Partir sur un navire à la chasse à la baleine, ça n'a rien d'une croisière qui s'amuse, nageant dans le luxe, bouffant des mets délicats et bronzant sur le pont, les dames minaudant devant le capitaine, uniforme blanc immaculé, sans un cheveu de travers.
La chasse à la baleine, c'est sale, c'est violent, c'est barbare et les conditions de vie des marins feraient défaillir le syndicat de 5 fruits et légumes par jour.
Les marins croupissent dans l'eau sale, froide et super humide (ça, vous ne le saviez pas !). Queequeg est malade, prêt à mourir. Un cercueil pour Queequeg !
Achab, lui, tel un fanatique religieux, fait forger des harpons, les enduisant du sang de ses harponneurs et ne vit que pour sa vengeance, alors qu'en fait, Moby Dick, attaqué, n'a fait que de défendre les autres baleines, tout en se défendant lui-même. Achab étant l'agresseur, il ne faut pas se plaindre ensuite d'y avoir laissé une jambe.
Les dessins, toujours en noir et blanc, expriment bien la folie du capitaine, sa haine pour les baleines, son fanatisme et son égoïsme face aux autres qui encaissent, qui souffrent, les entraînant dans sa descente aux enfers de la vengeance aveugle.
Pourtant, Achab montrera aussi sa faiblesse, son respect pour son second, Starbuck, son désir de le nommer capitaine s'il venait à disparaître. On le pensait cruel, froid, fou et voilà qu'il nous montre un autre visage, plus humain. Pas de manichéisme, son portrait est réaliste.
Dans ce second et dernier album, Moby Dick mène la danse, se retrouve plus présente, s'impose dans les pages et le combat entre elle et Achab est titanesque, jusqu'à son acmé…
Un très bon diptyque pour celles et ceux qui voudraient découvrir le roman de Melville, sans devoir lire les 940 pages de l'édition Phébus. Moins de détails dans la version bédé, certes, mais l'essentiel se trouve dedans (et pas dans Lactel©).
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