaître la grande Agatha par un roman, peut être devrait on débuter par ce tome là.

C'est décidé, cette année, Challenge Read Christie.

En 2024, il est consacré aux « Décades ». La lecture du mois de janvier a pour thème les années 20 et le choix s'est porté sur The Mysterious Affair of Styles, le premier « detective novel » d'Agatha Christie paru en 1920 et écrit en 1916/1917.
C'est dans ce roman qu'a lieu la rencontre avec « Monsieur Hercule Poirot », le célèbre détective.

Le narrateur de cette mystérieuse affaire est le Capitaine Hastings, évacué du front suite à une blessure, et, en convalescence à Styles Court, dans le comté d'Essex, invité par son ami John Cavendish, beau-fils de la châtelaine Emily Cavendish Inglethorp. Emily Cavendish Inglethorp est une femme déjà âgée qui vient de se remarier avec Alfred Inglethorp, guère apprécié de la maisonnée et suspecté d'avoir épousé la belle veuve pour son immense fortune.
Le Capitaine Hastings sera désigné par la famille pour faire un résumé de cette affaire ayant défrayé la chronique de la presse mondaine et en ayant terni la réputation.
Le crime a lieu une dizaine de jours après l'arrivée d'Hastings à Styles ; nous sommes au mois de juillet, un mois de juillet très chaud, dans cette campagne anglaise, qui semble bien préservée du premier conflit mondial. « En regardant le plat pays d'Essex qui s'étendait si verdoyant et si paisible sous le soleil d'après-midi, il était presque impossible de croire que tout là-bas, et pas si loin, après tout, une grande guerre suivait son cours. Il me semblait que j'avais tout à coup pénétré dans un autre monde. » Hormis la référence à la blessure d'Hastings, quelques détails donnés de la gestion du manoir par temps de guerre : le papier vient à manquer, le personnel a du être réduit, ou concernant l'activité de l'hôpital de proximité qui accueille des blessés, nous sommes enfermés en vase clos et embarqués dans une partie de Cluedo au manoir. Dans ce premier roman policier, la maison va abriter mystères et secrets, jeux de pouvoirs liés à l'argent, rancoeurs, jalousies... thèmes chers à la « Reine du Crime » et l'arme fatale sera … un poison.
L'action se déroule en 1916/1917, dans la haute société britannique. Quelques phrases nous font sursauter (telle réflexion antisémite de Monsieur John Cavendish, contré par son épouse, telle remarque paternaliste et sexiste de l'avocat de la couronne lors du procès, qui prétend que « les dames ne sont pas toujours versées en connaissances légales « – certainement vécue, une réflexion de ce type a dû enchanter Agatha Christie, qui malgré son éducation Victorienne était très émancipée pour son époque....) mais il faut bien-sûr les re-contextualiser et ne pas bouder pour autant son plaisir de lecture.
Plaisir de rencontrer Hercule Poirot, évoqué par Hastings dans les premières pages du roman puis rencontré par hasard à Styles Saint Mary où il est accueilli avec des compatriotes Belges. Plaisir de découvrir le duo d'amis qu'ils formeront pendant de longues années .
«  Poirot était un homme d'allure extraordinaire. Bien que de petite taille, il avait un port très digne. Sa tête avait exactement la forme d'un oeuf et il la tenait toujours un peu penchée de côté. Sa moustache cirée était toujours très raide et d'allure militaire. Il était toujours tiré à quatre épingles et je crois qu'un grain de poussière lui eût causé plus de douleur que la blessure d'une balle. Pourtant, ce petit homme bizarre, aux allures de dandy, qui je le constatais, avec regret, boitait péniblement, avait jadis été un des membres les plus célèbres de la police belge. Comme détective, son flair était surprenant, et il avait accompli de véritables tours de force en débrouillant certaines affaires les plus complexes de l'époque ».

Plaisir de suivre l'enquête minutieuse du duo et l'analyse de tous les indices.

Un très bon moment de lecture, comme la plupart du temps avec « un Agatha » et je n'ai pas souvenir de l'avoir déjà lu, je n'en ai vu que les adaptations (BBC et « Petits Meurtres »).
L'actrice choisie dans la version des Petits Meurtres m'a marquée par sa beauté et sa classe naturelle et je n'ai pu m'empêcher de l'associer au personnage de Mrs Emily Cavendish . Hastings : « Je me souvenais d'une belle femme, d'un certain âge. Elle ne pouvait certainement pas avoir moins de soixante-dix ans maintenant. J'évoquais sa personnalité énergique, autocrate, éprise de notoriété charitable et mondaine (…) Mrs Cavendish aimait faire ses plans elle-même, et elle entendait que les autres les acceptassent... ».

A suivre, en février, Mr Brown.

# READ CHRISTIE 2024

A Style Court, une maison de campagne britannique, Emily Cavendish vient de se remarier avec Alfred Inglethorp, situation infernale pour ses beaux-fils ; John et Lawrence.

M. Inglethorp est loin de faire l'unanimité dans l'entourage de la maisonnée… alors quand le corps de sa femme est découvert, tous les regards et les accusations se tournent vers lui…

C'est grâce à la présence du célèbre Hercule Poirot que toute la vérité et le dénouement vont se faire… d'une main de maître !

📌 C'est mon 1er Agatha Christie, sous le conseil très avisé de Estelle @petite_lectrice
Il s'agit de la toute première oeuvre de l'auteure qui a été publiée en 1920.
Non seulement j'ai adoré, mais j'ai été bluffée ! Avec ce roman, le lecteur possède toutes les clefs pour tenter de démasquer le coupable.
Bien plus qu'un roman, c'est le lecteur qui se met lui-même en mode « détective » et se prend au jeu pour analyser le moindre indice.
J'ai apprécié également l'ambiance « so british », un régal de se plonger dans son univers.

J'aime beaucoup la série tv avec Hercule Poirot et cela fait longtemps que je dois lire les livres… Eh bien, c'est chose faite ! Voici mon premier « Hercule Poirot » de lu.
J'ai l'habitude de lire des thrillers et là l'enquête est plus simple. Je veux dire que c'est une ambiance calme, il n'y a pas de sang, ce n'est pas sombre ni angoissant, il n'y a pas de tueurs en série complètement fou. C'est simple mais pourtant efficace. C'est tellement bien écrit que je me voyais avec Hastings, je m'imaginais les décors ainsi que les personnages. C'est prenant parce qu'il y a beaucoup de suspense. L'auteur nous fait tourner en bourrique : elle nous offre un tueur et puis non c'en est un autre et encore un autre… Jusqu'au dénouement final et là c'est une surprise totale. C'est vraiment bien expliqué avec les détails, les explications sont claires et limpides. le scénario est logique, bien développé. Une belle découverte ! J'ai beaucoup apprécié ma lecture ! Je vais continuer en lisant la suite : « Le crime du golf ».