AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,2

sur 99 notes
5
1 avis
4
1 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
Si d'aventure, vous ou quelqu'un de votre connaissance étiez tenté par le suicide retenez bien ce que nous dit le grand pessimiste déprimé qu'est CIORAN:
Il ne sert à rien de se tuer car c'est toujours trop tard. IL ne fallait pas naître. Maintenant que le mal est fait, toute résistance est inutile.
Commenter  J’apprécie          220
Excellent, notre bon vieux Cioran, déglingue tout ce qui bouge. Avec une une plume acérée... A tel point que c'est souvent drôle. Profond en tout cas.
Par exemple celle ci : Il n'est pas diffice d'être profond, il suffit de se faire submerger par ses propres tares. (je ns ais plus d'où elle sort...
La réflexion humaine pessimiste poussée à son extrémité.
Ca fait du bien.
Commenter  J’apprécie          81
Il est difficile de décrire toute l'étendue des idées contenues dans ce livre tant elles sont divergentes aux premiers abords bien qu'elles convergent toutes vers le même point d'ancrage : le scepticisme, l'idiosyncrasie de sont auteur.
Penser contre soi revient à presque s'oublier derrière les anfractuosités desquelles nous sommes fait, c'est ce que Cioran, emprunt de mysticisme taoïste et bouddhiste, tente de nous expliquer, qu'une vie sans cesse animée par l'agitation et le stress est néfaste. Ensuite il passe à la prophétie d'une civilisation essoufflée qui est la notre, en passant par la critique de la littérature jusqu'à une éloge, un peu longue à mon goût , du peuple juif. Ce qui est agréable avec Cioran, c'est que tout du long de son livre, il n'oublie jamais d'essaimer ici ou là un brin d'ironie, si caractéristique de son style inspiré en partie des cynique tels que Diogène et Antisthène.
Commenter  J’apprécie          60
La tentation d'exister m'a moins enthousiasmé que "précis de décomposition" ou "sur les cimes du désespoir".
Trop verbeux parfois, je n'ai pas retrouvé les aphorismes fulgurants de ses écrits précédents. Cioran tergiverse sur les religions qu'il passe au vitriol (plutôt qu'au marteau), sur la déchéance des civilisations chrétiennes, définitivement ramollies par une foi apathique. Il s'attarde trop longuement sur son admiration pour le peuple juif, nous égare dans son chapitre sur le commerce des mystiques, trop pesant.
Néanmoins, on le retrouve avec plaisir quand il nous parle de son rapport à l'écriture ("cette barbarie à l'égard de l'intime"), quand il s'en prend à l'art moderne ("ce qu'un artiste produit de meilleur, ce sont ses idées sur ce qu'il aurait pu accomplir") ou quand il nous exhorte à penser contre nous même.
Au cours de ses réflexions Cioran se plait toujours à nous rappeler l'essentiel de notre vaine condition humaine, ce gouffre qui nous hante, la pensée de la mort, notre finitude. Il s'inspire largement de sagesse orientale pour nous convaincre que l'ascèse est nécessaire à qui veut pouvoir se survivre. Il faut avoir éradiqué l'être de toutes ses fictions, de toutes ses illusions pour finalement se résoudre à exister dans une duperie consentie.
Pas le meilleur du génie des Carpates, une lecture qui demande de l'acharnement.
Commenter  J’apprécie          50
Est-ce qu'il s'agit de vivre ou de bien vivre ? de se lever le matin la paix à l'âme ou chargée d'émotions, de maux, de présages négatifs. Heureux qui glisse du lit avec douceur, sans se tenir le dos ou le ventre, sans recevoir des coups de becs en une quelconque partie de sa chair ou de son esprit. Ah le bienfait de ne pas devoir prendre sa température et d'aligner son humeur à celle du jour qui pointe à l'horizon. Exister sans charrier des fleuves d'amertume ou de frustration, sans marcher sur des cailloux de plus en plus gros. Venir quand on a décidé de venir, partir quand on a décidé de partir. Vivre sans que demain soit un fardeau. Charmé par la seconde qui passe, émerveillé par l'oiseau qui se pose. Libre de toutes entraves. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
Commenter  J’apprécie          30
Au travers d'une langue insupportablement pompeuse, on devine l'expression désormais évidente de l'artiste moderne en homme romantique, hors-normes, le thème d'époque de la décadence de la langue… Pour appuyer sa thèse, Cioran multiplie les références dans la littérature, la philo, l'art ou la théologie… mais n'en approfondie aucune. Sa manière demeure péremptoire au possible, et c'est par le ronflement de l'expression qu'il caresse doucement l'oeil auditif de ses lecteurs en leur susurrant violemment ce qu'ils aiment, ce à quoi ils aspirent : leur appartenance à une élite d'êtres originaux dans une société en déperdition. L'humanité serait divisée en deux groupes : les bienheureux stupides qui vivent comme des bêtes et les hommes qui vivent les yeux cruellement ouverts. Ainsi les lecteurs "intelligents", ceux qui peuvent bien lire l'écriture richement élaborée de Cioran se sentiront légitimée dans leur habitude de considérer les masses et les autres, ceux qui pensent ou font différemment, comme des idiots, quand bien même ils mènent une mauvaise vie.
Cioran reprend les formes courtes, elliptiques - ce qui lui permet de ne rien justifier -, et le ton d'écriture de Nietzsche (ou d'Héraclite) - son élitisme surtout -, mais la pertinence en moins. Là où Nietzsche détruit dans les largeurs la pensée européenne dans le but de se dégager d'habitudes de pensées et de langage héritées de siècles d'enseignement universitaire, dans le but de redécouvrir et de replacer des pensées négligées (comme celle d'Héraclite...) et de s'attaquer au sacré qui pollue et empêche la réflexion (Art, Dieu, Démocratie, Platon), et de faire advenir une pensée moderne et décomplexée, Cioran semble seulement s'être trouvé une posture de destructeur sans cause qui se sent génial de trouver le bon mot, la pointe qui exprime idéalement sa mauvaise humeur et la renvoie sur un autre (comme il l'a apparemment pratiqué dans sa carrière de professeur sur ses élèves). Plus que Nietzsche, l'alter égo de Cioran serait plutôt la voix bavarde et cynique de la Chute de Camus, qui explique avoir voulu y exprimer toutes ses mauvaises pensées pour les expulser. Comme ce personnage, Cioran semble vouloir résumer l'homme à un animal condamné à l'égoïsme et à la domination, emballant ses actions d'une illusion d'altruisme, forcé de faire le mal pour se sentir bien et oublier son mal-être. Mais comme lui, il est sous son air malin, fortement pitoyable.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
Commenter  J’apprécie          30
J'ai trouvé cette pensée extrêmement pessimiste et dérangeante. Ne me convient pas, moi qui recherche toujours le rayon de soleil que cache le nuage noir.
Commenter  J’apprécie          12


Lecteurs (355) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
437 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}