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Critique de Sachenka


Il faut en finir avec le passé et se tourner vers le futur. Et, dans un pays embourbé comme la Grèce, ça devrait commencer avec la destruction des trésors archéologiques et des monuments historiques. Il faut faire sauter l'Acropole ! Ces symboles dépassés, ces lourds héritages du passé qui ne représentent plus qu'un idéal (la politique athénienne, corrompue et inefficace, semble bien pâle en comparaison à la démocratie athénienne) sont tout juste bons à faire survivre le tourisme ! Cet appel lancé dans les années 40 ne fut pas écouté mais, aujourd'hui, C.K. est sensible à ces arguments… C'est le roman La destruction du Parthénon.

À travers des narrations multiples, on suit C.K. dans ses préparatifs, sans vraiment croire qu'il réussira la mission qu'il s'est donné. Puis, rapidement, Boum ! Tout était sans dessus dessous, le sol recouvert de débris et de poussière. le Parthénon n'est plus. « Là où Il se dressait, il n'y avait plus que le ciel. Un ciel qui pour la première fois m'est apapru dans toute sa largeur. Implacable. » (p. 17) C'est comme une cicatrice dans le ciel. C'est la consternation chez les Athéniens. Chacun y va de sa réaction, allant de l'indignation à la colère, en passant par le refus de la réalité. « La colline qui surplombe la ville est orpheline. » Ces témoignages étaient intéressants.

Puis, la narration passe à C.K., le supposé responsable de cet attentat. Ce long monologue était un peu déconcertant, comme doivent l'être toutes les divagations de personnes troublées. Car, bien qu'il se croit investit d'une mission ayant germé dans la pensée révolutionnaire, il ressemble plutôt à un fanatique extrémiste.

Mais, alors que je croyais que le roman allait s'enfoncer dans les méandres d'un esprit malade, il se transforme en une sorte de récit policier. Ou presque. La police retrouve la trace de C.K. et quelques pièces à conviction dans ses affaires. C'est l'occasion pour faire un saut dans le passé, à l'époque où le poète polémique Yorgos V. Makris publiait des écrits aux idées révolutionnaires. Toutefois, avec tous ces noms, organisations et dates que je ne connaissais pas, je me sentais un peu perdu. Puis, lors de l'instruction, plusieurs individus en ont long à dire sur C.K., certains des choses positives et d'autres, négatives. Les dernières pages filent à une vitesse ahurissante, un procès expédié et un châtiment tout aussi expéditif.

Je ne sais pas trop quoi penser de la destruction du Parthénon. Je n'aime pas les romans sombres qui mettent en vedette un assassin ou un terroriste et, conséquemment, mon opinion s'en trouve ternie. Toutefois, il est question de plus que la destruction d'un joyau historique et le raisonnement derrière cet acte barbare était intéressant (même si je ne suis pas plus en accord avec). Ce qui est certain, c'est qu'une oeuvre pareille suscite le débat. Aussi, j'ai été surpris par les tours et détours par lesquels Christos Chryssopoulos m'a amené. Tous ces points de vue exprimés, différents et vraisemblables, cette complexité et cette richesse dans un si court roman, ça m'a captivté. Cet auteur a décidément beaucoup de talent et je suis curieux de lire autre chose de lui.
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