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Critique de Sharon


Hercule Poirot s'ennuie. C'est affreux. Pas d'Hastings à tourmenter, il est seul, abominablement. Heureusement, le superintendant Spence, qu'il retrouvera dans le crime d'Halloween le contacte pour reprendre l'affaire McGinty. Il pense être passé à côté de quelque chose qui n'échappera pas à Hercule Poirot.
Cette enquête mène Poirot dans un de ses petits villages anglais où tous les gens sont des gens biens, donc des gens qui veulent préserver leur respectabilité à tout prix, même celui du meurtre. le petit détective belge se compare à un chasseur qui fait s'envoler plusieurs oiseaux en même temps alors qu'un seul l'intéresse. La métaphore ne saurait être plus juste puisque beaucoup vont se sentir menacés par les secrets qu'Hercule risque de découvrir au point que, fait rare, la vie de notre détective préféré sera mise en danger, et plutôt deux fois qu'une.



Les gens de ce village sont pourtant fort sympathiques, même si la plupart se sont installés ici après la seconde guerre mondiale, donc tout récemment. Nous retrouvons la famille nombreuse (et en passe de s'agrandir encore), la vieille jeune fille qui prend soin de sa mère acariâtre, la postière/épicière au courant de tous les cancans locaux, sans oublier l'ancestrale famille qui reprend possession de son antique demeure dévastée et le politicien flanquée de sa jeune, belle et myope épouse; Mais, avec toutes ses archives qui ont brûlé, il est difficile de savoir précisément qui est qui, et il est facile de se proclamer "veuve de guerre" ou de dire que l'on rentre tout juste des Indes. Il est facile aussi de faire oublier un passer criminel, et le coupable pourrait bien être une femme qui a déjà été mêlé à un crime sordide, trente ans plus tôt. Attention ! Enquêter sur un meurtre est une affaire sérieuse, et la réalité se chargera de rattraper ceux qui auront pris cette affaire comme un jeu. Attention ! Tous les protagonistes de cette affaire ne sont pas des menteurs, et l'un des personnages les plus attachants de l'histoire se révèle bien être exactement ce qu'il est. Chiens, chats, cochon et canards en sont ravis, sauf quand le chien fonce dans la mare aux canards, dérange le cochon ou se vautre sur le fauteuil non loin d'Hercule Poirot. Je n'ai garde non plus d'oublier un malheureux chien blessé qui sera peut-être la cause d'une belle histoire d'amour - enfin, si papa Poirot s'en mêle, parce que, franchement, certaines personnes sont d'une mollesse !!!
C'est également avec plaisir que j'ai retrouvé Ariadne Oliver, qui arrive précédée de ses trognons de pomme. Elle vit les affres de la création (ratée, à cause d'Hercule - elle n'a pas fini de lui en parler) et surtout, celle de l'adaptation théâtrale. Dénaturer serait plus juste, et si l'on comprend bien que son détective finlandais soit pour elle un boulet (comme Hercule Poirot l'a été pour Agatha Christie ?) en revanche le sort que veut lui faire subir Robin Upwards en vue de porter l'oeuvre sur scène justifierait à lui seul qu'aucun roman policier ne soit adapté de quelques manières que ce soit.
En dépit d'un sujet sordide, et de rappels dramatiques, Mrs McGinty est morte est une des enquêtes les plus savoureuses d'Hercule Poirot.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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