Fred Hoyle : ... le big bang est une théorie qui ne démontre rien, mais qui renvoie tout à un début. On sait depuis le XIXe siècle que les lois de la physique permettent, à partir des quatre dimensions, de faire des projections de l'espace à un temps donné. Or c'est tout simplement ce que fait le big bang : prenons un temps donné juste après une prétendue origine, spécifions toutes les conditions initiales et écrivons ensuite l'histoire de l'Univers ! Peut-on qualifier de "théorie" quelque chose où tout est fixé au départ de façon arbitraire, où tout réside dans le choix des conditions initiales, même les réponses à des questions aussi fondamentales que : "Pourquoi un rayonnement cosmologique dont la température est 3 K ?" Selon moi, c'est une théorie naïve et puérile, digne d'un enfant de huit ans. Mes objections à ce sujet rejoignent celle du mathématicien français Henri Poincaré : dans une série de conférences qu'il donna à Saint-Louis (USA) en 1904, il définissait les système mathématiques viables comme ceux pouvant s'énoncer avec un nombre minimum de mots; Autrement dit, si une théorie s'énonce en un nombre infini de spécifications, elle a de grandes chances d'être invalide. J'ai été impressionné par ces idées. Mon point de vue en cosmologie peut tenir en dix mots, alors que les spécifications du big bang nécessitent peut être... un milliard de mots !
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