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Annie Goetzinger (Illustrateur)
EAN : 9782205016802
64 pages
Dargaud (01/01/1990)
3.65/5   30 notes
Résumé :
Lorsque Portraits Souvenirs ont commencé à paraître dans Pilote à la fin des années 70, ils constituaient à beaucoup d'égards, une rupture avec les canons alors en vigueur dans la bande dessinée.
D'abord et tout simplement parce qu'ils étaient réalisés par un homme et une femme. L''irruption d'Annie Goetzinger dans le monde exclusivement masculin de la BD réaliste a provoqué un petit séisme dont les répliques se font encore entendre aujourd'hui au profit d'au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
L' histoire est passionnante, de cette Aline... Orpheline d'un officier décédé en Indochine, elle est envoyée dans le moule de l' Institution des Demoiselles de la Légion d' honneur.
L' école en fera une fille dressée et obéissante, sur laquelle une culotte de peau issue d' une famille de la noblesse française jettera son dévolu.
Le dessin sobre et élégant d'Annie Goetzinger, colle parfaitement à ce récit minutieusement concocté par Pierre Christin. Celui-ci explore toute cette période entre la guerre d' Algérie et le début des années 70, au travers de la vie d' Aline de Saint-Seurin dont le regard se décille au fil des années.
Un des meilleurs récit paru dans le défunt mensuel Pilote.


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Il y a des auteurs de l'ancienne génération qui sont incontestablement reconnu par tout l'establishment mais que je n'arrive pas à apprécier leur travail. C'est ainsi et je l'assume.

Au niveau du dessin, c'est toujours aussi statique et comme figé dans le marbre. Cela fait peur. Les expressions des visages sont souvent vides, voir indéchiffrables.

Par ailleurs, ce "destin exceptionnel d'une jeune fille" est loin de celui de notre bien-aimée Sissi ! Peut-on seulement aimer une bd si le personnage principal vous paraît totalement insipide ? C'est juste une question que je me pose.

Pourtant, il s'agit d'une pauvre orpheline encline à la solitude qui a dû subir l'enseignement des bonnes soeurs. Cela aurait dû m'émouvoir et ce n'est pas le cas faute à un graphisme impersonnel et à un scénario beaucoup trop conventionnel pour me plaire et me séduire. J'ai franchement eu une impression de vide. Cela pêche dans la réalisation.

On peut passer totalement au travers de cette lecture datant tout de même de 1980 qui ne restera pas gravée dans les mémoires.
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Cette BD n'est pas foncièrement mauvaise, mais elle est très anecdotique et oubliable à mon sens, malgré quelques efforts. En fait, je retiens surtout de la BD qu'elle tente certains trucs. En parlant de femme qui s'émancipe et se trouve elle-même, il brosse un portrait d'un monde changeant, de mentalités évoluant et de nouvelles façon de vivre. Par le prisme de ses compagnons ou de ses voyages, Christin nous parle aussi de politique, de société. C'est assez dense dans les thèmes et plusieurs idées font mouche, le tout imprégné d'une certaine mélancolie qui me rappelle Baudelaire et ses vapeurs d'opium, le tout accentué par le dessin.
Mais c'est malheureusement trop rapide, trop facilement brossé et esquissé. J'ai rarement eu de l'empathie pour le personnage principal, qui semblait bien plus une potiche bringuebalé au gré des évènements (ce qui est assumé par l'auteur), et j'ai eu du mal à ressentir quoi que ce soit pour elle. C'est aussi dû au fait que malgré le temps qui passe, dans la BD, elle ne semble jamais réellement prendre de décisions ou faire d'action qui lui importe. Cette apathie est voulue par le ton du récit, mais donne un aspect froid et distant envers son personnage. Et dans ce genre de récit, je trouve cela trop peu intéressant. D'autre part, les épisodes qui auraient pu être réellement prenant et intéressants sont souvent coupés trop vite. La pagination assez faible n'autorise pas plus de déroulé, et c'est bien dommage. J'aurais beaucoup aimé avoir plus de corps à l'ensemble, et plus de temps pour appuyer sur certains points qui auraient justement permis de développer la narration et sa narratrice. C'est dommage, à mon sens.

Pour le dessin, je dois dire que je trouve ça plutôt bon. Il retranscrit bien les différentes atmosphères du long voyage que fait notre héroïne, mais a également une touche dans les portraits et les visages, qui n'est pas sans me rappeler quelque chose de Bilal. C'est peut-être un peu froid par certains moments, mais sans doute pour coller au ton du récit, notamment dans sa première partie.

Bref, une BD chargée de bonnes intentions qui a peiné à me convaincre. C'est pas mauvais, mais je ne dirais pas que c'est quelque chose dont je recommande la lecture. Christin me semble souvent chargé de bonnes idées, mais pêche un peu dans la réalisation et le traitement de ses histoires, ce n'est pas la première fois que ça me fait cet effet.
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Institution napoléonienne, les maisons d'éducation de la légion d'honneur forment les jeunes orphelines de militaires dans le respect des valeurs et de l'ordre moral.
Exposé comme cela, on ressent mieux le poids qui s'abat sur les épaules d'Aline Erckmamm alors qu'elle entre dans la maison de Saint-Denis à la mort de ses parents. Silence, rigueur, humiliation, culture de l'entre soi sont autant de garanties pour faire d'Aline une épouse convenable, dans un genre oie blanche, pour 'un capitaine ambitieux et fourbe.
Face à cet avenir trop bien tracé, la guerre d'Algérie, les événements de mai 68 et bien des tragédies personnelles vont emporter notre héroïne vers de lointains rivages, l'Afrique puis l'Amérique, et d'autres milieux plus ouverts, mais pas moins violents.
Par son propos, cette bande dessinée est autant le récit de l'émancipation d'une jeune fille que la traversée de l'histoire de la seconde moitié du XXème siècle. La douceur des traits, les couleurs choisies par Annie Goetzinger viennent renforcer, par un jeu d'opposition, la violence des rapports humains et le scénario virevoltant de Pierre Christin.
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Le beau récit que voilà !
Une histoire qui pourrait sembler simple, et qui pourtant ne l'est pas.
La voie est pourtant toute tracée pour cette orpheline : "oie blanche", elle sera épouse et mère, fidèle et dévouée, d'un des garçons de ces familles de militaires qui voient en l'établissement qu'elle fréquente un vivier de fiancées "possibles".
Pour elle, sans ressources, sans famille (à part une tante qu'elle ne voit jamais), c'est d'ailleurs la seule issue.
elle est tout d'abord, comme tant de jeunes filles à l'époque, une proie facile pour la famille d'Arnaud, jeune homme "bien né" qui voit en elle l'épouse idéale qui saura le suivre partout où il "servira".
Incompréhension mutuelle, non-communication, mésentente sexuelle, ce couple est voué à l'échec, bien sûr.
La séparation sera le début d'un long, très long chemin vers l'émancipation.
L'histoire est riche : à chaque page, la critique de la bourgeoisie, de l'armée, de l'oppression de la femme, du colonialisme, du racisme, vous saisit à la gorge, mais sans insister, sans pathos ou démonstration inutile.
Car l'auteur laisse le lecteur, la lectrice, libre de juger.
Le dessin net, sec, les couleurs souvent pastel, se gardent de choquer.
Si l'on n'y prenait garde, on risquerait presque de passer à côté du propos, tant certaines horreurs sont laissées à distance.
Mais non, aucun risque, car ce récit prenant ne vous lâchera pas, et vous refermerez ce livre avec l'envie de le reprendre.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mes souvenirs, mes vrais souvenirs de femme, je veux dire, il me semble qu'ils commencent devant cette porte. Celle de la maison d'éducation des Demoiselles de la Légion d'Honneur. C'est là qu'on m'a conduite par un froid matin d'automne. Et c'est là que pour la première fois, j'ai pensé à ma vie. Que, pour la première fois, j'ai tenté d'imaginer ce que serait l'avenir. A vrai dire, je n'ai rien vu, rien vu du tout...
La porte s'est refermée sur l'extérieur. Et moi, je me suis retrouvée à l'intérieur.
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Venez que je vous présente à Madame la comtesse.
Bonnes manières, ces petites...
Mais les robes...
Ridicules les robes, pour ne pas dire impudiques.
Alors ma chère amie ?
Depuis que le Général est revenu aux affaires, trop de traditions sont bousculées pour que vous fassiez la fine bouche.
Il y a ici des jeunes gens des meilleures familles françaises...
Et il leur faut des épouses dignes de leur grand avenir, ce qui n'est pas facile à trouver.
Regardez, voici Saint-Sevein
Qui est-ce ?
Comment ? Vous n'avez pas entendu parler de l'affaire ? Brillant capitaine sorti de Saint-Cyr, il a fait merveille du côté d'Oran...
Mais il vient d'être rappelé en Métropole, à la suite d'un remarquable article dans la Revue de la Défense Nationale.
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Mes souvenirs. Mes vrais souvenirs de femme, je veux dire, il me semble qu'ils commencent devant cette porte. Celle de la maison d'éducation de la Légion d'Honneur.
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Il ne suffit pas de refuser la légion d’honneur ; encore faut-il ne pas la mériter !
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