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EAN : 9782330005252
96 pages
Actes Sud (07/03/2012)
3.02/5   28 notes
Résumé :
"Il faut faire sauter l'Acropole !" - tel était l'appel lancé en 1944 par le cercle surréaliste Les Annonciateurs du chaos. Soixante ans plus tard, un jeune homme vient de passer à l'acte. Le Parthénon a été pulvérisé, la ville est orpheline. Est-elle encore elle-même ?
Tous les regards sont tournés vers la colline vide embrumée de fumée et de poussière. Plusieurs voix résonnent, faisant entendre leur consternation, leur indifférence, leur fanatisme. Quel mob... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Il faut en finir avec le passé et se tourner vers le futur. Et, dans un pays embourbé comme la Grèce, ça devrait commencer avec la destruction des trésors archéologiques et des monuments historiques. Il faut faire sauter l'Acropole ! Ces symboles dépassés, ces lourds héritages du passé qui ne représentent plus qu'un idéal (la politique athénienne, corrompue et inefficace, semble bien pâle en comparaison à la démocratie athénienne) sont tout juste bons à faire survivre le tourisme ! Cet appel lancé dans les années 40 ne fut pas écouté mais, aujourd'hui, C.K. est sensible à ces arguments… C'est le roman La destruction du Parthénon.

À travers des narrations multiples, on suit C.K. dans ses préparatifs, sans vraiment croire qu'il réussira la mission qu'il s'est donné. Puis, rapidement, Boum ! Tout était sans dessus dessous, le sol recouvert de débris et de poussière. le Parthénon n'est plus. « Là où Il se dressait, il n'y avait plus que le ciel. Un ciel qui pour la première fois m'est apapru dans toute sa largeur. Implacable. » (p. 17) C'est comme une cicatrice dans le ciel. C'est la consternation chez les Athéniens. Chacun y va de sa réaction, allant de l'indignation à la colère, en passant par le refus de la réalité. « La colline qui surplombe la ville est orpheline. » Ces témoignages étaient intéressants.

Puis, la narration passe à C.K., le supposé responsable de cet attentat. Ce long monologue était un peu déconcertant, comme doivent l'être toutes les divagations de personnes troublées. Car, bien qu'il se croit investit d'une mission ayant germé dans la pensée révolutionnaire, il ressemble plutôt à un fanatique extrémiste.

Mais, alors que je croyais que le roman allait s'enfoncer dans les méandres d'un esprit malade, il se transforme en une sorte de récit policier. Ou presque. La police retrouve la trace de C.K. et quelques pièces à conviction dans ses affaires. C'est l'occasion pour faire un saut dans le passé, à l'époque où le poète polémique Yorgos V. Makris publiait des écrits aux idées révolutionnaires. Toutefois, avec tous ces noms, organisations et dates que je ne connaissais pas, je me sentais un peu perdu. Puis, lors de l'instruction, plusieurs individus en ont long à dire sur C.K., certains des choses positives et d'autres, négatives. Les dernières pages filent à une vitesse ahurissante, un procès expédié et un châtiment tout aussi expéditif.

Je ne sais pas trop quoi penser de la destruction du Parthénon. Je n'aime pas les romans sombres qui mettent en vedette un assassin ou un terroriste et, conséquemment, mon opinion s'en trouve ternie. Toutefois, il est question de plus que la destruction d'un joyau historique et le raisonnement derrière cet acte barbare était intéressant (même si je ne suis pas plus en accord avec). Ce qui est certain, c'est qu'une oeuvre pareille suscite le débat. Aussi, j'ai été surpris par les tours et détours par lesquels Christos Chryssopoulos m'a amené. Tous ces points de vue exprimés, différents et vraisemblables, cette complexité et cette richesse dans un si court roman, ça m'a captivté. Cet auteur a décidément beaucoup de talent et je suis curieux de lire autre chose de lui.
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Dans cette très courte fiction "apocalyptique", Christos Chryssopoulos imagine un scénario catastrophe. Un jour, un désaxé s'est dirigé vers l'Acropole et en l'observant a eu une horrible idée qu'il a mise à exécution : faire sauter le Parthénon.

Le récit commence comme un film noir, il y a un interrogatoire, on ne sait pas ce qui s'est pas. le témoin parle d'un mystérieux "Il" sans que le lecteur puisse l'identifier. Puis on remonte le temps et comprenons progressivement ce qui s'est passé.
Ce qui est troublant, en dehors de la construction du récit, c'est que le malfaiteur (ou terroriste) n'a pas agit pour blesser qui que ce soit, mais excéder par la colère qui l'habite lui et beaucoup de Grecs de voir la Grèce, pays autrefois si lumineux que la civilisation moderne doit beaucoup à son héritage antique, être peu à peu vendue à des étrangers. Ces lois de l'économie de marché et la gestion lamentable des dirigeants font-ils des Grecs des locataires de leur propre pays ? Condamnés à admirer les vestiges de leur grandeur passée ?

Bien sûr, notre culture occidentale nous apprend à être très attachés à notre passé et à nos vieilles pierres. Serait-il pensable que la Tour Eiffel ou le château de Versailles soient détruits ? Impensable ! Horrible vision !

Grâce à ce livre j'ai pu revoir des "images" vues lors de mon voyage en Grèce il y a près de 10 ans !
Ce n'est pas un grand roman, mais il met sur la table le problème qu'ont les Grecs à vivre en permanence de façon excessive dans un passé antique auquel ils s'identifient tant qu'ils en ont oublié de gérer le présent et se retrouve dans un marasme tel que le futur est si incertain et peu glorieux ...qu'ils retournent inlassablement vers leur passé !
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Étrange petit livre. Provocateur évidemment, anarchiste apparemment, iconoclaste sans aucun doute.
C'est très choquant, non?, de vouloir détruire un chef-d'oeuvre de l'humanité. On pense au fanatisme, aux bouddhas de Bamian, ou à Palmyre.
Mais il n'est pas question de fanatisme ici. S'il y a une provocation, c'est à la réflexion. Et elle est subtilement amenée, malgré l'énormité du sujet.
La question posée est de savoir ce que cela nous ferait si un monument comme le Parthénon venait à disparaître. Nous en avons eu un avant-goût avec l'incendie de Notre-Dame de Paris.
Nous nous représentons ces chefs-d'oeuvre emblématiques comme intangibles, immuables, points de repère éternels. Mais c'est tout à fait faux. le Parthénon est fragmentaire et rafistolé de toutes parts et la flèche de Notre-Dame datait du 19e siècle.
L'auteur interroge donc la valeur que nous accordons à ces monuments, ce que cela dit de notre rapport personnel à la beauté. Ne déléguons-nous pas la beauté à quelques monuments, pour mieux la détruire par ailleurs? Ils remplissent en plus magnifiquement le rôle d'attraction touristique pour faire tourner la machine économique. le véritable humanisme ne consisterait-il pas désormais à nous débarrasser de ces emblèmes pour bâtir quelque chose de nouveau? Peut-être pas, mais nous débarrasser de certaines fonctions que nous leur assignons serait sans doute une bonne chose. C'est à élaborer une sorte de paradoxe de l'humanisme que se livre donc l'auteur de ce petit livre.
Et il s'appuie pour cela sur des faits historiques: la proclamation de Yorgos Makris le 18 novembre 1944, dans ce moment d'entre-deux de l'histoire grecque entre la fin de l'occupation nazie et le début de la guerre civile.
La première partie du livre, plus intemporelle, est ainsi rejointe par la réalité historique dans la deuxième partie.
Et le final met en scène ce dont est capable le pouvoir pour préserver les illusions sur lesquelles il se fonde.
Il y a peut-être quelques raisons d'être anarchiste...
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Je viens de découvrir un petit livre tout à fait passionnant. Petit, il l'est certes par son format de quelque 94 pages, notes incluses. Mais ô combien vaste est le champ de réflexion qu'il ouvre !

A quoi songeons-nous lorsqu'on évoque la Grèce ? En tout premier lieu, on pense Antiquité, dieux et héros, et bien sûr l'image du Parthénon vient très vite à notre esprit. Athènes n'est pas une ville que l'on connaît forcément très bien. On n'y fait bien souvent qu'une halte avant de s'envoler vers une autre destination - les Cyclades, le Péloponnèse ou les Météores. A cette occasion, on ne manque pas de gravir l'Acropole, dominée par le majestueux édifice. Mais Athènes saurait-elle se réduire à ce monument ?

D'après Chryssopoulos, le Parthénon tiendrait en tout cas une place bien trop importante dans la psyché grecque. Représentation d'une harmonie parfaite, manifestation insurpassable de perfection, cet édifice écraserait de son poids toute velléité d'innovation et de créativité. Pire encore, elle retiendrait les Grecs captifs d'un passé idéalisé qui les priverait de toute perspective d'avenir. Et nul ne semblerait pouvoir y échapper : refuser de lui rendre un culte équivaudrait à s'exclure de la communauté.

Dès lors, pour se libérer de cet envahissant symbole et pouvoir enfin aller de l'avant, une seule chose resterait à faire : le détruire. C'est ce qu'imagine Chryssopoulos, qui donne successivement la parole à l'un des gardiens du temple, puis à celui qui a commis l'inconcevable avant de reprendre les témoignages de quelques individus qui, dans les années 1940, exprimèrent réellement ce qu'ils considéraient comme la seule voie possible.
Ce texte rend compte de l'effroi et du désespoir que ce geste irréparable ne manquerait pas de provoquer au sein de la population, si celui-ci devenait réalité. Il est évident que l'émotion dépasserait les frontières de ce pays, tant l'Europe est imprégnée de la culture grecque. Détruire les traces tangibles de l'histoire de l'humanité est traumatisant pour chaque individu - la destruction du site de Palmyre, en Syrie, nous l'a malheureusement récemment démontré. On ne fait pas impunément fi de sa mémoire.
Mais ce qu'interroge brillamment Chryssopoulos, c'est notre capacité à nous émanciper de ce qui est constitutif de notre identité, notre capacité à nous projeter hors des limites de ce qui nous est familier.
Le Parthénon a pour lui la force et la permanence de la pierre. En outre, de par sa position en surplomb de la ville, il impose sa domination de manière extrêmement manifeste. Mais il en va de même de tout ce qui constitue notre culture : textes, images, croyances... Nous en avons intensément besoin, mais nous devons également savoir être critique à son égard, ne pas la sacraliser et continuer à inventer sans rester tourné vers le passé. le chemin que doit accomplir chaque génération, en somme !

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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L'Acropole a disparu de la colline d'Athènes ! L'auteur de cet acte destructeur est un jeune homme que le voisinage juge sans histoire. Qu'est-ce qui l'a poussé à cette extrémité ? Des témoignages d'un gardien du monument, des voisins et une confession apocryphe du coupable tenteront d'éclaircir ce mystère.

Un texte assez court, mais dense, sur la place de l'art dans la société, la question de sa pérennité, et la critique du tourisme de masse. le roman est séduisant, mais quelques passages demeurent insaisissables à la première lecture.
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critiques presse (1)
Lhumanite
07 mai 2012
Christos Chryssopoulos explore dans ces pages sèches qui ont le poids d’un dossier à charge le destin tragique de celui qui se voulut iconoclaste pour dire notre fragilité.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La première chose à laquelle j’ai pensé, ou plutôt, non, la première chose que j’ai imaginée nettement, réellement, ce sont les conséquences. C’est tout. Le retentissement de l’événement à la Une des journaux, dans les premières déclarations à la radio, en couverture des magazines. Les conséquences… L’acte suspendu au-dessus de la ville, qui se propulse en un raz-de-marée par-dessus les immeubles et les avenues. Accroché au plafond de la ville. Cloué aux nuages. L’acte devenu information. L’acte dont tout le monde parle. L’acte présent partout, tout le temps. L’acte devenu nôtre. Le plaisir de pouvoir se l’approprier en secret.

C’était la première étape. Aujourd’hui je puis le dire avec certitude. La première chose qui m’a fasciné était que tout le monde en parlerait, serait au courant, complètement abasourdi, mais que moi seul je pourrais en jouir. Moi seul je l’anticiperais, et chaque fois que quelqu’un en parlerait, chaque fois que moi je lirais le récit qui en serait fait, le moindre détail, tout contribuerait à le rendre plus délicieusement réel. Cet acte serait tout entier à moi, rien qu’à moi.

Dans notre ville, il est difficile de considérer qu’une chose vous appartient bel et bien. Vos succès se partagent entre vous et ceux qui se les approprient. Les échecs, personne ne les possède, car ils sont rarement acceptés. Du coup, il ne reste rien qui vous appartienne sans partage. Sauf peut-être une ultime illusion: un acte réalisé en toute conscience.
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C’est nous les fous, les songe-creux de la terre,
Le cœur enflammé, les yeux exorbités.
Nous sommes les penseurs soumis, les amoureux tragiques.
Mille soleils roulent dans nos veines
et de partout nous poursuit la vision de l’infini.
La forme est impuissante à nous dompter.
Nous sommes amoureux de l’essence de notre être
et à travers toutes nos amours c’est elle que nous adorons.
Nous sommes les grands fanatiques et les grands négateurs.
En nous est enclos l’univers tout entier et nous ne sommes
rien en dehors de lui.
Nos jours sont un incendie, nos nuits, un océan.
Autour de nous résonne le rire des hommes.
 
Nous sommes les Annonciateurs du chaos.
 
YORGOS MAKRIS
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J'ouvrais doucement les yeux, je portais un regard endormi tout autour de ma chambre et je respirais profondément. Puis je me levais, lentement, mes pieds gelaient quand ils se posaient, nus, sur le carralage.
(...)
Quelques instants plus tard, je me réveillais pour de bon et je revivais tout depuis le début. J'ouvrais doucement les yeux, encore à moitié endormi, et dès que je voyais les murs de ma chambre, je me levais en soupirant, et mes pieds gelaient au contact du sol. Alors le rêve me revenait en mémoire et je me rendais compte que j'avais déjà vécu ce réveil. Et toute la journée continuait sur le même mode. Je buvais mon café, et j'étais traversé par la vision fugitive de la porte qui s'ouvrait et du soleil aveuglant qui m'étourdissait. La poussière de la route me rentrait dans les narines et mes joues rougissaient sous l'intensité des rayons de soleil. Ce n'était qu'une vue de l'esprit. Mais plus tard, le même matin, quand j'ouvrais la porte d'entrée, le soleil m'aveuglait et la poussière de la route me rentrait dans les narines pour de bon. C'est alors que je me rendais compte que je franchissais le seuil pour la seconde fois.
Voilà quelle était ma vie. Et invariablement, ces petits détails si prévisibles de l'existence se présentaient à moi par deux fois. C'est n'est pas un pouvoir étrange, prophétique, parce que je suis totalement incapble de prédire quoi que ce soit, vraiment. C'est seulement ces petites choses que je reconnais systématiquement, qui me torturent. Et ce n'est pas rien, comme supplice, parce qu'il est difficile de distinguer ce qui est bel et bien réel de ce qui ne l'est pas. Le temps s'embrouille. Le présent n'est pas net. Quand tu te promène, tu ne sais pas, par exemple, si tu gravis à ce moment-là les marches d'une rue en pente, ou si tu te trouves au même moment ailleurs et que c'est dans ton rêve que tu montes ces marches. Evidemment tu le comprendras après, et u reprendras pied dans la réalité, mais en cete instant précis, tu marches dans le vide et reste suspendu dans le temps, dans le doute. Et ensuite, de nouveau, tu te perds. Comment savoir si tu marches pour de vrai ou se c'est ton imagination qui recommence à s'agiter? Ce n'est pas facile de vivre avec un esprit qui te joue des tours en permanence.
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À partir de 1965 apparaissent ses tendances suicidaires. Si l’on compte quelques accidents de voiture suspects – sa voiture a fini par rendre l’âme –, ses tentatives avortées sont au nombre de sept. Fin janvier 1968, il arrive chez moi en milieu de journée. Il est blême et amaigri. Nous déjeunons, puis il me dit: «J’ai honte d’être incapable d’en finir une fois pour toutes avec la vie.» Puis il s’en va. Je l’appelle sans arrêt. Il ne répond pas. Le soir du 31 de ce même mois, on m’annonce au téléphone qu’il est tombé du toit-terrasse de son immeuble. À une question que lui avait posée le concierge, il avait répondu: «Je descends tout de suite.»
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Même si vous hésitez encore un peu, tôt ou tard votre voix se joint au cœur des éloges. Parce qu'il est difficile d'exprimer un avis dissonant quand tout le monde est d'accord, et si tout le monde laisse entendre qu'il est le meilleur, vous finissez par vous rallier à la majorité, parce que vous ne supportez pas qu'on vous range parmi les ignorants, les crétins ou les réactionnaires. Vous vous mettez donc, vous aussi, à forger le mythe, et non seulement vous finissez par y croire, mais vous en devenez un ardent défenseur. Comme nous tous.
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Videos de Christos Chryssopoulos (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christos Chryssopoulos
Christos Chryssopoulos - La tentation du vide (Shunyata) .Christos Chryssopoulos vous présente son ouvrage "La tentation du vide" aux éditions Actes Sud. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/chryssopoulos-christos-tentation-vide-shunyata-9782330060633.html Notes de Musique : Chris Zabriskie "Virtues Inherited, Vices Passed On" - Free Music Archive Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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