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Chryssopoulos, une lampe entre les dents. Acte Sud.
Deux indices pour caractériser ce livre :
1) une citation de Walter Benjamin qui caractérise l'attitude du flaneur, révélateur et conscience de la ville.
2) le sous titre « Chronique athénienne » ou le visage d'Athènes par le spectacle de ses rues et de ceux qui la peuplent.

Le texte est donc personnel, il rapporte des « choses vues », des expériences vécues, des confidences recueillies, des sensations/sentiments ressentis. Il s'élève au-dessus du « banal » pour analyser l'attitude du regardeur, et l'identité d'une ville, dans son passé comme dans son présent.
Des photos parsèment le récit, et lui donnent le caractère authentique et tragique d'un carnet de voyage au quotidien.
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L'auteur nous propose ici une retranscription de ses déambulations dans sa ville d'Athènes, ravagée par la crise.
L'auteur nous livre ses réflexions, ses rencontres avec des SDF. On y croise par exemple un ancien plombier qui a tout perdu, qui raconte la difficulté de s'en sortir une fois qu'on est à la rue; un monsieur qui utilise du papier journal comme chaussettes. La misère humaine est là, devant lui, tous les jours. le livre m'a mis les larmes aux yeux, plus d'une fois. C'est terrible et c'est poignant.
J'ai moins aimé les parties plus "philosophiques" sur la ville en tant que telle, comment déambuler dans la ville, comment habiter dans une ville.

Mais ce court récit ou chronique montre les ravages de la crise à Athènes.
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Christos Chryssopoulos, né en 1968, est un auteur prolifique, mais je ne le découvre que maintenant, avec ce livre qui porte en sous-titre la mention "Chronique athénienne".

Sa démarche est personnelle et particulière. Au fond il se demande comment être écrivain (de fiction) quand la réalité vous cerne de toute part. Cette réalité, c'est celle des rues d'Athènes (pas la touristique) où la crise se voit et se mesure au nombre de sans-abris, de paumés et de décalés qu'on y croise. Il arpente les rues de son quartier, il prend des photos, il s'arrête parfois à la gare routière, où il retrouve, plusieurs jours de suite, A. avec qui il entretient une conversation où la curiosité et la gêne se mêlent à l'empathie. Rentré chez lui, il transcrit les dialogues comme il s'en souvient.

"- Tu dors où, d'habitude ?
- Dans la rue. Sur des cartons... Dans le parc... J'ai dormi aussi sur des bancs et j'ai mangé à la soupe populaire. Durant des mois je n'ai même pas pu me laver. Personne n'embauche un type de cinquante ans. Encore moins quand il pue à cause de la crasse. Ensuite, j'ai fait le ramassage des cartons pour le recyclage. J'ai un certificat médical comme quoi j'ai une maladie chronique." (...)
- C'est bien, qu'on parle.
- Comment ça ? ai-je demandé, surpris.
- Oui. Ca fait du bien de parler à quelqu'un."


Mais au-delà du factuel, il développe toute une réflexion sur la ville (sa ville) , le fait de marcher dans ses rues et l'acte d'écrire.

"Car si étrange que cela paraisse, les villes ne sont pas responsables du récit qui est fait d'elles. La création d'un objet collectif et anonyme qui s'appelle ville est l'affaire des citoyens.
Plus exactement, ce sont les flâneurs qui écrivent le texte de la ville. Ce sont eux qu'il faut interroger sur les mots qui expriment l'Athènes d'aujourd'hui. Ils évoluent toujours en prise avec le sol. Sur la base, à la racine de la ville. Et l'ironie est que ces gens écrivent le "texte de la ville" sans même pouvoir le lire. Ils écrivent en un sens, sans en avoir conscience, puisqu'ils composent un texte collectif. Une sorte de cadavre exquis".

Plus qu'une chronique, plus qu'un livre, ce que je tiens entre les mains me fait penser à une performance alliant l'écriture et la photographie dans un but non pas artistique mais de témoignage.

Un livre écrit en 2011, au tout début de la crise grecque, mais la situation ne s'est pas améliorée et le chiffonnier qui fouille une benne à ordures avec une lampe entre les dents n'a pas disparu.
Lien : http://meslecturesintantanee..
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Chronique philosophique et déambulatoire sur l'Athènes d'aujourd'hui et ses SDF. Instantané photographique de la vie dans la rue, à l'opposé d'une démarche touristique. Amer et réaliste.
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Une vision de l'Athenes d'aujourd'hui -poétique et tragique à la fois.
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Si j'ai peiné à rentrer dans ma lecture c'est pour ensuite me délecter dans l'errance de l'auteur. Cette lecture concomitante avec mes promenades solitaires dans les rues d'Athènes, une décennie après son écriture, ne pouvait qu'illustrer des pensées similaires. Sans jugement, Chistos Chryssopoulos partage ses cogitations et son regard sur sa ville et notre société.
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Ces chroniques sont le résultats de flâneries dans les rues d'Athènes en 2011. Elles relatent des rencontres avec des SDF, ses observations et s'accompagnent d'images - photos prises pour la plupart par l'auteur- et de réflexions sur l'art, l'écriture, la ville et la violence.
Belle déambulation dans l'écriture et la société citadine en crise.
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