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EAN : 9782070531950
192 pages
Gallimard (22/04/1992)
4.25/5   18 notes
Résumé :
Le film criminel reflète au cours du XXe siècle l'histoire mouvementée de l'Amérique.
Le gangster devient une figure légendaire qu'accompagnent bientôt détectives, femmes fatales et atteint son apogée dans les années quarante, avec le film noir. Une nouvelle esthétique impose des formes et des figures, que met en relief Michel Ciment. Du noir et du blanc à la couleur, le film criminel continue d'inspirer aux plus grands réalisateurs des recherches formelles e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Epopée criminelle

A travers le récit de ces films noirs, c'est aussi une histoire de l'Amérique que nous fait découvrir Michel Ciment.

De "Scarface" de Howard Hawks à "Chinatown" de Roman Polanski en passant par la trilogie des "Parrains", c'est une multitude de chefs-d'oeuvre que revisite l'auteur. Cela permet de redécouvrir de nombreux réalisateurs ainsi que leurs interprètes.


Michel Ciment nous raconte l'évolution de ces films noirs en mettant en parallèle la mutation de la société américaine.

De l'époque de la prohibition où les héros de ces films sont les gangsters qui bravent l'interdiction et osent défier la bien-pensance, au retour à l'ordre moral après la chute de grands mafieux tel Al Capone, le héros devient inspecteur ou détective privé. L'auteur fait remarquer d'ailleurs que ce sont souvent les mêmes acteurs, les Humphrey Bogart, James Cagney et autres Edward G. Robinson qui interpréteront les deux types de rôles. et connaîtront le même succès.

Puis viendra la guerre avec ces films patriotiques : peu de place pour le film noir sauf pour les espions et les traîtres.

Il faudra attendre les années 60/70 pour voir de nouveau des criminels à l'honneur avec des films tels que "Bonnie and Clyde" et bien sur "Le Parrain"

La fin de l'ouvrage est consacrée à des témoignages et des documents sur des acteurs de la meilleure période des films noirs, celle des années 30/40 avec un portrait de Edward G. Robinson et surtout un retour sur la conception de films tels que "Le Faucon maltais" de John Huston.


Un petit livre qui se lit comme un roman, d'une traite sauf si l'évocation de tous ces films vous donne envie de les découvrir ou de les revoir, ce qui j'en suis sûr, ne manquera pas de vous arriver...

Juste pour vous tenter... Comment résister à l'envie de revoir les films déjà cités ainsi que "Quand la ville dort" de John Huston ou encore "Le grand sommeil" de Howard Hawks et pourquoi pas "La soif du mal" d'Orson Welles.

Cet ouvrage est un pousse au crime… !!!
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Un livre lu avec un mélange singulier de plaisir et de tristesse.
Plaisir car le livre est passionnant, accessible et érudit. de Griffith à de Palma, Michel Ciment retrace avec clarté les liens entre crimes et histoire du cinéma aux Etats-Unis. le livre est certes un peu vieilli et sans doute daté, pour certaines de ses réflexions ici ou là, mais il demeure remarquable et d'ailleurs très typique de cette collection, nouvelle alors, Découvertes Galimard.
Et puis tristesse bien sûr car Michel Ciment vient de nous quitter et avec lui un incroyable passeur dans le domaine du cinéma. Il parvenait à m'envoyer au cinéma en quelques phrases et il est sans doute celui qui m'a le plus permis de goûter les cinéastes dont il est ici question.
J'ai eu plaisir à apprécier son écriture simple, sons sens des titres. Ainsi "crimes en silence" pour aborder son sujet à l'époque du muet, c'est tout de même pas mal !
Mais en le lisant difficile de se dire que l'on ne l'entendra plus critiquer les films avec l'intelligence qui était la sienne....
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Michel Ciment est une légende du monde du cinéma . Quand il entreprend un nouvel ouvrage on à la certitude que celui - ci va étre un grand moment de lecture. La preuve ici , ou sur un sujet réguliérement abordé il parvient â étre passionnant . Oui les gangsters on toujours eu une place de choix au cinéma , peut étre parceque leur mode de vie est une maniére pour le spectateur de s'émanciper un peu du monde dans lequel il vis . le cinéma américain à trés souvent abordé cette thématique , pas toujours avec succés , mais les exemples sont nombreux ne serait ce que Scarface , ou al Capone . le millieu du crime à toujours eu une aura mystérieuse chez les spectateurs , que Michel Ciment en spècialiste avisé qu'il est se propose d'analyser dans cet ouvrage remarquablement écrit qui permet de mieux comprendre l'intéret des studios et des spectateurs pour cet univers ...
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Michel Ciment (grand exégète de Kubrick) est avant tout un universitaire. La lecture de ses "études" élève la critique classique au firmament de ce que ses élèves (les Cahiers, Positif)... n'ont pu qu'esquisser...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La femme dans le film noir est associée à la ville. Si l'ambition sociale de l'homme s'épanouit dans la cité, son désir sexuel rencontre la séductrice, fantasme misogyne où le mâle projette ses peurs et ses instincts agressifs. C'est pourtant l'homme qui est au centre du récit criminel - détective, policier ou gangster - la femme n'existant qu'en marge, alors que dans le mélodrame (surnommé à juste titre le "Woman's Picture") c'est elle qui, victime souffrante, domine la fiction. L'homme est faible et la femme peut se révéler forte, résistante et prête à tout. Il y a bien sûr, les femmes au foyer, épouses fidèles conformes au modèle dominant d'une société patriarcale. Mais il y a surtout les prédatrices, ces mantes religieuses qui attirent irrésistiblement l'homme car, dans l'univers du film noir, l'expression de la sexualité est incompatible avec l'institution du mariage.
Là encore les titres de films s'alignent pour signifier le rôle majeur joué par la femme: Un si doux visage, Adieu ma belle, Gilda, La Dame de Shangaï.
Toute une tradition judéo-chrétienne exerce ici son influence, qui remonte au symbolisme décadent, au romantisme noir, au thème de la Belle Dame sans Merci et, plus essentiellement encore, à la Bible, où Salomé et Dalila dansent avec leurs sept voiles et manient le couteau pour mieux castrer le mâle en lui coupant la tête ou les cheveux.
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Le cinéma naît en 1895, au moment même où la frontière de l'Ouest se ferme, où les espaces vierges ont fini d'êtres explorés et conquis, où l'espoir d'un territoire en expansion continue s'évanouit. Même si pendant quelques années le western est contemporain de Hollywood (Los Angeles n'est pas loin de certains lieux mythiques de la saga de l'Ouest, tels l'Arizona ou le Nouveau Mexique), il devient très vite un genre lié au passé et teinté de nostalgie, représentant une Amérique aux valeurs élémentaires.
En revanche, le film criminel apparaît avec le développement de la vie urbaine, il s'identifie toujours au présent du pays dont il reflète les soubresauts. Il faut attendre Les Fantastiques Années vingt (1939) de Raoul Walsh pour que le cinéma criminel jette un premier regard rétrospectif sur l'époque des gangsters, et ne soit plus exclusivement synchrone avec les évènements qu'il relate.

Chapitre premier - Crimes en silence
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L'objet, si important dans le film criminel, prend chez Hitchcock une valeur symbolique, comme il sied à cet ancien élève des Jésuites : les cymbales de L'Homme qui en savait trop, le collier de Sueurs froides, le verre de lait de Soupçons, le briquet de L'Inconnu du Nord-Express. Mais la gravité qui domine en général le film criminel est chez lui toujours teinté d'humour.
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