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Cioran, c'est savourer cru les plaisirs du dégoût.
L'homme est naturellement mauvais et tout ce qu'il fait contre cet état de fait ne peut que se retourner contre lui. L'utopie, la perfection imaginaire d'un monde où les hommes deviendraient libres et égaux, ne peut que tourner à l'enfer, parce que ni la liberté ni l'égalité ne nous sont naturelles. Rien ne nous enchante plus que la vengeance, c'est-à-dire la vue du cadavre de celui qui nous a fait mal, et rien ne nous effraie plus que la liberté, parce qu'elle signifie le vide, l'ennui, la possibilité de ne pas faire ce qu'on nous dit de faire.
La tyrannie, au fond, prétend
Cioran, est plus humaine – elle correspond plus à l'humain – que la démocratie, qui présuppose une bonté dont l'histoire prouve à foison l'inexistence.
Bref,
Cioran ne sauve rien en l'homme et prend du plaisir à en souligner les immondices afin que nous, lecteurs qui gardons à l'esprit par lâcheté ou par artifice des restes d'utopie, nous puissions nous délecter, en lisant ces horreurs, de nos penchants méchants. A dose homéopathique, ça fait un bien fou.
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