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Histoire et utopie ne décevra pas les amateurs de Cioran. Pessimiste, désabusement, mise en lumière de la laideur humaine, plus proche de la vérité que tous les bons sentiments, l'empathie, le pardon, la quête d'un âge d'or et d'une société idéale qui ne sont que les revers naïfs d'une médaille noire, rarement grise foncée... j'ai trouvé certaines de ses analyses d'une lucidité froide et d'un modernisme historique étonnant...je me suis noté de le relire pour approfondir certains passages.
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Cioran n'aime pas du tout les utopies, qu'il considère comme stupides : la nature humaine étant ce qu'elle est, la société ne peut guère être autrement.
Le pessimisme de Cioran n'est manifestement pas surfait. Rien n'est sûr, grosso modo, à part la mort et le vice.
La principale caractéristique des utopies est de créer des êtres-marionnettes, incapables de la moindre réflexion et dépourvus du plus petit trait psychologique.
Cependant, le scepticisme de Cioran n'est pas intégral ; il accorde tout de même un léger avantage à la société capitaliste.
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Alors que dans "La chute dans le temps", Cioran se recentrait sur l'individu, il se place ici au niveau du collectif, du temps historique. Pour cet ouvrage aussi, il s'agit de plusieurs feuillets rassemblés par l'éditeur, ce qui donne une succession de plusieurs textes centrés sur des thèmes particuliers. On commence par une comparaison entre la société capitaliste et communiste sous la forme d'une lettre adressée à un ami roumain pour en arriver à des réflexions sur le pouvoir et la marche de l'Histoire. L'Histoire, qui d'ailleurs, ne mène à rien et n'a aucun sens, selon Cioran. Pour résumer très grossièrement, c'est toujours le plus fort de la meute qui prend le pouvoir.
On retrouve toute la misanthropie de Cioran dans un style toujours très lyrique, mais précis. Cependant, j'ai eu parfois bien du mal à comprendre où il voulait en venir. Ses idées sont tellement contraires à la pensée dominante, qu'on reste souvent bouche bée, les yeux écarquillés devant ses assertions. C'est d'ailleurs ce qui me plait dans ses livres. Il n'hésite pas à dénigrer l'homme, l'humanité et lui-même, mais son nihilisme est parfois déroutant, presqu'inquiétant. Attention à ne pas se laisser submerger !
Pour amateurs éclairés.
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Publiés pour la première fois en 1960 par Gallimard, les six chapitres qui constituent "Histoire et utopie" sont à la fois un tour d'horizon des tyrannies, des démocraties, des utopies et des religions, une manière de nouveau "Le Prince" - en écho à celui de Machiavel- et enfin une vision implacable de l'individu social et de tous ses défauts. Court, bien écrit et pertinent cet ouvrage donne à penser et à réfléchir. Juste un bémol concernant l'évocation de l'URSS et de ses satellites qui est forcément datée, à l'inverse des considérations sur l'âme slave et sur les tyrans de l'Est.
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Machiavel revu à l'aune de la psychologie individuelle des tyrans et collective des peuples dont l'acceptation docile de l'asservissement conduit au ravissement. Avec une analyse de la "cosmogonie" russe qui nous donne des clefs pour appréhender l'actualité
Un essai dérangeant qui déconstruit l'espérance en la démocratie, dévaste nos utopies, écharpe nos idéaux et nous abandonne au pessimisme structurel de Cioran.

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Cioran c'est définitivement un esprit trés particulier. La découverte fait parfois trés mal , mais il est vrai qu'une cure de Cioran fait parfois du bien . Attention pour lecteurs avertis . Comme l'intégralité de l'oeuvre de Cioran . Ce qui en fait tout l'intéret .
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Lire Cioran, c'est savourer cru les plaisirs du dégoût.

L'homme est naturellement mauvais et tout ce qu'il fait contre cet état de fait ne peut que se retourner contre lui. L'utopie, la perfection imaginaire d'un monde où les hommes deviendraient libres et égaux, ne peut que tourner à l'enfer, parce que ni la liberté ni l'égalité ne nous sont naturelles. Rien ne nous enchante plus que la vengeance, c'est-à-dire la vue du cadavre de celui qui nous a fait mal, et rien ne nous effraie plus que la liberté, parce qu'elle signifie le vide, l'ennui, la possibilité de ne pas faire ce qu'on nous dit de faire.

La tyrannie, au fond, prétend Cioran, est plus humaine – elle correspond plus à l'humain – que la démocratie, qui présuppose une bonté dont l'histoire prouve à foison l'inexistence.

Bref, Cioran ne sauve rien en l'homme et prend du plaisir à en souligner les immondices afin que nous, lecteurs qui gardons à l'esprit par lâcheté ou par artifice des restes d'utopie, nous puissions nous délecter, en lisant ces horreurs, de nos penchants méchants. A dose homéopathique, ça fait un bien fou.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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En nos temps actuels où l'utopie paraît rêve fou de songe-creux , où fleurissent déclins, dystopies, apocalypses , il n'est pas mauvais de relire cet essai de Cioran qui réfléchit sur l'utopie , ses fonctions , les perspectives qu'elle ouvre . Mais n'attendez pas que cet indécrottable pessimiste vous remonte le moral , en fin de compte tout finit dans la dictature !
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Ce n'est pas inintéressant. Loin de là. Mais c'est du Cioran. Donc pessimiste et pas forcément aisé de lecture.
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Analyse de Cioran de la démocratie et de la marche de l'Histoire. C'est assez original, allant vers le fait d'assumer les haines, l'envie des aspirations humaines. Il déplore le côté très consensuel, cet homme privé de colère, peut-être trop passé, sans passion qui se trouve dans les démocraties. Son analyse des utopies est au vitriol mais pas dénué de fondements, centrée sur un idéalisme de Paradis plus ou moins ridicule ou surfait.Lui part que le Paradis est en nous. Intéressant donc mais parfois manquant d'approfondissements et il a ses limites dans ses formes de lubies.
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